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Sétùval s’étoït accrue par la commodité de
fon port, par la fertilité de fon terroir, parla
richefle de fa pêche , & par la fécondité de fes.
l'alines. Enfin l'on commerce floriflant avoit rendu
depuis fix fiècles cette ville confidérable, lorfqu’elle
a été détruite en partie par ce terrible tremblement
de terre , du premier novembre 175 5 5 qui a fi
prodigieusement endommagé Liibonne. Elle s’eft
néanmoins relevée de fes ruines. C’eft la patrie
de Michel Vafconcellos : fon port reçoit des
Vaifieaux de toutes grandeurs ', les fortifications
confiftent en onze baftions, deux demi-baftions-,
& différens ouvrages extérieurs , outre le fort
Saint-Jacques & la citadelle de Saint-Philippe.
Long. 8 y 4$ ,* lat. 38 y 22. 1 1
SETY , par M. Delifle Seeÿn , ville de la baffe-
Hongrie , dans le comté de Baranyvar, à la droite
du Danube, entre Bude & Pëterwaradin. (R.)
SETZINI , ville du royaume de Pologne , dans
la petite Pologne & dans le palatinat de Sen-
domir, avec’ un château bâti fur un rocher. Il
fe trouve des mines d’argent dans fon territoire ,
& du lapis-lazuli. (R.)
SÈVE , bourg de France, au deffous & à 2 li.
de Paris , fameux par la manufacture de porcelaine
& par fa verrerie. On y traverfe la rivière
dë Seine fur un pont de bois de 21 arches,
qui embraffe les deux bras delà rivière. M. Perrault
, de l’académie royale des Sciences, avoit
projeté un pont de bois d’une feule arche, de
30 toifes de diamètre, qu’ il" propofa de faire
conftruire. Le trait de l’arche eft une portion de
cercle ferme & lolide -, il auroit été compofé
de 17 alfemblages de pièces de bois ,.q ui, pofés
en coupe l’un 'contre l’autre , fe dévoient fbu-
tenir en l’air par la force dé leur figure, plus
aifément que n’auroient fait des pierres de taille
qui ont beaucoup de pefanteur. Cette ingénieufe
invention auroit eu l’avantage de ne point incommoder
la navigation : ce pont n’ auroit jamais été
endommagé par les glacés & par les grandes
eaux, & on auroit pu le rétablir, fans que le
palfage en eût été empêché. (R.)
SEVENBERG, petite ville des Pays-Bas , dans
la Hollaride, à 3 li. de Breda, & à 2 de Wil-
Jemftad. (jR.)
SE VEND ( le ) , rivière d’Afie , qui coule entre
telles de Terk & de Coï , près de Derbent. Elle
fé décharge dans la mer Cafpiehne. (R.)
SEVENJsTES ( les ) , la meilleure ortographe
eft Cevenries ; contrée & montagnes de France,
au gouvernement de Languedoc , 8c au n. e. de
cette province. On comprend plus particulièrement
fous ce nom le Vivarais, le Velay & le Gévaudàn,
quoique les montagnes dites Cevennes ne couvrent
le Vivarais qu’en partie, 8c qu’elles régnent
dans les diocèfes d’Alais & d’usés , & s’ étendent
depuis les environs de la fource de la Loire,
iulqu’à Lodève. Les vallées , fur-tout le long du
Rhône, font affez fertiles , le pays abonde en
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gibier, bétail, fruits , 8c fur-tout en châtaignes^
Il s’y trouve d’ ailleurs des fabriques qui contribuent
à l’aifanCe/'des habitans. Les Sevennes,
fur la fin du liècle dernier, furent un des afyîes
des religionnaires qui y commirent de grands
défordres , qui fé rënouvellèrent en 1703 ; mais
M. de Villar-s les réduifit en 1704 : leur induftrie
cependant, dans ces montagnes de difficile acpes,
a beaucoup lervi à y accroître la population.
Céfar, dans fes Commentaires , appelle cette
chaîne’ dé montagnes , mons Cebenna, 8c dit
qu’elle fépare les Helviens des Auvergnats , parce
qu’en ce temps-là les peuples du Gévaudan &
, du Velay étoient dans la dépendance des Auvergnats.
Les poètes latins appellent indifféremment
ces montagnes , Cebenna ou Cebennoe 3 mais
Strabon 8c Ptôlémée écrivent Cemmeni. (R .)
