
TARSIA , petite v ille , ou four mieux dire ,
bourg d’Italie, au royaume de Naples , dans la
Calabre citérieure, environ à 12 milles au midi
de Caffiano, On croit communément que c'efl
l'ancienne C a p r a fx . (R . )
TARSOUS. Voye\ T arse.
TARTAJtES’ , ou T atars , peuples qui habitent
prefque tout le nord de l’Afie | &
quelque portion du nord de l'Europe. Une
partie des Tartares effc aflujettie à l'empire de
Ruffie , ou vit lous fa protection -, une autre efl
fous le gouvernement, de la Chine : le refie enfin
vit dans l'indépendance.
En commençant par la Sibérie, dont les Tarare
s l'ont la première & la principale nation, nous
remarquerons qu'ils habitent les contrées méridionales
des fleuves de T o b o l, d'Irtich , &c.
le s Tartares de la Sibérie , dont ils font le
premier &: le principal peuple, habitent les
contrées méridionales des fleuves de Tobol ,
d'Irtich, de l'Oby, du Tom & du Jenifey, ainfi
que les défères litués entre ces fleuves. Leur religion
efl la mahométane , ou la païenne ; une
foible partie s’eft fait baptifèr. Tous ces Tartares
forment un grand nombre de petites nations , 8c
vivent fous la protection de l'empire de Ruffie.
Ces Tartares font les Mofchtfchjaraki, fur le
bord du bir.jar -, les Tartares Mirowiens, qui font
allez à leur aile, & exempts d’impôts -, les Tartares
Jeralchni , qui paient tribut à la couronne
; les Barabinziens, &c.
Les Tartares Barabinskoi, qu'on nomme’ aulfi
Barabinziens, font des peuples de la grande
Tartarie , dont une partie; luit le paganifme ,
& l’autre le mahométifme •, ils habitent les
bords de l ’Irtifch. Baralxa ou Barama n'eft point
le nom de ce peuple , mais celui d'une race
particulière -, & il en efl d'autres qui fe nomment
Luka y Terenja, Tunus , &c. Us vivent de leur
bétail & de leurs çhafles -, ils demeurent dans
des huttes creufées en terre , avec un toit de
paille , foutenu par des pieux élevés de 3 pieds.
Cette nation paie tribut en partie à la Rulfie,
& en partie au Contaifch.
Les Tartares Télenguttes, ou Théleutiens ,
habitent aux environs du lac que les Rufles
appellent Oj'ero-téleskoi, 8c d'où la grande rivière
Obi prend fa fource. Ils font fujets du Contaifch
8c mènent à peu près la meme vie que les autres
•Kalmoucks. Leur nombre étoit bien plus con-
fidérable autrefois, mais les incurfions des Kalmoucks
les ont forcés de fe retirer peu à peu vers
la Sibérie j ils commencent cependant à refluer
vers leur ancienne demeure. Les Rufles en ont
forcé ur.e partie à le faire baptifer -, moyen infaillible
de les rendre excellens chrétiens : une
autre partie efl mahométane , & le refie efl
idolâtre.
LejS Tartares Abinziens qui demeurent près de
Kuneflzk, fuivept à peu près le meme culte que I
les Tartares Telengutes ; leurs cabanes ne font
que de terre, 8c ils fe livrent a l ’agriculture.
Les Tartares Bettiriehs $ dans le territoire de
Kufnetzk, paient à la Rufiïe & aux Kaltnouques
un tribut qui confifle.en fer & en cuir de roufli.
On trouve auffi dans cette contrée les Tartares
de Kabal 8c de Saga. En remontant le fleuve
de T om , on voit les Tuluberdiens & les Kif-
timmiens. On a employé des dragons au lieu de
millionnaires pour les forcer à fe faire chrétiens.
U y a aufli une nation de Tartares aux environ^
de Kzafnojarsk, dont le caraâère efl plus délié
qu'on né le croiroit en apparence -, ils élèvent
du bétail, fur-tout des chevaux, & cultivent la
terre : leur religion efl le paganifme. Entre
Abakansk 8c Kansk, habitent les Kotowzi 8c
les Kamatfchinzi -, ils s'occupent de la chafle des
martres zibelines , 8c ont peu de goût pour l'agriculture.
Aux environs de l'Oflrog de Tunkinsk ,
dans la province d’Irkutzk, on trouve auffi des
Tartares idolâtres , errans , qui le nomment
Sojetti.
