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MERTILLES, bourg de France , dans le
Gâtinois , éle&. de Gien.
MERU , bourg de France, dans la Picardie ,
au dioc. de Beauvais , vers la fource d’ un ruif-
feau gui fe jète dans l ’Oife , avec un château.
MERVE AU , bourg de France , dans le Poitou,
die 61. de Fontenay.
MESÉRÉ , bourg de France , en Anjou ,
eled . de la Flèche.
MESSINE.. . . Sa population aduelle ( 1788)
eft de 30, 000 habitans.
METAFUST. Voye{ T emæn-de-F ust.
MIG-NÉ , "bourg de France , dans le Poitou ,
éled. de Poitiers, fur la rivière d’ Ozance.
MICRON , bourg de France , en Saintonge ,
A ed . de S. Jean d’Angely.
MILBORN-PORT , ou Milbourn-P o r t ,
bourg peu confidérable d’Angleterre , dans la
province de Sommerlet. Il envoie deux députés
au parlement. (5 .)
MILLAC , bourg de France , dans le Poitou,
éled. de Confolens.
MILLAS , bourg de France , dans le Rouf-
fillon , fur le Tet , à 3 lieues de Perpignan.
MILLENBOCH. Voye{ Sassebes.
MILLERY, bourg de France, dans le Lyonnois,
é led . de Lyon.
MINCE. Voyei Münia .
MINDEN. . . . La principauté de Minden
aomprend les fix B alliages de , &c. Lifez les cinq
Faillages de, & c.
MINEHAD , bourg d’Angleterre , dans la
•province de Sommerfet , avec un port fur le
«panai de Briftol. La pêche du hareng y eft très-
abondante , & le débit s’en fait dans les porta 4 e la Mediterranée. Ce bourg envoie deux
députés au parlement , 8c on s’y embarque pour
jPIflande. (JL)
MINSK. . . . Lai. 3J , 57 ; li fa 53 , 59.
MIREBEAU , Mirabellum. . . . Cette petite
'Ville , en 16^6 , ferma fes portes au général
<Galaff, qui, à la tête de Parmée impériale ,.s’étoit
jeté en Bourgogne en vue d’en faire la conquête',
«comme d’ une portion de ^héritage de Marie ,
fille unique du dernier duc fouyerain de cette
province. Sommée de fk rendre, cette ville s’y
yefufa ; ni l’approche de l’artillerie , ni les
menaces de l’ennemi ? ne furent capables d’in-
îimider fes habitans. Les promettes de leur accorder
une capitulation honorable ne purent les
ébranler, ni ^mollir leur courage -, ils refterent
inébranlables réfolus de vendre cher leur vie. Le
générai ayant donc effayé inutilement tous les
rnoyens d’entrer dans la ville fans coup férir ,
y it enfin qu’il n’y avoit qu.e la forpe qui pût l’en
Cendre maître. Ses batteries eurent bientôt jren-
Ferfé les murs , les habitans* y accourent , la
fï}tort vole autour d’eux ; rien ne les effraie :
Pdjg aprèÿ aypir fait de» prodiges de valeur , ils
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fuccombent fous le nombre, ils périment fur 1«
brèche, & l’ennemi pénétrant dans la ville patte
tout au fil de l’épée , après s’être livré à toutes
fortes d’excès , à la réferve d’ incendier cette
ville infortunée. Quarante de ces bravés citoyens
s’étoient retirés dans le château , réfolus de tenir
ferme y ils en formoient toute la garnifon ;
encore manquoient-ils de vivres. Mais le danger
ne leur en impofa point y ils foutinrent durant
trois jours les efforts des attiégeaiis y les aflauts
furent très-meurtriers, 8c ils y donnèrent'les
plus grandes marques d’intrépidité i Mais enfin
voyant leur nombre diminuer ., cônfidérant la
foiblefle de la place & l’impofiibilité de la défendre
contre les meilleures troupes de l’empereur ,
après avoir fouffert les dernières extrémités , 8c
fe voyant fans efpoir d’être fecourus , ils capitulèrent
fous les conditions qu’ ils euflènt la vie
fauve , & qu’ils emportaflent leurs bagages , &
fous le ferment encore qu’ils prêtèrent aux impériaux
, que dans l’ intervalle de fix mois ils ne
porteroieht point les armes contre eux.
