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ainfi qu’ un grand nombre de coqs d’Inde , de perdrix
j & d’autrés oifeaux de bois & de rivière.
Il croît encore dans la Virginie une efpèce
de lin appelé herbe-foie , dont on fait des
toiles & des habits. Les naturels du pays font
robuftes, agiles, francs & induftrieux, ils font
idolâtres, & adorent tout ce qu’ ils craignent,
-comme le feu , l ’eau , le tonnerre , & principalement
le diable, dont ils font des images
effroyables. Ils tiennent le folell , la lune &
les étoiles pour autant de dieux. Leurs prêtres
font en .même temps leurs m éd e c in s& en qualité
de magiciens , ils confultent le diable fur
la guérifon ou la mort de leurs malades. Leurs
'gouverneurs qu’ils nomment véroans, commandent
à un eu à plulieurs villages.
Les quatre principales rivières de la Virginie ,
font la rivière James qui fe "jète dans la mer
du nord, à l’entr.ée de la baie de Chefapeack,
la rivière de Potoumack & la rivière d’Y orck,
qui ont leur embon.ch.ure dans la même baie ,
& la rivière Stannton qui concourt à former
le Roanoke ou Mortauk qui étoit précédemment
la limite de la province du. côté du midi &
la féparoit de la Caroline. Les colonies font le
long de la mer & fur le bord des rivières pour
la commodité du commerce. Les fauvages font
dans les terres , & reffembient prefque en tout
à ceux du Mariland.
Les Anglois ont publié des defçriptions civiles
8c naturelles également curieufes de la Virginie.
On peut les ponfulter , car quelques-unes ont
été traduites en françois.
Elifabeth ne fit guère que donner un nom
au continent de la Virginie. Après l’établiffe-
ment d’une foible colonie , dont on vit bientôt
la ruine , ce pays fut entièrement abandonné.
Mais lorfque la paix eut terminé les guerres
entreprifes contre l’Efpagne, 8c qu’elle ne làiffa
plus aux caractères ambitieux, l’efpéranee d’avancer
fi rapidement vers les honneurs. & la fortune
-, les Anglois commencèrent a féconder les
pacifiques intentions de leur monarque , en
cherchant une voie plus fûre , quoique plus
leste, pour acquérir de la gloire & des ri’cheffes.
En 1606 Newport fe chargea du tranfport
une colonie , & commença un établifPemeni ,
que la compagnie formée dans çette vue à
Londres & à Briftoi , prit foin de fournir an-
nuellement de recrues , de provifions, d’uften- ;
•files , 8c de nouveaux habitan?.. Cette çolonie
•s’ établit à James-Town. Vers l’an 1609 , Argal
découvrit une route plus fûre 8c plus droite
pour la Vi-ginie ; 8c quittant celle des anciens,
navigateurs , qui avoient pris au fud du tropique,
\i fit yoile vers i ’oueft , à la faveur des vents
aÜfes , & tourna enfuite au nord , jufqu’aux
£tabliffejnens de fa nation.
La même année, cinq cents perfonnes , fous la
f ç n f o n 4es Tfiomag Çate & George
V I R
Sommets furent embarquées pour la Virginie«
Le vaiffeau de Sommers , agité d’une horrible
tempête qui le pouffa aux Bermudes , jeta^ les
fondemens d’ une autre colonie dans ces îles-
Enfuite le lord Delaware prit le gouvernement
des colonies angloifes , mais tous les foins
fécondés par l’attention de Jacques I , a lui
envoyer des fecours d’hommes , 8c de l’argent
levé par la première loterie dont on ait l’exemple
erk Angleterre , ne garantirent point ces eta-
bliffemens de leur décadence •, elle fut telle
qu’en 16 14,1! n’y reftoit pas plus de 400 hommes ,
de tous ceux qu’on y avoit tranfportés.
Enfin , ces nouveaux cultivateurs , après s’ être
alluré par leur travail les provifions les plus né-
celfaires à la vie , commencèrent à planter du
tabac ; 8c Jacques , malgré l’antipathie qu’ il avoit
pour cette drogue, leur en permit le tranfport
en Angleterre , 8c défendit en même temps
l’entrée du tabac d’Efpagne.
