
•SEMÈDE, ou Sem'm ède , montagne d’Afrique ,
au royaume de Maroc : elle s’ étend environ fept
milles d’occident en orient. Ses habitans n’ont
d’autres lits que la terre ■> ils vivent d’orge bouilli
dans de l’ eau, (R.)
SEMENDER; Voyei Semendriah.
SEMENDRIAH , ville de la Turquie européenne
, capitale de la Rafcie ou Servie, lur le
le Danube, à 8 li. f. e. de Belgrade, & zo f. o.
de Temefwar. Elle appartient aux Turcs depuis
1Ô90, qu’ ils s’en emparèrent fur les Impériaux.
C’eft la réfidence d’un fangiac , 8c elle eft munie
d’une forterefTe. Long. 39 y lut. , 6. (A.)
SEMENDRIE. Voye[ Semendriah.
SEMIGALLE , contrée annexe de la Cour-
lande , dont elle fait la partie orientale, 8c dont
elle eft féparée par la rivière de Mutza. La Semi-
galle confine avec la Livonie , au nord & à
l’orient, & elle a la Samogitie au midi. On
compte dans cette contrée deux capitaineries, qui
font Mittau & Selburg. (R.)
SÉMINARA, bourg d’Italie, au royaume de
Naples , dans la Calabre ultérieure, près de la
mer , du côté de la Sicile , & au couchant d’Op-
pido. I l étoit fort peuplé avant le trepiblement
de terre qu’il efluya en 1638 : ilvs’étoit néanmoins
rétabli , 8c celui de 1783 l’ a prefque totalement
détruit v on le cite du moins parmi
les lieux qui ont le plus fouffert du 1 boulever-
lement de la Calabre , à cette époque. Long.
33 > 55 ; lot». 36 > . . i
D’Aubigni, général françois, y fut battu le
a i avril 1503.
Le même d’Aubigni, fix ans auparavant, avoit
vaincu à Scminara, avec beaucoup de gloire ,
Ferdinand d’Aragon, roi de Naples , 8c Gonfalve,
joints enfemble. (I?.)
SEMLIN , bourg confidérable de l’Efclavonie ,
au voifinage de Belgrade , 8c au confluent de la
Save & du Danube. Il y a un confeil de fanté,
deftiné à veiller à ce que les perfonnes & les
marchandifes venant de la Turquie , ne communiquent
la pefte dans les états autrichiens. Tous
les voyageurs (ont obligés d’y faire la quarantaine.
(R.)
SEMNANE , ville de Perfe, dans la province
de Koumes, frontière du Khoraffan & du Mazan-
deran. Long, félon M. Petit de la Croix , 88 y
lât. 3e. CR.) i
SEMOI ( la ) , riviere. des Pays-Bas, dans le
Luxembourg, où elle prend fa fource près d’Arlon
& le rend dans la Meule à l’abbaye de Valdieu,
en Champagne. (R.)
SEMPACH, ville de Suiffe , au canton de
Lucerne, fur le bord oriental du lac de Surfée.
C’eft fous fes murs que fe donna le 9 juillet 1386,
la bataille entre les cantons Suiffes & l’archiduc
Léopold, qui y fut vainçu & tué. Aulïi Sempach
jouit-elle aujourd’hui de privilèges qui l’alïïmilent
aux villes libres, fous la prote#ion 8c le haut
domaine de Lucerne. Elle a fon avoyer, fa police
8c fon confeil •, le bailli n’étend fa jurUdiélion
que fur le lac, qui a z lieues de long, fur 3 quarts
de lieue de large. La rivière de Sur qui fe rend
dans l’A ar, fort du lac de Sempach. Long. z$ , 4 S ;
lut. 4 7 , u). (R.)
SEMPÈ, bourg dé France , dans la Guienne y
au comté de Bigorre. (R.)
SEMPTZ. Voye{ Sentz. v
SEMRING , haute montagne du cercle-d’Autriche
, dans la haute-Stirie , près des frontière*
de l’archiduché d’Autriche. (R.)
SEMUR, en latin vulgaire Semurium, & Sene-
murium y ville de France, en Bourgogne, fur
la rivière d’Armançon , a 7 li. e. d’Avalon , à 13
n. o. de Dijon, à 15 n. d’Autun , 8c 54 f e.
de Paris. Elle eft la capitale de l’Auxois, 8c. a
dans fon enceinte trois différentes clôtures .de
murailles, qui font voir qu’elle a été bâtie à trois
différentes reprifes. La première enceinte porte
le nom de bourg, 8c ç’eft proprement la ville ;
la fécondé eft le donjon, 8c la troifième eft le
château.
