
» Ventie-faint-gris, je ne veux pas qu’il Toit dit
» que mes fujets quittent mes états pour aller
» vivre fous un prince, meilleur que moi -, » & à
l’ inftant il appella M. de Sully , lui ordonna de
faire dreffer un arrêt qui révoquât cet édit •>. ce ■
qui fut exécuté le lendemain.
Te l eft le 1er vice que rendit Senecey à fa. patrie.
Ce trait fi touchant du bon Henri I V , n’eft
imprimé nulle part.
Le nom de Senecey s?éteignit dans. Henri ,
devenu marquis de Senecey, tué à la bataille de
Sedan en 1641.
Ces feigneurs.avoient leur hôtel à Dijon, place.
Saint-Jean, du temps, des ducs de Bourgogne.
Il tut vendu au premier préfident Brulart, qui
montra tant de fermetéTous le cardinal Mazarin,
êc préféra l’exil à î’ enregiftrement de 13 édits
onéreux.
Au retour de fon ex il, en 1660 , le prince
de Coudé rapporta les mêmes édits, en preffant
I<yir enregiftrement : « Prince , répondit Bru-
» la r t, je vois encore d’ici les tours de.Perpi-
» gnan. » Ce mot énergique arrêta tout. Voye[
Bauffkemont. (iL)
SENEF , ou Seneffe , village des PaysrBas ,
dans le Brabant, à deux petites lieues. & dans la
mairie de Nivelle, vers le midi. Ce village eft
célèbre par la bataille qui s’y donna le 1 1 août.
16 7 4 , entre M. le prince de Condé 8c le prince
d’Orange , depuis roi. d’Angleterre. Cette bataille
fut affreufe , ou plutôt ce fut l’affemblage de.
plufieurs grands combats. On rapporte qu’il y
eut environ 27,000 corps, d’ ènterrés dans, un el-
pace de deux lieues. Les. François le vantèrent
dé la. victoire, parce que? le champ de bataille
leur refta -, mais. les. alliés prirent dans cette campagne
depuis le jour de la bataille , Dinant,
Grave 8c Huy; (A.)
.SÉNÉGAL., ( l e ) , contrée d’Afrique, com-
prife entre .les. rivières de Sénégal 8c de Gambie.
Les terres, qui bordent au nord la rivière «de
Sénégal,' en font partie. En. fait de commerce,,
cette contrée de la Nigritie eft comprife fous la
dénomination de Guinée, dont-elle eft regardée
comme une extenfion. Il s’y trouve plufieurs.
royaumes ; elle a le pays des nègres, à l’orient,
8c l’océan atlantique à l’ôccident.
Depuis la paix de 1.763., qui avoit aflïiré la
pqffefïlon du Sénégal à l’Angleterre qui en avoit
fait la .conquête durant la guerre *, les François
éroient réduits à la côte qui s’étend depuis le
cap Blanc j jufqu’à la rivière de Gambie. Qiïoir-
qu’ils puffent commercer exclufivement fur cette
grande étendue de côtes, ils.en tiroiertt à peine
annuellement trois ou quatre cents, noirs par leurs-
comptoirs de J p a l, de Portudal, & d’Albreda.
Mais^ par Je traité de paix de 1783 , l'a rivière
dé Sénégal a été cédée à la France par les An-
gîtfis , avec les forts. Saint-Louis ,-Argruin , For-
KT.dict, & C . ,
L’ ile de Gorée , éloignée d*ufle ïïeiie de
Terre-ferme , eft le chef-lieu de ces établiffe-
mens. Outre les. efclaves , notre commerce en
tire de la gomme , des cuirs, de la poudre d’or r
8c de l’ivoire.
Les bords du Sénégal & de la Gambie festoient
très-fertiles, s’ ils étoient cultivés , mais-
le nourriflage du bétail y eft prefque Punique*
foin des habitans. Il y a dans le pays de Galant
des mines d’ or , mais les. ardeurs du foleil y font-
infupportables ,. & les Européens ne peuvent pas;
y réfifter long-temps. Les bâtimens.,, qui. a raifom
: de leur grandeur, ne peuvent franchir la baffe
qui eft à l’entrée du fleuve .de Sénégal,. reçoivent
leur cargaifon de la petite île Saint-Louis, fituée
au milieu du fleuve, par des bâtimens légers..
Ces chargemeris confiftent en gommes & en efclaves.
Il n’y a point de royaume de Sénégal..
On peut confulter fur cette contrée Ÿ.HiJioire-
naturelle du Sénégal, par M. Adamfon , imprimée
à Paris , in-40. 2 vol. avec fig. (R.)
