
gritie le plus riche & le plus puiflant. IÏ réfide
dans la capitale qui porte le même nom , 8c qui
eft limée a quelque difiu nce du Niger -, c’eft une
ville conliderabie par l’abord des marchands de
Barbarie & des autres pays voifins, qui y font
un grand commerce. Le roi y réfide dans un palais
que l’on dit fort beau, mais fans doute par com-
parailon avec les mailons des particuliers qui ne
font que de bois , & enduites de terre, tandis que
le palais eft en pierre de taille. Il le trouve àulTi
a Tombut une mofquée conftruite de même. Léon
d’Afrique dit que cette ville a- été fondée l’ an
1213 par un prince de Barbarie appelle Monfa-
Suleiman. Long. 18 y 30; lut. i§ , 34. (R.)
TOIvIES. Voyei T.omiswa11.
TOMISXVAR, chez les Turcs Pargaia , chez
les Grecs Publigora, anciennement Tomi. C’ étoit
autrefois le chef-lieu de la petite Scythie. Ovide
y fut relégué. Elle eft iltuëe dans la Bulgarie ,
dans le Sangiacat de DryiTa , ou de Siliftrie, près
d’ un golfe formé par la Mer-Noire. La table de
Peutinger , la repréfente avec toutes les marques
des. grandes villes. (I?.) . TQMO. V'oyei Tomoskoi.
TOM O bK G Y , T qo-m qu T omo , ville de l’empire
ruilien dans la Sibérie , entre les'deux bras
de la rivière de Tom. Elle fournit de. belles fourrures
blanches que les Rufïïens nomment Telarski
Bielski. On a découvert au voifmage de cette
ville d’anciens tombeaux d’on- Pon a tiré des pièces,
d’o r , d’argent, des agraffes , des boucles, des
chaînettes,, des bagues & des uftenfiles de table:
ce qui marque que ce pays a été autrefois habité
par une nation plus opulente que celle qui l’ habite,
aujourd-’hui, 8c c’eft une oblervation curieuie- IL
y a dans fes env irons des mines de plomb, de fer ,.
& de cuivre, 8c fon terroir eft fertile. (I?.).
T OMS K. Voy?i Tomoskoi.
TO N C A T , ville d’A fie , dans la partie occidentale
du Turqueftan , fur le bord du fleuve Ja-
xartes dans un terroir délicieux. Albotilcaïr Pap-
pelle le p-alais des fciences, à caafé’ dfe Pacadémie
des Arts 8c des Sciences qui y étoit établie de fan
temps. Long. iuivant Delifle, 8y - Lit. 47 • f R )
TONDE11EN ou Tundern , ville dé Dane-
marck, dans le duché de -SIM w ick, fur la rive méridionale
du Widaw, à 10 li. f. e . de Ripen, 6 f.
o. d’Apenradè & de Flensbourg , 10 n. o. de
Sïefvick , Sc a 7 d’Haderfieben. A b e l, dite dé
Slefwick , 8c dfepuis roi dé Danemarck , donna à
Tonderen le titre de ville en 1243. Elfe eft'aujourd’hui
bien fortifiée 8c dans un terrain fertile. Long.
9.6 y 44y lut.. 33 , 3:l* (*•)
TON ERRE. Vuye[ Tonnerre.
TO N G -K 1NG. Voye\ Tonqüin.
TONGOUS , Ton gu ses Toungusies, Voyé\
l 'Ü N G O U S J l a .
TON GRES, Atuaticum Tongrorum , enfui ré
Tongri, en flanund Tongznji ; ville dfs Paysbas
, dans l’évêché 8c à trois lieues au nord-oueÆ
dé Liège-, 8c \ 3 f . o. de Maeftricht, dans le
comté de Looz, fur le Jecker. Elle a eu dès les
jj premiers fiècles un évêché qui fut enfuite tranf-
fére a Miftricht, 8c de-là à Liège. Tongres avoit
de la célébrité du temps de Jules-Céfar, 8c é to it ’
la capitale d’ un grand pays habité par les Tongres ;
appelle's auparavant Èburofiiens. Guichardin la'
; donne pour la première des. villes de France &
de l’Allemagne qui ait été convertie au chrif-
! tianifrrie ;. mais Attila la fuina.dàns les incurfions ;
| elle n’a fait que languir depuis, & pour comblé
de maux, les François la démantelèrent en 1673.
| Il s’y trouvé .des relies d’antiquités romaines,
| Long. 3.3 , 4 ■ la t .J o , 54. (R.)
TO N K ER , ou B a r a t o l a . V o ye^ L a s sa .
