
8oi P R O
PGUTALA ( le njont) , montagne d’A fie ,
«tans la Tartane indépendante , 8c dans le Tibet.
C ’eft là que réfide le Datai - Lama ou grand
Lama , qui eft le fouverain pontife idolâtre des
Mongols 8c Calmoucks. Le peuple le croit immortel
, par -le foin qu’on prend d’ inculquer au
peuple que fon ame anime le corps de fon fuc-
çefTeur, On lui rend un culte comme à une divinité
, 8$ il eft regardé comme tel par tous
les peuples d e là Tartarie & du nord des Indes.
Il eft yifité par une foule de pèlerins qui viennent
a lui avec de grands préfens.. Son appartement
éft magnifiquement meublé , & l’or y brille de
toutes parts.
La religion des Lamas , qui eft fort répandue
a l’extrémité de l’Orient, eft idolâtrie & fu-
perftition. On trouve dans, cette religion beaucoup
de cérémonies. & de coutumes qui fè rapprochent
des. pratiques du chriftianifme. Les
Lamas emploient Peau, bénite, ils chantent dans
le fervice divin , ils prient pour les morts. Leur
habillement eft celui fous lequel font repréfentés
les apôtres, 8c ils portent des. mitres comme
nos, évêques. {R.)
PRESBOURG.. . . . . Le titre de capitale de
Hongrie eft dans, une éternelle fluctuation .entre
les deux villes, de'Bu.de & de Prefbourg. Bude
le fut d’abord; la proximité de la cour de Vienne
en rapporta la prérogative à Prelbouj g , à. laquelle
l’empereur Jôfeph II l’enleva il y a quelques
années pour la replacer à Bude. Mais le centre
d’a.dminiftration pour la Hongrie , réintégré de
nouveau à Prefbourg , la doit faire regarder , en
ce moment , comme la capitale du royaume. (À.)
PRESQU’ÎLE - EN | DEÇA DU* GANGE ,
Tome I I , page 686 > Lre colonne ,. Bifnager. . . .
Life[ BUhagar.
PROVINCES BELGIQÜES___ . En 1786,
l’empereur fe réfolut. à changer les, conftitutions
de ces belles provinces,, & par les. édits qu’il
promulgua à cet effet, il en fuppnma les é ta t s ,
8c il les divifa en un. certain nombre de
cercles auxquels il prépofà des intendans.., avëc.
un pouvoir à peu. près, arbitraire. Il anéantit le
Confeil Souverain de Brabant', dénatura, les. t r ibunaux
, détruifit les juftices fèigneuriales , ôta
les féminaires. aux évêques,. & cenverfa les privilèges
,. libertés., droits, franchifes 8c immunités
dont joiiiflcût la Nation Flamande, à l’ombre
& fous la foi du pa&e inaugural dont le prince,
a voit juré l’obfervation à fa joyeufë entrée ou
avènement à l’hérédité des provinces belgiques.
Les peuples fenttr.ent vivement ce coup ; ils
fe trouvèrent placés, entre le. fouverain qui ordonne
, l’autorité qui menace , la patrie qui
réclame, & la loi qui défend. Dans cette
anxiété , la parole des traités qui eft la véritable
volonté dés rois fut la règle impérieufe
de leur conduite, & chez cette nation coura-
geufe & fière, fe firent entendre le-s mânes de
P R O
ces héros qui cimentèrent de leur fang la liberté
publique. L’éloquent 8c vertueux C ock , cou-
feiller penfionnaire des états de Brabant, plaida
la caule de - la patrie , avec une énergie qui
entraîna les fumages universels.. Il expçfà les
droits des peuples avec; autant de dignité que
de modération-, il expofa l’effet néceflaire du
pade réciproque & bilatéral qui lioit les peuplés
au prince , & impofoit à celui-ci l’irréfragable
néceflité de garder les conditions du pa&e inaugural.
Les états, remplis de confiance & dans;
la juftice de leur caufe , & dans l’équité du
monarque, lui demandèrent, aufli courageufe-
ment que refpedueufement, l’ob%vation de fa
parole facrée, la ftabilité des ancien^ concordats ,
la conservation des privilèges, dont ils font en
poflefllôn , & fous, la réferve defquels le pays
s’étoit fournis à la maifbn d’Autriche, déclâï-anc
en meme temps qu’ ils n’accorderoient point la
levée des fubfides jufqu’à ce que les conftituti-ons
fondamentales ne fuffênt rétablies dans, leur intégrité.
