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Vivent de châtie & de pêche , & adorent le
foleil & la lune ; ils fe retirent l’hiver dans de
-petites huttes fous terre , 8c font vifités en
■ été par les Samoyèdes qui habitent le long de
la côte de la mer Glaciale, au nord de la Sibérie.
Voilà pour la partie méridionale de la Nouvelle
Zemble. La partie feptentrionale eft abfo-
lument inhabitée , parce qu’elle-eft couverte de
neiges 8c de glaces éternelles •> ce n’eftmême que
•dans la partie méridionale qu’on voit des ours
blancs^ : mais les curieux feront bien àifes de
trouver ici quelques remarques que ’ firent les
Hollandois , lorfqu’ils naviguèrent dans cette
partie de la zone glaciale.
Le 13 juin 159 4, à environ 6 milles de la
Nouvelle Zemble, où le foleil ne le çouchoit
p oint, ils mefurèrent fa moindre hauteur à minuit,
& trouvèrent 73 degrés 2.5 minutes de
latitude.
D’autres ôbfervèrent le. même jour, mais à
7 7 degrés 2,0 minutes de latitude, quantité de
glaces dont la mer fembloit couverte, autant
que la vue pouvoit s’étendre du haut du mât de
perroquet.
Le 21 août , |ls ne purent paffer le détroit
de Weigats , à caufe de la quantité de glaces
qui venoient-de la mer de Tarcarie pendant tout
l’été |xde forte qu’ils furent obligés de revenir
fans rien faire.
Dans un autre voyage ils trouvèrent, le 5 juin ,
la hauteur méridienne d’un degré au nord , d'où
leur latitude étoit de 74 degrés , 8c la mer étoit
couverte de glaces.
Le 19 juin, ils trouvèrent, par la hauteur du
fo le il, qu’ils étoient à 80 degrés 11 minutes dé :
'latitude , vers le Groenland ou le Spitzberg.
Les Anglois examinèrent les côtes à 82 degrés
de latitude -, mais ils trouvèrent la mer bordée '•
de tant de glaces, qu’elle paroifioit être une
partie de la terre , quoique dans le milieu de j
1 été ; & il y avoir au déifias de la mer une nuée ;
opaiife, ou des vapeurs groffter.es qui les empêchaient
de découvrir de loin.
Le 11 août 15961 à 7 6 degrés de latitude,
vers la Nouvelle Zemble, ils trouvèrent que la
glace atteignoit jufqu’au bord de la mer -, 8c le
vingt-feptieme jour leur vaiffeau étoit tellenaent
environné de glaces, qu’ils furent contraints d’y
pafler l ’hiver fans voir le foleil.
Le 26 feptembre , le froid fut fi violent qu’ils ;
ne pouvQient le fupporter, 8c les neiges tom- hoient conftarament : la terre étoit tellement i
prife par la gelée, qu’on ne pouv.oit y creufer
ni même l’amollir avec le feu.
Le premier odobre , le foleil parut un peu fur
fhorifon , au méridien du fud , 8c la pleine lune
était élevée vers le nor.d, Çc on la Vit faire le
tour de l’horifom
Le z novembre on vit le foleil fe lever au
> quoiqu’il ne parût pas entièrement, ,
Z E M
maïs l î courut dans fhorifon jufqu’au fud-fud«
oueft.
Le 3 novembre , le foleil fe leva au fud-quart
à l’eft, c’eft-à-dirë en partie feulement, quoiqu’on
le pouvpit voir tout entier du haut du grand
mât.
Le 4 novembre , quoique le temps fût calme
8c clair, on ne vit point le foleil ; mais la lune
qui étoit alors dans fon plein, fut apperçue pendant
.des jours entiers : le froid fut très-violent,
le feu ne pouvoit les échauffer •, les neiges &
les vents régnoient avec furie*
Les 9 , 10 8c 11 décembre , l’air fut cla ir,
mais fi froid , que notre hiver le plus rude ne
peut pas lui être comparé-, 8c les étoiles étoient
fi brillantes, que c’étoit un charme de leur voir
faire leur révolution.
Le foleil ne parut pas pendant, tout ce temps ,
cependant il y eut du crépufcule, fur-tout du
coté du fud j car ils 6n.t une petite clarté à
douze heures , ce qui fait le jour en hiver.
Le 13 janvier, le temps fut clair, 8c depuis
ils remarquèrent une augmentation fenlible dans
le crépufcule , & quelque diminution dû froid.
Le 24 janvier, l’air fut encore pur & clair
8c alors ils commencèrent à voir l’extrémité du
difque du foleil au fud , Sc enfuite il parut tout
entier fur l’hprifon.
