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nom, Pune des plus illuftres du royaume, tant
par Ion ancienneté , que par fes alliances. Les
leigneurs de^ la Trimouille ont en France le rang
de princes étrangers , à caufe de leurs prétentions
fur le royaume de Naples. La petite ville de
la Trimouille , qui a titre de duché-pairie, eft
«tuée dans le diocèl'e 8c à iz lieues de Poitiers.
'Long. z S , qx ; lat. 46 y 2.51. Voyei dans le fup-
plément Varticle Tarente. (R .)
TRE MP , petite v ille , ou bourg d’Efpagne ,
dans la ' Catalogne , au marquifat de Noguera ,
liir la Noguera-P'allareza , efpèce de torrent : il
s’y trouve beaucoup de nobleffe. (R,)
TRE MSB UTT E L , baillage d’Allemagne, dans
la Stormarie , lur les confins du Lawenbourg. Il
appartient au duc de Holftein. (R.)
1RENGELBOURG. Voye\ DkennelbouKg,
TRENT ( la ) , ou la Trente , rivière d’Angleterre,
qui a fa fource en StafFord-Shire, yafle
par les provinces de De rby, Nottingham, &
Lincoln , où. elle fe décharge dans l’ IJmber. Elle
arrole en paffant Nottingham -, Newark , &
•Ganefborough-, c’eft cette rivière qui divife l’Angleterre
en deux parties , l’une fepçentrionale,
& l ’autre méridionale. (R.)
TRENTE , Tridentum f en allemand Trient >
en italien Trento, ville d’Italie , annexée à l’Allemagne
, & faifant partie du Tirol. Elle eft j
lituée fur la rive gauche de l’Adige, qu’on y
pafie fur un pont, dans une plaine environnée
de montagnes, qui font prelque toute l’année
couvertes de neige, à 2,7 li. n. o. de Venife, 24
f. o. d’Infpruck, 115 f. o. de Vienne, 104 n. o^
de Rome, 6 de Bolzano, 8 de Vérone, 8c 4 du
ïàc de Garde.
La ville eft féparée en deux quartiers , dont
le plus grand eu habité par les Italiens , &
l’autre par les Allemands. I f y règne de grandes
chaleurs en é té , & pendant l’hiver un froid
violent. La rivière & des torrens qui tombent
des montagnes, défolent fouvent cette ville par
des débordemens. On y compte huit églifes,
dent quatre parôiffiales, & onze couvons. Le
chapitre de la cathédrale eft compofç de nobles
■ §£ de lettrés qui ont droit d’élire leur évêque. -
ÏJs font au nombre de 18, douze Allemands, & ,
fix Italiens. Ljng. 28, 3 s • lat. 46.
- Lf* ville 1 de Trente >eft fort ancienne, Stra-
b on , Pline Sc Ptolémée en font mention. Elle
tire fan nom de trois rpifleaiix, qui des montagnes
voifines entrent dans la ville , 8c fa
fpndation eft attribuée aux ancien? Tpfçans.
Apres ceux - c i , le? Cénomans la doivent avoir
réparée 8c élargie. Elle a obéi fucçeffivement
aux Goths, aux Lombards & aux empereurs romains.
Enfuite elle a fait partie du domaine des
ducs de Bavière, Aujourd’hui l’évêque de Trente
en eft le fei gneur pour le temporel & le fpiri- J
fuel. Il eft prince de l’empire , & pofsède toute
la çomté de Trente, avec plufieurs beurgs 8c
feigneurîes, en vertu de la donation qnt lui e*
fut faite l’an 1027, par l’empereur Conrad II ,
& confirmée par les empereurs Frédéric I 8c II.
Il reconnoit pourtant pour fon prote&eur le
comte de Tiro l, qui pendant la vacance du fiège
envoie 3 Trente un gouverneur qui commande
jufqu’a ce que l’évêque foit élu : autrefois elle
étoit libre oc impériale.
Trente n’a guère qu’une demi-lieue de circuit j
mais fe? rues fans être régulières, font formée*
de maifons neuves pour la plûpart & bien bâties.
Il ?’y trouve d’ ailleurs de fort beaux hôtels. Le
Palais qui fert de réfidence au Prince - Evêque ÿ
quoique d’architedure gothique eft vafte, riche
P**r Ï®S marbres & le? peintures à frefque dont U
eft déçore , 8c fortifié d’ailleurs comme une citadelle.