SEVER (Saint), ou Saint-Sever-Cap , pour
le diftingüer de Saint-Sever de Rujîan ; c’eft une
petite ville- de France, dans la Gafcogne , au
diocèfe d’Aire , fur i’Adour, à 6 li. au n. o.
d’Aire , 8 e. de D a x , 26 e. f. e. de Bordeaux ,
& &§6 de Paris. Il y a une iénéchauffée du relfoi t
d’A cqs , & une abbaye d’hommes , ordre de
S. Benoît, fondée l’an 993. Long. 27 3 44 ; lat.
43 9 4à‘ ' . . , .
D. Martianay, bénédiélin de la congrégation
de S. Maur , naquit à Saint-Sever en 1 0 4 7 , 8c
mourut à Paris en 1717. Il a donné une nouvelle
édition des OEuvres de S. Jérôme , •& un grand
nombre d’autres ouvrages, dans lefquels il règne
plus d’érudition que de jugement 8c de faine
critique. Sa vie de Magdelaine du Saint-Sacrement,
qu’il mit au jour à Paris, en 1711 , eft aufïl
ridicule qu’aucüne de celles qui fe trouvent dans
les légendes. (R.)
Sever (S a in t) , petite ville de France , en
Gafcogne , dans l’Aftarac. (R .)
Sever (Saint) , bourg de France , en Normandie
, au diocèfe de Coutances , avec une
abbaye de bénédidins , qui vaut 36,000 liv. (R.)
S e v e r d e Rustan (Saint) , petite ville de
France , dans le Bigorre, au diocèfe d’Aqch,
& à 2 li. de Tarbes , fur l’Arros , avec une
abbaye d’hommes, ordre de S. Benoît, unie à
la congrégation de S. Maur, & du revenu de-,
ijjo o o liv. Long, i j , 37 ; lat. 43 ^8. (R.)
SEVERAC LE CHATEL , petite v ille , ou
plutôt bourgade de France , dans le Rouergue ,
:éleâ. de Milhaud , avec titre de duché. (R.)
SEVERAK , ville de la Turquie , en Afie ,
fur la route d’Alep à Tauris , par Diarhékir 8c
Van. {R.)
SÉVÉRIE, contrée de l’empire de Ruffie , avec,
titre de duché, dont la couronne de Pologne fit
une ceffion perpétuelle à la Ruffie, par le traité
d’Andruffow , en 1667. Elle n’exifte plus fous
ce nom, & fait partie aujourd’hui de différentes
provinces de l’empire : elle étoit bornée au nord
par les duchés de Smolensko & de Mofcou, au
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midi par le pays des Cofaques , au levant par
le même pays & la principauté de Vorotink,
gr au couchant par le duché de Czernigove. Ses
principales rivières font la Dubiecza, la Dezna
8c la Nefchin. Sigifmond III s’en étoit empare
en 16 11. (R .)
SEVERIE, SiVERiE, ou Ssiviers , duché de
la haute-Pologne , dans le palatinat de Cracovie,
aux frontières de la Siléfie : elle renferme la ville j
de Severie ( Sierviertz) , fituée dans un lac &
munie d’un château fortifié *, & celle de la Slaw-
kow , proche de laquelle font des mines d’argent.
Xes évêques de Cracovie pofsèdent cette province,
des l’année 1443 » * s en portent le titre
de duc, 8c ils y exercent un pouvoir fouverain,
même en matières civiles. (R.)
SÉVERIN (S a in t) , abbaye de France, au
dioc. de Poitiers : elle eft de l’ordre de S. Au-
guftin , & vaut 20,000 liv. (R.)
SEVERINO (San) , ville d’ Italie, dans l’Etat de
l’églife & dans la marche d’Ancône, entre deux collines
, fur la rivière de Potenza, a 3 li. n. o. de
Tolentin , à 5 de Macerata , 4 n. e. de Camérino ,
8c 10 n. o. de Fermo. Elle a été bâtie en 1198,
près des ruines de l’ancienne Septempeda, que
les Goths avoient détruite en 543* Son évêché
eft fuffragant de Fermo, 8c a été érigé par
Sixte V , en 1586. Long. 30 , 5 4 ; lat. 43 , to.
M m Ê Severino (San) , ville d’Italie , au.royaume
de Naples, dans la principauté citérieure , au
nord de la yille de Salerne , près dé la rivière
de Sarno. Elle appartient au prince d’Avellino ,
de la maifon Caraccioli. (R.)
SEVERO (S a n ) , petite ville d’Italie , au
royaume de Naples, dans la Capitanate , a 24
milles au couchant de Manfrédonia. Son évêché
relève du faint-fiége. Elle eft dans une plaine ,
à 11 li. o. de Manfrédonia, & 30 n. e. de
Naples. Long. 32-, 36 ; lat. 4 2 ,4 0 . (R.)