La garnifon fut épargnée à caiife de fa belle
défenfe, car la vertu plaît 8c fe refpeéte même
dans les ennemis. D’ un autre côté , dans fon
expédition en France , le général ne voulut point
pouffer à outrance la rigueur contre les premiers
que le fort de la guerre avoit préfentés lous fes
coups , pour ne point rendre odieux dans ces
contrées le pouvoir de l’empereur dont il com-
mandoit les forces.
Les François & les Suédois avoîent réfolu de
fecourir Mirebeau , penfant qu’il étoit de leur
gloire de ne point laiffer fuccomber la première
place , qui foutenoit les efforts de l’ennemi fans
tenter d’y jetter des fècours mais ce qui y mit
obftacle., fut l’ arrivée tardive de Vaubecour qui
leur amenoit un corps de troupes, amafle tumul-
tuairement.en Champagne pour renforcer l’armée
combinée. Il fut arrivé à temps , mais comme
l’hiver s’approchoit, 8c qu’en ce pays plus qu’ail j
leurs il enrraînoit de grands embarras par le
débordement des rivières , GalaflYétoit décidé à
brulquer fes opérations , & à attaquer tout-â-coup
la Bourgogne avec tout le poids de fes forces.
Louis XIII , touché de la belle défenfe
qu’avoient faite les habitans de Mirebeau , 8c
voulant reconnoître la courageufe réfiftance qu’ils
avoîent oppofée à l’armée impériale, vbulut que
durant vingt ans ils reftaflènt exempts de toute
efpèçe d’impofitions , & qu’ ils euflent même
pendant l’elpace de neuf ans la faculté de percevoir
certains droits à leur profit. Les lettres-
patentes en furent enregiftrées au parlement
féant alors à Semur, le 6 juillet 1637. Louis
XIV confirma cette exemption en 1651 , & U
prorogea W droit d’odroi à neuf autres années.
La conduite de ces princes en cela eft très-
louable , & on ne peut que leur applaudir.
Mais id faut convenir auffi qu’ on leur a fait un
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honneur de ce qui pour eux étoit néceflité *, car
enfin les braves habitans de Mirebeau s’étant
làcrifiés, immolés à la patrie , prefque jufiju’au
dernier , au point qu’il en furvécut peu a ce
terrible événement -, la ville fe trouvant déferte,
la ville étant reftée fans contribuables, où eût-on
pris les contributions ? la ville transformée en
déferu , étant à repeupler , quel autre moyen
exiftoit-il d’y attirer des habitans qu’une exemption
inftamanée d’ impofitions ; quel autre moyen
y avoit-il de les déterminer à en relever les
ruines , qu’en leur accordant quelques oétrois
au moins pour un temps déterminé |
Villermin, Boudier, Filleu l, Giraut,'Vemifi,
Guillempot, Defbordes, de Bard, Royer, Viard,
& c . , qui animâtes vos concitoyens par vos exemples
, qui embrâsâtes leurs coeurs par le feu qui
enflammoit les vôtres y qui mourûtes au milieu
d’eux & avec eux pour le falut de la patrie *, que
vos cendres , que vos mânes, reçoivent d’elle le
tribut d’éloges qui vous eft dû. L’hiftoire nous
offre peu d’exemples d’un .dévouement auffi
héroïque. Ces familles ont difparu du lieu qui
| fut le théâtre de leur gloire, au point qu’ il n’y
en fubfifte pas une feule aujourd’hui.
Autant les conceffions qui furent faites d’abord
étoient propre« à y rappeller la population ,
autant la furcharge des contributions jque cette
petite ville a éprouvées depuis , a-t-elle oppofé
d’obftacles à fon rétabliflement > autti ne s’ eft-
elle jamais relevée. Avant fon défaftre , elle
eontenoit une population attez nombrenfe , l’enceinte
en étoit petite , mais elle étoit riche &
bien bâtie. Aujourd’hui le peu d’habitans qu’il
y a , manque du ftriâ néçefiaire -, 8c fi je lui
donne le nom de ville ,. c’eft à raifôn de fes
murs & de fes portes.-, à raifon de la prérogative
qu’ elle à de députer aux états, & encore pour
fon ancien- titre *, mais dans le fa it , ce n’eft
qu’un bourg habité par un peuple néceffiteux , &
gémittantfouix le poids d’une triple dîme. Sur le
champ , de vingt-cinq gerbes on leur en enlève
une -, au moulin, de vingt-quatre rçiefiires de bled
il leur en faut donner une *, au four banal , de
vingt-quatre pains ils font obligés d’ en laiffer
deux ; Sc tout ceci eft étranger aux impofitions
de l’état qu’ils ont d’ailleurs à.fupporter.