Sénégal ( île de) , autrement île de Saint—
Louis ; petite île d’Afrique,. au-deffusM|e l’embouchure
de la rivière de Sénégal, à®2 li. au.
deffous de la grande île de Bifèche, 8c environ-
à trois quarts de lieue au deflùs de l’Iflet aux
^Anglois. Les François y bâtirent un fort dans;
le dernier fiècle , & c’étoit là le principal comptoir
de la compagnie dite du Sénégal. Les. An-
giois la poffédoient depuis la paix de 1763 r mais.;
elle appartient aujourd’hui aux François , à qui:
elle a été cédée en 17&3. Cette petite île , qui:
n’ a pas une lieue de circuit, eft à 15. deg. 57 m.
de latitude feptentrionale., au milieu de la ri-
■ vière de Sénégal, (iL),
Sénégal ( le ) , rivière d’Afriqué , qui prend?
ùl fource vers le milieu de la -Nigritie,. coule
. vers, le couchant, forme à fon embouchure la^
petite île de Sénégal , 8c vient fè rendre dans,
l’Océan, après un cours d’ environ 400 li. Son
embouchure eft à 40 li. n. du. Cap-Verd. Depuis
lé mois de juin jufqu’en novembre, ce fleuve
eft navigable dans une étendjie de 3-20 lieues j-
mais il n’y a que des bâtimens plats qui puiffent
naviguer jufqu’à Galam. La barré qui eft à l’embouchure
, n’èn permet l’entrée qu’aux navires,
qui. ne tirent que 8 à <p pieds d’eau. Les autres;
mouillent auprès , fur un fond excellent. Le Sénégal
a des débordemens périodiques comme le Nil
8c il nourrit des crocodiles. Voyeç N iger. (JR.)
-SÉ NEZ,. ou Sénés , en latin moderne, Sa-
nitium , Sanctium, Sanicio , Sanicienfium urbs
&c. ; petite ville de France , en Provence , fituéë
dans un terrain froid 8c ftérile , entre des montagnes,
avec iin évêché r à1 4 IL de Digne , à
égale diftance de Cafte liane , à 14 d’Embrun
8c 160 de Paris. L’évêché de Sénez, connu depuis
le fixième fiècle, renferme 42 paroiffes. II.
eft fuffragant d’Embrun , & 'vaut environ 15,000
livres de rente. L’évêque paie 300 florins, en cour
lie Rome , pour l’expédition de fes bulles. La
modicité de fon revenu a fait qu’on a parlé quelquefois
de l’unir à celui de Vence •, mais eft-fl né-
«effaireque tous les évêchés foient riches 8c confi-
tdérables. Long, de Sénés 24, 18 j lat. 4 3 ,34- (R-)
SENFTENBERG, petite ville de la bafie-
Autriche , dans le quartier du haut-Manhartz-
Berg , avec un château. Elle appartient à la mai-
fon de Stahrenberg. (R-)
Senftenberg , petite ville d’Allemagne , dans
le cercle de Mifnie , avec un .château 8c un bail-
lage. Le château qui eft fur l’Elfter noire , a
des foffés Sc des baftions. (JR.)
SENIORAT -GUTER , ou les Domaines du
Seniorat ; nom fous lequel on défigne 4 bail-
lages, & la moitié d’un cinquième , dans le
comt^ de Mansfeld. (JR.)
SENLIS , par les Romains Augujlomagus , Au-
gufiornagum , Sytvanectes , Atrebatum civitas ; ville
de l ’île de France , fur la petite rivière de Non-
nette , à 2 li. de Chantilly, à 8 de Meaux, 8c à
10 de Paris. Il y a dans cette ville 6 paroiffes,
baillage, prévôté royale, préfidial, éle&ion, maî-
trifë particulière des eaux 8c forêts, grenier à
fe l , maréchauffée 8c capitainerie royale des chaffes.
Cette ville eft réglée en partie par la coutume de
fon nom, qui fut rédigée en l’an 15 30 , 8c en
partie par la coutume du Vexin françois. Le
château où le préfidial tient les féances , a été
bâti par S. Louis , & quelques enfans de France
y ont été élevés.
L’ évêché de Senlis , fuffragant de Reims ,
renferme 177 paroiffes. Il eft du revenu de 38,000
livres , 8c fut établi, à ce qu’on dit , vers le
•milièa du troifième fiècle. Il eft taxé en cour
de Rome à 1254 florins. Lé -èaiffeau de la cathédrale
, de peu d’étendue , eft d’un gothique
fort délié •, 8c le clocher en pierre qui s’élève
au devant eft de belle proportion, d’ une grande
légéreté, 8c en général d’ un très - bel e ffe t,
■ quoique beaucoup moins haut qu’il ne le paroît
du dehors, à raifon- tant de fa pofition dans lé
quartier de la ville le plus élevé, que dç fon
peu de diamètre. Le chapitre eft compofé de trois
dignités 8c de vingt-quatre çanonicats -, ce chapitre
a le privilège de committimus , par' lettres-
patentes du mois de janvier 1550, regiftrées au
parlement-le 20 mai 1560.
