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On diftïngue en cette ville le palais du grand-
duc , les palais C h ig i, Zondadari, Sanfedone ,
E lc i, Piccolomini, Tomafi, Sergardi.
L’univerfité fondée en 1 3x1 , eu dans un état
affez languiffant. Le château conftruit par le
grand - duc Corne I , pour tenir en refpeéfc les
habitans , eft de peu d’importance. Le principal
commerce de cette ville dérive du produit * de
fes manufactures en laine.
Sienne eft vantée pour la politeffe de fon
langage, 8c elle paffe pour la ville d’Italie qui
réunit à un plus haut degré la .pureté de la
diCtion aux grâces de la prononciation. Citerons-
nous les académies dont elle ne peut guère
s’honorer,, celle des ititronati (des étourdis),
celle des roppi ( des grofliers) , celle dès inno-
minatif (ou innominés), celle des ardens ? Nous
ne mettrons point dans la même clafle l’académie
de phyfique , dont on a de bons mémoires.
Quelques papes , & des gens de lettres des
plus illuftres , ont pris naiffance en cette ville.
Entre les papes , Alexandre I I I , Pie I I , Pie I I I ,
Paul V , & Alexandre V II.
Alexandre I I I , dit M. de Voltaire , fit revivre
les droits des peuples , réprima.le crime dans les
rois, & fut réferver au fiége pontifical de Rome
le privilège de la canonifation des faints. Il
mourut comblé de gloire, en 1181.
Paul V , ( Camille Borghèfe ) , s’avifa d’excommunier
8c d’interdire la république de Venife,
pour avoir fait des lofx qu’il jugeoit contraires
aux libertés dés eccléfiaftiques y mais les Vénitiens
armèrent , & Paul V leva l’interdit & l’excomr
munication. Depuis lors il s’appliqua à embellir
Rome, & à raflembler dans fon palais les plus
beaux ouvrages de peinture 8c de fculpture. Il
mourut en .1621-.
Parmi les gens de lettres, dont quelques-uns
ont immortalifé leur nom, je citerai Bernardin
de Sienne ( Saint ) , natif de Maflfa-Carara, mais
à qui on donna le furnom de Sienne, parce qu’il
paffa dans cette ville la plus grande partie de fa
vie. Ses oeuvres ont été imprimées en 2 vol.
in - fo l,
Catharin (Ambroife ) , archevêque de Conza,
célèbre théologien du fèizième fiecle ; il patut
avec éclat au concile de Trente, en 1545 r &•
il a publié un grand nombre d’ouvrages, &
avancé dans quelques-uns des fèntimens libres
8c hardis-, fans s’embarralfer s’il s’écartoit de
©eux de S. Auguftin , de* S. Thomas 8c des autres
théologiens.
Ferrari ( Jean-Baptifte ) , jéfuite de Sienne :
il a donné au public un dictionnaire fyriaque,
imprimé à Rome en 1622 , in-fol.
Ochino ( Bernardino ) y la lifte de fes écrits
fe trouve dans'la bibliothèque des Antitrinitaires ;
il publia en italien fix volumes de fermons ,
une expofition de l’épître de S. Paul aux Romains,
un commentaire fur l’épître aux Galaces, un
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dialogue fur le purgatoire, des apologues, Sec,
La plupart de ces livres ont été traduits en latin 5.
mais les ouvrages de cet auteur qui ont fait le
plus de bruit, & qu’il eft difficile de trouver
font fes dialogues, lés labyrinthi fur la prédefti—
nation Sc le franc-arbitre, & fes fermons fur la
méfié.
Patricis (Francefco), évêque de Gaiète y il
publia deux ouvrages, l’un, de regno 8 regis inf-
tïtudone, lib. I X ; l’autre , de reipuklicx ihfiitu-
tione , lib. IX .
Piccolomini ( Alexandre ) , archevêque dé
Patras , floriflbit dans le quinzième fiècle y. il
publia des ouvrages fur la théorie des planètes ,.
les étoiles fixes-, les queftions mécaniques, la
philofophie , la morale , la rhétorique, & la poétique
d’Ariftote. Le traité 'que Piccolomini mit
au jour fur la réformation du calendrier, mérita
• les éloges des plus grands-juges -, mais fon application
à des ouvrages férieux, ne l’empêcha
point de s’amufer à la poéfie, & à donner des
pièces de théâtre : fes deux comédies, V Aleffandra
8c ŸAmor confiante ,’ furent fort eftimées. Ê
mourut à Sienne en 1578 , âgé de 70 ans.
