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ruines fuperbes *, mais le tremblement de terre
de 1093 , a achevé de lui ôter ce peu de vie qui
lui reftoit encore. On y compte cependant encore
quatorze a quinze mines âmes ; 8c ç’eft le,fiége
d’un eveché. Elle eft afïfez foiblement fortifiée.
Sa plus grande défenfe eft le château, qui eft de
figure irrégulière. Au milieu de fon enceinte*, on
en voit un autre de figure quarrée', avec quatre
petites tours rondes 8c fort hautes. C’eft-la que 1 on trouve la fontaine d’Aréthufe , fi chantée
par les poètes. Le port, qui eft très-vafte, Sc qui
pourroit contenir une grande flotte , eft fous la
batterie du château. Syracufe fut prife en 1 7U
par les Espagnols. ( M. D . M. )• *
SYRIAM , grande ville des Indes , dans le
royaume de Pégu , au confluent des rivières de
Pégu & d’A v a , prêtes à le jeter ensemble dans
la mer. Le père Ducals parle de Syriam,, comme
d une ville très-peuplée , & auffi grande que Metz.
Long, félon ce père , 2 24 , i-3o ; lat. i5 ,
cependant n l’on fuppofè la longitude de Pondi-
cheri. 200,^0, & la largeur du golfe de Bengale
en cet endroit, 26', 30; la longitude de Syriam
devroit etre d’environ 227 degrés.'- (-R.)
^ SYRIE , Syria ; grande contrée d’Afie , qui
& etendoit du nord au midi , depuis les monts
Amanus & Taurus, jufqu’à l’Egypte & à l’Arabie-
^ ^ 6cc.i<^&nt- en orient , depuis la mer
Méditerranée , jufqu’à l’Euphrate , & jufqu’à 1 Arabie déferre , dans Pendroit où l’Euphrate
prend fbn cours vers l’ orient. Strabon J /. JJ. dit
même que . fes peuples demeuroient au-delà de
l’Euphrate , & ceux qui habitoient en deçà ,
avoient la même langue : 8c dans un autre endroit,
il nous apprend que le nom de Syrien s’étendoit
depuis la Babylonie jufqu’ au golfe Iflicus , &
autrefois même depuis ce golfe, jufqu’au Pont-
Euxin -, il fait Voir que les Cappadociens , tant
ceux qui habitoient le mont Taurus, que ceux
qui demeuroient fur le bord du Pont-Euxin ,
ayoient été appelles leuco^Syri? c’eft-àrdire Syriens
blancs.
La Syrie eft nommée dans l’hébreu, Arani ou
P addam-ylram ; 8c Laban* eft dit Àraméen ou
Syrien , comme traduifent les feptante. Les
Araméens , ou les Syriens, ocçupoient la Méfo-
potamie , la Chaldée, une partie de l’Arménie
la Syrie proprement d ite , comprife entre l’Euphrate
à l’orient, la Méditerranée à l’occident,
la Ciliçie au nord , la Phénicie, la Judée, &?
l’Arabie défer te au midi.
Les Hébreux étoient Araméens d’origine , puif-
qu’ils venoient de Méfgpotamie , 8c qu’il eft dit
que Jacob étoit un pauvre Araméen. L’Eçriture
déllgnç ordinairement les provinces de Syrie ,
parla villequi en étoit.la capitale*, elle d it, par
exemple , la Syrie de Damas, la Syrie d’Emoth ,
la Syrie de Rqhqb , &rç7 mais-les géographes
partagent la Syrie en trois parties *, lavoir , la
Syrie propre, pu la hautes-Syrie y la Célé-Syrie ,
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c eft-à-dxre la baffe-Syrie, proprement la Syrie ,
creufe , & la Syrie paleftine.
La haute Syrie contenoit la Comagène , la
Cyrrhetique , la Séleucide , 8c . quelques autres
petits pays , & s’étendait depuis le mont Aman
au feptentrion , jufqu’au Liban au midi *, elle
fut appellee dans la fuite , I.a Syrie Antiochienne.
La fécondé commençoit au Liban , 8c alloit
jufqu’ a l’anti-Liban *, elle renfermoit Damas 8c
fon territoire *, & parce que ce n’étoit prefque
que des vallons entre ces deux hautes chaînes
de montagnes , on l ’appelloit Célé-Syrie , ou
Syrie-Creujé. De l’anti-idban jufqu’à la frontière
d’Egypte, étoit la Syrie Paleftine. Toute la côte
de ces deux dernières , étoit ce que les Grecs
appelaient la Phénicie , depuis Arad jufqu’à
Gaza.
La Syrie propre devint un grand royaume ,
lorfque l ’empire d’Alexandre fut divifé entre
fes capitaines, après fa mort. Ce royaume commença
l’ an du monde 3092, , c’eft-à-dire , 31 z
ans avant l ’ère vulgaire. Il a duré z lp ans, &
a eu vingt-fept rois. Séleucus I , ftirnommd.
Nicanor , fut le premier de lès rois ; & An-
tiochus X I I I , nommé l’Afiatique , fut le dernier.
