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dans ce pays, 'qu’ il refolut d’y paffer la vie : il
renonça donc à la charge d’exaêfceur de ce tribut,
& obtint la dignité-d’archidiacre de 1 egliie de
Wells. Il ne fe dégoûta point du royaume,
Ibrfque les affaires de la religion changèrent lbus
Henri V III & fous Edouard -, ce ne fut qu’en
1550 qu’ il en for rit $ à caufe que fa vieilleffe
dèmandoit un climat plus chaud •, 8c le roi lui
accprda la jouiffance de -fes bénéfices ^dans. les.
pays étrangers. On croit qu’ il mourut a Urbin ,
l’ an 1 f$6. : ' î ■ ;
Son premier livre fut un recueil de proverbes,
qu’il publia: en 1498. Son fécond ouvrage fut
celui, de rerum inventoribus, dont il s*eft fait
plulieurs éditions. Son traité des prodiges parut
l’an T 5 z6* 5 c’eft un ouvrage bien différent de
celui- de Julius-Obfequens, augmenté par Ly-
cofthènes -, car Polydore y combat fortement les.
divinations.. Il dédia à Henri V I I I , en i 53?>
fon hiftoire d’Angleterre, dont les favans critiques
anglois ne font aucun cas. Voici ce qu’en
dit Henri Saville : Polydorus in rebus nojîris kofpes,
& ( quod caput èfl) nequer in republicâ verfatus«y
•nec vir magni i-ngenii y pauca ex tnultis delibans y
& ƒ alfa. plcriimque pro veris amplexus., hifioriam
jtobis reliquit„ càtn coetera mendofam y iumexiliter
fane & jejunè conferiptam.. „ - . - \ ■‘ y
Le comte Bonarelli ( Gui Ufealdo) naquit à
Urbin en 1563 , & mourut à Fano en 1608.,. a
45 ans. Il en: auteur de la Philis. de. Scyro ,
jPilli1 di Seiro , paftorale- pleine de. grâces, &
d’èfprit, dont j’ ai déjà, parlé au mot ScYROS-
Commandîn ( Frédéric.) naquit à -Urbin en
1^09 y 8c mourut en 1.575 » ^ ar*s- ^
étudia d’abord la médecine , mais trouvant trop
^ ’incertitude dans les. principes, de cette foience ,
& trop de dangers dans fes, expériences., il s’apr
cliqua tout entier à l’ étude des.mathématiques.,
S c s ’y acquit beaucoup de gloire. Le public lui eft
redevable de plufieurs. ouvrages, des mathématiciens.
grecs qu’il a traduits. &. commentés par
exemple y d’Archimède , d’Apollonius, de: P.app.us,
de Ptolémée, d’Euclide. On lui doit encore: Ar.ifi-
tarchus de magnitudinihus ac diflantïis Jolis &
ïunce y à Péfaro L57Z , m-40. Hem de fpiritalibus-,
à Urbin. 1-575 , in-q°. Machometes Bagdèdinus de
• fuperftcierum divijiônibus , a; Pefaro. iy jo .y in-fol.
Le ftyle de Commandin eft. pur.,. & il a.mis dans
fes; ouvrages tous, les brnemens dont, les mathématiques.
font fufceptibles. Baldus. ( Bernardin )
a écrit fa vie-., & nous affure que s’i l n’àvoit pas
trop aimé.- les femmes, Momus. n’auroit rien pu.
trouver: h reprendre, dans, cet habile; géomètre.
Gommandin mérite (ans doute d’être loué •» mais
ee n’eft pas la plus, petite de les, louanges.que
d’avoir, eu le même Baldus. pour, dilciple. . ,
En effet., Baldus fe montra un des plus.fayansf
gommes, de fon temps. IL naquit à.Urbin , Fan
%yry,j.y. fut. fait, abbé.- de.-Guaftalla l$B6 r 8c:
mourut: L’an-, % ans. Ili fiLyie;dans*
mm B
l’étude, fans ambition , fans vaine gloire, pleff»
de bonté dans, le caraôère ,, excufant toujours .les
fautes d’autrui, 8e cependant fort dévot, même
pour un homme d’églife , car il jeûnoit deux
fois la fêmaine., & communioit tous les. jours de.
fêtes.
Son premier ouvrage efi un livre des machines,
de guerre de torm'entis bellicis, 8 eorum inven—
toribus. Les commentaires qu’il p u b lia l’an
fur les, méchaniques d?Hrijlote , prouvèrent la capa->
cité en cette forte de connoiffances. I l mit au jour*,
quelque temps après, le livre de verborum v.tru-
vianorum fignifcatione. IL publia,» l’an. 1.5.9 5. j c,*ncD
livres de novàr gnomonice.
