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Smolande ; villes principales, Calmar, Wexioü,
Jounkoping -, les îles de Gothland 8c d’Oefel.
La Gothie occidentale , ou la Veftro-Gothie
renferme la Veftro - Gothie proprement dite ;
villes principales, Gothembourg , Skara , 'Wen-
nerfborg : le Wermeland ; villes principales, Ca-
rlftad, Chriftineham : le Daland , ou la Dali-
Veftro-Gothique ; villes principales, Emael, Da-
îaborgi : le fief de Bohus; villes principales, Bohus,
Marftrand, Uddevalla. La Gothie méridionale
renferme la Scanie -, villes principales, Chriftianf-
tad , Lund , Malmoe , Yftad , Helfingborg,
Landskrona : leBlelcirige -, villes principales, Carls-
Jcrona, Carlsholm, l’Hallande, Halmftad, ‘War-
b e rg , Laholm.
Le Horrland eft compofé de fept provinces;
la Geftriklande , où il y a Gefle , l’Helfing-
lande, où il y a Andikswal ; le Medelpad, la
Jemtlande, le Harjedalen, l’Angermanie , où
il y a Hernoefand; la Veftra-Botnie, où il y a
Uleo, P iteo, Luleo, Torneo.
La Laponie fe partage en Lapon ie-Asèle, Laponie
- Umeo, Laponie - Piteo , Laponie - Luleo,
Laponie-Torneo , & Laponie-Kemi.
La Finlande eft un duché d’une grande étendue
, & qui autrefois avoit fes propres maîtres.
I l comprend la Finlande proprement dite ; villes
principales, Abo , Biferneberg , Pîle d’Aland :
l’Oftro-Botnie; villes principales, Uleoborg, Vafa:
la Tawafthie ; ville principale, Tawaftehus : la
Kylande > villes principales, Helfingfors, Lowifa,
Borgo ; le Sawotak, & le fief de Kymène.
D ’après un édit de 1715?, toutes ces provinces
font réparties fous 14 gouvernemens , qui
depuis ont été augmentés jufqu’à irj. Les gour
vernemens fe partagent en territoires, & les
territoires en paroiffes.
Outre ces provinces, la Suède pofsède en Allemagne
la Poméranie -antérieure, jufqu’à la rivière
de Perne ; Pile de Rugen , & la ville de
W ifmar dans le Mecklenbourg.
Des lacs & des fleuves conlidérables coupent
le pays. Les principaux lacs font : le Malar en
Uplande ; l’Hielmar en Sudermanie ; le Wetter
en Smolande; le Wenner en Oftro-Gothie. Les
fleuves appellés en général *E lf} reçoivent leur
dénomination particulière de la province qu’ils
parcourent : Gotha-Elf, fleuve de Gothie ; Dal-
E l f , fleuve de Dalie ; Kymène-Elf, fleuve de
Kymène; Uleo-Elf, fleuve d’Uleo. Des torrens
& des chûtes d’eaux, rendent plufieurs de ces
lacs & de ces fleuves très - dangereux. A une
demi-lieue de la ville d’Arboga,, eft un canal
qui joint par neuf éclufes les lacs Malar &
Hielmar.- Le lac 'W’enner , qui communique à
la mer par le Gotha-Elf feroit d’ un grand ul’age ;
mais à feize lieues de l’embouchure du fleuve,
il £e trouve une cafcade effrayante, partagée en
trois chûtes d’eaux : cm l’appelle Trolhatta ■ pour
remédier à cet inconvénient , on travaille a un
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canal, où il y a déjà plufieurs éclnles, & qui
' fera bientôt entièrement achevé. Au moyen de
cet ouvrage, on paffera du Malar dans le Wen-
ner, du Wenner dans le Gotha-Elf, & du
Gotha-Elf dans la mer , près de Gothembourg.
Le climat de la Suède eft inégal *. iEeft afïèz
tempéré dans les provinces méridionales; il eft
extrême pour le froid & le chaud dans les provinces
feptentrionales. Le pays produit du bled
& des fruits ; dans quelques cantons on fe fert
d’un moyen particulier pour fe procurer des campagnes
fertiles. On coupe le bois , on le brûle , &
on laiffe la cendre ; on enfemence cette terre, qui
eft très - fertile pendant quelques' années, mais
qui fouvent aufîi devient ftérile pour toujours.
