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nois proprement d it, .& elle a titre de mar-
quifat.
M.'de Juflieu a trouvé aux environs de Saint-
Chaumont une grande «quantité de pierres écail-
leufes ou feuilletées , dont pifefque toutes les
feuilles portoient fur la fuperficie l’empreinte' ou !
d’un bout de tige , ou d’une feuille , ou d’un
fragment de feuille de quelque plante •, l'es rè-
prefentations de feuilles étoient . toujours'exactement
étendues , comme fi oh avoit collé ces
feuilles fur les pierres avec la main, -ce qui
prouve qu’elles avoient été apportées par reaü
qui les avoit tenues en cet état -, - elles étoient
en différentes; fituâtions", & quelquefois? dëuX'
ou trois fe croifoient : les deux lames ont l’empreinte
de la même face de la feuille, l’uné en
relief , & l’autre en creux, phénomène obferVè'
par M. de Juflieu.
Toutes les plantes gravées dans les pierres
de Saint-Chaumont, font étrangères •, non-feulement
elles ne fe trouvent point dans le Lyori-
nois , ni dans le refte de la France , mais ellès
ne font que dans les Indes orientales, & dans
les climats chauds de l’Amérique •, ce font la
plupart des plantes capillaires , & fouvent-en
particulier des fougères leur tiffu dur & ferré
tes a rendues plus propres a fe graver & à fe
conferver dans les moules autant de temps qu’il
a fallu : quelques feuilles de plantes des Indes,
imprimées dans des pierres d’Allemagne , ont
paru étonnantes à M. Leibnitz. Voici la même
merveille infiniment multipliée ’, il femble même
qu’ il y ait à cela une certaine affectation de la
nature dans toutes les pierres de Saint-Chaumont
-, on n’y trouve pas une feule plante du pays.
Ce qu’on ne peut expliquer qu’en fuppofant
que la mer a couvert le globe, après même
qu’une partie en -a été découverte, & qu’il y a
eu de grandes inondations qui ont tranfporté
des plantes d’ un pays dans d’autres fort éloignés.
Par quelqu’une de ces grandes révolutions ,
la mer des Indes , foit orientales, foit occidentales
, aura été pouflee jufqu’en Europe , & y
aura apporté des plantes étrangères flottantes
fur fes eauxj, elle les avoit arrachées en chemin,
& les alloit dépofer doutement dans les lieux
où l’eau n’étoit ïju’en petite quantité, & pou-
voit s’évaporer. -Mém. de Vacadémie royale des
fciencès de Paris, an- 2728, p.' 3> fRC)
SAINT-CHRISTOPHE , tle d’Amérique , une
des Antilles r prife fur les Anglois dans la dernière
guerre , par les François, elle leur a été
réftituëe à la paix de 1783* i p P , Christophe
(Saint). (R.)
SAINT-CIR. Voyet Cir .
SAINT - CLAIR , bourg du Languedoc, ail
diocèfe de Touloufe, où naquit D. Raimodon
de la Motthe, diftingué dans la congrégation
de S. Maur par l’on efprit 8c fa fcience : il aida
JÆ, Spond , évêque de P amie* s , dans fes a n -
s A 1
nales. Il avoit entrepris de donner au public Fe-
martyrologe de la France \ mais ayant fu que
M. du Sauflai, alors curé de S. Leu à Paris ,
& depuis évêque de Tulles , avoit le même def-
fe in , il lui confia fe?'remarques-, ils travaillèrent
enfeniblè., & céda à M. du Sauflay la gloire de
le publier en ion nom. Il travailla avec D. Ma-
billon lès a êtes des feints; Ce favant religieux
mourut au monaflère de Saint-André d’Avignon'
en 1643, à 45 ans. 'Voye-fBibl. deD. le Cerf. (R.)
, SAINT - CLAUDE^, ville épifcopale de la
Franche-Comté, dans le mont Jura, entre Lyon,
Salins :& Genève v elle doit fon origine à une
célébré & ancienne abbaye, fondée au cinquième
fiècle par SS.r Romain & Lupicin, frères, dans '
; un lieu affreux , nommé Condàte où Condatif-
ckiiï-, enfuite Saint - Claude , parce que ce fut
le lieu de là : retraite & de la'fépulture de ce
. feint archevêque de Befançon*, on y pofsede fes
reliques derrière l’autel, qui attiroient autrefois
: un grand concours de peuple. Cette abbaye a été'
? fécùlarifée & érigée en évêché en 1741- Le chapitre,
noble eft compofe de zo chanoines qualifiés
du titre de comtes. ’ les malheureux habîtans de'
ces montagnes , ferfs des moines;,'éprouvoiént
de leur part le ruineux, le honteux ëfclavage delà
perfonne & des biens.
