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faire aimer, fujet que Théocrite avoît traité
avant lui. La première édition des oeuvres de
•Catulle parut à Venife en 1488 avec .les com-
snentaire* d’Antoine Parthenius. Scaliger en
•donna une nouvelle dans 'laquelle il corrigea
plufieurs partages avec autant de fagacité que
•d’érudition. Enfin , les trois meilleures éditions
font celles de Grævius , à Utrecht «en. 1680 ,
d ’Ifaac Vortius , à Leyde en 1684, & de Padoue
*en jt 737.
Macer ( Emilius ) yivoit vers Pan de Rome
■ 738* & mourut en Afie , félon S. Jérôme. Il
écrivit fur les ferpens , les plantes & les oifeaux,
au rapport de Quintilien. Il fit encore un poëme
d e la ruine de Troie pour fervir de fupplément
a 1 Iliade d’Homère. Ovide parle fouvent des
ouvrages de ce poète y ils font tous perdus , car
le poème des-plantes que nous avons fous le
nom de Macer, n’eft pas de celui qui yivoit
d u temps d’Augufee , 8c c’ eft d’ ailleurs un livre
fo r t médiocre.
Si Cornélius Nepos ri’eft pas de Vérone, il
«toit du moins du territoire de cette ville ,
jputfqu’if naquit à Hoftilie , félon Catulle, qui
-pouvoir en être bien informé. Cet hiftorien latin
fiorifloit du temps de Jules - Céfar, étoit des
amis de Cicéron fk. d’Atticus , & vécut jufgu’à
la lixième année deT’émpire d’Augufte. Il avoir
iCompôle les vies des hjftoriens grecs, car il en
fa it mention dans celle de Dion , en parlant de
ÎPhiliftus. Ce qu’il dit dans la vie de Caton &
d ’Annibal prouve aurti qu’ il avoit écrit les vies
des capitaines & des hiftoriens latins enfin il
avoit laifle d’afitres ouvrages qui font perdus..
Nous n’avons plus de lui que lés vies des plus
(iiluftres généraux d’ armée de la Grèce & de
Ecme , dont il n*a pas tenu à Æmilius Probus
de s'attribuer la gloire. On prétend qu’ayant
trouvé cet ouvrage de Nepos , il s’avifa de le
donner fous fon nom, pour s’ jnfinuer dans les
bonnes grâces de Théodofe -, mais la fuite des
#emps a .dévoilé cette fupercherie.
On a deux traductions françoifes des vies des
capitaines iiluftres de Cornélius Nepos : l’ une
fieur de Çlaveret,. publiée en 1663 -, l’autre,
Coûte tnoderne, de M. le Gras, alors de la congrégation
de l’oratoire , impriméel à Paris en
I l z? a in-**?, y mais nous aurions befoin d’une
nouvelle xraduéHon plus élégante , plus travaillée ,
qui fût embellie de favantes notes hiftcfriques
,8c critiques, afin que l’hiftorien latin devînt un
.ouvrage répandu dans toutes les bibliothèques
gens de g o û t, qui aiment à s’inftruire de
J,ji vie des hommes célèbres de l’antiquité.
Vitrave ( Marcus Vitruvius Polîio) vivoit fous
'/ev régné d'Aagufte vers le commencement de
f eçp chrétienne. Savant dans la fcienpe des proportions
, il mit au jour un excellent ouvrage
ÿfarphiteâure^, divifé en dix livres , & le dédia
Çpi ouvrage oit d’autant plus
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précieux, qqp c’eft le feul en ce genre qui nous
loit venu des anciens. Nous en avons une belle
craduftion françoife, enrichie de notes , par
M. Claude Perrault, dont la première édition
parut a Paris en 1673 , in-folio y 8c la fécondé
•en 1604, chez Coignard.
Pline ( Caïus Plinius fecundus ) vît le jour
Tous lempire de Tibère , l’an 774 de Rome ,
qui elt le 20e de l’ère chrétienne, & mourut
âgé de >6 ans. Ce grand homme
f/c- ' tOU,S *es ^^rivâins du monde celui que 1 Encyclopédie a cité , le plus. Il intérerte fingu-
heçement l’humanité, par fa fin tragique , & les
avans de 1 univers par les écrits , qui font dans
es arts 8c dans les feiences les monuméns les
plus précieux de tou te l’ antiquité. Pline leTeune
nous a donné dans une de fes*lettres ( lettre y ,
s j Phîftoire des ouvrages de fon oncle,
& dans une autre lettre ( lettre i 63 l. V l ) la
relation de fa mort.- 7
, m6me ville n'a pas été ftérile en favans
depuis le retour des belles-lettres. Je nommerai
Handnni, Boffus , Fraoaftor , Guarini, Panvini
Noris , Scaliger , & Paul Emile.