À défaut de bled , on fait quelquefois dan*
les provinces du nord , du pain avec des racines
& de l’écorce. Les pâturages font bons ; mais
le bétail eft d’uno race plus petite que dans
d’autres pays. La pêche fournit abondamment ;
& l’on exporte beaucoup de poiffon falé. Les
mines font la richeffe de la Suède. Celles de-
fer font les plus confidérables ; il y en a dans
plufieurs provinces du royaume; celle de Dan-
mora en Uplande , eft la plus riche. Le comptoir
du fer établi à Stockholm , a pour but de féconder
le débit du fe r , en entretenant le crédit
des propriétaires des forges, 8c des négociant
Les mines de cuivre font aufîi d’une grande importance.
Celle de Fahlun en Dalécarlie, rapporte
le plus. A Sala en Weftmanie , il fe trouve
une mine d’argent, exploitée depuis 1188 , &
encore affezriche. En-1738 on découvrit à Ædel-
fors en Smolande une mine d’or , qui n’a pas
encore payé les frais de l’exploitation. On trouve
aufîi dans le fein de la terre, plufieurs autres,
produ&ions curieufes. Il y a de plus en Suède
des endroits célèbres par des eaux minérales ;
celles de Mederi en Oftrogothie , font à la tête.
La Suède n’eft pas peuplée à proportion de
fon étendue : les guerres fréquentes qu’elle a
eu à foutenir , la ftérilité de plufieurs de fes
provinces, expliquent ce manque d’hommes dans
un pays d’ ailleurs fi vafte. Il y a dans tout le
royaume , la Poméranie exceptée , iox ville*
q u i, avec les habitations de la campagne, contiennent
environ trois millions d’habitans ; il y a
quelque temps qu’on pouvoit à peine en compter
deux millions ; mais, les aarangemens qu’on a
faits depuis, ont commencé à remédier au mal.
On a établi en 1749 , un comptoir chargé de.
rédiger les extraits que les gouverneurs des provinces
font obligés de faire annuellement de
l’état de la population , d’après les regiftres des.
paroiffes, & du magiftrat de chaque ville.
Depuis les temps les plus reculés, on compte
en Suède quatre ordres ; celui de la nobleffe r
celui du clergé , celui de la bourgeoifie , 8c
celui des payfans. Les nobles 8c le clergé eurent
pendant long-temps tout le pouvoir en main-
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Guftave Vafa admit les bourgeois & tes payfans
aux diètes. Après que la réformation eut été introduite
, les évêques furent exclus du fénat. Le
monarque nommoit les fénateurs q u i, de concert
avec lui 8c les diètes , gouvernoient le
royaume.
Charles XI abolit le pouvoir du fenat, &
întroduifit en 1680 une forme de gouvernement,
par laquelle il devint fouverain , & même fou-
Verain dans toute la force du terme. Les fena-
teurs ne furent plus appellés que fénateurs du
roi ; au lieu qu’auparavant on les nommoit fe-
nâteurs du royaume. ,
Cette forme de gouvernement dura jufqu’ en
1718. Charles XII étoit mort; & fceur, pour
affurer le trône à fon époux'Frédéric de Heffe-
Caffel, confentit fans peine à tout ce que de-
mandoit le fénat. On fit avec cette reine une
convention , en vertu de laquelle la puiffance
légiflative , les droits de monnoie , le militaire,
les grandes charges , les impôts releveroient autant
des -éfats que du roi , qui ne feroit que
participer au confeil. Quand, en I 72,<? » reine
eut cédé le fceptre à fon époux Frédéric de
Heffe - Caffel , les états augmentèrent encore
leurs droits, & le fénat ne rendit compte qu’à
la diète affemblée. Mais par une fuite malheu-
reufe des abus qui ne tardèrent pas à fe gliffer
dans ce gouvernement, où l’on vit fe former
des partis fous les noms de chapeaux 8c de
bonnets.
En 177x5 Guftave III rétablit dans le royaume
le calme & la paix. Une nouvelle forme de gouvernement
fut admife. Le roi choifit les fénateurs
, nomme aux grandes charges, affemble
la diète. L’armée lui fait ferment de fidélité aufïi-
bien qu’aux états, avec lefquels il partage aufîi
les droits de monnoie 8c d’ impôts.
La diète eft l’ affemblée des quatre ordres de
l ’état. La nobleffe envoie un député de chaque
famille, lequel doit avoir vingt-quatre ans accomplis.
