
(T h om a s ) , fameux philofophe Italien , qui fit
grand l r lit par fes écrits, & dont la vie fut
long-temps des plus malheureufes. Il entra dans
l’ordre de Saint-Dominique , 8c un vieux pro-
feffeur de ce même ordre conçut une ffiajne
implacable contre Campanella , parce qu’il lé
montra plus habile que lui dans une difpute
publique.
En paflant par Bologne,. on lui enleva fes
manufcrits , 8c on les déféra-au tribunal de l’in-
qui ition. Quelques,paroles qui lui étoient échappées
fur la dureté du gouvernement d’Efpagne
& fur des projets de révolte , le firent arrêter
par le vice-roi de Naples j on lui fit fouffrir
la q leftion , & on le retint 27 ans en prifon.
Enfin, Urbain V I I I , qui le connoiffoit par fes
écrits , obtint fa liberté en 162.6 du roi d’E fpagne
, Philippe IV. Le même pape le prit à
Rome au nombre de fes domèftiques, & le combla
de biens -, mais tant de faveurs ralluma la jaloufie
des ennemis de Campanella -, il s’en apperçut &
fe fauva feerètement de Rome en 1634, dans le
carroffe de M. de Noailles, ambaffadeur de France.
Arrivé a Paris, il fut accueilli gracieufement de
Louis X I I I , & du cardinal de Richelieu , qui lui
procura une penfion de deux millé liv. Il paffa
le refie de fa vie dans la maifon des Jacobins
de la rue Saint-Honoré, & y mourut en 16357,
à 71. ans.
II a publié un grand nombre de livres fur la
théologie, la philofophie , la morale , la phyfique,
l'4 politique , la rhétorique, la médecine & Paf-
ftrologie. Il fsrôit luperflu d’ indiquer les.titres
& les éditions d’ouvrages, dont on ne fait aucun
cas aujourd’hui. Nous n’avons plus, befoin de
l’apologie de Galilée , ni de préfervatif contre
l’autorite d’Arifiote. On méprife fbuverainement
l’aftrologie judiciaire ; enfin on ne craint plus la
monarchie universelle du roi d’Efpagne. Les
idées de Campanella pour fonder.une république,
qu’ il nomme allégoriquement la cité du fo le i l,
ne valent pas, à beaucoup près, l’ Uthopie de
Thomas Morus. Ajoutez que c’eft un écrivain
plein d’imaginations folles, & dont le ftyle eft
rebutant.
Son Atheifmus triump.katus eft de tous fes
ouvrages celui qui a fait le plus de bruit, quoique
ce foit perdre fon temps aujourd’hui que de
prendre la peine de le lire. On prétend qu’en
faifant Semblant de combattre les athées dans cet
ouvrage, il a cherché à les favorifer, en leur
prêtant des argumens auxquels ils n’ont jamais
Pfn^ , & en y répondant tpès-foiblement -, d’où
vient qu’on a dit qu’il auroit dû intituler fon
ouvrage , Atheifmus triompkans , 8c peut - être
Peût-if f a i t , s’il l’eût ofé.
Ern. S al. Cyprianus a donné, fort au long, en
larin , la vie de Campanella > c’eft dans le goût
des la vans de fon p a y sm a is ils. s’en corrigeront
bientôt. (21.)
' STINCHAR , ou STINSIAR, rivière d’Ecoffe,
dans la province de Carrik : elle fort d’un petit
lac de cette province, '8c fe perd dans la mer.
Voye[ A rdstin.
^ fPSHORN. Voyej' Stupeskehorn.
S I IR I , montagne.de la Turquie européenne,
dans la Livadie , avec un village qui lui a communiqué
fon nom , & qui eft l’ancienne Stiris^
On voit fur cette montagne le monàftère d’un,
herinite de ce defert, qu’on nomme le couvent
de Saint-Luc Stirite, & qui eft l’un des plus
beaux de toute la Grèce, : il eft compofe de plus
de cent caloyers , qui s’occupent dans leurs
cellules & dans les campagnes, à divers ouvrages-,
leur églife eft belle & bâtie à la grecque. Voyeç
ce qu’en dit Wheler dans Ion Voyage de Dal-t
matie. (R.)