Comme il pofledoit les langues, orientales , il
traduifit fur., l’hébreu, le. livre de Job , 8c ^ les.
lamentations de' Jérémie.-} il. fit aufii un diâion—
naire de la langue arabe. Ce n’èft pas tou t, il»
traduifit Heroneni de automaticis & baliflis , les<
paralipomènes de Quintus, Calaber, & le poème,
de Mufoe. Enfin il donna, dans le cours, de fe«
voyages., quelques, poèmes-, les.uns. en. latin »les*
autres, en italien y 8c c’ eft dans cette.^ dernier©
langue qu*eft écrit Part de naviger.. l\ aimoit teH
lement le. travail , qu?il fe levoit a-: minuit pour
étudier, & qu’il, lifoit même en mangeant.. F a -
bricius Schatlpncinus:. a.écrit la. vie que. les.curieux,
peuvent conliilrer.. . J
Un des plus, iavans antiquaires du dèrmeiir
fiècle ,. Fabretti (,, Raphaël ) , naquit à Urbin *,
L’an 16 L9. I l voyagea dans toute l’ Italie, ert,
France & en ECpagne r où il demeura. 13 ans»,
avec, un emploi confidérable que lui. procura, le
cardinal Im-periali, mais.l’amour, qu’il avait pour
les antiquités, lui fit délirer de.revenir, a Rome
où ies papes. Alexandre VH I 8c. InnocentXII le-
comblèrent de bienfaits. Fabretti en profita pouffe
donner entièrement a, fon. étude favorite.- Plur-
fieurs. excellons ouvrages, en, ont, ete les. fruits»-
En voici-le catalogue . 0
i,°. De aquis & aquoe-duclibus veteris Romoey
dijjeytationes très.. Romce 16.Say in-//?. IL y avoït.
dans l’ancienne Rome environ vingt fortes de-
rniffeaux que Ifon avoir fait venir, de lieux, affez
éloignés., par le moyen, des. aqueducs, & qui y
produifoient un- grand nombre de fontaines.. Ces-;
aqueducs tenoient leur.-rang parmi.les. principaux.
édifices, publics , non-feulement par leur utilité
mais, encore par la magnificence , la fblidité, &
la.hardieffe de leur. ftru.aure.. Fabretti tache dansv
çet ouvrage d’expliquer tout- ce qui regarde ees*
fortes, d’antiquités/, & fon livre peut beaucoup
forvir à;entendre Frontin , quLa.traité désiaque,--
■ ducs, de Rome:,~teis .qu’ils, étoient de fon temps.,.
; c’ëft-à-dire. fous-l’empire. de-Trajan. Les. difler.-
. tâtions de Fabretti. contiennent quantité d-ob-
•. fervations. utiles^ au jugement.dé.Kufter;, Eïïe&i
ont été inférées» dans le quatrième,'volume.- de&c
t antiquités romaines àe -GtæyhiS ^ ayec.des» figgires».
U-ttecht T id>9tyin
U R B
iL0. De columnâ Trajanâ, Jyntdgnid. AcceJJerunt
Veteris tabelloe anagliphoe Homeri iliadem, atque
ex Stejichoto , Arckino , Lefche y 11Ü excidium
-continentis & emijjhrii lacus Fucini defcriptio.
Romoe 1683, in - fo l. Ce livre eft rempli de
recherches d’antiquités fort curieufes.
3°. Infcriptionum antiquarum , quæ in oedibus
paternis aJJervajitur , explicatio. Romoe ,2 6 9.9 ,
in-fol. Çet ouvrage eftdivifé en huit chapitres.
-Le premier traite- de titulis & columbariis. Pour
l ’intelligence de ces termes , il faut favoir que
les anciens, & principalement les perfonnes de
diftin&ion, avoient de fort grands tombeaux qui
lervoient pour toutes les perfonnes de la même
’ "famille. Ces tombeaux étoient partagés en différentes,
niches , femblables à celles d’un colombier
; ce qui leur a fait donner le nom de colum-
' baria par les Latins.
Dans chaque niche <1 y avoit une urne où
étoient les cendres d’ une perfonne, dont le nom
étoit marqué deffus: xes infcriptions s’appelloient
xituli. Fabretti prouve qu’ il n’y a jamais eu de
loi chez les Romains de brûler les morts ; &
•que depuis le temps de Sylla.le dictateur, qui eft
le premier dont on a brûlé le corps , l’ancien
ufage d’enterrer les morts n’a jamais entièrement
cefle. Les urnes où l’on recueilloit les cendres
.s’appelloient olioe , & avant que les cendres y
fuflent mifes, virgines. l ’auteur établit dans ce
même chapitre, que par les mots livia Augùfii
dans les infcriptions, les anciens défignoient la
femme d’Augufte, & non fa fille -, 8c que tous
les gladiateurs n’ étoient pas de condition fervile,
mais qu’ il y en avoit de l’ordre des chevaliers.