Du fein de cette ville' délabrée s’ élève avec
pompe l’antique majefté du château qu’y conf-
truilit avec, une magnificence royale le miniftre
ami de François. Ier, Philippe Chabot, amiral de
France 8c gouverneur de Bôurgogne. La fala-
niandre & l’F couronnée , -chiffre 8c marque fym-
Tbolique de François. Ier, qui s’y reproduilent partout
, n’indiquent point qu’ il ait été bâti par ce
monarque y mais elles défignent feulement & l’attachement
de Chabot pour fon maître , 8c lès.
coffres où fut puifée la dépenfé.
Dans ces temps du régime féodal où les châteaux,
étoient autant de citadelles , tous étoient enye.-;
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loppés de fottes profonds. On en eût fait autant
à celui de Mirebeau , mais l’endroit étoit bas 8c
^aquatique y en creufant des fottes on fe fût environné
d’ eaux ftagnantes qui euttent rendu l’air
infalubre. On fonge% à les éviter en rendant le
château également fufceptible de défenfe. On
avoit d’ailleurs à fe procurer de la vue dans un
local qui s’y refufoit. On parvint à tout à force
de dépenfes : on en fit d’inouies 1 On créa devant
le château , à 70 pieds d’élévation , une vafte
cour , avec des terres de rapport appuyées par
des maflifs & contre-forts proportionnés. On
pratiqua la porte du château à pareille hauteur 9
deux avenues y conduifoient , l’une pour le»
voitures , c’étoit un mole en pente doucement
inclinée ; l ’autre un efcalier fuperbe , fait, fem-
bloit-il par fa magnificence , pour arriver an
temple de Salomon 1 Au pied s’élevoient deux
obélifques qui ajoutoient à fon éclat & en ren-
doient l ’afpeél plus impofant.
Le mole 8c l’efcalier fe terminoient a un pont
q u i, laiflant entre le château & la dernière arche
un certain intervalle , pouvoit au bçfoin intercep-'
ter la communication ,. mais, qui , pour l’ufage
journalier étoit continué par un pont volant.
Quatre tours dfenviron 2,30 pieds de haut
flanquoient les quatre angles du corps de logis r
dont le faîte eft porté à plus de 2,0a" pieds d e
h a u t c h o fe peut-être fans exemple. Deux de ce»
tours, fe terminoient d’une manière auffi élégante-
que hardie par deux coupoles en pierres de
taille furmontées d’une.colonnade circulaire ar-
chitrayée & couronnées, d’ iine* moindre coupole..
L’enfemble annonçoit plutôt la demeure d’un
monarque qu’une réfidence purement fèigneu-
riale.
Mais il y a environ 60 ans. r deux dès tours-
8c la moitié du corps de logis s’écroulèrent ino^*
pinément par les fuites d?une excavation tentée
imprudemment-Le magnifique efcalier n’offre
plus aujourd’hui que des ruines, 8c la partie du.
château qui fubfifte n’eft point habitée. .
La tour qui eft du côté du levant fe termi--
noit avec plus de dignité & d’une manière plus-
pittorefque avant qu’ on eût recouvert par une
couverture en.tuiles la terratte qui contournoit le
donjon. On eût évité l’effet des.,eaux pluviales
foit en la revêtittant d’une lame de plomb
l'oit en employant un ciment convenable fur les.
joints des pierres.
Guillaume de Vergy , fénëchal de Bourgogne
fonda un hôpital à Mirebau , par fon teftament
de l’ an 12.40 , & fon fils Henri-de Vergy exécuta
les pieufes intentions de fon père-, il l’érigea en-
12,48. Les revenuus en ont été divertis, de nos.
jours.*, ils exiftent, &c il eft à défirer qidon les-
rappelle à leur deftination *, il n’en eft aucune de
plus facrée. Il y avoit encore quatre lits-dans cet
afile de l’humanité, en 1.736.
L’églife paroiffiale. étoit. anciennement- fous le