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un féminaîre , 8c pour fortérefle un donjon
quarré. L’ évêché de cette ville eft affez louvent
occupé par des cardinaux , quoiqu’il ne vaille
que deux mille écus romains de revenu. Long.
3° i 35 i lat, â-i , 54’
La calcade de Tivoli attire le s 1 regards des
étrangers. C’eft une chiite perpendiculaire de la
rivière appellée autrefois A n io , & à préfent Teve-
rone , qui fe précipite d’environ 45 pieds de haut.
L’eau de ce fleuve eft claire , quand il në
pleut point; ritais pour peu qu’il tombe de la
pluie, elle fe charge de beaucoup de limon , qui
la trouble & l’épaiflit.
Le rocher qui ièrt- de lit à la rivière , & dont
elle tombe en nappe , eft coupé a plomb'Comme
un mur, & les rochers fur îefquels elle le précipite,
font fort inégaux, divifés en plufieurs
pointes qui laifient èntrelles des vuides , &
comme des chemins tortus fort en pente, où
l’eau convertie en écume , court avec rapidité.
Il y a une autre cafcade au-defïous du pont.,
moins confidérablè que la première , & Une troi-
fièmè encore plus petite ; ce qu’on nomme
les Cafcadclles. La rivière femble fe cacher tôüt-
à-fait fous terre entre la fécondé 8c la troificme
chiite. On obferve à la cafcâde:de Tiv o li, què
l’ eau qui'fombe de haut fur les corps inégaux,
le transforme en une efpèce de pluie déliée , fur
laquelle le foleil dardant fes rayons, fait paroître
les couleurs de l’arc-en-ciel- à ceux; qui font 'dans
une certaine fituation, & à unë cerçaînë dif-
tance.
. A demi-lieué de Tivoli efl: un petit lac fort
profond, qui n’ a que quatre à cinq cents pais
de circuit, 8c dont l’eau efl: foufrée. Au .milieu
de ce la c , on voit quelques petites îles flottantes
, toutes couvertes de rofèaux. Ces îles
flottantes viennent peut - être du limon raréfié
par le foufre, qui furnageant & s’attachant à-
des herbages qui s’amaffent dans - ce marais -, fe
grolîit peu à peu de fèmblables matières; de forte
que ces îles étant compofées d’ une.terre poreufe
& mêlée de foufre, - cette terre fe foutient de
eet'te manière, & produit dés joncs de même
que les autres terres marécageufes.
Mais les antiquités de Tivoli font encore plus
dignes de remarque. La plus remarquable efl:
le^temple de Vefta , bâti fur un rocher à l’op-
pofite de la cafcade. Cette v ille , plus ancienne
que Rome, étoit autrefois célèbre par fes ri-
cheffes, fes forces, & fon commerce. Camille
la fournit aux Romains -l’an 403 de Rome. Sa. .
fituation qui lui donne un air frais , fa vire qui
çR admirable ; enfin fon terroir qui produit des
vins excellens & des fruits^ délicieux ; tout cela,
dis-je, engagea les Romains d’y bâtir des mai-
fous de plaifance , entre lefquelles la plus fa-
ineufe étoit celle de l’empereur Adrien. Voye[
V i l l a Hadriani. On a trouvé dans la place
de Tivoli j cntr’autres antiquités , deux belles
T 1 V
ftatues d’un marbre granit choîfi 8c rougeâtre *
moucheté de grofïes taches noires. Ces deux
ftatues .repréfentent la déeffe ,îfis ; & vraifem-
blablement l’empereur Adrien les avoit tirées
^’■ Egypte pour orner fa maifon de plaifance. "
En approchant de la v ille , on remarque fur
le Porite-Lucano , quelques infcriptions de Plau-
tius Sylvanus, conful romain, l’ un des fept in-
tendans du banquet dès dieux , & à qui le fénat
avoit accordé le triomphe pour les belles aétions
qu’il avoit faites dans l’ IUyrie.
Ou trouva fur le chemin de T iv o li, entre
les oliviers , plufieurs entréès'. de canaux , dont
la, montagne aydit été percée aVec un travail
inouï , pour porter aux maifons l’eau de fontaine
qu’on tiroit de Subiaeo ; il y a des canaux
creufés dans la montagne , qui ont près
de cinq pieds de hauteur , fur trois de largeur,
T o t i ia r o i des Goths.en Italie, ayant dé-'
fait les' armées des Romains, livra la ville de
Rome au pillage", 8c fit paller au fil de 'l’épée'
lés habitans de T iv o li, Pan 545 de J. C; au
rapport de Prbcopèi Les guerres des Allemands
délolèreht aufli cette ville;, mais Frédéric Bar-
berouffe en fit relever lés murailles, & l’agrandit.
Lé pape Pis II y bâtit la forterelfe dont j’ai
parlé,. & qui.porte l’ infcription fuivante., faite
par. Jean-Antoine Camp^nus.