Bianchini (François)-, phyficien & mathématicien
, naquit dans cette ville en 1662., &
mourut en 1719 , à 67 ans. On a de lui une
édition d'Anaftaie le bibliothécaire , & quelques
cltncrtations de phylique.
Boifus ( Matthieu ) mérite un rang parmi les
hommes iiluftres en vertu & en favoir, du
quinzième liècle. IJ naquit à VéRone l ’an 14 2 7,
oc mourut à Padoue' en 1502 , a 75 ans. Il corn- -
pola plufieurs livres de morale & de piété,
entr’ autres celui de immoderato mulierum cnltu. ,
imprimé a Strafbourg en J 5 09, in-40. y mais on
répondit a fon ouvrage , & les dames trouvèrent
un apologifte qui plaida leur caufe avec autant
d’efprit que-de favoir. Les femmes aimeront toujours
d’être parées : S. Jérôme appelle le beau
fexe pkilocofmon , le fexe amateur de la parure ;
& il ajoute qu’ il favoit beaucoup de femmes de
la plus grande vertu , qui fe paroie&t pour leur
feule la t is fa ê lio n , fans avoir dertein de plaire
à aucun homme.
Fraçaftor ( Jerome ) , poète. & médecin du
feizième fièele, mourut en 1553 > a 7 1 ans > fa
pa.trie lui fit ,élever une ftatue en 1559. Ses
ouvrages ont été imprimés à Padoue en 1735 ,
2 vql. in-4°. y mais fon poème intitulé Syphilis9
méritoit feul cet honneur. '
Fratta ( Jean) , poète italien véronois , du
feizieme fièele. On a de lui des églôgues médiocres
, & un poème héroïque, intitulé la
Maluide, auquel le Tarte donnoit fon fuftrage 5
mais la poftérit^ ne l’ a point confirmé,
Guarini, natif de Vérone, a été l’un des
premiers qui ont rétabli les belles-lettres dans
l’Italie , au quinziéme fièele. Il mourut à Ferrare
on iy6 o : fa traduction d’une partie de Straban
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étoit bonne pour le temps ; mais fon nom a été
encore plus illuftré par fon petit-fils, auteur du
Pafior Fïdo , poème paftoraf, qu’Aubert le Mire
a mis plaifamment au nombre des livres de piété,
croyant que c’étoit un traité théologique des
devoirs des pafteurs..
Panvini ( Onuphre ) , religieux de l’ordre de
Saint-Auguftïn, dans le fèizième fièele , étoit
favant littérateur, comme il paroît par fes ouvrages
fur les faftes confulaires, les fêtes & les
triomphes des Romains -, mais il n’ofoit avouer
qu il ignoroit quelque chofe , par fa préfomption
d avoir des lumières dont les autres mariquoient.
Il inventoit des inlcriptions & des monuméns
dont il fe fervoit à autorifer fes fentimens ou
tes rêveries. Cette fraude decouverte a • décrie
fes ouvrages, qui auroient été eftimables s’il eût
eu moins d’imagination , & fur-tout s’ il eût eu
de la bonne foi. Il eft mort en 1578 , âgé d’environ
40 ans.
Noris ( Henri) , l’un des favans hommes du
dix-feptième fièele, s’éleva par fon mérite au
cardinalat. Il dut cette dignité à Innocent X I I ,
qui l’employa en 1702 à la réformation du calendrier.
Il mourut à Rome en 17,04, à 73 ans.
Toutes fes oeuvres ont été recueillies. 8c imprimées
à Vérone en' 172.9 , en 5 vol. in-fol. On eftinie
beaucoup fon traité fur Tes. époques des Syro-
Macédoniens, ainfi que fon hiftoire pélagienne,
dont il donna la quàtrième édition en 1702.
Quand ce dernier ouvrage, parut pour la première
fo is , il fut déféré au tribunal de l’inquifition ,
qui heureufement étoit tout dévoué à l’auteur-,
en. forte que ce livre non-feulement fortit de
l’examen fans flétriflure, mais le pape Clément X
honora Noris du titre de qualificateur du faint-
oifice. Ses. ennemis revinrent à la charge en 1692,
& attaquèrent encore fon hiftoire pélagienne
mais fans fuccès. : tous les témoignages des examinateurs.
lui furent fi favorables, que fa fain-
teté , pour marquer à l’auteur fon eftime particulière
, le nomma conliilteur de l’ inquifition
membre de toutes les congrégations, 8c bibliothécaire
du Vatican.