STIRIE , en allemand Steyer , province d’Al-*
lemagne, & l’un des états héréditaires de la.
maifon d’Autriche , au cercle de ce nom : elle a
pour bornes l’archiduché d’Autriche au nord, la
Hongrie a l’orient, la Carniole au mid i, la
Carinthie & l’archevêché de Saltzbcurg à l’occi.--
dent. Elle étoit anciennement comprife, partie'
dans la Pannonie , 8c partie dans la Norique.
Elle fut fous la domination des ducs de Bavière
jufqu’en 1030, que l’empereur Conrad II l’érigea
en marquifat. Frédéric I érigea ce marquifat eii
duché -, 8c par la donation qu’il en fit à Léopold ,
duc d’Autriche , ion beau-pere , du confentemenç
dès états du pays , la Stirie paffa dans la maifon
d’Autriche.
Ce piys eft dit en allemand î) ie Steyer ou.
Sieyermark. La partie feptentrionale eft appellée la
haute-Stirie ’ la méridionale , la haßt.
Quoique la haute-Stirie foit hériffée de montagnes
hautes 8c très-efcarpées., cependant l’activité
& l’induftrie des habitans forcent toute efpècç
de terre à produire, 8c en plufieurs ëndroits on voit
les montagnes cultivées jufqu’ au fbmmet. Le froment
y eft rare, parce qu’il y réufîic difficilement;,
mais le lin eft remarquable par fa longueur &
fa fineffe. Il y croît quantité de fp ic , dont l’exportation
eft confidérable. Les fruits y font éxçel-
lens -, le bétail nombreux : on y élève beaucoup
de volaille ; la perdrix rouge , la gelinote, le coq
de bruyères , 8cc. , y foifonnent -, les chamois y
font par troupeaux -, 8c les ruiffeaux, les rivières ,
les lacs font très - poiffonneux. On trouve dan$
les montagnes des'' mines d’argent , de cuivre ,
de plomb, & principalement de fer. Depuis plus
de 120 ans on exploite les mines de fer d’E i-
zenerzt 8c de Vorderberg, fans qu’ elles, en foient
moins abondantes. L’acier de Stirie eft excellent ,
8c réputé dans toute l’Europe. Les montagnes
font couvertes de vaftes forêts qui donnent le
bois néceffaire pour les forges. On trouve auflt
en plufieurs endroits des fources minérales dans,
le quartier d’Enfthal, il y a des falinfes affeæ
riches. Les principales rivières qui arrofent c$s
pays , font : la Mur 8c VE n s , quî toutes deux
viennent de l’archevêché de Salzbourg : la première
tombe dans la Drave , près de Legrad
la fécondé fe décharge dans le Danube , au-ddfous
de Steyer, près de Mauthanfen.
La baffe-S tirie eft un pays bien plus uni : les .
coteaux donnent ' de bons vins , parmi lefquels ■
ceux de Rakeibourg , de iSaufal, de Kirfchbach ,
C ill i, & de Lu&enberg, font réputés. Le terroir
eft très-fertile , & rapporte beaucoup de froment
8c d’autres grains. La plupart des champs pro-
duifent du bled 8c du vin tout à la fois ; les
habitans, du pays plantent le long d’un arpent
une efpèçe de treillage en forme de berceau,
auquel ils attachent la vigne. Le pays „ a des
fources minérales , parmi leiquelles on diftingue
les eaux de Rofitfch : il abonde en gibier , chevreuil
, chamois, bécaflès, francolin,' poiffons, &c..
Les loups y font en grand nombre, 8c caufent
beaucoup de dégâts -, on y trouve aufii des ours,
mais de moindre taille que ceux de Pologne.
Les rivières qui arrofent la baffe-Stirie\ font:
la Mur , la Save <& la Drave.
On compte dàns ce duché 26 villes , environ
200 bourgs, 8c 500 châteaux, dans une étendue
de 50 lieues de long , fur ,30 de largeur. La feule
religion du pays eft la catholique-roumaine -, il a
fon évêque particulier qui réfide à Sékau, 8c a
le titre de prince du Saint-Empire : il eft fuffra-
gant de Saltzbourg. Les fabriques 8c les manufactures
les plus confidérables, font celles de fer, d’acier
8c de laiton, dont les ouvrages s’exportent dans
toute l’Europe -, les manufactures de gros draps 8c
de toiles. On a établi à Grcetz une chambre de
commerce. La nobleffe de Stirie, eft très-nom-
breufe , mais beaucoup moins riche que celle de
Bohème. La langue du pays eft la venède 8c
l’allemande.