Le 2 mai, il s’éleva un vent violent qui écarta
les glaces, de certains endroits y ils eurent en mer
un peu de chaleur pendant quelques jours, mats
le plus fouvent des vents froids > de la neige 8c
de la pluie. <
Ce qu’il y a de remarquable dans ces observations,
-c’eft que le foleil les quitta lé 2 novembre
, tandis que , fuivant les loix de la réfraction
, qui fait paroi tre le foie i f 19 jours
plutôt, il n’auroit pas dû les quitter encore. La
différence de l'athmofphère peut bien y avoir
contribué , car le foleil arrivant, à l’horifon après
une abfence de trois mois , l’air y étoit plus
épais 8c plus greffier qu’il n’étoit l’année pré-
•Cédente , quand le foleil eût été long-temps fous
fhorifon. Cependant Varénius qui .doute que la
diverfité de rair pût le faire dii’paroître tant de
jours trop tôt -, & ceux qui pafsèrent l ’hiver au
Spitzberg en 1634, firent des obfervations différentes
, car le foleil les quitta alors le 9 o&obre
8c après une longue abfence il reparut le 13 février
1634 > & ces deux jours font prefquè ,
égale diftanee du 11 de décembre. Dans la der-
nierë de çes deux obfervations , on a pu fe
tromper facilement de quelques jours , car les
obfervateur$ étant dans leur l i t , ne virent point
lever le foleil les 10 , 11 8c M de février-, ou
bien les nuages 8c lès pluies purent les empêcher
de le voir.
La nouvelle Zemble eft fituée entre le foixante-
dixième 8c le centième degré de longitude, &
entre le foixante-dixième 8c l© foixante-fesziènve
âe latitude fcptentrionale.. Elle eft par confequent
au-delà dii cercle polaire. (iL )
ZEMBLYN. Voyei Zem piyn .
ZEMBRQW , petite ville de Pologne, dans
la Mazovie, au palatinat de Czersko , à xo li.
de la ville de Biel-sko,. vers le couchant., (.R.)
-ZEMDERN. Voye[ Zendekoun.
ZEMPLYN , Zemblyn , ou Z emlyn , petite
ville de la haute-Hongrie-, capitale d’ un petit
pays de même nom , fur la rivière de Bodrog,.
a 10 lieues au fud-eft de Caffovie , 8c 11 au
nord de Tokay. Long. ^5 , za ; lat. 48, 33.. (A.)
ZEMLIN. Voye\ Zemplyn.
ZEMME , ville de Perfe. Tavernier dit que:
les géographes du pays la marquent à 99 deg.
14 min. de long, fous les 38 ,, 3,3 de lat. {R.),
ZEMPOALA , province de l’Amérique fëp-
tentrioriale , dans, le Mexique , au diocèfe de-
Tlafeala , à 2. lieues du. golfe de Mexique.. (il.)
^ ZEN ARA. Voyei Zen ara:.
ZENDERQUD ( l e ) , ou Zemdern, fleuve
de Perfe : il prend- fa: fburce dans, les montagnes
de Jayabat, à trois journées, de- la ville d’if -
pahan, près, de laquelle il coule , 8c va fe rendre
dans la mer des. Indes i. fon eau. eft. douce.,, légère
, 8c bonne à boire*.''(H.)
ZENDRO., petite ville détruite dé la haute-
Hongrie, au comié de T o ln a -,, elle fut brûlée
en 1684, par les Turcs 8c. les. mécontens. (il.).
ZENEGA.. Voye{ Z anhaga.
ZENETES ( les) ,. peuples. d’Afrique ,. qui
forment l’une, dès cinq; tribus des Bérébères, 8c
qui habitent les campagnes de Tremecen, qui
eft la dernière province ,. 8c la. plus, occidentale
du royaume de Fez. Le pays, des Zénètes eft
bon, pour- le bled, 8t: le:Si pâturages;, fon y. re-
cueillerok auffi beaucoup d’orge.,- fi toutes les
terres étoient cultivées., mais ces peuples ne.
labourent que. ce. qui; eft. autour de. leurs habir
tâtions. (R.)
ZENG -, mot arabe qui- défigne cette côte-
orientale de l’Afrique Tur la mer des. Indes.,
que nous, appelions aujourd’ hui 1 e Zanguebar ;
c’eft’. une partie.de ce qu’on nomme la Cafrere ,
ou côte des Caffres ; les peuples-, qui, l’habitent,
s'appellent aufti en arabe Zengi. , & en perfien
Zenghi-j ce font.'proprement, ceux que. les Italiens
appellent Z'ingaviêc qüe.-l’on nomme ail-,
leurs Egyptiens ou. Bohémiens.