Scaliger ( Jules-Céfar ) , critique y poète , médecin
, philofophe, 8c l’ un -des plus, habiles!
hommes dii feizième fièele ,? naquit en 1484 au
chateau de Ripa, dans, le territoire de Véroné. 11 le difoit deicendu des princes de l’Efcale ,
fouyerains de Vérone , 8c qui s’y rendirent formidables
par leurs conquêtes.mais la gloire de
la naiffance de Scaliger lui fut conteftée & les
lettres de naturalité qu’il obtint en France , font
entièrement contraires’ a fa prétention , vu qu’ il
n y . eft qualifié qué de médecin natif de Vérone..
On- trouvera ces Tertres, dans Te didionnaire de
Bayle,’ au mot Vérone.
Scaliger eft mort à Agen le 21. Oétobre r 5 5R ,
J 7 1 ans j ’fon- traité'de l’ art poétique , fon livre
aes. caul'es. de la langue latine 3. & fes.exercitations.
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contre Cardan , font fes trois ouvrages les plus;-
eftimés-. On Remarque en général, dans tous les>
écrits de cet auteur, beaucoup de génie , de critique
8c d’érudition, mais aulli beaucoup de
vanité & d’efprit fatyrique. Son fils Scaliger
( Jofeph - Jufte) marcha fur fes traces, le fur-
parta même en érudition, mais non pas ent
génie.
Emilio- ( Paolo ) , en latin Æmilius Paulus r
(. nom que nous avons francife en celui de Paut
Em ile ) , étoit un favant de Vérone, dont la-
réputation fe'répandit au-delà des monts. L e
cardinal de Bourbon l’attira dans ce royaume
fous le règne de Louis X I I , 8c lu i fit donner
un canonicat de la cathédrale de Paris, ou il fut
enterré l’an 15 29. On l’engagea à faire en latin-
l ’hiftoire des rois de France r 8c il s’appliqua à:
ce travail avec un. grand foin : il y employa bien-
des années, fans avoir pu mettre la dernière mairr
au dixième livre qui devoit comprendre les com-
mencemens du règne de Charles V III. C’étoic
un homme difficile fur fon travail, & qui- trou--
voit toujours quelque chofe à corriger.
Son hiftoire s’étend depuis Pharanrond jufqu’à-
l’an 1488 , qui eft le cinquième du règne de
,Charles VIII. Le dixième livre fut trouvé parmi
fes papiers, en afTez. mauvais état : un parent de
l’auteur fe donna, le foin de ^arranger. Sc de le
mettre en ordre.
Les éditions de cet ouvrage font en afTez grand-
nombre y la première contenoit neuf livres , &
parut avant l’année 1539-.v la fécondé en 1539;,
elle fut fuivie par celles de 154 4 , de 15:50, de’
155 S , àe 1566, de 1.576 , toutes chez le même
Vafcoian. On en fit.auifi une édition à Bâle ert
’ in-fol. Il y en â plufieurs verfions fran—
çoifes y les unes font complettes & les, autres;
incomplettes.
Jufte Lipfe porte de l’hiftoire de Paul. Emile-
un jugement fort avantageux y quoique mêlé de
quelques, traits, de cenfure. On ne peut nier quer
cette hiftoire ne fok généralement pariant bien
écrite &, l’auteur n’avoit alors en. France aucun
lival dans; la belle latinité ; mais fes harangues»
font controuvées à- plaifir , & déplacées dans plufieurs.
endroits , où il fait' parler des barbare»
dodement &- éloquemment , comme auroient
parlé les. anciens Romains. On peut encore lu i
reprocher d’être- trop diffus, iur les matière»
étrangères., 8c trop ferré fur fon principal fujet.
Quant au territoire de Vérone, voyez l’article;
V éronESE. (R.)
VÉRONEEZ.. Voyiez V ëronisv
VERONESE ( le ) , ou le V éronois, contrée
d’Italie , dans 1?état.de^ Venife. Elle eft bornée
au. nord par le: Treiitin au midi par le Man-*
touan , au. levant par le Padouan & le Vicentin y.
au couchant par le Brertaru Son étendue du nord?
au fud eft d’environ 40 milles, 8c de de l’ efir
à l’oueft, C’eft. un pays» arrofe de fources» 8c des