Les cours fupérieures établies à Crcetz pour
l’adminiftration de ce duché, font le Gubcmium
pour toute l’Autriche intérieure \ la régence de
Stirie , fubordonnée à la cour fupérieure de juftice
a Vienne >, les tribunaux de négoce 8c du
change, en première 8c féconde inftance, & c . &c.
Les états tiennent leurs afïemblées à Grcetz , qui
eft la capitale du pays ; ils font compofés des
prélats , des feigneurs, des nobles , 8c des villes
princières. (Af. D . M.)
STIRONE ( le ) , rivière d’Italie, dans le Parme
fan : : elle a fa iource dans les montagnes -, 8c
après s’être groffie de la Vezola &. de la Parola ,
elle fe j.ète dans le Taro. (R.)
, STIRUM. Voye{ Styrum.
S T IV A , ou Setibes , Stives , ou T h-ïba.
Voye[ T hèbes.
Stiva ,. ( le Mont, ) montagne de la Turquie
européenne, dans la Livadie. C’eft le Cythis des
anciens, félon M. Spon. v^Les Grecs l’ont appelle
Stiva y d’ un village de ce nom , qui eft au-
deffus»
STOBNIZA, petite ville de la petite Pologne,
dans le palatinat de Sandomir ou Ss.ondomirs.
S T O C K A K , petite ville d’Allemagne, dans la
.S’uabe autrichienne, au landgraviat de Nellen-
bourg, à 2 li. du lac de Coutance, & à 6 au nord
de la ville de ce nom, fur la petite rivière de
Stockeim. Long. 2.6', 3% ; lat. 4 7 , $6. (R.)
STOCKHEIM , petite ville d’Allemagne, dans
l’évêché de Liège, fur la Meufe, à 5 li. au-deffous
de Maeftricht : elle fut prefqu’entièrement réduite
en cendres en 160J. (/?.)
Stockheim. Voyei Stockak.
STOCKHOLM , ville de Suède, dans ÿUpland 7
la capitale du royaume , 8c la réfidence des rois ,
a 80 li. e. de Copenh.ügue , à 260 de Vienne 5
250 o. de Mofcou, 8c à environ 280 n. e. de
Paris.
Cette ville eft bâtie à l’embouçhure du lac
Mêler dans la mer Baltique , en partie dans
l ’Uphmde , en partie, dans la Sudermanie. Tout y
eft fur pilotis dans fept îles & plufieurs pref-
qu’iies. Il n’y a que deux fauxbourgs qui foient
en terre ferme.
Stockholm eft- grande, fort peuplée , 8c fait
un commerce confidérable : elle a au moins 2
milles fuédois de circuit, ou plus de 4 lieues
prefque par-tout on y trouve des rues larges 8c
propres. La plupart de fes maifons font actuellement
bâties en briques, au lieu que précédemment
elles étoient prefque toutes de bois»
Le nombre peut monter a 6000, 8c on y compte
20 églifes.
Les fept îles ou holms fur lefquelles Stockholm,
eft bâtie , font : i° . la ville proprement dite , où ,
entr’autrès beaux édifices , on remarque la nouvelle
réfidence royale, l’hôtel de la nobleffe',
8c près de là une place de même nom , l’hôtel
de ville , la grande églife , le grand marché, la
banque, le port aux grains. Le château eft un.
bâtiment fpaçieux , où non - feulement la cour
loge ,. mais où s’affemblent aufii la plupart des
cours fupérieures du royaume. Ce château eft
fitué de façon que d’ un côté il a vue fur 1er
port, & de l’autre fur la ville , où il fait face
à une grande place décorée des plus belles,
maifons. Le palais de la nobleffe eft le lieu où.
elle tient fes feances. Stockholm n’oiïbliera jamais-
la fête funeftê de ce même palais, dans laquelle
Chriftiern ,, rétabli roi , 8c fon primat Troll 9.
firent égorger en 1520 le fënat entier, 8c tant
d’honnêtes citoyens. Le tyran, devenu par-tout
exécrable , fut enfin dépofë, & finit fes jours en
prifon Troll mourut les armes à la. main ; dignes
l’un & l’autre d’ une fin plus tragique i
20. Le- Ritterholm où l’on voit l’ancien château;
royal incendié en 16577,. 8c i’églife de Saint-
François , où font les tombeaux de plufieurs
' rois , princes & princeffes du fang.
3°; L’ r/c du S aint-EJprit dans laquelle fé trouvent
. les écuries royales^