
défirez de plus grands détails , lifez le Poggïana,
ou la vie , le caraélère , les lentimens 8c les bons
mots de Pogge , par M. Lenfant , Amjîerdam
1720,
Il avoit époufé une femme de bonne famille ,
jeûné, riche , belle & douée d’excellentes qualités.
Il en eut une aimable fille nommée Lucrèce
& cinq fils qui fe diftinguèrent par leurs talens.
Le plus célèbre fut Jacques Poggio , dont on a
plufieurs ouvrages -, mais il perdit malheureu-
iement la vie dans la confpiration des Pazzi. (.R.)
TERRA-NUOVA, ville de l’ île de Sardaigne ,
fur fa côte orientale, au fond d’ un golfe de même ;
nom. Elle a eu dans le fixièrae fiècle un évêché
qui a été réuni à celui de Caftel-Aragonefe. Long.
78 ; lat. 41 1 4.
T e r r a -n u o v a , petite ville de Sicile, dans la
vallée de Noto , fur la côte méridional? à l’embouchure
de la rivière de même nom , où elle a
un petit port. C’eft la Gela des anciens. Long.
31 1 5X i B p 379 | | |
T er r a - n u o v a ( Fiume di ) , rivière de Sicile,
dans le val de Noto. Elle a fa l'ource près de
Piazza-Vecçhia , & fe jète dans la m e r , à la
gauche de la ville de fon nom. Cette, rivière.eft
le fleuve Gela des anciens?
TERRACINE , petite ville d’Italie , dans l’état
de l’E g lile , aux confins de la ^Campagne de
Rome & de la Terre de Labour. Elle eft fituée
à quelques milles de la mer, & a foixante de
Rome , fur la pente d’une montagne } 8c au
milieu d’un pays des plus fertiles de toute l’Italie
-, cependant Terracine eft pauvre 8c dépeuplée
comme tout le pays voifin. Sa feule décoration
eft un évêché qui ne relève que du pape. Long.
30 9 48 ; lat. 41 ) z.9. . • .
L’air en eft très-mal fain , ayant a l’oueft les
marais Pontins , où étoit autrefois ^une belle
plaine avec vingt-trois bourgs qui dependoient
des Volsques j mais les eaux de quelques petites
rivières en ont fait un marais impraticable , que
les Romains , les Italiens, & plufieurs papes
avoient entrepris en vain de deflecher *, mais qui
viennent de l’être prefqu’entierement par les foins
du pape aéluel. Ces marais ont 8 lieues de long fur
a de large -, le long de la mer on y voit quelques
îles flottantes. Le port de cette ville étoit important
autrefois par fa fituation -, aujourd’hui il
eft çomblé.
J’ai dit que fa feule décoration étoit fon
évêché -, mais il faut joindre à la gloire de
Terracine fon antiquité. Les Grecs la nommèrent
Trackina, du mot. grec qui fignifie âpre, rude,
à caufe des rochers lur lefquels elle eft fituée ,
& qui la rendent de difficile accès. Ce nom de
Trachina s’eft transformé par corruption en celui
de Terracina.
Les Volfques à qui cette ville appartenoit, la
I» nommèrent A n x u i, ou (Jutât A x u r , nom, de
Jupiter dans la langue de ces peuples , 8c cette
ville étoit fous la proteélion de ce dieu. On a
une médaille de Jupiter Axurus , où il eft
repréfenté avec une grande barbe.
Il y avoft dans cette ville, un magnifique
temple , dont les débris ont fervi à la conftruélion
de l’églife cathédrale de Terracine. Tous les
environs de la ville étoient embellis de maifons
de plaifance du temps des Romains. Les chofes
ont bien changé de façe -, car toute la campagne
des environs eft aujourd’hui miftrable -, cependant
le leéleur peut s’amufer à lire l’hiftoire latine de
Terracine ancienne & moderne , donnée par
Dominiço Antonin Contatore , 8c imprimée à
Rome en 1706. in-40. (R.)
TERRAON ou T orraon , petite ville , &
pour mieux dire , bourg de Portugal , dans
l’Alentejo, fur la route de Béja à Lilbonne , au
bord de la rivière d’Exarrama. On a trouvé dans
ce bourg quelques anciennes infçriptions , en-
tr’autres la fuivante qui a été faite par la grande,
prêtrefîe dp la province à l’honneur de Jupiter.