Touché de leur état miférable, M. de Vol-
. taire a fait une Differtation fur Pétabliffement
de cette abbaye, fes chroniques, fes: légendes ,
fes chartres, fes ufurpations , & fur les droits
des habitans de la terre de Saint-Claude, imprimée
à Neuchâtel en 177a , & un Mémoire'
préfënté au confèil du roi par les habitans du
mont Jura. Le confeil rendit un arrêt qui renvoya*
cette affaire au parlement de Befançon , pour •
la juger en dernier reflort d’après les titres &
chartres produits , & d’après la poffeflion en tant
qu’elle n’aura rien dé contraire aux titres : cette
claufe de l’arrêt annonçoit affez lé- fuccèjs que-
dévoient avoir & qu’eurent en effet les écrits-
de M. de Voltaire, qui ne plaida point inutilement
la belle caufe de l’humanité.
On voit dans le Mémoire, que quiconque oe-
cupoit une maifon dans l’empire de ces moines,
& y demeuroit un an , devenoit leur ferf pour
jamais. Il eft arrivé quelquefois qu’un négociant
françois , père de famille , attiré par lès affaires
dans ce pays barbare, y ayant pris une maifon
à loyer pendant une année , & étant mort en-
fuite en fa patrie , dans une autre province de
France’, fe veuve, fes enfans ont été tous étonnés
de voir les huifliers venir s’emparer de leurs
meubles avec dés pareatis , les- vendre ,au nom
de Saint-Claude, & chafler une famille entière
de la maifon de leur père. - *
On lit à la page 55 de la Differtation fur
Saint-Claude, de M. de Voltaire , que Boquet,
juge de des terres, auteur d’un livre fur les
forciers f imprimé à Lyon en iCtoy 7 -fe y ante
S A ï
« d’avoir'fait brûler en 10 ans 6ao Ibrciere-
» dans ce petit pays , & qu’ il confedle a les
» confrères de faire pendre, par provifion, ceux
» qui feront prévenus de ce crime, iaul a leur
» faire enfuite le. procès,:» ' r ’-.'--y, ‘/ v
Les ouvrages de buis font le principal commerce
de cette ville , peuplée d’environ «ooo
âmes : plufieurs fontaines publiques , I avec de
larges baffins, font l’ ornement des places. La
promenade pratiquée dans le rocher eft fort
agréable, à caufe de la riviere qui1 en baigne
le pied : elle aboutit à deux grandes routes,
dont i’ une va à Befançon , l’ autre, a Genève.
A la bibliothèque du chapitre eft une bible
écrite à la main , qui a bien 800 ans , & un manuf-
crit de faint Eucher qui a près de 11.00 ans. Dix-
huit abbés reconnus pour faints ont gouverne
ce monaftère. Louis X I , qu’on fait avoir été.
aufli dévot que diflimulé, vint deux fois a haint-
Claude en pélérinage.
La terre de Saint-Claude, qui produit" 1 50000
Jiv. de revenu au chapitre ,, eft le pays le plus
pauvre qu’ il y ait en France : il faut que 1 in-
duftrie des habitans foit aiffli aêtive qu elle 1 elt
pour qu’ils y puiffent lubfifter. Les fromages
qu’ ils exportent, font une de leurs principales
reffources. • , k
Il paroit, qu’avant les-mornes , le pays etoit
habité, puifqu’o-n a. découvert au lac d Autre,
au pont des Arches * au grand Villars & Jeures,
fur la fin du fiècle dernier , des médailles , dos
ftatues , des infcriptions , des aqueducs , des
ruines d’ un théâtre , des ' ftatues du dieu Pan
dans les décombres d’un temple v ces. monumens
prouvent qu’il y avoit dans ces cantons une
colonie confidërable fous les empereurs romains.