Da-ns le chapitre fécond il juftifie que le nom de
genii fe donnoit tantôt aux dii mânes, tantôt aux
âmes humaines, tantôt à ces puiffances qui te-
noient le milieu entre les dieux & les hommes.
Il prouve aiifli que la ville de Parme's’appèlloit
anciennement Iulia Chryfopr,lis. Il obferve dans
le troifième chapitre, que les anciens mettoient
un point à la fin de chaque mot dans leurs inf-
criptions, mais toujours à la fin de chaque lig iie ,
& quelquefois à là fin de chaque fyllabe. Il recherche
la lignification du mot afcïa dans les anciennes
infcriptions \ teime, dit-il, qu’ il ne trouve
guère que dans les infcriptions des .Gaules. Il rej
marque dans le quatrième chapitre , que.le mot
d’alumnus ne fe prend jamais dans les bons auteurs
dans un fens a& if, mais dans un fens pallif. Il
montre dans le feptième , que les poids des anciens
étoient plus grands que ceux des modernes. Il
foutient dans, lé huitième, que les vaiffeaux de
verre que l’on trouve auprès des tombeaux des
ancien^ chrétiens , font des preuves de leur mar-:
tyre , & .que lès taches rouges qu’on y apperçôit,
font des reftes du fang que les fidèles y ont înis j
ce qui n’eft jiulleinenc vraifemblable 3 8c eft peu
^yfique. ■
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 ïa fin de ce recueil, il rend compte d#s correc-
tipns. qu’il a faites dans les infcriptions recueillies
par Gruter, en z volumes -, outre un grand nombre
d’autres corrections fur divers autres compilateur s
d’ infcriptions , qui font répandues dans l’ouvrage
même;,
M. Fabretti avoit une fagacité merveilleufe
pour déchiffrer les infcriptions . qui paroiffent
toutes défigurées , 8c dont les lettres font tellement
effacées, qu’elles né font prefque plus
reconnoiffables. Il nettoyoit la furface de la
pierre , fans toucher aux endroits où les lettres
avoient été _ ereufées ; enfuite il mettoit deffus
un carton bien mouillé, 8c le preffoit avec un»
éponge, ou un rouleau entouré d’un linge ; ee
qui faifoit entrer le carton dans le creux des
lettres, pour eu prendre la pouflière qui s’y attâ-
choit, & dont la trace faifoit connoître les lettres
qu’on y avoit autrefois gravées.
M. Baudelot, dans l’on livre de Putilité des
voyages , indique un fecret à peu près femblable
pour lire fur les médailles lés lettres qu’on a de
la peine à déchiffrer. (/£.)
URCISSE (S aint) , bourg confidérable de
France , en Auvergne , au dioc. & éie£t. de Saint-
Fiour. Un autre dioc. 8c éled. de Montauban , *
5 li. f. e. de cette ville.
URDACHE, abbaye de prémontrés , à 5 li. de
Bayonne.
UREEDEN ,• ou U reden , petite ville d’Allemagne
, en Weftphalie, dans l’ évêché de Munl-
rer , avec quelques fortifications, & une célèbre
abbaye de nobles, dans le baiilage 8c à z li. o.
d’Aahus. (.R.)
URDINGEN. Voye{ Ordingen.
URGA , efpèçe de ville ou de grand camp ,
dans la Tartarie chinoife , fur le Kerlon, qui fe
dirige d’ crient en occident, & le jète dans le lac
de Çoulon oü Kulun. Le vang , ou premier prince
des Kalkas, y habite pendant l’été ; l’hiver, il fe
retire au nord, près des montagnes , pour être à
l’abri des vents^ (R.)
URGEL , villé d’F.fpagne, dans la Catalogne ,
fur la rive droite de la S.ègre , dans une plaine
fertile , à 6 • li. au f. o. de Puicerda, 8c à 35 au
n. é. de Tarragpne , dont fon évêque , qui jouit
de neuf mille ducats de revenu , eft fuffragant.
Long. 19 , ix • lat. 4.x, x8.
URGENCE, oii Urgens , ville d’A fie , nommée
autrefois "!Korkang, à zo li. d’Allemagne,
de la côte orientale de la mer Cafpienne, fur la
gauche de l’ancien lit du Gihon. Ses maifons font
de briques cuites au foleil. Voyez C okcaîsig.
ÜRGENS. Voye[ U rgence , & C orcang*
URGONS , petite ville de Gafcogne, dans Jes
landes , ùioc. de Dax.
URI , canton de Suiffe , le quatrième encre
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