Si les calculs du congrès ne font pas exagérés ,
la population de la province de Virginie s’élève
à 650,000 habitaus , y compris les noirs , que
l’opinion commune porte à 150,000. Par le dénombrement
de 1703 , elle ne renfermoit que
60,60a habitans , 8c 5?, 600 hommes de troupes
réglées. ' . ' '
La Virginie fournit aux deux hémifphères du
bled ,. du mats , des légumes , du fer , du
chanvre , des cuirs , des fourrures, des falaifons ,
du brai, des bois, des mâtures^, 8c fur -tout
du tabac généralement fupérieur à celui du Mariland.
Il n’eft toutefois pas de la même perfection
dans tous les diftrids.de la province;
la préférence eft accordée à celui de la rivière
d’Yorck : on donné le fécond rang à celui de la
rivière James ; 'ceux qui croiffent fur les bords
du Rohanock ou Roenoque , 8c au fud du
Potow-mak, font moins eftimés.
Depuis 1752. jufques & compris 1755 > la
Grande Bretagne a reçu de la Virginie 8c du
Mariland réunis 3501110 quintaux de tabac, ce
qui fit pour chacune des quatre années 875280
quintaux. Elle en exporta 2989800 quintaux,
ou 747450 quintaux tous les ans , ce qui fixe
fa eonlbmmation annuelle à 127,830 quintaux.
Les exportations en tabac, de ces deux colonies,
ont diminué depuis , parce que la culture s’en
eft étendue en quelques parties de l’Europe.
Depuis la ruine de James-Town on regarde
Villiamlbourg comme la capitale de la Virginie.
■
VIRNEBOURG , ou Virnenbourg , comté
fouverain d’Allemagne, dans l’ Eiffel au cercle
de Veftphalie. Ce comté appartient aux comtes
de Loëwenftein-Vertheim , qui ont leurs terres
en Franconie. Il tire fon nom du bourg &
château dé Virnebourg où les anciens comtes
faifoient leur réfidence. Le poffefTeur de cet
état a féanpe aux diètes de l’empire , 8c à
R
!«
V I S
celles du cercle parmi les comte* de Veftphalie- >
entre ceux d’Hoya & de Diepholz. De 40 florins
que fes ptédéceffeurs payoient autrefois poué les
mois Romains , il n’en paye plus que 15 depuis
1685 , outre fon contingent pour l’entretien de la
chambre impériale , qui eft 35 écus 21 kr. par
terme. Au refte , l’ éledeur de Trêves poffède une
partie de ce comté. (R.) Virnenbourg. Voye\ Virnebourg.
VIRONNE ( la ) , petite rivière de France,
en Normandie , au Cotentin. Elle a fa fource
vers le manoir de la Lande , & fè joint à la
Dattée. (R.)
VIRTON ou Verton , petite‘ville des Pays-
Bas , dans le duché du Luxembourg , à 8
lieues à l’oueft de Luxembourg , à trois au
f. o. d’Arlon, & à égale diftance au n. e. de
Montmédy. Elle eft fujette pour le fpirituel à
l ’éle&eur de Trêves. Long, z j y i* ; latit. 49 ,
m il
VISAPOUR , bu Visapor , royaume d Aile ,
dans la prefqu’île de l’Inde en deçà du Gange,
fur la çôte de Malabar. Ce royaume confine par
le nord aux états du Grand-Mogol dont il eft tributaire
, au fud il a le royaume de Canara, à
^’orient celui de Golconde , au fud-eft, celui, de
Bifnagar ou C arha te ,'& la mer à l’occident. La
capitale en eft une ville de fon nom fituée dans
l’intérieur des terres, vers l’ origine de la rivière
de Mandoa. On donne à cette ville trois lieues
de circuit. Elle eft d’ailleurs riche & bien bâtie.
Le roi y réfide dans un palais très-fpacieux. Les
faubourgs on font grands , & c’eft là que les
plus riches marchands ont leurs magafins. Long.
* 4 / lat. z ? , 30;
C’eft dans le royaume de Vifapour près de
Raolconde qu’ eft la mine de diamans les plus
fins 8c les plus eftimés de l’Afie. Dans les
montagnes au midi de 1a ville de Vifapour eft
un peuple guerrier , indépendant, & qui fait
fouvent dé grands ravages dans la prefqu’île
occidentale de l’Inde. Ce font les Marattes ,
& leur capitale eft Satara. (R.)
