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riiiffeaux ; il eft très - fertile en bled , en vin ,
én fruits 8c en huile : les principales villes font
Vérone, capitale , Pefchiera 8c Garde. (R.)
VÉRONIS, ou V é r o n é e z , ville de l’empire
ruflien , d^ns le duché de Rczân , fur le haut
d’une montagne, proche la rivière de Véronis ,
qu’on y paffe fur un pont, avec une citadelle.
Elle contient 4 à 5 mille habitans. Long. 60, 6 ;
la t ' 53 1 *5 - (R -) VERONOIS. (le) Voye{ Vêronese. (le)
VERSAILLES , grande & belle ville de l’Ifle-
de-France, dans le Mantois, à 4 li. au couchant
de Paris. Ce n’étoit autrefois qu’ un prieuré dépendant
de Saint-Magloire -, c’eft à p-réfeiÿ't la
ville la plus confidérable de l’ Ifle-de-France,
après Paris. Ses rues, tirées au cordeau, font
larges , fe coupent à angles droits , & font
formées de maifons généralement bien bâties ,
toutes couvertes en ardoifes. On n’y compte pas
moins de 80 mille habitans, 8c la plûpart des
feigneurs de la cour y ont des hôtels. On y
arrive de Paris, de Sceaux 8c de Saint-Cloud par
trois longues avenues plantées d’arbres. La grande
avenue eft divifée en trois allées , dont celle du
milieu a 2.5 toifes de large, & chacune des deux
collatérales en a 10 : elle partage Verfailles en,
vieille & nouvelle ville , & fe termine à la place
d’armes qui eft en face du château , 8c q'ui a
180 toifes de largeur.
La vieille v ille , fituée du côté du midi, contient
la paroiffe Saint-Louis, dont, l’églife eft
d’architecture moderne , 8c les récollets. On y
voit le grand-commun dont la façade eft de |©
toifes , & dans lequel on compte jufqu’ à 700
pièces de toute grandeur, fans y comprendre le
rez-de - ch auffèe.
L’ églife Notre - Dame, deffefvie par les pères
de la million de Saint-Lazare, eft datis la nouvelle
ville. Elle a 47 toifes de longueur fur 18 de largeur.
Le front offre un portique orné de colonnes
8c de pilaftres doriques; 8c les combles font ter-,
minés par des vafes. Long: 19 ,5 0 38 ; lat. q.8
48-16.
En 1630 , Louis XIII acheta pour zo mille
écus la terre de Verfailles, & y fit bâtir un petit
château pour loger fes équipages de chaffe. Ce
n’étoit encore proprement qu’une maifon de campagne
, que Baffompierre appelle le chétif château
de Verfailles. Louis X lV trouva la maifon de
campagne à fon gré , & réfolut d’en faire fon
féjour, 8c le lieu ordinaire de fa réfidence.
Si le château de Verfailles n’eft pas le plus
yafte palais du monde, au moins paffe-t-il pour
en être le plus magnifique -, & Louis XIV qui
imprimoit par-tout le fceau de fa grandeur , y
employa au-delà de trois cent millions de notre
monnoie , y compris la dépenfe des jardins.
H eft dommage que , dans la conftruction de
ce palais , on fe foit déterminé à conferver les
de Louis XIII ; ce qui a nui au
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développement d’un plan plus grand 8c plus ma-
jeftueux du côté du levant. Au refte , il eft quatre?
chofes dans cette réfidence , qui n’ont point leur»
égales chez l’étranger : la chapelle, fa galerie ,
la face du château du côté de l’occident, 8c les
jardins , tous infiniment plus fuperbes que ce que
l’Italie a de plus vanté dans ces différens genres.
L’élévation progreflxve du fo l , l’écartement
graduel des ailes en retour, qui defcendent à
angles droits fur une fuite de reffauts parallèles
au corps de logis , donnent à la face du côté de
l’avenue un afpeét théâtral. Cette difpontion
forme une continuité de cours ouvertes en avant,
qui vont en décroiffant d’étendue, & dont la plus
reculée eft pavée de marbre ; c’eft celle du petit
palais de Louis XIII.
Indépendamment de la richeffe des ameuble-
mens , le château eft orné de ftatues antiques &
de tableaux précieux des grands maîtres de Flandre
8c d’ Italie.