Senlis eft une ville affez déferte. Il s’y lave
beaucoup de laines pour les manufactures de Beauvais
, mais le commerce y eft comme nul.
Cette vilie- eft aujourd’hui le fiége d’un gouvernement
particulier , ancien démembrement
de la Picardie. Elle étoit autrefois de la féconde
Belgique , 8c les Romains qui l’ont b âtie, lui
attribuèrent un territoire. Hugues Capet étoit
déjà propriétaire de cette v ille , lorfqu’ il fut élu
xoi. Long, fuivant Caffini, 7,9,3 8 -3 0 ; lau 49 ,
2 a , 26’.
Goulart ( Simon ) , un des plus infatigables
écrivains d’entre les pioteftans , étoit natif de
Senlis, 8c fut miniftre à Genève. Peu de gens
ont exercé cet emploi aufli long-temps que lu i ,
car il fuccéda à Calvin l’an 156 4, mourut fan
1628 , âgé de 86 ans, 8c il avoit prêché fept
jours avant fa mort. Il étoit tellement au fait
.de tout ce qui fê paffoit en matière de librairie ,
qu’Henri III défirant connoîtfe l’âuteur qui fe
déguifa fous le nom dé Stephdnus-Junius^Brùtus ,
pour débiter fa do&rine républicaine , envoya urt
homme exprès à Simon Goulart, afin de s’en
informer', mais Goulart qui favoit en effet tout
le myftère , n’eut garde de le découvrir.
La Croix du Maine vous indiquera plufieurs
tradudions françôifes compofées par notre Sen-
lifien. Ajoutez^- la verfion de toutes lés oeuvres
de Sénèque, 8c les méditations hiftoriques de
Camérarius.
Scaliger eftimoit beaucoup les ouvrages de
M. Goulart. Son Cyprien eft fi bien 8c fi joliment
travaillé, dit-il, que je l’ai lu tout d’une
Jialeine. Quand il ne mettoit pas fon nom à un
livre , il le défignoit par ces trois lettres initiales
S. G; S. qui vouloient dire , Simon Goulart,
Senlifien. C’eft à cette marqué que' le
P. Labbe c ro it, avec faifb'n l’avoir reconnu polir
l’auteur des notes marginales, & des fommaires
qui accompagnent7 les annales de Nice tas Cho.r
niâtes, dans l’édition de Genève 155/3.
Pajot ( François) , plus connu fous le nom da
poète Linitre, étoit furnommé de fon temps
l’athée de Senlis : il étoit bien fait de fa per-
fonne , & né avec d’agréables qualités ; il avoit
de l’èfprit, de la vivacité & du raient pour la poé-
fie aiféë •, mais il étoit fatyrique & débaucfié. Il
mourut en 1704, âgé de 76 ans. On voit de lui
diverfes pièces dans les volumes de poéfie»
choifies, imprimées chez Serci : il en court auflj
beaucoup de manufcrites. (JR.)
SENNAR (royaume d e ) , royaume d’Afrique,
dans la Nubie, au midi, borné à l’oueft par celui de
Sudan. Ce royaume, autrefois tributaire de l’empereur
des Abyffms , eft aujourd’ hui dépendant
du roi de Fungi. Les peuples de cet état ont le
vilage noir , les lèvres épaiffes & le nez écrafe'.
Les femmes riches font couvertes d’ une tpile de
coton •, leurs cheveux font treffés 8c chargé*
comme leurs bras, leurs jambes & leurs oreilles,
d’ anneaux d’argent , de cuivre, de laiton , ou
de verre de diverfes couleurs -, mais les pauvres
filles n’ont rien de tout cela , 8c n’ont pour
vêtement qu’une petite pièce de toile , depuis
la ceinture jufqu’aux genoux. Les enfans vont
tout nuds la chauffure des hommes 8c des femmes
confifte en une fimple femelle attachée aux pieds
avec des courroies ou des cordons. Lés chaleurs
du pays font infupportables depuis le mois de
janvier jufqu’à la fin d’ avril -, elles font fuivies
de pluies abondantes qui durent trois mois 8c
qui rendent l’ air pul-fein. Les habitans vivent
y ij