Jovi O: M. Fluvial, F . Rufina. Emeritenjîs Fia-
miniça Provinc. Lujïtcmioe. Item. Col. Emcritenjis.
Perpet. & Muniçipi. Salac. D. D.
TERRASSON. Voye\ T ek as son..
TERRE, en géographie, fe dit principalement
de ce globe que nous habitons.
On convient généralement que le globe de la
Terre a deu?c mouvement l’un diurne par lequel
il tourne autour de fon axe , dont la période eft
de 24 heures, 8c qui forme le jour.
L’ autre annuel 8c autour du l’oleil fe fait dans
une orbite elliptique, durant l’efpace de 365 jours
6 heures, ou plutôt 365 jours 5 heures 45? min.
crui forment l’année.
Ç’eft du premier mouvement, qu’on déduit la
diverfité de la nuit & du jou r, 8c c’eft par le
dernier qu’on rend raifon de la viçiflitude des
faifons , 8cc.
On diftingue dans la Terre trois parties ou
régions i lavoir, i ° . la partie extérieure , c’eft
| c’eft celle qui produit les végétaux, dont les
animaux fe nourriffent. 20. La partie du milieu
ou la partie intermédiaire qui eft remplie par les
foffiles , lefquels s’étendent plus loin que le
travail de l’homme ait jamais pu pénétrer. 3°* La
partie intérieure ou centrale qui nous eft inconnue
j quoique bien des auteurs la luppofent
d’ une nature magnétique-, que d’autres la regardent
comme yne marte ou fphère de feu ;
d’autrès comme un abîme ou amas d’eau , furmonté
par des couches de terre.
Burnet , Stenon , "Woodward , Whifton 8c
d’autres- fuppolent que dans fon origine & dans
/ fon état naturel , la Terre a été parfaitement
ronde , unie &: égale-, & c’eft principalement
du déluge qu’ ils _ tirent l’explication de la forme
inégale 8c irrégulière que nous lui voyons.
On trouve dans la partie extérieure de la Terre
différens lits qu’on fuppofe être des fédimens
dont les eaux de différens déluges étoient
chargées , c*eft-à-dire des matières de différentes
efpèces qu’elles ont dépofées , en fe féchant ou en
formant des marais. On croit auffi qu’avec le
le temps , ces différentes matières fe font durcies
en différens lits de pierre , de charbon, d’argile ,
de fable , & c.
i Le doéleur Woodward a examiné avec beaucoyp
d’attention ces différens lits , leur ordre, leur
nombre , leur fituation par rapport à l’horizon ,
leur épaiffeur, leurs interfeâions , leurs fentes ,
leur couleur , leur confiftance , & c . & il a
attribué l’origine de leur formation au grand
déluge. Il fuppofe que dans cette terrible révolution
, les corps terreftres furent diffous 8c fe
confondirent avec les eaux, 8c qu’ ils y furent
foute nus de façon à ne former avep elles qu’une
maffe commune. Cette marte des particules terreftres
ayant donc été mêlée avec l’eau, fe précipita
enfuite au fond, félon cet auteur, 8c cela
fuivant les loix de la gravité , les parties plus
pefantes s’enfonçant les premières , puis de plus
légères , & ainfi de fuite. Il ajoute que les
différens lits dont la Terre eft compofée le formèrent
par ce moyen , 8c qu’ayant acquis peu
à peu de la folidité 8c de la dureté, ils ont fubfifté
depuis en cet état. Il prétend enfin , q.ie ces lëdi-
mens ont été parallèles, puis concentriques, 8c
que la furface de la terre qui en étoit formée
étoit parfaitement unie_& régulière, mais que
les tremblemens de terre , les éruptions des
volcans , &c. y ayant produit peu à peu divers
changemens , l’ordre 8c la régularité des couches
fe font altérées -, de forte que la furface de la
terre a pris la forme irrégulière que nous lui
voyons à prél’ent. Tout cela , comme l’on voit ,
eft purement hypothétique 8c conjectural. Voye{
à ce fiijet, le premier article de Vhijl, nat. de
M. de Buffon. Voye[ aulli les époques de la nature
de cet illuftre favant. (R.)