La Cathédrale bâtie en pierres de taille eft fous
le vocable de S. V ig ile , & 1e fait remarquer par
« magnificence de fon maître autel. Les Jéfuites
y avoient une églife brillante par les marbres qui
entroient dans fes décorations. Le Préteur de la
ville eft nommé par la maifon d’Autriche. Elis
eft fameulè par le concile qui s’y eft tenu dans
le feizième fiècle. Il commença l’an 1545, & ne
finit que l’an 1563. Fra-Paolo,-Vargas, Ranch ia
8ç MM. Dupuy en ont dévoilé l’hiftoire. L’ églife
pùce concile a tenu fes affemblées, eft celle de Ste.
Marie-Majeure ; elle eft petite, mais revêtue extérieurement
de marbre blanc & rouge , 8c fes
orgues fqnt de la plus grande beauté. On y voit
dans un grand tableau le concile repréfenté; mais
ce tableau n’eft pas le pendant de la Mejje Jules
de Raphaël. Aucun des grands a&eurs du concile
n’y eft çaraftérifé, pa? même le cardinal de Lorraine
, qui y joua le plu§ grand~rôle , & qui s’y
rendit aveç un çrain magnifique compofé d’une
quarantaine 4’évçques , & d’un grand nombre de
doreurs. Le pape en çpnçut de l’ombrage, &faifi
de crainte, pria Philippe 4e le foutenir, mais la
fortune le fervit encore mieux, Ja mort du duc de
Guife rabaiiïa le çourage du cardinal. Il trouva
çonvenable pour les intérêts de la maifon, de
s’humanilèr avec fa Sainteté ; & relâçhant de fe*
grands deffeins , il ne foutint dans le concile
ni le? trente-quatre articles de rçfqrmation qu’il
s’étoit propofé 4’appuyer, ni le? droit? de Jâ couronne
, ni les libertés de l’églife gallicane.
En 13Ô3 , l’évêque A lbert, fur l’avis & d u con-
fentement 4u chapitre , expédia au duç Rodolphe
d’Autriche & a lès frere? un diplôme , en yertu
duquel il s’unit à perpétuité, ainfi que fpn évêché,
au pays du T iro l, promettant à ce prinçe & à fe,s
fucçefièurs tousfecour? & fubfides 8ç l’entrée dans
toutes les ville? & forts dépqndan? de l ’on églife. En
1 5 1 1 , il a été arrêté entre la maifon Archiducale
d’Autriçhe & l’Eyêque de Trente que. l’Evêché
enverrpit fes. députés aux diètes & autres affem-
blées du Tirol •, & auroit part aux délibérations
f*r tes ia^érêtfi 8cla fûreté de la patrie commune,
8c qu’ea
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Sz qu#en conféquçncê il contribueroit aux charges
& impofitions , & que d’une autre part la maifon
d’Autriche eh fa qualité de feigneur du Tirol d|-
frayeroit l’évêché dans les charges extraordinaires
de l’Empire, à l’exception des taxes pour lachambre
Impériale.
’ \Au refte , l’Evêque de Trente , comme grince
du Saint Empire , a voix & féance.à la diete de ;
Ratifbonne , dans la chambre des'princes , 8c il y
affifte par députés: Il eft de même état du cercle
d’Autriche. Gomme évêque , il eft fous la métropole
de Goertz.
Aconce (Jacq;ues), philofophe 8c théologien,
naquit à Trente au feizième fiècle. Il embrafla la
réformation , vint à Londres , & reçut mille
marques de bonté de la jrèine Elifabeth , comme
il le témoigne'à la tête du livre qu’ il lui dédia.
C ’eft le fameux recueil des firatagemes du Diable,
qui a été fi fouvent traduit & fi l’ouvent imprimé.
L’auteur mourut peu de temps après la publication
de cet ouvrage, dont la première édition eft
de Bâle en 1565.
Il n’adoptoit point les principes de Calvin, ce
qui fit qu’on l’accùfa de tolérantifme comme d’un
crime ■, mais il répondit aux Proteftans, comme
Jèfus-Chrift à fes difciples1 : Vous ne fave% de quel
ej'pritvous êtes. C’étoit alors une gloire rare qu’unè
ame éprife de la tolérance •, le contraire feroit de
nos jours une chofe odieufe.