Pouvoit-on en effet fè flatter d’en établir
de meilleures? Celles-ci', durant plufieurs.fiècles,
avoient fait leur luftre .& lfeiir profpérité. La
population du pays ,. i’ induftrre de fes habitans ,
fes fab r iq u e s ,ion commerce, fa. navigation ,
fon agriculture, fès. villes nombreufes. & opulentes,
la quantité de fès bourgs & villages
où l’ailance & -P'aéÜvité fe manifeftent, attef-
toient hautement l’excellence du régime fous
lequel vivoit cette nation depuis plufieurs fiècles.,
Qu’ÿ. a t- il d?ailleurs, de commun entredes Autrichiens,
les. Croates, lés Hongrois., les;Flamands*
les Italiens , les. P o lon a is .le s Efclavons ,. & c,.
pour vouloir les régir par un même code ? Où
a-t-on vu que le bonheur des peuples, qui eft
le but de toute, fage adminiftration , que le
bonheur, dis-je, de tant de peuples, fi différens
a tant d’égards, j exige qu’ils foient aflimilés par
les ufage^, la police , le régime ' politique , &
fi Pon veut par Les. mêmes préjugés ?
Jofeph I I fut touché des raifons viélorieufes
alléguées en faveur de cette Nation r & pénétré
de la vérité fublime que le Salut du Peuple
est la Loi. suprême , il agit, en grand homme,
il agit en roi philofophé x il accéda aux voeux
de. fes. provinces.* il détruilït fon propre ouvrage,
& rétablit, la conftitut-ion fur fes antiques fonde
meus. Je ne crains point de le d ire, ce fera
un des plus.beaux traits qu’offrira à la poftérité,
l’hiftoire de ce prince ;, aucun ne lui. fera plus
glorieux.
Mais l’inexa&imde d’ un miniftre ( le comté
de Murray ) qui retint les ordres.de Pèmperéur,
qui cela L’olive de la paix dont il étoit porteur,
faillit a.plonger toutes ces provinces dans.le deuil,
il expola entr’autres la ville de Bruxelles à un maf-
facre général. Six ou fept citoyens, furent vi&imes
de fon retard , & leur farig s’ élèvera contre IuL
Ainfi donc, braves Flamands, il eft encore
«ans patrie pour vous; vous triomphâtes d’une
Cabale ténébreufe qui avoit cherché à furprendre
la religion de votre Prince, & vous montrerez à
l ’Univers, que les peuples les plus courageux, font
«n même temps les lujets les plus fidèles. (R.)
PRUSSE. . . . . Pag. 70.1 , i ,e c o l., lig. 6 ,
en i j j8 ; lije{ le 30 décembre 1777.
PUTTELANGE ( le comté de ) ; c’eft un fief
élu duché de Lorraine , qui , tombant en quenouille
, a-ppartenoit aux anciens comtes de Salm ,
8c fut poifédé encore dans le quinzième fiècle
par Simon & Jacques , comtes de Salm. La foeur
de ce dernier, Jeanne de Salm, ayant' ©pouffe
«n 14ép le Rhingraf Jean V , il fut convenu
qu’au cis que fon beau-frère Jacques , comte
de Salm , viendroit à mourir fans enfans, ceux
procrées du mariage de fa foeur Jeanne avec Je
Rhingraf Jean , fuccéderoienc dans toutes fès >
«erres & poffeffions , ce qui a eu fon éxecution.;
d e là ce comté eft parvenu à la branche
particulière des. Rhing 8c Wildgrafs de Dhaun , :
_ 8c lur la fin du dix-ièptième iiècle au Rhingraf .
Charles , Wâidgraf de iviiaun 8c Kirbourg, qui
fe voyant en 1714 fans enfans mâles, a engagé ■
Ibn frère Walrad à le marier, & lui a cédé à
cet effet le comté de Puttelange , à condition
néanmoins que fi de fa ligne il ne reftoit pas j
d’en fa ns mâles , ledit comté feroit partagé par
portions égales entre les filles des deux frères ; le
cas prévu étant arrivé , 8c la brancne des Khin-
grafs de Dhaun Je trouvant totalement éteinte
le comté de Puttelange a été partage malgré'
l’oppolition des maifbns de Sadm 8c Rhingraves
«ntre les fept filles des Rhingrafs Charles &
Valrad de Dhaun , dont l’une la ivhingrave Caroline,
mariée au comte de Linange Boucquenom ,
a réuni par acqui ition & lucceifion onze quatorzième
dudit comté, les, trois autres étant ■
demeurés* à fa foeur la Rhingrave Cnriftiane. de ,
Dhaun encore vivante. Ladite Rhingrave , douairière
de Linange, a laiffé à fa mort en 178) ,
fes onze quatorzièmes à fon petit -fils Confltntin
de Loewenftein Wèrcheim , en lui fubftituant, ’
au ci* qu’ il ne laiffat pas de defcendans de l’un
ou de l’ autre fexe , fa petite-filie la princeffe . !