Piccolomini (François) , de la même famille-
qu’Alexandre •, il s’attira l’admiration de toute
l’Italie par fes leçons philofophiques qu’il donna-
pendant 53 ans, avec, la même réputation , à
Sienne , à Macerata , à Péroufe & à- Padoue. I l
mourut en 1604 , âgé de 84 ans. Son ouvrage
latin, de Philofophid morali, imprimé à Venife
en 1583, lui fit beaucoup d’honneur.
Sixte de Sienne , né juif à Sienne, qui fë convertit
au chriftianifme , & embrafia l’ordre" de
S. Dominique y il mit au jour , en i$66 ,. fa B ibliothèque
Sainte ^ dans laquelle .i l expofe la critique
des livres de l’ancien Teftament, 8c indique
des moyens de les expliquer.
Socin ( Marianus. )-, ce fut l’homme le plus,
univerfel de fon fiècle , 8c le premier jurifeon-
fulte , au jugement d’Æneas Silvius , 8c de Pan-
cirole , qui a donné fa vie.
Socin ( Barthélemi) , fils du précédent *, fa
réputation le fit appeller à Ferfare , à Bologne
8c à P ife , au moyen d’une penfion de mille
ducats. On a imprimé à Venife lés confultations:
avec celles de fon p ère, en 4 vol., in-fol,
Socin (Marianus ) , petit-fils du précédent -, il
: profefia le droit comme fon grand-père,; dans
plufieurs univerfités d’Italie,, & Bologne fut enfin.
; le retenir par des penfions 8c des privilèges,
extraordinaires.
Socin ( Lélius ) , fils de Marianus.Socin -, il fut
l’auteur de la fë&e fociniefine : il commença par
étudier le droit y mais ayant encore plus dé goût
pour la théologie, il apprit le -gre c , l’hébreu,
l’ arabe , 8c voyagea en France , en Angleterre,
en Hollande, en Suiflè , en Allemagne 8c en
: Pologne.
S o c in ( A le x a n d r e ) , f rè r e du p r é c é d e n t , 8ë
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p're de Faufte Socin ; ce fut un habile jurifcoli-
fuite. . C1
Socin (Faufte) , fils d’Alexandre, &.petit-fils
de Marianus y il mit la dernière main au fyfteme
de théologie , que fon oncle Lélius avoir ébauché y
il compofa à Bâle fon ouvrage de Jefu-Chrifio
Servatore.
Lorenzetti ( Ambroife ) y il eut Giotto pour
maître dans la peinture y il fe fit un genre particulier,
8c s’y diftingua.
Vannius (François) y il fit remarquer dans
fes ouvrages un coloris vigoureux , joint a la
touche gracieufe du Corrège y il règne d’ ailleurs
une grande correction dans fes deflins. Son tableau
de Simon le magicien, qu’on voit dans l’ eglife
de S. Pierre à Rome, pafle pour fon chef-d’oeuvre.
(R .)
Sienne ( la) , rivière de France, dans la.Normandie
, au Cotentin, vers le midi du' diocefe
de Coutances. Elle a fa fource dans la foret de
Se ver , fe grofiit de plufieurs petits ruiffeaux y
& après avoir, reçu la Sône , elle va fe perdre
dans la mer du Havre. {R.}
SIENNOIS’, province d’ Italie, dans la Tof-
cane. Elle eft bornée au nord par le Florentin,
au -midi par la mer de Tofcane, au levant par
le Perugin , l’Orviétan & le duché de Caftro,
8c au couchant par le Pifan. On lui donne 62
milles du nord au fud, & 50 du levant au couchant.
Le Siennois , ainfi que fa capitale, a éprouvé
bien des viciftitudes , avant que de jouir de la
liberté que les Efpagnols lui enlevèrent vers le
milieu du feizième fiècle.
Aujourd’hui le Siennois eft divifé en province
fupérieure & province inférieure. Sienne, capitale
de tout le Siennois , l’ eft en particulier de la
province fupérieure. Grofieto l’eft de la province
inférieure. Le pays abonde en bled, en v ins , en
excellens fruits, & il s’y trouve différentes efpèces
de minéraux. (F .)