Les Tartares Tongous ou Tungùfes font fournis
a l’empire de. Ruffie. Ces peuples occupent à
préfent une grande partie de la Sibérie orientale,
8c font divifés par les Rufles en quatre branches
principales 3" fa voir :
i°.~ Les Podkamena-Toungoufi , qui habitent
entre la rivière de Jéniféa 8c celle de Léna, au.
nord de la rivière d’Angara -, 20. les Sabatski-
Toungoufi, qui habitent entre la Léna 8c le fond
du golfe de Kamtzchatka, vers les 60 de g. de
lat. au nord de la rivière d’Aldan -, 30. les Olenni-
Toungoufi, qui habitent vers les fources de la
Léna 8c de. la rivière d’Aldan j au nord de la
rivière d’Amur -, 40. les Conni-Toungoufi., qui
habitent entre le lac Baikal & la ville de Ner-
zinskoi, 8c le long de la rivière d’Amur.
Il n’efl pas difficile,d’apperçevoir que ces peuples
font ifliis d’un meme fang avec tous les autres
Tartares, parce qu’ils ont à peu près les-mêmes
inclinations 8c la môme phyfionomie •, cependant
ils ne font pas tout-à-fait fi bafanés 8c fi laids
que les Kalmoucks, ayant les yeux beaucoup
plus ouverts, & le nez moins écrafé que ne les
ont ces derniers. Us font pour la plupart d’une
taille haute 8c robufle , & font généralement
plus actifs que les autres peuples de la Sibérie.
Les Podkamena-Toungoufi & les- Sabatski-
Toungoufi ne. different guère en leur manière de
vivre des Ofliakes 8c des Samoyèdes , leurs
voifins : ils portent en hiver des habits de peaux
de cerfs ou de rennes, le poil en dehors, &
des culottes , bas 8c fouliers de ces mêmes peaux ,
tout d’une pièce •, ils vivent en été de la pêche y
8c dans l’hiver de la chafle ; ils n’ont point
d’ autres prêtres que quelques fehammans, qu’ils
confultent plutôt comme des forciers que comme
des prêtres.
Les Olenni-Toungoufi vivent pareillement de
la chafle & de la pêche, mais ils nourrirent en
même temps des befliaux, & s’habillent, tant
en été qu’en hiver, de peaux de brebis, ou de
jeunes daims : ils fe fervent de bonnets de peaux de
renards, qu’ils peuvent abattre à l’entour du cou
lorfqu’ il fait bien froid. "
Les Conni-Toungoufi font les moins barbares
de tous ces peuples •, ils fe nourriflent qüafi tous
de leur bétail, 8c s’habillent à peu près comme
les Moungales , auxquels ils reffemblent beaucoup
en toutes chofes : ils coupent leurs cheveux
à la façon des Calmoucks 8c des Moungales, 8c
fe fervent des mêmes armes qu’eux \ ils ne^ cultivent
point de terres, mais au lieu de pain ils
fe fervent des oignons de lys jaunes qui croiffent
en grande‘ quantité en ces quartiers, dont ils
font une forte de farine, après les avoir feches-,
8c de cette farine ils préparent une bouillie qu ils
trouvent délicieufe; ils mangent auffi bien fou-
vent les oignons lorfqu’il s font feches , fans en
faire de la farine ■, ils font bons hommes de
cheval : leurs femmes 8c leurs filles montent
également à cheval, 8c ne fortent jamais fans
être armées.