G rata bonis 3 invijlirnalis , ïnimica fiuperbis ,
Sufn tibi Tib ur , eniin fie Rius irijiituit.
Il ne faut pas s’étonner que tous les environs
de Tivoli aient, été décorés de maifons de plai^
lan ce , & qu’ils aient fait les délices de Rome
chrétienne , comme ils firent autrefois celles de
Rome payenne. Il eft peu'de lieu où l’on ait
de meilleurs matériaux pour bâtir ; la pierre tra-
vertïne ou le travertin , Scia pquflolane abondent
dans le voifinage ; la terre y eft propre à faire
des briques ; le mortier dp. pouffolane , la
chaux de travertin , & des cailloux dij Teye-
rone , eft admirable. On fait que dans le 16e
fiècle le cardinal Hippolyte d’E ft , çhoifit Tivoli
pour y élever un vafte ' palais 8c des jardins
ibm.ptueux , dont Hubert Foîietta donna une
dçfcriprion poétique 8ç intéreflante.
Çettç ville' a dohné naiffance à Nonius Mar-
cellus, grammairien connu par un traité de la,
propriété du difeours , de propriet'dte fermouum,
dans lequel il rapporte divers frâgmens des an*
eiens auteurs, que l’on ne trouve point ailleurs,
La meilleure édition de cet ouvrage a été faite
à Parisien 16 14 , avec' des notes.
Tivoli doit fa fondation à une colonie de
Grecs qui s’y établirent 1513 ans avant Jéfius-
Çhrift. Elle étoit déjà bien ifiorifTante lorfqu’Enée
débarqua en Italie.
L’hiftoire nous apprend qu’elle réfifta vigou-
reufement 8c affez long - temps aux armes romaines
, ayant que de lubir le joug de cétte
vi&ofieufe
T IV
vïélofieufe république. Elle y fut enfin contrainte
l’an de Rome 403 ; niais comme elle' avoit dé
la grandeur d’amé , ellë reprocha une fois fi
fièrement aux Romains les fervices qu’elle leur
avoit rendus , que fes députés remportèrent pour-
toute réponfe , vous êtes des fupérbës , jtiperbi
efiis ‘ & Voilà pourquoi Virgile dit daris foh
Æneide , îiv. V i l , v, 6 jo . ..» • ^ ibiïrÿué fiu-
perbum.
Strabon parle des belles carrières de T ib u r ,
8c obferve qu’elles fournirent de ^uoi bâtir lâ
plupart des édifices de Rome.^ La dureté dés
pierres. de ces carrières étoit à l’épreuve , des
fardeaux & des injures- de^ l’air , ce qui àug-
mentoit leur prix 8c leur mérité.
L’air de Tibur é toit. fain 8c frais, les tsrfês
étoient afrofées d’ ùne infinité dé rùiffêaux, . &
très-propret à produire beaucoup dé fruits, il ne
faut donc pas s’étonner que' les Romains y aièfrt
eu tant de maifons de câhipâgrie, tant dé vergers ,
8c tant d’autres commodités. Augüfte s’y ré tiroi t
de temps-en-temps. Èxfiecejfibusproecipuefrèqüenr
tavit mdntirnâ yihfiuldfque Çampàniæ, aüiproxima
Urbi oppidd? Lamtvium , Pràtiefiè,' Tibur , ubi
etiam in pdfticihiis Èeféuîis t'empli, përjoepèjüs
dixit. L’empereur Adrien y bâtit un magnifique
palais. Zériobîe eût une retraité au voiiînâge.
Manlius. Vopifcüs y avoit une très-bel e maifon ,
décrite par Stace. Enfin C. Aronius fit dés dépéiîfes
énormes à élever dans Tibur ùlï bâtiment qui
effaçoit le temple d’Hercuîè. (A.)
TIVOLI VE CCHIO, lieu d’ Italie, fur le chemin
de Tivoli à Frefcâti ;■ ce font lés débris de là
Villa Hadriani, c’eft-à-dire dé lamâifon de plaifance
de l’enipereur Hadrien, que lés pâÿfans du
pays appellent' Tivoli Vecchio. Voÿe{ VlLLÀ
H a d r i a n i . ( R . )
TL ASC AL A , ou TLAXCALLAN , gouvernement
de ; ’l’Amérique^ fépténfrÏQnâlé dans Ië
Mexiqùë , & dans l’audiénce dé Mexico. Cè gouvernement
s’ étend d’ une mer à l’autre :s iï- éft
borné au nord pa‘r' le golfe du Mexique, aii midi
par la mer du Sud & la province de Guâxàcà, &
au" couchant par le gouvernement de Mexico.
Cette province' éft remplie vers le nord de hautes
montagrié's.' Il y a des lions , des tigres, dés
linges". Elle tiré Tg?fi nom de là ville de Tlafcala
fa capitalë , fîéfiée' à 25 lieues de Mexico. Long.
xj?^3'ofiUütl 38, :.