Saint-Claude eft au 2.3e deg. f z , 43 *onS• *
8c au ,46e , 1 3 , 45 de lat. (R.) *
SAINT-CLÉMENT , abbaye de France , au
diocèfe de-Metz : elle eft de l’ordre de S\ Benoit,
& vaut 50000 liv. (R.) S
SAINT-CLOUD , bourg de France, a z lr.
de Paris , fur la Seine-, appel-lé autrefois Novi-
gentum , Novientuni, Nogent. Ce fut - la que
Clodoald , vulgairement appellé S. Cloud, troi-
fième fils du roi Clodomir, roi d’Orléans, ayant
Vu égorger fes deux frères par fes. oncles., fe
retira dans un monaftère qu’ il y fit conftruire,
pour éviter la mort, & où il finit fes jours vers
l ’ an 560. Au fixième fiècle de fon. hiftoire, l’abbe
Dubos dit qu’ il voudroit voir dans nos annales dix
victoires de moins , & n’y pas voir , i° . cette
aétion horrible des enfans de Clov is , qui fe
fouillèrent du fang. de leurs neveux 2.0. les»
croifades -, 30. la feint Barthelemi. Il eût pu
ajouter à ces atrocités , le meurtre affreux de
Henri IV. Le double afl’aflinat des Guifes à Blois
en. produifit un autre l’année fuivante 15 09 j
celui de Henri I I I , à Saint-Cloud : & ce qu’il
y eut. alors, de plus étrange., ce fut l’ éloge, même.
s a r 77
de l’ affaflin. U faut qu’on fâche dabs tous les
fiècles que ce Jacques Clément, Dominicain &
parricide , fut loué publiquement dans Paris ëc
dans Rome. I l fe tient à Saint-Cloud deux foires
par an. Dans le parc, il s’étoit etablr une^ ma-
nufeaure de criftaux & émaux, tranfportée en
1787 au Creufot, près Montcenis en Bourgogne.
Le château de Saint-Cloud eft dans une ex-
pofition choifie : la belle vue dont on y jou it,
la felubrité de l’air qu’on y refpire, les agre-
mens du grand parc qui l’avoifine, la proximité
de la capitale en ont fait défirer la pplfeflion
à la reine régnante, pour laquelle il à ete acheté
en 1784, de M. le duc d’Orléans vies fêtés qui s y
donnoient , & qui y attiroient un concours un-
menfe, n’en font devenues que plus brillantes. Le
titre de duc & pair de l’archevêque de Paris, eft ailis
fur le château de S. Cloud. Voy. Cloud (S.) (R*).
SAINT-ÇYBAR ,. abbaye de France , au diocèfe
d’Angoulême *, elle eft de l’ordre de S»
Benoît, & du revenu de aoooo liv. (R.)
SAINT - CYPRIEN , abbaye d.e France , au
diocèfe de Poitiers , ordre de S. B enoit, &
du revenu de 18000 liv. (R-). '
SAINT-DENIS , abbaye de France , au dio*
cèle de Reims : elle- eft de l’ordre de S. Au-
guftin , & jouit de 50000 liv. de revenu. (R.) Saint-D enis. Voye\ D enis (Saint).
SAINT - DIEZ ,. Saint - D ié i ,. ou Saint-
D ië , Sanâus Deodatus, Sanâi Deodati oppidum ,
ville de Lorraine , dans, les- Vofges , fur la Meur-
the , à douze lieues de Luneville , neuf de ^.Colmar
, d ix -fep t de Nancy*, elle doit Ion ori»-
gine à l’abbaye du même nom. Ce lieu s’appel-
loit Juncturoe , les Jointures : c’ étoit un affreux
défcrt , lorfque feint Déodat ou Théodat,
Theodatus s’y retira & y fonda un monaftère
vers 670. Les moines fe relâchèrent fi fort, &
devinrent fi fcandaleux , que le duc Ferri- , ou
Frédéric , mort en- 984 , les chaffa, & mit
en leur place des chanoines^ ou clercs feculiêrs,.
L’ églife avec la maifon & les titres ayant etc
brûlés au onzième fiècle , les chanoines s’adref-
sèrent au pape Léon IX qui avoit été eveque.
de T011I, & qui confirma en 1049 les privilèges
& exemptions de cette collegiale avec les
droits quafi-épifcçpaux du grand-prévot du chapitre,
dans tout fon territoire. ;
Cette églife a été nouvellement érigée en
évêché -, M. de la Galaifière , prévôt, en a été:
nommé premier évêque ven 1774* L’Eglife maintenant
cathédrale, fut confumée par les flammes.-
en 1 5 5 4 , aufli bien que celle de Notre-Dame-
La cathédrale fert de paroiffe a la ville.,- & le faubourg
a la tienne. Il y a. d’ ailleurs a Saint-Diez un
couvent, un hôpital une chapelle , . dite de Saint-
Diez , où l’on prétend, que ce Saint fe retira d’à - -
bord. Les rues,en.font aujourd’hui, fort régulières-
La ville^ fouffrit beaucoup d’un incendie confi-
dérable arrivé en. 1756 ou i 757,*