TERRE ( baffe ) ville- des Antilles , dans l’ île
de la Guadeloupe. Elle fut bombardée par le s .
Anglois , le 23 janvier 1759. On donne auffi ce
nom à la partie occidentale de l’îie où elle eft
fituée, & qui eft féparée de la grande terre ou
partie orientale , par un petit bras de mer. (R.)
T erre ( baffe ) , port des antiïles dans Pile de
Grenade. Il fourniroit un abri fûr à 60 vaifleaux
de guerre. On le connoît auffi fous le nom de
S. Georges. (R.)
T erre australe du Saint-E sprit ( l a ) ,
partie des Terres Auftrales , au midi de la mër du
fud. Elle fut découverte par Fernand de Quiros ,
efpagnol-, c’eft pour cela que : quelques-uns la
nomment Terre de Quiros. Il n’en a cependant
parcouru que quelques côtes, comme les environs
du golfe de Saint-Jacques & de Saint-Philippe ,
& nous n’en eçyinoiffons pas ^avantage aujourd’hui.
Nous ignorons même fi la Nouvelle
Guinée , la Nouvelle Hollande , la Terre de
Diémen , & la Terre Auftrale du Saint-Efprit
font une terre continue , ou fi elles font féparées
par des branches de l’Océan. (R.)
T erre australe propre ou T erre de Gon-
neville , pays des Terres Auftrales ou Antarctiques.
Ce pays eft à l’occident de la Nouvelle
Hollande , 8c au midi de l’ancien continent. Il
fut découvert en 1603 par un capitaine françois
nommé Gonneville, qui y fut jetté par la tempête,
& qui en donna une relation. En 16 9 7 , le capitaine
Vlambing, hollandois, envoya fur la Terre
Auftrale propre trois vaiffeaux , qui pour toute
découverte y remarquèrent quelques havres affez
bons & des rivières fort poiffonneufes. (R.)
T erre de la C ompagnie ( l a ) , î l e fituée à
l’entrée d’un golfe , qui s’avance dans la terre de
Kamlchatfca , dont il fait une prefqu’ île. Elle a
été découverte par les Hollandois en cherchant
un partage dn Japon à la met du Nord. Ils lui
donnèrent ce nom pour l’approprier à leur compagnie
des Indes orientales. Elle eft entre le
45 & le 52. degré de latitude , au 175 de longitude
pour la partie occidentale. (R.)
T erre des Etats , île de la mer du Sud. Elle
fut découverte par Jacques le Maire en 1616 ;
elle eft fituée à l’orient de celle de F e u , donc
elle n’eft féparée que par le détroit de le Maire ;
elle eft vers le 55e degré de latitude méridionale.
Elle a 10 lieues de long , & n’a nulle part plus
de 3 à 4 lieues de largeur. La côte , qui eft de
roches & fort dentelée, paroît former plufieurs
baies. Cette terre préfente une furface de collines
efearpées, q u i, excepté le fommet, font couvertes
, pour la plus grande partie , d’arbres ,
d’arbriffeaux & d’herbages \ quelques - unes
offrent de la neige. On remarque autour de cette
terre plufieurs courants , mais aucun n’eft dangereux.
Cette île eft peu conflue encore ,
M. Cook , qui l’a obfervée dans fon deuxième
voyage en 17 75 , n’en donne pas.d’autres détails
que ceux que je viens de rapporter. Toutes les
mers de ces îles font remplies d’ours, de lions
& de veaux marins. ( M. D . M. )
T erre- ferme , on appelle ainfi’ en général
toute terre qui n’eft pas une île de la mer*
C’eft en ce fens que les Vénitiens appellent 13état
de Terre-Ferme , les provinces de leur république
qui font dans le continent , pour les diftin-
guer des îles de la Dalmatie, de Corfou, & de
Venilë elle-même, qui n’eft qu’un amas d’îles,
fans parler de Zante , de Céfalonie , de Candie
que poffèdent les Vénitiens.
C ’eft auffi par cette même raifon que les Efpa-
gnols qui avoient commencé la découverte de l’Amérique
par les îles Lucayes , celles de Cuba, St.
Domingue, Portorico, &p ar l’ île de la Trinité,
appellèrent T erre-Ferme, ce qu’ils trouvèrent du