
1*Angleterre confe'rve la propriété de l’île de
Terre-Neuve & des îles adjacentes’, la France y
renonce au droit de pêche depuis le cap Bona-
Vifta , jufqu’au cap Saint-Jean , fur la côte orientale
de Terre-Neuve , par les 5° deg. de latitude-
nord la pêche françoife commence au cap Saint-
Jean , jutqu’au cap Raye, au 47e deg. 50 min.
de latitude , en defcendant par la côte occidentale.
Par le même traité , les Efpagnols ont renoncé
au droit de pêcher & fécher la morue en
aucun endroit des côtes de cette île. Plaifance
en eft la capitale. (Ri)
T erre du Saint-Esprit. Voye\ T erre australe
du Sa int-Esprit.
T e r r e - S ainte ( l a ) , pays d’Afie., ainfi
nommé par excellence-, pour avoir été fan&ifié
par la naiflance & par la mort de notre Sauveur.
On appelle proprement ce pays, la Judée, la
Palejiine.
C’eft aflez de dire ici que ce pays reconnoît
aujourd’hui le Turc pour fon fonverain , & qu’il
n’ a plus que des bourgades dépeuplées. On lui
donne 60 lieues d’ étendue du midi au nord, &
30 dans fa plus grande largeur. Il eft en proie
aux courfes des Arabes , quoique préfentement
partagé entre trois émirs qui relèvent du grand-
feigneur, lequel, outre cela, y entretient deux
fangiacs fubordonnés au bacha de Damas. Ces
trois émirs font l’ émir de Seyde, l’émir de Ca-
fa ïr , & l’émir de Gaza.
L’émir de Seyde occupe prefque toutes les
deux Galilées , & pofsède depuis le pied de
l’Aritiliban jufqu’ au fleuve de Madefuer. L’émir
de Cafaïr tient la côte de la mer , depuis Caïpha ,
fous le mont Carmel, jufqu à Jaffa exclufivement.
L’émir de Gaza a fous lui l’ Idumée. Les deux
fangiacs , ou gouverneurs turcs, prennent les
noms de leur réfidence , qui font Jérufalem &
Naploufe : celui de Jérufalem a-pour département
la Judée ; & celui de Naploufe commande dans
la Samarie. Au-delà du Jourdain , eft ce qu’on
appelle le royaume des Arabes. Voyez Judée ,
P alestine.
, TERRENEUSE, ou T er-neuse. F o y q T er-,
neuse.
T erres-antarctiques , ce font les terres
oppofées aux terres arctiques ou feptentrionales -,
on les appelle autrement "Continent méridional-,
Terres méridionales , Terres au fraies. Elles font
bornées par la mer du fud , l’Océan éthiopique &
l’Océan indien. Voye\ T erres australes.
T erres-arctiques ( le s ) , c’eft-à-dire , les
terres feptentrionales. Les géographes appellent
Terres astiques, les terres les plus voifines du
pôle feptentrional , comme forit les pays de
Groënland, & les autres qui fe trouvent au nord
de l’Amérique , autour des détroits1de Hudfon ,
de Davis & de la baie de Baffitr. On donne aufli
ce nom au Spitzberg, qui eft au nord de l’Europe,
à ia nouvelle Zemble, à la nouvelle Irlande, au
Groenland, aux îles de Cumberland 8c de Raleîg,
au nouveau Danemarck , 8c à la terre de Jeflb.
L’ envie de trouver au nord une communication
de nos mers avec celle des Indes orientales , a
porté les nations navigatrices de l’Europe à le
rifquer dans un océan inconnu , & à entreprendre
des courfes aufli étonnantes & aufli périlleufes ;
le fuccès a heureufement couronné leur audace ,
& on eft parvenu , en doublant le Kamfchatka ,
à faire flotter le pavillon Rufle , Anglois &
Hollandois’ , dans les mers du Japon & de la
Chine. Depuis deux fiècles on travailloit à trouver
un paffage dans les mers du nord , pour fe rendre
en Amérique , & dans le grand Océan pacifique.
Tous les peuples navigateurs de l’Europe , excités
par une généreufe émulation, ont bravé infruchieu-
fement les dangers les plus effrayans. L’immorte!