La chapelle devoit être entièrement en marbre,
mais la crainte de la rendre trop fraîche a empêché
qu’elle ne fût ainfi exécutée. Elle étolt
furmontée d’ un campanile doré p a r - to u t, de
forme très-élégante. Il y a environ zô ans qu’il
ne ïubfifte plus, & j’ ignore les motifs qui ont
déterminé fa deftruélion.
L’intérieur de la chapelle eft décoré d’ un fu-
perbe périftyle corinthien , & la pierre de liais
qu’on y a empfoyée, le dilpute prefque au marbre
pour la fineffe du grain. Dans les travées, les
baluftrades font à remarquer par leurs appuis de
brèche violette , portés fur des baluftres de bronze
doré. Les bas-reliefs font traités avec autant de
foin , de fini 8c de précifion, que fur l’orfèvrerie
la plus recherchée. Les peintures de la chapelle
de la Vierge font ce que Boulogne le jeune a
fait de mieux. Le bas-relief de bronze , placé fur
le retable de l’autel, eft de Couftou.
Dans le fallon d’Hercule ; 8c en face de la
porte, eft un grand tableau de Paul Véronèfe,
donr les figures font de grandeur naturelle^ La
république de Venile en fit préfent à Louis XIV
en 1665 ; il repréfente notre Seigneur chez
Simon le pharifien. Sur. la cheminée eft un autre
tableau du même maître ; c’ eft Rébecca qui reçoit
les prefens d’Abraham. Le plafond eft peint par le
Moine, & c’eft un morceau admirable. C’eft une
des plus grandes compofitions qu’ il y ait, n’ayant
pas moins de 64 pieds de long fur 54 de large.
Cette peinture eft à l’huile ; elle repréfente l’apo-
théofe d’Hercule. Dans la falle de Vénus eft une
ftatue antique repréfentant Quinétius Gincinnatus
qui quitte la charrue pour aller commander
l ’armée romaine. Les amateurs obfervent dans
celle de Diane l’Ange-Gardien de F e til, & en
face des fenêtres le bufte de Louis X IV , par
le Bernin.
Deux excellens tableaux décorent, la falle de
Mars i l’un eft de Paul Véronefe , & .repréfente
les pèlerins
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les pèlerins d’Emaiis ; l ’autre, peint par le Brun.,
fait voir la famille de Darius aux pieds d’Alexandre.
La fallé de Mercure offre.deux fuperbes tableaux
de Raphaël ; l’ un-eft la Sainte-Famille ; F autre eft
•Saint-Michel viéborieux du démon. On y remarque
d’ailleurs une horloge qui eft un chef-d’ oeuvre de
jnéchanique. Toutes les fois que l’heure fonne,
deux coqs-chantent chacun trois fois en battant
des ailes : en même temps , de droite & de
•gauche , s’ouvrent deux portes^; il -"en fort deux
Ligures de nègres avec des timbres fur le (quels
deux Amours frappent les annonces de l’heure.
Louis XIV , deifiné comme à la place des Vrc-
Æoires à Paris , fort de fon palais ; du nuage qui
Le forme au deflus de fa tête defcend la aire
qui préfente une couronne fur la tête nu roi.
-Un carillon fort agréable fe fait entendre durant
.que tout ceci s’exécute. La fcene finie , le roi
Le retire , les partes fe referment, le nuage dif-
.paroît, -tout rentre dans le repos, 8c l’heure
Tonne.
Les peintures du fallon de la Guerre , de
^celui -de la Paix, font de. le Brun. Dans le premier,
fur le chambranle d’une cheminée feinte,
. e f t un grand bas-relief ovale ,, repréfentant Louis
X IV -à cheval, commencé par Couftou l’aîné;
i l fut fini après fa mort par fon frère.
La .grande galerie eft .également remarquable'
{par fa richeffe 8c par fon étendue. Le Brun y
:a repréfenté dans la voûte fous des' peintures
Symboliques & de favante» allégories, une partie 4 e l’iiiftoire de Louis - le - Grand , depuis 166ï
qu’il .prit les' rênes du gouvernement, jufqu’à
l ’année 1.67.8 que fe fit la paix-de Nimègue,
A chacune des extrémités font deux ftatues antiques
: celles du côté du falloii de la Guerre
-font Bacchus Sc la Vénus d’Arles, ainfi nommée
parce qu’elle fut trouvée dans cette ville en .1651.
Vers le fallon de la Paix, ce font une Veftale &
-la nutfe Uranie , toutes reftaurées par Girardon.