TO N N A , baillagie d’Allemagne, au cercle de
haute- Saxe , 8c dans la principauté de Gotha , à
î laquelle eile eft réunie depuis la vente qu’en ont
; fait lès Comtes de W*aldèck en 1648, au duc’
: Frédéric de Gotha, qui en étoit feigneur fuzerain,
; Ce baillage renferme Græfen-Tonna , bourg avec'
; un château, une lurintendance , & un coniiftoire
! inférieur, Bourg-Tonna, village paroifiial confi-
dérable , autrefois avec un château. Ces deux en-
; droits voifins font à 3 lieues d’Erfort, & à 2 dé
Gotha. Le Général’Til-i pilla en 1631 le château;
8c le bourg de Grafen ou Grsrfem-Tonna. (R.)
TO NN AY - BOUTONNE, petite ville , ou
plutôt bourg de France, en Saintonge, au dio-
cèfe de Saintes , fur la petite rivière de Boutonne,
a 3 lieues.de Saint-Jean-d’A n g e li, 8c à pareille
diftance de Tonnaÿ - Charente. Long. 26 ,30.3 ; ■ HHHHHR
TO N N AY -CHARENTE , en latin du moyen
âge , Talniacum ,Tauniacum\ ville de France,
eh Saintonge , au diocefe de Saintes , fur la
Charente , 'a une lieue au-de fions de Rochefort ,
â îix de. Saint-Jean-d’A n g e li, fix de Sarntés , &
161 f. o. de Paris. Cette principauté eft depuis
long-temps dans la hiaifon de- Rochechoùart. Elle
eft allez ancienne : il s’ÿ' trouve un château, 8c
une abbaye d’hommes de l’ordre de laint Benoît.
Long. 26', 42 ; lat. 43 , 30, 3 . (R.)
TONNEINS , petite ville de France, dans l’A-
génois , au diocèfe d’Agen , à une lieue au-defiui
de l’embouchure du L o t , dans fa Garonne. (J?;)
TONNERRE , ville de France , capitale d’un
comté confid'érable , autrefois du d'uché de Bourgogne
, préfentemént du gouvernement de Champagne
8t de la généfâîiré de Paris.
“Un môme de l’àbbaye'dè' F ltu ri, Àîdrovaîde,'
qui nous a laifle un ouvrage que fen'aneienne'té
rend précieuxparle de Torrhefrè' d’ilne mani'ère
èrès-détâillée : Cajlttthïquïsddatn in Burgatidia parti-
bas, in latere montis , fupra fluviam kernrentioiïem
Jitum , adjacenti regiorti nomen indidit ; navtque
a Rorfiodh.ro vicitia regto 9 toTTîod&refifis dicitur.
Anciennement Tonnerre confifioit en trois
villes- y fayoir ; la ville haute, la' ville' bafie, 8c
la ville
la ville de Saint-Michel. Il a fubfifté dans cet
état julqu’en 1414, qu’il fut pris & entièrement
ruiné par le duc de Bourgogne Jean-fans-peur -,
il a enfuite été rebâti à mi-côte fur le flanc de
la montagne où étoit la ville haute 8c la ville
bafie, & s’étend aflez avant dans la plaine.
Cette ville eft expofée au nord-eft fa pofition
fur le globe eft à 21 de g. 3 8 ', 44^ de longitude
, & à 47 deg. 5 1 ', 811 de latitude. Sa
diftance de Paris eft de 101 milles, de Dijon
de 22 lieues, 12 de Troyes , 8c 7 d’Auxerre.
La montagne à laquelle la ville eft adoffée ,
la défend contre le vent du midi -, mais l’e f t ,
l’oueft & .le nord y ont le plus libre accès. Au
pied de cette montagne, 8c dans la direétion du
levant au couchant, coule la rivière d’Armançon.
Tonnerre eft une ville très-ancienne -, on peut
établir fon antiquité, i° . fur le nom de Tor-
nodurum, ou Temodurum, 8c c’ eft fous ce dernier
que le défigne S. Grégoire de Tours , qui
en parle comme d’un lieu confidérable. Ce nom
eft un mot celtique compofé de deux mots de
cette langue ", fa voir : Torr qui lignifie prés , &
de darum ou dorum , dor ou dour, qui lignifie
eau , torrent ou \ruijjeau. Ainfi T otduru.ni, ou
Terdurum, dit lieu fitué près de Veau , comme
eft la ville de Tonnerre près la rivière d’Armançon
ou de la folfe d’Yonne, qui fort du pied de la
montagne. Son territoire eft nommé , dans des
titres plus anciens que le neuvième fiècle , la
Chartre de Moutier-Saint-Jeau, Pagiis tornotrenjis;
& les capitulaires de nos rois en font mention
fous le nom de Tornedurus, ce qui prouve que
le nom Tornodarum a fouffert divers changemehs:
2°. fur un chemin des Romains, qui traverfoit
la ville haute , qu’on, appelle chemin de Céfar,
ou chemin ferré : 3°. enfin fur plufieurs médailles
des empereurs romains, comme Augufte, Néron
Vefpafien , Trajan , Adrien , Çonftantin , 8cc.
qu’on a trouvées fréquemment dans les ruines
de là- ville haute.