On ignore par quelle révolution un grand-
nombre de ces. habitans du Zanguebar pafsèrent
de BAfrique dans. l’Arabie par. la. mer Rouge.,,
dont. la. traverfee n’-eft pas-bien longue, - ou par
les terres., ce quxa été le. plus long, : car l’extrémité
feptentrionale du Zangpebar eft limitrophe.
de- l’Egypte.. De quelle façon, que les.
Zinghiens foient parvenus. en, Arabie , tous» les.,
hiftoriens.arabes, s’accordent à dire que lès Africains,
fe.répandirent, dans l’ Irak arabique , 8c
qù’ils. s’y maintinrent, fous des chefs, éleélifs*.
Sous Moftadhr, kalife Ab affidé ,. Ils prirent
un nommé A li pour leur c h e f , qui fe difoic
defcendu d’Àl-i, gendre de Mahomet » ils lui'
donnèrent le fur nom à’Habib, qui fignifie Vami
8c le bien-aimé8c fous la conduite fé rendirent
maîtres des villes de BafTora, de Ramlach, de'
Wallet,. 8c de plufieurs bourgades, tant dans
l ’Irak que dans ÈAhvaz. Ils défirent même plufieurs
fois - Les armées des kalifes. Mais enfin;
quatorze ans après qu’ils, eurent commencé à-
paroitre , Mouaffec frère du kalife Matamed ,.
les dîlfipa entièrement l’ an 207 de l’Hégire 5.
qui répond à l’année de Jéfus-Chrift 88 5. ou 886.
On croit que le titre de Zengi ou Zenghi, ajouté^
fouvent au nom des Ataheks, vient de ce qu’ il-
y a eu. quelques capitaines d’un rare mérite r
originaires de ces peuples difperfés , 8c qui s’étant,
élevés par les. armes , "obtinrent l’emploi d’A--
tâbek parmi les Selgiucides. (R.)
Zeng, Voye\ Segni.
ZENGERO. Voye[ Zinguero.
ZENJON,. ancienne petite, ville de Perfe. Les>
géographes du pays, félon Tavernier, la marquent.
à. 7 3 deg. 3 6 de long. , fous, les 36 deg,-
5 de lat. (R.)
ZENNA. Voye{ Z in na..
ZENONIS (-Saint'), monaftère drAllèmagües:>
en Bavière, dépendant de farchevêché de Saltz-
bourg, (il.),
ZENS (le.) ,.riV. d’AUemagne-, en Airàce.;.elle:
fé jète dans, le Rhin, au deffous de Cr,afFt. (il.).
Z E N T A , contrée, de là. Dalmatie aux coa-
fins de l’Albanie., dans laquelle quelques géographes
la comprennent. La. principale ville de-
cette contrée eft Scutari, (il.).
ZENII ,„ petite, province de l’Amérique , dans*
la Terre-ferme-, au gouvernement de Cartha--
g e n e à l’embouchure d’une, rivière qui, IuL
donne, fon nom. (il.)',
ZERBST , Servejîa , villè d’Allemagne, fur/
l’Elbe , . dans la principauté d’Anhait, vers les.
confins du duché de. Magdebourg j, elle eft’ chef-
lieu. d’üne fouvéraineté. de même nom v à 2 li..
de. Deflaw ,v à 5. de Magdebourg , & . a 6 de.
Vittembèrg. Long.. 30 , 2 4 ; làt. 52-, 38.
Cette, ville eft la plus grande & la plus bellè/
de tout, le pays d’Anhalt, & la. réfidénce du.-
prince d’Anhaït - Zerbft. Le château eft vafte ;.
on eh jetta les. fôndemens. e n .iô S i , . &. il. ne:
fut* achevé qu’en 1696.
Zerbft eft fituée fur la. rivière dé Nu te., dans»
un territoire fablonneux. Il y a deux çglilès. lu--
thériennes. & une calvixiifte-,. avec, une école;
luthérienne,une. calvinifte , , 8c un gymnafè v
l’une Sc l’aiitre à,communion. 11 y a une fabrique
d’ étoffes, d’ôr 8c. drargent , 8t dès braf--
fefiès de bière d’un produit confidérablé , quoique
moindre qu’il ne le fut autrefois. Long...
3.0 '9.: 24 • lat. f i ) . $8.-
Beclqnaà ( Chrétien ) ,. né à Z e rb il, 8c morte