SEVERN, abbaye de dames nobles , dans la
principauté de Minden, en Weftphalie. (R.)
SÉVILLE , grande , riche & belle ville d’Ef-
pagne, capitale de l’Andaloufie, fur la rive gauche
du Guadalquivir , à 10 li. de la mer , 16 au n. o.
de Grenade , 7 j e. f. e. de Liibonne, & 86 au
f. f. o. de Madrid.
C’ eft la première ville d’Efpagne après Madrid ,
8c ce fut lbus les Maures la capitale du royaume
de fon nom. Le commerce y eft confidérable,
8c pourroit y fleurir par fia fituation fur le Gua-
dalqui.vir, près de la mer : les flottes des Indes
viennent y apporter l’or & l’argent du nouveau
monde, & on y convertit ces métaux en monnoie.
Elle eft fituée dans une belle & vafte plaine
à perte de vue , qui lui donne fes fruits & les
riches toifons de fes brebis. Un aqueduc de fix
lieues de long , ouvrage des Maures , qui fubfifte
encore, fournit de l’eau à tous fes habitans. 4
' Elle eft de figure ' ronde, ceinte de hautes
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murailles flanquées de tours , avec. des barba-
canes , & fermées de douze portes. On diftingue
entre fes faubourgs celui de Triana, fitue a l’autre
bord du fleuve , où on paffe de la ville fur un
pont de bateaux. Long• fuivant Cafïini, 22»
a 1-30 ; lat. 37 f 3ï- . . r i Mu r
Séville portoit dans l’antiquité le nom a tlij-
palis f Spalis, 8c Colonia Ro mulet a ; les Maures,
qui n’ont point de p , ont fait Sbilia , & de là
eft venu par corruption le nom Stvilla. Comme
c’eft de nos jours une des plus riches villes d’Efpagne
, c’étoit auffi la plus opulente ville des
Maures : Ferdinand I I I , roi de Caftille & de
Léon, en fit la conquête en 1248, 8c elle ne
retourna plus à fes anciens maîtres. La mort qui
termina la vie de ce prince , quatre ans apres,,
mit fin à fes brillans exploits.
Les maifons de cette ville font toujours conf*
truites à la morefque, & mieux bâties que celles
de Grenade & de Cordoue •, mais les rues font
étroites 8c tournantes , à la réferve de celles de
la nouvelle, v ille , dont les rues font larges 8c
droites. Au refte Séville n’eft point pavée, ce qui
la rend très-boueufe en hiver. Le.s églifes y font
fort riches -, la cathédrale eft en particulier la plus
belle églife 8c la plus régulièrement bâtie qui
foit dans toute l’Efpagne : fia voûte, extrêmement
élevée , eft foutenue de chaque côté par deux,
rangs de piliers ; elle eft longue de 175 pa? ,
8c large de 80. Son clocher eft d’une hauteur
extraordinaire, bâti tout entier de briques, percé
de grandes fenêtres , qui donnent du jour a 1*
montée -, il eft compofé de trois tours l’une fur
l’autre , avec des galeries 8c des balcons il
contient 24 cloches : l’efcalier eft d’une pente, fi
douce , qu’on peut le monter à cheval, jufqu’au
plus haut, d’où l’on découvre toute la ville 8c la
campagne.
L’ archevêque de Séville, dont le fiége eft fort
ancien , a pris quelquefois le titre de primat d’Efpagne
: on prétend que ce prélat à plus de cent
mille ducats de revenu i la fabrique de l’églife
en a trente mille , 8c quarante chanoines ont
chacun trente mille réâux.
La plupart des autres églifes de Séville font
belles , & particulièrement celles des cordeliers
& des religieux de la Merci ; on y compte 29
églifes parofiliales, 44 couvens d’hommes , 30
de femmes, 85 bénéfices, .8c plus de 3000 chapelles',
l’églife de S. Salvador, qui fervoit autrefois
de mofquén»saux Maures, eft par confe-
quent bâtie à ia morefque , c’eft-à-dire qu’elle
eft faite en arcades , fouienues par des piliers qui
forment plusieurs portiques.
L’univerfité de «Séville a été fondée en 1531 ,
par Roderigue Fernandez de Santaella , fa/ant
efpagnol de fon temps;, enfiiite les rois d’Efpagne
lui ont accordé les mêmes privilèges qu’à
celles de Salamanque, d’Alcala, & de Valla-
dolid-, elle a toujours pour proteaeur quelque