Cette ville a. plufieurs jurifdiélion.s : l’élection,
le grenier à fe l, un baillage feigneurial , une
lieutenance de maréchauflee le..corps de v ille ,
& la gruerie du feigneur.
Indépendamment de deux paroifies très-con-
fidérables qui compofent cette ville., on y compte'
une : collégiale ^ un couvent de bénédictins de
la congrégation de S. Maur, un de minimes, un
de dames urfulines, 8c enfin un fuperbe hôpital
fondé 8c très-richement doté par Marguerite de
Bourgogne 9 çomtefle de Tonnerre , reine de Jé-
rufalem & de Sicile V elle étoit veuve de Charles
de France, frète de S. Louis. La chartre de cette
célèbre fondation, qui eft du jeudi après les octaves
de pâques 1293 , eft un des plus beaux a êtes
que l’on puifle trouver en ce genre. On compte
dans cet hôpital.44 lits diftribués dans trois falles
contiguës les unes aux autres. Les malades y font
fer vis par des religieuses. Le maître ou fupérieur
Céogr. Tome I IL
a le g o u v e rn em e n t fpirituel d e la maifon -, le s
religieux & religieufes font leurs voeux entre fes
mains; ils fuivent la règle de S. Auguftin, &
font l’ office canonial, fuivant le rit de Paris. Les
biens en font administrés par un économe 8c un
confeil compofé dé plufieurs notables. Le feigneur
en, eft bienfaiteur 8c premier adminiftrateur.
La reine fondatrice eft inhumée dans un caveau
fous le choeur de l’églife ; on lui a érigé un très-
beau maufolée en cuivre.
On y remarque un Monument qui eft encore
unique en fon genre ; c’eft un grand gnomon
conftruit en 1786, d’après ceux de Bianchini à
la grande Chartreufe de Rome , de Tofcanella à
Florence, d’Egnatio d’Ante à Bologne, de M. Le-
monnier . à Saint-Sulpice de Paris. Ce qui le rend
jufqu’ à préfent unique , c’eft qu’ il offre de plus
que les autres la courbe de l’équation Polaire,
tracée dans.une longueur de 60 pieds. (Voyez
gnomon , méridienne , écliptique, équation ; Dictionnaire
de mathématiques. )
Tonnerre eft redevable'de ce monument utile
à dom Camille Ferouiilac, favant bénédictin,
q u i, d’après une pratique confommée de la
gnomonique,; a bien voulu , à la follicitation de
plufieurs perfonnes inftruites dans l’aftronomie ,
l ’entreprendre 8c le conduire à fa fin. Il s’y eft
livré d’autant plus volontiers , que l’égliiè n’a
ni bancs , ni colonnes qui embârrafient, & que
d’ailleurs la folidi.té & l’antiquité de l’eglife lui
en afiiiroient le fuccès.
On a muré en conféquence un des vîtraux de
cette: églife , pour inférer dans l’épaiffeur d’une
des pierres de taille qui formoient la cloifon,
une plaque de fer percée pour recevoir les rayons
folaires. On a tracé fur le pavé conftruit à neuf,
& nivelé avec la plus grande précifion, une méridienne
qui a 60 pieds de longueur ; & pour
qu’elle fubfiftât lç plus long-temps qu’ il feroit
poflible, on a inçrufté trois .barres de fe r , dont
l’une marque 11 heures 3 quarts, celle du milieu
midi, & la troifième midi un quart. Autour de
cette méridienne eft tracée la -méridienne du
temps moyen., .qui y eft incruftée en cuivre.
Rien n’a été épargné pour mettre ce Monument
à l’abri de l’injure des temps.
M. de la Lande , qui l’a vérifié , a applaudi
à fa grande précifion ; & M. Morel , architecte
de feu monfeigneur le prince de Conty , auteur
de la théorie des jardins, & ç . , apropofé le plan
d’une pyramide antique, élevée dans le lieu du
folftiç-e d’hiver.
Enfin , MM. les maire 8c échevins ne voulant
pas voir s’élever aux dépens des pauvres un Monument
qui ne peut être utile qu’aux fciences ;
en ont propofé l’exécution par la voie d’ une
fpufeription , à laquelle , après y avoir eux-
mêmes concouru , fie font jointes nombre de
perfonnes des plus diftinguées.
C’eft dans une des grandes falles de ce bel hof-
L e e