Sojis Montezumà dette ville étoit thagnifique,
& forrft'ôit urté république cônfidërablé. Elle ri’eft
plus à préfent que îé fiëge d’ un juge nomnié
atcdde-iftayôfl'. fon évêché à ét'étran's'férë â Piiëbla-
de-los-Angeles : les habitans font des Efpagnols
& dès Indiëfts mêlés ènfértible, lés prëm'ïérS riches
8c lés .dèrhîérs t'rès-pàuVres.
A l’ arrivée’ des Elpagtiols, le' pays' étoit partagé
en plufieurs cantons où rëgnoient dés CaciqUës.
Ils ébîiduifoiènt leurs fitjèts aux combats, le-
voient ïe's'ihtpôfs' & rendoietif la juftîce', mais
Géagr. J 1 ome 111$
r o i
il faÏÏbit que , leurs édits fùfietit cbhfirmés par
lé Sénat dé Tlafc-ll qui étoit le véritable Souverain.
Il étoit compofe de citoyens choifis dans
chaque diftriét par le peuple affemblé. Les Tlaf-
caltèquéshvoient des moeurs fevéres. Ils punifibient
dé mort lë menfon.ge , le manque de refpecl dti
fils à Ton père , lé pêché contre nature. Le
larcin, i’ aqultèr'e , l’ivrognerie étoient en horreur
, 18c céitx qui eh .étoiènt coupables étoient
bannis. Lès' lt>ix y pèrmettoient la pluralité des
femmes : le climat y portoit, 8c le gouvernement
y encóuragèöit. On ëan'toit leur bonne foi 8c
leur franchife dans les traites. Le pays, quoiqué
médtoc'rènvënt fertile , était fort peuplé, bien!
cultive, & on y yivoit heureux. (JL)
TLAXCALLAN Voyë? T l a s c &t a .
TME SCiîEOÊ , ville ' d’Allemagne , dans U
ëiÿik'té ■ d’Ârnfpërg:, qui appartient aux Archevêques
de Cologne: elle eft fur la rivière dé
Ruer, à deux lîeufes dé la Ville d’Arnfpèrg. (R.)
T O AM , ou T ü a m , autrefois V i l l e , maintenant
fimplé bourg d’Irlande au comté de Galloway,
dans la prôvincé de Connaught, dont éllë a' été là
capitale', en forte qu’ il y a un archevêque «qui f
réfide encore. Long. 3 , $6 ; lat. $3,
TOBOL ( le ) , grande rivière de l’ëmpiVé
rnffîeri en Sibérie. Elle a là fource dans lés montagnes
«|ui courent entré la Sibérie 8c la grande
Tar tafiè, reçoit dans fon cours plufieurs rivieres,
& va fe perdre dans Vlrtis, au-dèffoüs de Tobol t
qu’éllë afrôfé. (R.)
T O B O L S K , T o b ó l s K i , T o b o 'l s k o i ,
T oboi'sca , Tôboîiiim , ville confidérablè dè
l’Empire RufTïen , capitale de la Sibérie occidentale
, à 540 lieues à l’ orient de Péterlbourg, à:
16o au midi dé Perefow, & à 50 de l’embouchure
de i’ ïrtis dans l’Obi. Cette ville' fe nom-
moi't Sibir, lorfque les Tartarès Mahometans y
avoïeht un Kän. Lès RuflfeS ont augmenté confi-
dérablëment cétté ville' qui eft grande , peuplée ,
& fort riche" par le conimérce qu’elle fait jufqu’à
la Chine'& aux Indes.
Elle e ft fi tuée d’ un côté fur la rive droite de
la' grâfidë'rivièré nommée Irtis, qui fe jeté d'ans
l’ O bi, 8c de l’autre côté fur celle de Toböl, qui
lui doiine fon nom. ÉHè eft habitée par des' Tar-
t'afes Grecs 8c Mahometans , 8c par des Ruffes’.
C’eft la réfidêhce d’un Vice-roi, ou gouverneur
général , nommé par la cour de Rulfie , dont
îa jurifdiélion a urte très-grahdré étëndue , 8c le
magafin des tributs en pellèteries que tout’ le pays
paye à la RhlBe. Cette ville a un archevêque dont
la jurifdiâion fpirituelle s’étend fur toute la
Sib'érîe. Long. 86'j 5 ÿ lat. 58 , tz J
Tobolsk étoit c i - d e v a n t capitale de touffe
la Sibérie, aujourd’hui divifée en deux gouver-
nemens, éelui de Tobolsk , & celui d’irkutski.
Ée gouvernement de Tobolsk, éft fubdivifé en deux
provinces, celle de T obolsk, 8c cëllé de Jeniffeia ,
oq Jenilcisk.
O d d