Louis XI s’empara de Semur après la mort
du dernier duc de Bourgogne , & depuis ce
temps-là elle a été réunie à la couronne. C’eft
le liège d’un gouverneur particulier, 8c d’un
lieutenant de roi il y a prévôté1 royale , bail-
lagè érigé en préfidial en 16 96, mairie, grenier
a fe l , maréchauffée , 8c plufieurs couvens. Son
commerce confifte en bled & en beftiaux. C’efir
la feule ville de Bourgogne qui demeura fidelle
au roi pendant la ligue. Henri IV par reconnoif*
fance, y convoqua les états généraux de la province
en 1590, 8c y transféra la même année le
parlement de Dijon, qui y tint fes féances jufqu’à
la paix. Il y a à Semur une bonne manufaéhire de
draps. Long, z 1 s 43 y lat. 4 7 ,2 .5. .
Cette ville a donné naiffance à deux hommes
célèbres, Fevret & Saumaife.
Fevret (Charles) naquit à Semur en 15S39
& mourut à Dijon en 1661. Son favant traité
de i’Abus , parut en 1653 , & lui fit une grande
réputation. On a réimprimé depuis plufieurs fois
cet ouvrage , dont la meilleure édition avec des
commentaires , eft celle de Lyon on 1756 , 2
vol. in-fol.
Saumaife ( Claude ) ,, fils de Bénigne Saumaife
, doyen du parlement de Dijon, né à Semur
en 1588, mourut 3 Spa en 165 3. *, c’étoit
un homme d’une érudition prodigieufe. Il a mis
au jour de favans. commentaires fur les écrivains
de l’hiftoire d’Augufte > fur Solin , fur Tertul-
lien de Pallio , &ç. Je dirai feulement que fa
religion l’empêcha de parvenir en France aux
charges qu’il devoit remplir , 8c qu’il fe retira
à Leyàe , où il vécut libre & admiré i il y fut
décoré du titre de profeffeor honoraire de cette
académie. Il avoit eu en France un brevet de
confeiller d’état qu’on lui avoit donné pour fo«
mérite
jïfêrite , 8c comme fils d’un homme îlluftre, Bénigne
Saumaife , qui mourut doyen du parlement
de Dijon en 1540. Il fit un voyage à Stockholm
, où il avoit été appelle par la reine Chrif-
tine, 8c il demeura un an à fa cour. Sa vie eft
au devant de fes épîtrès , 8c elle eft plus vraie
que les petites anecdotes du Ménagiàna. (R.)
S é m u r - e n - B r i e n n o i s , ou e n B r i o n n o i s ,
petite ville de France, en Bouîgogne , dansTAü-
tunois , avec titre de baronnie , à une demi-lieue
de la Loire-, à 8 li. de Roane , & 70 de Paris.
Il y a un baillage , un grenier à fe l, mairie 8c
grurie > c’eft la vingtième ville qui député aux
états r fon territoire eft affez fertile en bled 8c
en vin. Long, ‘z i 3 -47 y lat. 46' , 2.
Lé pays tiré fon nom d’une ville de Brionne
ou Briénne, depuis long-temps, détruite; Le baillage
de Sémur s’ étend fur 66 paroiffes. Cette
ville eft le ftége d’une châtellenie royale , 8c
d’ un gouvernement particulier. (R.)
SENABRIA ( lac ) ,. ou lac Sanabria y lac d.’Efi
pagne, au royaume de Léon, au midi d’Af-
torga. SPdongueur eft d’une lieue , & fa largeur
de demi-lieue. Il eft formé par la rivière de Tera ,
8c appartient à des moines. (R.)
SENANQUE , abbaye de France, au diocèfe
de Cavaillon. Elle eft de l’ordre de S. Benoît,
8c jouit de zo,odo liv. de revenu. (R.)
SEND ( le ) -, ce terme des géographes orientaux,
défigne le pays qui eft a droite & à gauche
du fleuve Indus. Ils difent que le pays- de Send a
à l’orient celui de Hend., qui eft la partie des
Indes de deçà 8c de delà le Gange. Ils le bornent
à l’occident par les provinces de Kerman, Meke-
ran/, 8c de Segeftan. Ses limites du côté du fe.p-
tentrion font le Touran ou Turqueftan, que nos
géographes nomment Indo-Scytkia. Enfin la mer
de Perfe le borne en forme de golfe au midi. (R.)
SENDA, ou S i n e d i , contrée fablonneufe 8c
prefque délérte de l’évêché dé Paderborn , qui .
s’ étend jufqu’aux comtés de Lippe , de Ravenf-
berg , de Ritberg , 8c même jufqu’aux évêchés
de Munfter 8c d’Ofnabruck. (R.)