Tous les Toungoufes en général font braves
8c robuflês -, ils habitent des huttes ou maifons
mouvantes •, leur religion efl a peu près la meme
par-tout, 8c ils prennent autant de femmes qu’ ils
en peuvent entretenir. U n’y a qu’un jjetit nombre
de Conni-Toungoufi qui obéiflent à la Chine -,
le refie de ce peuple efi fous l’ obéiffiance de la
Ruffie , qui en tire les plus belles pelleteries de
la Sibérie.,
Les Tartares d’Afie font les Tartares Baskires
& le s Tartares Ufifehiens -, les premiers occupent
la partie orientale du royaume de Cafan , 8c les
féconds occupent la partie méridionale. Les uns
8c les autres font grands & robuflês •, ils ont le
teint un peu olivâtre, les cheveux noirs , la bkrbe
longue & les fourcils fort épais > ils portent une
robe longue de gros drap blanc, avec une efpèce
de tapuchon attaché dont ils fe couvrent la tete
en hiver. Les femmes font habillées a la façon
des payfànnes de Ruffie, fur-tout depuis qu’ ils
font, fournis à cette couronne : leur langue efl
un mélange de langue tartare & ruffie i ils deviennent
facilement bons cavaliers , font courageux
, & manient avec beaucoup d’adreffic l ’arc
& la flèche. Quoiqu’ils obfervent encore la cir-
çoncifion, & q'uelques-autres cérémonies maho-
métanes , ils n’ ont plus aucune connoiffiance de
l’alcoran, & n’ont par conlëquent ni moulhas ,
ni mofquées -, en forte que leur religion tient
beaucoup du paganifme. chez ceiix qui n’ont
pas embraffé le culte grec.' Le pays qu’ils habitent
, efl fi tué entre les 52 degrés , 3 0 de
longitude, 8c les 57 degrés de latitude. Il efl
- fertile en grains , en fruits , en miel 8c en cidre.
On y» élève beaucoup de bétail , 8c le gibier,y
efl. très - abondant. Les Tartares Baskires 8c
Ufifehiens sèment de l’orge , de l’avoine & d’ au-
très grains , & ils habitent dans des bourgs 8c de*
villages bâtis à la manière des Rufles. On tire -
d’eux des pelleteries eflimées ; ils ont de nombreux
troupeaux de porcs „dont cependant ils ne
mangent pas ; leurs animaux domefliques font des
chevaux des chameaux à deux b o f f e s i l s
prennent autant de femmes qu’ils peuvent en
nourrir •: fouvent une belle femme coûte jufqu’a
fix chevaux, car ce fèxe chez ce peuple barbare ,
efl une matière d’échange 8c de commerce.
Les Baskires & , les autres Tartares qui habitent
les environs d’Ufa, fe font fouleves plu-
fieurs fois contre la Ruflie , mais ils ont ete
bientôt réduits à l’obéi fiance. On a établi aujourd’hui
dans chaqùe. diflriét des prévôts particuliers ,
des commandans, 8c un ini’peéleur Ruffie dans
chaque bourg ou village leur pays efl entouré
de fortereffies. Ge peuple , en fe civililant peu à
peu, deviendra infiniment moins dangereux pour
les voifins.
Les Tartares de- Budziack , habitent vers le
rivage occidental de la mer Noire , entre l’embouchure
du Danube , & la rivière de Bog.
Quoique ces Tartares foient une branche de
Ceux de la Crimée, 8c qu’ ils en aient la religion
& les coutumes , cependant ils vivent indépen-
dajis dé la Porte , 8c du kam de la Crimee. Us
n’obéiffent qu’à des murfes , chefs des difrerens
ordres qui compofent leur corps. Ils font même
quelquefois des incurfions fur les terres des
Turcs, 8c fe retirent chez eux après le pillage.
On dit que leur nation peut faire environ trente
mille hommes;. ! .
Les Tartares Nogaiens appartiennent en partie
au gouvernement d’Aflracan. Ils ont leurs capitaines
particuliers , 8c ne payent aucun tribut a
la Ruffie , mais ils font obliges a la première
réquifition de lui fournir quelques troupes. Leurs
principales hordes font celles d’ Olokari, & de
Nagaja. Une partie demeure dans une Ilobode
près d’Aflracan , l’autre rode dans les bruyères
qui font entre le Wolga & le Jaick. Ils habitent
des cabanes faites de lattes qu’ils mènent fur des
charrettes. Les femmes & les enfans font portés
I par des vaches 8c des boeufs -, les hommes par
des chevaux & des chameaux. Ils vivent de leur
bétail, de la pêche , de la chafle. Leur religion
efl l’alcoran -, quelques-uns font du rit grec.
Les Tartares Kalmoucks, occupent une grande
partie du pays qui efl entre le MonguI & le
\Volga. Ils font divifés en plufieurs hordes particulières
, qui ont chacune leur aucoés , ou*
chan , à part. Les Calmouks n’ ont point d’habitation
fixe , mais feulement des tentes de feutre ,
avec lefquelles ils campent & décampent en un
inflant. Us fe mettent, en marche au printemps ,
8c le répandent avec les Tartares Nogaiens, dans
les bruyères d’Afluacan -, les premiers fur la rive
occidentale du W olga -, les autres fur la riviero
V y ij