Pompée , vainqueur de l’orient, le dépouilla du
royaume de Syrie , l’ an' du monde 3 9 4 1 ,8c ne
lui laiffa que Comagène. Ainfi finit ce royaume ,
qui étant affujetti aux Romains, devint une province
romaine.
Les Sarrafins fe rendirent maîtres de la Syrie
! dans les feptième 8c huitième fiècles*, les Chrétiens,
dans les croifades , leur en prirent une partie,
dont ils jouirent même peu de temps , fous
Godefroi de Bouillon. Les Sarrazins y "rentrèrent
bientôt , 8c îaifferent la Syrie aux fultans d’E- .
gypte, à qui les Turçs l’enlevèrent. Ce pays fe
nomme aujourd’hui. Sourie ? ou Sourifian.
La Syrie, Sourifian , Soriflan , ou Cham, n’eft
pas a beaucoup près aufli étendue qu’elle l’étoit
autrefois ; elle fait aujourd’hui partie de la
Turquie Afiatique , eft bornée au' nord par le
Diarbeçlc & la Natolie, e. par le Djarbeçk &
l’Arabie défer te , qui la borne aufti au fud avec .
la Judée , o. par la Méditerranée.
C’eft un pays très^abondant en huile, en
grains , 8c entoures fprtçs de* fruits.Le terroir*
eft ft fécond & fi gras , qu’en plyfieurs endroits
il produit, de lui-même des plantes aromatiques
&; médecinales, des rôles *, 8cç. &ç. elle offre âuiîi.
d’excellens pâturages , où l’on y élève beaucoup de
bétail, niais infiniment moins qu’on ne pourroit
le faire y il çonfifte principalement en boeufs ,
chèvres, chameaux, moutons d’ une groffeur
extraordinaire, dont la queue pèfe depuis i z
jufqu’à 15 livres. Le gibier y. eft très-abondant *,
on trouve par-tôut des fangliers , des cerfs, des
chevréuiîs , des lièvres, des perdrix, des cailles , g
8c des tourterelles. Plufie-urs fleuves , tels que
l ’E'uphratç ,Te Jourdain, l’Adonis , l’Elçuthcr ,
contribuent encore à le fertilifer : Il s’y trouve
d’excellens ports de mer. t e climat eft très-
tempéré, & les ardeurs du foleil ne font pas aufti
infupportables qu’on pourroit l’attendre de fa
latitude, parce que le pays eft coupé par plusieurs
montagnes très-hautes, qui y rendent l’ air
plus frais. Ces montagnes font lé Thabor, le
Liban , Galaad , le Çarrnel, Café , 8c Aman.
Les villes principales en font Damas, Antioche ,
Alep , Tripoli , Sour, autrefois T y r , Alep, &c.
Les Syriens modernes parlent Arabe *, & les
liabitans des villes commerçantes , la langue
francque , qui eft une forte d’Italien corrompu ,
enrichi de mots de prefque toutes les nations qui
commercent fur la Méditerranée.
La Syrie enfin pourroit être encore un des plus
beaux 8c des plus riches pays de l’ univers* On
trouve de tous côtés des plaines fuperbes , partout
un fol gras & fécond n’y demande qu’a
produire 1 mais en vain la nature s’eft plu à prodiguer
fes tréfors à cet heureux pays, l’indolence
honteufe des Turcs , leur ignorance barbare 8c
ombrageufe, le defpotifme de leur gouvernement,
femble deffécher les hommes & la terre : on ne
voit que des déferts, où devroient habiter des
nations nombreufes : les bras font énervés , les
efprits fans reffort, les hommes fans idées & fans
courage ; les efclaves d’un tyran imbécile ,
anéantiffent les arts, l’agriculture, le gcnie, 8c
font languir dans l’opprobre des milliers de
générations. ( M. D. M. )
SYRO. Voye\ Syka &f Scyro.
vSYRY, province dé l’Ethiopie , au nord-eft
de celle d’O g a r a & dont elle eft féparée par la
rivière.de Tekelêl. C’eft le pays le plus beau 8c
le plus fertile 'de toute l’Ethiopie. Les lettres
édifiantes difent qu’ on y voit de grandes plaines
arrofées de fontaines, des forêts d’orangers ,
de citronniers , de grenadiers, 8cc. 8c des campagnes
couvertes de mille fortes de fleurs qui
embaumèntl’air. La capitale dé cette province,
porte le même nom , 8c n’a point été décrite. (A.)
SZ ASCO WA , ou SEZACHSCHOW, petite
ville de la baffe-Pologne , au palatinat de Rava,
entre Varlovie 8c Lencici.
SZEBRZIN , petite ville de Pologne , dans le
palatinat de Ruflie , fur la rive gauche du Wic~.
perez , au nord-oueft de Tomarzon.
SZERDAHELI. Voye\ Raismark.
SZEREM. Voyeç Si-rmigh.
SZIJCZA, les François difent Choucia, ville
de la Pruffe occidentale au palatinat de Culm , fur
le bord de la Viftule , à trois lieues de Culm 5
elle eft bâtie en briques, & a été long-temps
poffédée par les chevaliers teutoniques. Long. 3 G,
4G ; lat. 33 9 24. {R.)