Viftoire Félicité Loewenftein , première époufe
du prince Gonftantin de Salm Salm 8c fes héritiers;^
& la Rhingrave Chriftiane de Dhaun a
cédé 3c tranfporté en 1780 à ladite princeffe
Victoire -F élic ité, & fon fils Guillaume Florentin,,
8c après eux au prince régnant de Salm
Salm & fès fucceflèurs , par donation entre v ifs ,
Tes trois quatorzième dans ledit comté ; c’eft
donc actuellement le prince Confiantin de Loe-
■ wé^ftein, 8c le prince Conftantin de Salm Salm
comme gardien noble de fon fils , qui font
comtes & iéigneurs de Puttelange. (R.)
^ PUJTTLINGEN , ou Puttelaoge , voyq'T’ ar-
ticle pr.éoédent, 8c l’ article P utlingen , dans
le corps de l’ouvrage. “(R.)
PUY ( le ) , ville de France , capitale du
V é la y , fituée dans la partie la plus baffe 8c la
plus fertile du diocèfe. Elle offre, au voyageur
furpris, à celui fur-tout qui arrive par le chemin
de T o llia c , le fpeétacle d’une ville très-étendue ,
bâtie en amphithéâtre , au point de concours de
trois vallons, arrofés chacun par une rivière ,
couronnés de vignobles & parfemés de maifons
qui rappellent l’ image des baftides de Marfeille ,
tandis qu’elle eft furmontée d’un rocher également
énorme 8c fingulier , que domine encore celui
qui fert de. bafe à l’ antique château de Polignac.
Ce tableau , infiniment pittorefque, eft encadré
dans une foule de montagnes , de pics 8c de
rochers, qui font le produit des volcans qui
ont autrefois dévafté ces contrées , & du centre
defquels s’ élance la roche pyramidale de
Saint -, M ichel d’Aiguille , dont la ftruâure
régulière flatte plus la curiofité des étrangers 9
que plufieurs prétendues merveilles d’une de nos
provinces voifines.
Trois routes principales conduifent au P u y ,
celle d’Auvergne, celle du Languedoc 8c celle
de Lyon , qui traverfe la Loire fur le beau pont
de Brive ; les- avenues de Tolliac & d’Efpaly,
font bordées d’arbres, &Nforment une promenade
auifi agréable que fréquentée. Le cours
Galard, conftruit depuis peu au Brëuil, la ter-
ralfe de Gouteron, dont la plantation réuffit
tres-bien , 8c où J’on jouit d’ un magnifique point
de v u e , fbnt_une partie des erabelliffemens
dont on s’occupe tous les jours.
Les étrangers doivent voir au P u y , fégîife
cathédrale , fon tréfcr, les bas-reliefs de fes trois
principaux autels , les beaux tableaux de la fia-
criftie , 8c les manuferits précieux de la bibliothèque
; lachartreufe, la belle églife des jacobins ,
& lès peintures des plus grands maîtres; les
fculptures de Saint - Maurice, les colonnes de
marbres des fonts baptifmaux ; le collège royal,
fon penfionnat, dont le dortoir eft un des plus
beaux du royaume; les églifes de Saint-Vofy 9
de Saint-Pierre-le-Monaftier, des carmes, des
cordeliers , font auffi de beaux vaiffeaux j l ’hôtel-
de-ville , les hôpitaux , 8c généralement la
plôpart des édifices publics , les fontaines , &c„
méritent quelque attention.
Les environs du Puy qui piquent le plus la
curiofité des; fa van s & des naturaliftes , font la
Roche-Rouge près Lantriac, où l’on voit le ba-
falté fortaiit du granit , les Houilles de Cham-
berlhac , la montagne de E^ue ’, les colonnes
Bazaitiques de Guittard , les carrières calcaires ,
d’ où l’on tire du très-bon plâtre , & le plus beau
Gyplè poflible, le ruifieau dit Rieu Pe^eulieux à
E lpdy, dont le fable volcanique renferme les
çéièbres grenats, rubis, émeraudes, &c. qui ont
acquis déjà i-a réputation qu’ ils méritent; il s’en
fait un commerce confidérable , 8c ils font un
très-bel effet Iorfqu’ils font montés avec art. Ce
I i U i ij