Les deux portes qui y donnent entrée aux
•deux extrémités , font accompagnées intérieu-
xement de deux belles colonnes de marbre d’un
feul morceau. Cette fuperbe galerie a 36 toifes
5 pieds de longueur, 5 toiles z pieds de largeur,
-& 37 pieds & demi de haut, ians parler de fes
deux l’allons avec lefquels elle occupe toute la
façade avancée.du château , du côté des jardins.
Cette belle galerie eut un tout autre éclat , une
toute autre dignité avant qu’ on lui .eut enlevé le
fallon de la P a ix, correfpondant à -celui de la
(Guerre qui eft à l’extrémité opp.ofée, 8c qui l’un
Sc l’ autre étoientrentrés dans le plan 8c les de {fins
de l’architefte , comme parties intégrantes &
effentielleSi.
Dans Je ifalon de la reine, on voit fix .tâtes antiques
de porphyre. On diftingue dans l’appartement
du roi une bataille de Parrocei le père,
un tableau de Pierre de Cortonè , repréfentant
H bataille d’Arbélles , deux autres de Baffan 5
Géogr. ITojjie 11L
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qui y-a .repréfenté, dans l’<une la conftruâion de
l’arche dé N o s ., 8c dans l’autre l’entrée des animaux
dans .l’arche.; cinq tableaux de Paul Véro-
.nèfe , Efther,Bethfabée & Judith, l’Adoration des
bergers , 8c Jéfus-Chrift mis au tombeau. On y
voit encore un David du Dominiquin , & Saine
Jean dans l’ île de Pathmos, par Raphaël. Dans
la falle du Confeil eft le bufte .de Scipion
l ’Africain. La chambre du roi eft ornée de deux
portraits de Van-dyclc, & il s’y trouve une horloge
plus précieufe 8c plus utile que celle dont
nous avons donné la Hefcript-ion ei-deffus : elle ,
marque le temps moyen 8c le temps v ra i, le
nom 8c le quantième du mois, le jour de la
femaine. Le' pendule bat les fécondés , 8c il eft
conftamment de la même longueur par le moyen
d’une compenfation .renfermée dans la .lentille -,
&c. &c. Ce cabinet eft fuivi de quelques petites
pièces dont une renferme une fuperbe colleétioia
de pierres gravées. La Fameufe Cornaline repré-
lentant une vendange , 8c connue fous le nom
de cachet de Michel-Ange, -eft Je morceau l e
plus curieux du .cabinet du roi.
La façade du château , qui regarde l’occident *
.eft déparée par les tringles de- fer qui s’y fuc-
cèdent fur toute la longueur de .Pavant-corps ,
&\par la bâluftrade placée au devant fur le perron.
. Les jardins font ornés d’une incroyable quantité
de belles ftatues de bronze & de marbre *
de vafes de ,même~ matière , d’eaux plates Sc
jaïïliffantes, 8cc. & c . dont la defeription nous
mènei^it infiniment trop Loin. Le .grand canal
a 800 toifes de long , 8c 32. -toifes de 'large ;
il eft traverfé par un autre canal dont les deux
ex trémités touchentâ. la Ménagerie & .à Trianon.
Malgré la fomptuofité de .ce iéjour, peut-
être feroit - il à déftrer que les fouverains
euffent leur réfidence dans la capitale de la Monarchie.
Quoi qu’ il .en foit , nos.tannales feront
mention dePaffemblée des notables du royaume*
convoquée à Verfailles en 1787, 8c où Furent
préparés les falutaires réglemens qui perpétueront
la gloire du prince, la Habilité du trône, & la
félicité de la nation. Elle s’ouvrit le z z Février
1787 ; fes féances durèrent jufqu’au z$ mai fui-
y ant, époque à laquelle elle fe fépara. (R.)
VERSASCHA, vallée d’ Italie au baillage de
Locarno ; elle -fait une communauté qui a fon
gouvernement à part. (R.)
VERSCHES - REV 1ER, c’eft - à - dire rivière-
fraîche i nom d’ une rivière de la Laponie lue-
doife. Elle entre dans la Laponie mofeovite , 8c
fe jète dans la mer Blanche. (R.)
YERSCHOTURE, petite ville d’À fie , dan»
laTartarie Ruflienne , au gouvernement de To-
b o lsk , 8c dans la province de ce nom ., fur
les confins du gouvernement de Cafan. Eli©
eft fortifiée. Il y a un bureau de douane, 8c
il faut y paffer pour entrer dans la Ruflie européenne.
Au yoifinage de cette ville eft une moa