Le clergé envoie l’archevêque , les
évêques , & un eccléfiaftiqne de chaque paroiffe.
La bourgeoifie députe deux bourgeois des villes
confidérables, & un des moindres. D’entre les
payfans , il en paroît un de chaque territoire.
La nobleffe choifit un maréchal; les autres ordres
un orateur. Le roi ouvre la diète au château
par un difeours, & fait lire enfuite ce qu’il a
3 propofer. Les états choififfent le comité fe-
cret, avec lequel le roi délibère fur les articles
qui doivent refter cachés.
Le royaume de Suède eft héréditaire , 8c
tombe en quenouille. L’archevêque d’Upfal couronne
le roi à Upfal même , ou dans quelqu’autre
ville du royaume. Le titre du roi de Suède e ft...
Par la grâce de Dieu , roi de Suède , des Goths ,
'& des Vandales 9 grand duc de Finlande , héritier
de Norvège , duc de SleJ'wick, de Holjliin ,
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~3e ffamarn 8/ Ditmarfen, comte cP Oldenbourg 6r
de Delmenhorjî. Les armes de Suède font écartelées
au 1. & 4. écu d’azur à trois couronnes d’ or ;
1. & 2.., qui eft de Suède; au x. & 3*
d’argent , & d’azur au lion d’or , en pleine
courfe , couronné de gueules, qui eft de Finlande.
Sur le tout eft l’écu des armes de la
maifon de Holftein. J
Dans les anciens temps , les rois de Suede
réfidoient à Upfal ; maintenant Stockholm eft
leur réfidence. Les maifons de plaifance font :
CarKberg, Ulricfdal, Drottningholm, Gripsholm ,
Ekholmfund , Stromsholm , Swartsjo , Haga.
Frédéric de Heffe - Caffel renouvella en 1748
deux ordres, dont la première inftitution remonte
jufqu’ au treizième fiècle , celui des Séraphins
, & celui de l’épée. Outre ces deux
ordres , le, même monarque en inftitua la même
année un ttoifième , qui fut appellé l’ ordre de
VE toile polaire. En 17735 Guftave III ajouta
à ces ordres celui de Wafa. L’ordre des Séraphins
0it réfervé pour la maifon royale , & les
premiers du royaume ; l’ordre de l’épée récom-
penfe le mérite militaire ; celui de l ’efoile polaire
le mérite civil & littéraire ; celui de Sfiafa
les arts 5 l’ agriculture , & le commerce.
La: Suède , anciennement attachée au fiége
de Rome, fut rendue luthérienne par Guftave
Wafa. L’archevêque & les évêques furent con-
fervés ; on ne fit que diminuer leur pouvoir &
leurs revenus. L’archevêque réfide a Upfal. Le*
évêchés font au nombre de treize ; Linkoping ,
Skara , Strengnaus , Wefteros 5 Wexioe 5 Abo ,
Lund , Borgo , Gothembourg , Calmar, Carlf-
ta d , Gottland , & Hernoefand. La tolérance
religieufe y fut admife en 1779*
Les Suédois ont des difpofitions pour le*
fciences & les arts ; il faut jeter un coup-d’ccil
fur leurs progrès dans cette partie.
Le midi de l’Europe étoit déjà délivré de ce*
ténèbres , qui pendant plufieurs fiècles avoient
exercé un empire honteux pour l’hüTmanité. Le
nord n’avoit pas le même bonheur , & la Suèd»
partagea ce fort. Dans ces contrées, des trouble*
domeftiques , & des guerres continuelles avec
les Voifins, mettoient des obftacles infurmon-
tables aux progrès des lettres. L’heureufe révolution
opérée par Guftave Wafa , ne put changer
à cet égard la face des chofes. Ce grand monarque
avoit trop d’autres objets de première
importance à régler , pour pouvoir donner une
attention fuffifante à ceux qui ne fleuriffent dan*
un- é ta t, qu’après que l’effentiel y eft cimenté.
Ses fucceffeurs auroient pu étendre la fphere
de leurs travaux, mais ils manquoient de talent.
Guftave-Adolphe parvint au trône; quoique guerrier
, il n’avoit pas cette manie militaire , q u i,
hors des combats, n’eft frappée de rien. Il jeta
fur les mufes' des regards propices , & ne les
' crut pas indignes dç Ion attention. Par fes foins y