Cook lui-même Fa tenté vainement, & fi ce
génie hardi à échoué , qui ofera fe flatter de
réuflir ? Coxe , navigateur Rufle n’a pas eu plus
de fuccès. Ces deux hommes célèbres ont rencontré
par-tout des remparts de glace , femblables à
de hautes montagnes , & d’une étendue que jamais
l’audace humaine ne pourra mefurer.
Ou la mer s’étend jufqu’au pôle , ou cet efpace
eft coupé par des terres ? Si c’eft une mer, qui
pourra efcalader ces murailles flottantes ? On a
à peine trois mois dans l’année pour le tenter ,
on s’engage dans ces glaces avec tant de peines ,
le retour eft fi difficile , on court tant de dangers
à s’y laifler furprendre , que lé naufrage, que la
mort font infaillibles. En admettant l’opinion de
M. de Buffon , qui croit que ces rochers, de glace
ne peuvent venir que de quelques grands fleuves
inconnus-, en adoptant encore fon lyftème des
époques de la nature , ces glaces ne peuvent que
s’accumuler chaque année par le refroidiflement
du globe -, en rejetant ce fyftème aufli ingénieux
que profond, & fe réduifant aux Amples principes
de la phyfique, cet amas monftrueux d’eau congelée
fuffit pour refroidir l’ efpace qu’il occupe,
& en augmenter encore le volume chaque année.
Ainfi ce paflage, s’il exifte, devient impraticable..
Que l’on fuppofe que cet efpace foit rempli
par des terres, je ne vois pas plus d’efpérance de
réuflir , puîfqu’on 11e peut pénétrer dans ces
contrées dont on ignore l’étendue, fans d’immenlès
provifions ; puifqu'aucune bête de fomrne ne
peut réfifter à la rigueur du climat , puifque
l’homme lui-même , aidé de toutes les reflources
de l’art-, puifque les peuples même habitués à
l’âpreté du ciel de la Sibérie ,' ces hommes de
fe r , fl j’ofe ainfi m’exprimer, rencontrent partout
un froid qui eft au-defliis des forces humaines.
Il paroit donc que çe paflage que l’pn cherche
depuis deux fiècles, n’eft qu’une chimere , &
qu’il vaudroit mieux employer les frais immenfes
de ces voyages, à des entreprifes plus utiles.
' ( M. D. M, )
T erres australes ( les ) , ce font les terres
fituées vers le pôle méridional, oppofées au pôle
arâique. Elles renferment la nouvelle Guinée ,
la Terre des Papous , la Nouvelle Hollande , la
Terre de la Circoncifion , la Terre de Feu , la
Nouvelle Zélande , l’ île de Feu , l’île de Horn &
les îles de Salomon, autant de pays dont nous
n’avons qu’une eonnoiflance imparfaite.
Nous ne fomme s pas-aufli avancés en con-
noiflances vers le midi que vers le nord -, en voici
quelques raifons : les navigateurs partant de
l’Europe, avoient plus d’ intérêt de connoîtrë le
pôle dont elle eft voiflne , que celui qui lui eft
oppofé. La navigation du nord 1e pouvoir faire
à moins de frais que celle du midi. On eherchoit
un- paflage aux Indes, le grand objet des navigateurs
des quinzième 8c feizième fiècles. Quand
on eut: doublé le Gap de Bonne-Efpérancé, on fe
vit tout d’un coup dans la mer des Indes, & il
n’y eut plus qu’à fuivre les côtés, en prenant la
faifon des vents favorables. Quand on eut trouvé
un paflage dans la mer du Sud par le détroit de
Magellan, on fe trouvoit aux côtés du Chili &
du Pérou, & on s’embarrafla peu des pays qu’ on
laifloit à la gauche du détroit -, des vaifléaux
chargés de provifions ou de marchandifes fo
flattoient d’ arriver , fans fe détourner de leur
route* que le moins qu’il étoit pofiible.
D’un autre côté , on ne fait pas fi le port
découvert par Drack au 300! degré de longitude,
vers le 61e degré de latitude méridionale, appartient
à quelque île ou à quelque continent, ni fi
les glaces vues par M. Halley entreles .340 & 355
degrés, de longitude par les 53 degrés de latitude
méridionale, ont quelque liai fon avec, les terres
de vue. C’ eft aux navigateurs que les ordres de
leurs maîtres ou les hafards de leur profefilon
porteront dans ces climats, à nous dire ce qu’ils
y trouveront -, ce n’eft pas aux géographes à
prévenir leurs découvertes par des conj.è,dures' que
l’expérience détrukoit. On s’eft fi mal trouvé de
cette efpèce de divination, qu’on devroit bien en
être corrigé. {R.)