S E N D Ë R O W ; Voye{ S e m e n d r i a h .
SENDOMIR, ou S a n d o m i r (palatinat d e ) ,
palatinat de la petite Pologne ', borné au nord par
c.eux de Rava, de Mazovie , 8c de Lencizca, au
midi & au couchant par celui de, Cracovie, à
l’orient par ceux de Lublin 8c de Ruflie.. Il y a
des mines d’ or , d’argent, de cuivre, de plomb ,
8c. de ,fer. Les fruits qu’on y recueille., font
excellens. Çé palatinat eft divifé en fept diftrifts.
Sendomir, fa capitale , eft fituée à l’embouchure
du San dans la Viftule, à z8 li. au levant
de Cracovie, 8c 45 f. de Varié vie- C’ eft
une ville fortifiée, 8c le .ftége du Palatin, d’un
ftarofte , d’un çaftellan fupérieur , 8c d’une*
juftice territoriale..Les Suédois prirent cette ville
*h J ô 5 5 , 8c la réduifirent prefque en cendres
Géogr. Tome III,
maïs les Polonoîs la reprirent en 16^6. Long. 4$ y
sp y l at' s'o ) 2-4. (R:)
SENECEY , ou Scenecé , -bourg 8c marquifat
du Châlonois , en Bourgogne , entre Tournus &
Ghâlon, avec titre de marquifat. Cette terre a'
appartenu, près de quatre fiècles, à ûnè branche
de l’illuftre maifon de Bauffremont, du nom de
Senecey , dont la devife étoit :
In virtute & honore Senefce.
Guillaume Senecey, s’étant rendu caution de
Philippe 'de Rouvre pour le traité;de Guilion, alla
en otageà' Loîidrés en 13 59. Revenu en France,
il s’engagea, par aâe du zy février 1361 , en qualité
de procureur Spécial des quinze autres nobles
8c bourgeois Bourguignons , de payer- au ' roi
d’Angleterre 57,000 moutons d’or qui lurétoient
dûs fur zoq,ooo liv.
Claude'de Baufftemont, un de fes defeendans,
porta la parole aux états de Blois devant Henri
I I I , ;au nom de la nobleffe. Il y parla avec la
liberté d’ un Gaulois -, & la dignité d’un grand
Seigneur. D’Aubigné , dans le z c volume de fon.
Hijloire p nous a confervé la fubftance de ce dif?
. cours.
Son fils , Henri de Bauffremont , marquis de
Senecey, rendit à la Bourgogne, étant élu de la
nobleffe en 1(305 , un fervice fignalé , dont M. de
la Mare dans fes Mémoires manufçrits , nous a
confervé le-fouvenir.
Henri IV ayant adreffé au parlement de Bourgogne
un édit .en 1605 , pour augmenter de deux
écus le minot de f e l , les états députèrent aufïi-
tôt l’abbé d e , Cîteaux & le baron de Senecey
pour faire - révoquer l’édit fi préjudiciable à la
province. L’éloquence de l’abbé fit peu d’ impref-
fion fur l’efprit du ro i, qui fit fortir les députés
de fon cabinet, 8c y retint le baron, en lui demandant
comment alloient fes amours avec ma-
demoifelle' de Rendan 1 qu’ il recherChoit alors ,
& qu’ il époufà depuis. « Sire i j’efpère bon fuc-
1 33 cès, puifque votre majefté veut bien s’en mêler.
» Mais, lui dit le ro i, n’avez-vous pas plus à
» coeur votre mariage , que l’ intérêt de la pro-
» vince ? Faites - moi la juftice ■ de croire , ré-
» pondit Senecey., que l’intérêt de la Bourgogne
» m’eft plus fenfible.que le mien propre-, 8c (î
3? votre-majefté me permet d’ajouter une raifon
- 33: à. toutes; celles de M.'de Cîteaux, je pourrois
• 33 l ’affurer avec vérité que. f i l’édit avoit lieu 5
: 33 il arriveroit infailliblement que la moitié des
33 habitans des villages de votre duché limi-
3) trophes de la Franche-Comté s?y retireroient
33 pour y trouver le l’el à meilleur marché , 8c
3>.prefque pour rien. D é jà , fire , on a reconnu
33 une diminution notable dans la vente des gré*^
33 niers à fel de cette frontière-là. »
A ces mots , les larmes tombèrent des yeux dut
r o i , q u i, fe metta^ç coaimq ei) colère, dit |