Aconce n’étoit pas feulement théologien, mais
un efprit exaâ | plein dé difcernement 8c de pénétration
, q u i. prévoyoit déjà qu’on alloit paffer
dans un fiècle plus éclairé que le fien , & fa con-
jeéfcure étoit bien fondée. Il eft vrai que le feizième
fiècle a produit un plus grand nombre de
favans hommes que le dix-feptième •, cependant
il s’en faut'beauçoup que le premier de ces deux
fiècle? ait eu autant de lumières que l’autre. Pendant
que le règne de la critique & de la philo-'
fophie a duré, on a vu par toute l’Europe plufieurs
prodiges d’ érudition. L’ étude de la ncftivelle phi-
lofophie, & celle des langues vivantes ayant introduit
un autre g oû t, on a ceffé de voir cette
vafte & profonde littérature -, mais en récompenfe
il s’eft répandu dans la république des lettres un
certain efprit plus fin, & accompagné d’un difeer-
nement plus exquis. Les géns font aujourd’hui
moins favans & plus habiles. |
Le jéfuite Martini ( Martin ) ! étoit aufii natif
de Trente. Il fut envoyé par fes fupérieurs à l,a
Chine j fes ouvrages fur ce royaume contiennent
une Defcription géographique de la Chine en latin;
Ils ont été imprimé? 3 Amfterdam en fôjc?, in-fol.
avec quantité de cartes. (R .)
TRENTIN ( le.) , pays dT$alîe. Il eft borné au
nord par le Tirol ; au midi par le Vicentin , le
Véronèfe , leBrefiàn & le lac de Garde ; au levant
par le Feltrin , 8c le" Bellunèfe ; au couchant en-
pore par le Brçffan & le lac de Garde. Il eft fertile
vin & en huile. Trente en eft la capitale. Les
Géogr, Tome III.
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T R ÏN T S C H IN , ville libre royale, de la baffe-
Hongrié’ , fur Telway. Il s’y trouve un chateau
fortifié, des bains chauds dont la chaleur elt de
100 degrés au th e rm om è t r e d e F a h r e n h e i t . C e t t e
ville eft la capitale d’un comté de fon nom fitue
aux confins de la Siléfie & de la Moravie., («■ )
TRÉ.PORT, bourg de France, en Normandie,
au diocèfe de Rouen, avec un port, & une abbaye
de bénédictins , du revenu de 39,000 liv. («•)
TREPTCTW , petite ville d’Allemagne , dans
la Poméranie ultérieure , fur la riviere de Rega.
Il s’y fabrique de bons bas & des étoiles de laine ,
Les Impériaux tentèrent en vain de s en empâter
en 1*630. Elle appartient au roi de Pruffe. Long.
33 , ' i t i j U t. 5 4 , 10. (R -)
T rkîtow , petite ville d’Allemagne , dans
la Poméranife citérieure , & daus la principauté
de Stèttin avec un château fur le lac de Toll.
Elle appartient au roi de Pruffe. Long. 31 , a t
latii. 5 3 ,4 6 ,\R .) H
TRÉRO (le ) , en latin T r e ru s rivière d’Italie ,
dans la Campagne de Rome. Elle riait proche d’A-
gnani, & f e rend dans le Gariglia.no, aux confins
de la Terre de Labour. (E.)
. TRÉTHIMIROW , petite ville de Pologne ,
dans l’Ukraine., au Palatinat de Kiovie ; elle appartient
aux Cofaques. (Æ.)
TRÊVES, en allemand Trier, ancienne, grande ,
& célèbre ville d’Allemagne , au cercle du Bas-
Rhin , capitale de l’Ele&orat & Archevêché de fon-
nom. Elle'eft fituée entre deux montagnes , aux
bords de la Mofelle qu’on y paffe fur un très-beau
pont de pierre, dans un pays fertile, fur-tout en
vin , à 10 lieues n. e. de Luxembourg , 18 n. e.
de Metz, 20 f. f. o. de Cologne, 30 o. de Mayence,
200 n. o. de Vienne , 8c 74 n. e. de Paris. Long,
24 , 2 G ; lat. 4 3 , 4S.
Quoique la Ville de Trêves ne cache point fon
origine dans des fiècles auffi reculés que ^quelques-
uns le prétendent, il eft certain neanmoins que
ç’ étoit une ville puiflante long-temps avant Fera
chrétienne. Sous Augufleelle fut déclarée capitale
de la première Belgique, & elle porta dès le règne
de Conftantin le titre de capitale de toutes les
Gaules. Elle étoit connue fous le nom de Tre—
virorum civitas , ou Treviri, du nom des peuples
qui l’habitoient. Après qu’Augufte l’eut érigée
en métropole de la première Belgique , elle prit
en fon honneur le nom à*Augufla Trevirorum.
Tacite fait beaucoup mention de cette ville. Ara-
mien Marcellin l’appelle une fecondeRome, à caufe
de fon autorité , de fon pouvoir, de la magnificence
~de fes bâtimens à la romaine , & pour avoir
été la plus grande ville endeçàdes Alpes. Quelques
empereurs romains, 8c çnliiite quelques rois de
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