T errestre ( g lo b e ) , ou Globe T erraquée ,
le globe terreftre eft ainfi. dit par oppolitîon au
globe célefte , fur lequel les conftellarions font
rangées pour l’étude de l ’aftrononvie. Le globe
terraquée eft dit ainfi , parce qu’il fert à faire
connoîtrë la fituation des oontinens , 8c des mers
qui les environnent pour -l’ étude de la géographie.
TERRE TTE , petite rivière de France, dans
la Normandie , au Cotentin. Elle a fa fource vers
le village de Lourfelière, & fe décharge dans le
Taure.
TERSOK. Voye[ T uerjock-
TERTOLEN. V o vq T olen.
T E R TR Y , village de Picardie, fur le Vignon,
entre Peronne & Saint Quentin , à 2 li. o. de
Vermand. Pépin y défit le roi Thierri en 687.
TERUEL, en latin Tiarulia ; ville d’Efpagne,
au royaume d’Aragon, fur les confins de celui de
Valence , au confluent du Guadalquivir & de
l’Alhambra, à z6 lieues de Saragofle , 8c a 48 de
Madrid. C’eft une ville confidcrable par fon
évêché , fuffragant de Saragofle , & par le commerce
qu’on y fait -, il y a huit paroifles , cinq
couvens , 8c un riche hôpital -, les fruits que fon
terroir produit, font exquis -, cette ville fut erigee
en cité en 1347 par dom Pedro IV , les états
qui furent tenus en 1 4 1 7 , par Alpbonfe V , y
confirmèrent tous fes privilèges. Quelques - uns
croient que c’ eft la Turbula dePtolémée, l. I l %
c. v j. Long. 1 6 , 38 ; lat. 40,2 7 . (-&•)
TERVITZ. F oyq T argovisco.
TER-VUEREN , maifon de chafle du gouverneur
général des Pays-Bas Autrichiens , au
quartier de Bruxelles, dans la mairie de Vil-
vorden. (R.)
TERWERE , petite ville des Provinces-unies ,
dans l’ île de Walcheren, en Zélande , à 2 lieues
n. 0. de Middelbourg, avec un aflez bon port 8e
un bel arfenal.
TESCHEN , ville forte de la haute Siléfie ,
aux confins de la Moravie , de la petite Pologne,
8c de la Hongrie , fur la rive droite de l’EIfa ,
à 27 lieues de Cracovie au couchant, & à 22 au
levant d’ Olmutz , capitale de la principauté de
Tefchen. Elle eft en partie fur une hauteur , &
en partie dans une vallée, dans un terrain très-
fertile. Cette ville contient une grande églife
1 paroiffiale , deux couvens d’hommes , & un
collège ci-devant dirigé par les jéfuites. Dans
le -fauxbourg eft une églife luthérienne , où le
fervice fe fait en langue allemande 8c polonoifè $
il y a aufli une école latine qui en dépend. Le
prince a deux châteaux, dont l’ancien eft plus
élevé que le nouveau. Ils font bâtis fur une
colline à peu de diftance de la ville. Le commerce
de Tefchen confifte en cuirs, en étoffes de laine ,
& en vins de Hongrie. On y fait aufli des fufils
très-artiftement travaillés , que l’on nomme Tef-
chingu.es *
T eschen (principauté d e ) petit pays de la
Siléfie autrichienne. Il a au nord la baronnie de
Pleffe , 8c quelques fieigneuries , à l’occident la
principauté de Troppau, la Moravie, & la fei-
gneurie de Friedeck , au fud & à l’orient la Hongrie
, la petite Pologne , 8c la principauté de
Bilitz.
Ce pays eft très-montueux -, une partie du côté
méridional , eft remplie de marais , & on y
trouve beaucoup d’étangs & de lacs. Malgré ces
défavantages , le fol de cette principauté eft
fertile , & le bois y eft abondant. La 'Wiftule y
prend fa fource , ainfi que l’Elfa. On y compte
cinq villes. Un partie de$ habitans parlent allemand
, l’ autre polonois. Les montagnes font peuplées
par des Walaques , dont on fait des hey-
ducques.
L’impératrice reine de Hongrie, a donné cette
A a a i j