SIERCK. Voyei Sirck.
SIERHAGEN , bien noble dans la "Wagrie,
au baillage de Neuftadt. (R.)
SIÉRIBON , c’ eft ainfi qu’écrit M. Reland ,
dans fa carte de Java y ville des Indes , dans l’île
de Java, fur la côte feptentrionale , entre Teggal
8c Dermayaon, à environ 20 lieües de la ville de
Mataran , vers le nord y elle eft capitale d’une
province particulière du même nom. (JL)
SIERQUES. Voyei Sierck. •
SIERRA , terme que les Efpagnols 8c les Portugais
emploient pour fignifier une montagne ou
lin pays montagneux, dont les cimes dé montagnes
font femblables aux dents d’une feie. Il
y a de ces fierra dans plufieurs endroits de l’El-
pagne 8c du Portugal, mais fur-tout dans la
Caftille nouvelle , dans la Caftille vieille , 8c au
royaume de Grenade. Les Efpagnols o,nt suffi
nommé Sierra une petite province dans la Caftille
fiôuveïlé, parte qu’elle eft un pays de montagnes
vers fa partie méridionale. {R.)
Sierra d’A lcobà , montagne de Portugal, “
dans la province de Beyra. Toute la côte qui
s’étend de Porto à Coimbre , eft bornée à l’orient
par une chaîne, de ces hautes montagnes qui
s’étendent de l’une de ces villes à l’autre , 8c
plus avant au midi pendant l’efpace de 12 lieues.
La première chaîne de montagnes eft le Tapioeus
nions des anciens. Le chemin de Porto a Lif-
bonne eft dans une longue plaine bornée par
cette première chaîne de montagnes. En traver-
fant cette plaine on voit une campagne agréable ,
cultivée 8c peuplée y elle eft arrofée par des
fources abondantes qui fortent de ces montagnes ,
& forment diverfes rivières , dont les unes fe
jètent dans le Duero, d’autres dans le Vonga ,
8c d’autres dans le Monde go. (/?.)
Sierra de Balbanera , montagnes dTüfpagne ,
dans la Caftille vieille. Ces montagnes , avec
celles d’Yangas vers Rioia, font le Diâerius mons
des anciens. (R.)
Sierra de Cqgollo , montagnes d’Efpagne ,
dans la Caftille vieille , au fortir de Burgos : elles
font très-hautes & très-roides. (i2.)
Sierra de Gu ara , montagnes de l’Efpagne ,
qui eft une branche des Pyrénées , vers les confins
du Roufilllon 8c de la Catalogne. (R .)
Sierra de Jasquivel , autre branche des Pyrénées
, qui environne du côté de terre la ville
de Fontarabie. (R.)
Sierra-L eone (Rio d e ) , c’eft-à-dire, rivière
de la montagne des lions ,* nom donné par les
Efpagnols 8c les Portugais à une grande rivière
d’Afrique , dans la haute-Guinée, à la côte de
Malaguette , fous le 8e deg. 25 minutes de lat,
fept. 8c par les 359 deg. 40 minutes de long.
Elle tire fa fource de hautes montagnes peuplées
de lions 8c d’autres animaux fauvages.
C’eft une des plus confidérables rivières de
l’Afrique, 8c fon embouchure peut avoir 3 à 4 li.
de largeur. Elle fépare deux royaumes y celui du
nord nommé Boulon , 8c celui du fud appelle
Bouré. Son lit ‘renferme quantité d’île s , dont le
fol eft excellent , 8c qui font couvertes de palmiers
8c toutes bordées de mangles.
La rivière de Sierra-Leone porte aufii les noms
de Tagrin 8c de Mitouba, dans les relations de
nos voyageurs. De droite & de gauche de fon
embouchure font les deux caps Tangrin ou de
Serre-Leone , 8c de la V é g a , qui terminent la
baie. Le pays voifin de cette rivière eft un des
meilleurs de l’Afrique , 8c la terre y produit
tout en abondance. Ce pays n’eft point fous la
domination britannique, quoique les Anglois en
aient concentré prefque toutes les affaires dans
deux loges établies depuis long-temps : ils en
tirent de la cire, de l’ivoire, de l’o r , 8c des ef-
clàves, au nombre de4 pu 5 mille annuellement. (E.)
Sierra de jVIoxina , montagnes d’Efpagne ,
C e ij