• VISARDO ( le ) , montagne d’ Italie , au
royaume de Naples , dans la Calabre ultérieure,
entre Policaftro & Santo-Severino. Barry prétend
que c’eft le Clibanus morts des anciens. (R.)
VISBADE. Voye{ V kisbade.
VISCHAU. Voyci Viskau.
VISCHBERG, baillage d’Allemagne, en Franconie
, près de l’évêché de Fulde , avec douze
villages dans fa dépendance. Il appartient aux
évêques de Fulde qui le retirèrent en 1707 de
la maifon de Henneberg. (R.)
.VISCH (la), ou la Viscüa; petite rivière
d-’Allemagne , dans la baffe-Autriche. Elle fe
perd dans le Danube, à environ 5 lieues au-
defïbus de Vienne. (R.)
’ Vischberg, abbaye de filles ptoteftantes, en
Gcogr. Tome LU.
V I S 5 8 5
I Allemagne, dans le comté de Schaunbourg, fou*
la fouveraineté du Landgrave de Hefle-Caffel. (R.)
V I S C H G O R O D , ou V isch g r o d . Voye[
VlSSOGROD.
VISÉ , ou Visbt , petite ville d’Allemagne ,
au cercle de Veftphalie , dans l ’état de Liège *
fur la rivé droite de la Meule , entre Liège &
Maeftricht.
Slufe ( René-François Walter de ) , natif de
V ife t, devint chanoine 8c chancelier de Liège ,
où il mourut en 1685. On a de lui un ouvrage
affez eftimé , & qui porte un titre bizarre :
Mefolabum, & problemata folida. ( R. )
VISEGRAD. Vay6[ V ic eg r a d ;
VISEO. Voyei VISEU.
VISET. Voye\ V isé.
VISÉU, ou V iseo , ville de Portugal, dans
la province de Beira, à 5 lieues au n. de Mon-
dcgo , à 16 au n. o. de Guarda, à 20 au n. e.
de Coïmbre , dans une plaine délicieufe par fa
fertilité. Cette ville eft épifcopale , & fon
évêque qui jouit de quinze mille ducats de revenu
eft fuffragant du fiége de Brague. Vifeo
eft encore la capitale d’une Corrégidorie & d’iin
duché qui a été quelquefois pofTédé par des
princes du fang royal. Long. 9 ,40 ; latit. 40y y z.
Vifeo a 3 r paroilfes dans fon reffort. Outre la
cathédrale, on y comptp deux paroifles, une ntai-
fon de charité, un hôpital, & trois couvens. On y
remarque deux anciennes tours qui font de conl-
truâion romaine. Le roi Rodrigue eft inhumé
dans l’églife de S. Michel-de-Fécal , hors des
murs.
Barros ( Jean dos ) naquit à Viféu en 1496 y
8c fut élevé à la cour du roi Emmanuel auprès
des infans. Jean I I I , étant monté fur ie trône,
le nomma trélbrier des Indes , teforeiro da cafa
da India ; cette charge très-honorable & d’ un
grand revenu , lui infpira la penfée d’ écrire
l’hiftoire d’Afie ou des Indes , qu’ il a publié®
fous le nom de decaJas TAfia. Il donna la
première décade en i f f z . , la fécondé en 1553 *
8c la troifième en 1563 ; la quatrième décade
de fon hiftoire ne fut publiée qu’eii 16 15 , par
les ordres du roi Philippe I I I , qui fit acheter
les manufcrits des héritiers de cet auteur. D’autres
écrivains ont travaillé à la continuation de cette
hiftoire jufqu’à la douzième décade. L’ouvrage
de Barros eft généralement eftimé , quoi qu’en
dife le fieur de la Boulaye, & il a été traduit
en efpagnol par Alphonïè Ulloa. (R.)
VISIGAPATAN , lieu de trafic dans les Indes
orientales , fur la. côte de Malabar : les Anglois1
y ont un comptoir. ( R. )
V ISLIE ZA, ville de la petite Pologne, au
palarinat de Sendomir, fur la rivière de Nida ,
environ à moitié chemin entre Cracovie 8c Sendomir.
Cette petite ville eft le chef-lieu d’une
châtellenie. (R . )
VISO , montagne du Piémont, dans la partie'
E e e e