rcnces , épines & chênes verds j & on peut dire
aujourd’hui ce que Lucain difoit de fon temps :
Jam Jylvoe fier îles & putres robore trunci
Afjaràci préjjère domos , 6’ tempia dsorum
Jam laffii radice tènent| ac tota teguntur
Pergama dumctis.
Le pays des environs nourrit des lièvres, des
cailles & des perdrix, qui y font en abondance.
On y voit aulli un oifeau de la groffeùr de la
grive , ayant la tête & la gorge d’ un jaune
éclatant, & le dos & les ailes d’un verd gai
comme un verdier, le bec 8c la tête comme la
g r iv e , & aulli gtos que les ortolans en France.
On y trouve encore un autre oifeau d’une autre
efpèce, mais qui n’eft pas beaucoup plus gros -,
il a la forme du héron, & il èll: tacheté comme un
épervier^ avec un long b e c , de longues jambes,
des griffes, & une crête de plumes fur la tête. (R.)
TROÏS-EGLISES , lieu d e -P e r le , digne de
remarque, en entrant dans ce rpyaume par
l’Arménie. Il y a dans ée lie u , qui eft à 9 milles
d’Erivan , un célèbre monaftère de religieux ,
dont l’eglife eft dédiée à S. Grégoire l’illumina-
teur. Les moines de Trois-Eglifes font Arméniens,
8c font* des fouris moqueurs quand on
leur parle de réunion avec le liège de Rome. La
campagne qui eft autour de leur monaftère peut
donner par les agrémens 8c fa fertilité une idée
du paradis terreftre. (R.)
I-ft-OIS - FONTAINES , abbaye de France,
en Champagne, au diocèfe de Châlon r elle eft '
de l’ordre de Cîteaux, & vaut 40,000 (R.)
TROIS - RIVIÈRES ( les ) , petite ville de
l’Amérique feptentrionale , au Canada, à 27
lieues au-deflus de Québec , entre cette ville 8c
.Montréal, fur un coteau de fable, au pied duquel
coulé le fleuve de Saint-Laurent. Il y a dans
lôn voifinage uiîè' riche mine de fer. Lat. 46.
Cette ville fut bâtie l’an '1640 , 10 ans après
celle de Québec. Sa population n’a jamais excédé
1500 habitans, parce ‘qlie le commerce des pelleteries
, qui s’y éto-it porté d’abord , ne tarda
pas à iêj détourner de ce marché , pour fe concentrer
à Montréal. {R.')
T R O K I , pàlatinat de .Pologne , dans la Lithuanie
: il eft borné au n. par le palatinat de
Wilna & la Samogitie , e. par le palatinat de
W iln a , f. par celui de Novogrodek , au couchant*
par la Pruffe & la Pôdlaquie V il envoie huit
nonces à'la diète générale. La capitale porte fon
nom. (R.) ®
T roki , ville de. Pologne , dans la Lithuanie,
capitale du palatinat de même nom., au milieu
des marais , à 8 h. au couchant de Wilna. Elle
fût bâtie par Gédimir, grand-duc dé Lithuanie,
en 13x1. Lés Mofcovites la "ravagèrent en 1655.
Long. 4 3 , 50 ■ lat. 5 4 1 33.
Cette ville eft bâtie de bois ; elle, éft défendue
par un château, & c’ eft le fiége d’ un paîatin&
d’ un caftellan. Il y a de plus une juftice tèrrito-
riale, 8c une ftaroftie dépendante du palatin, &
c’eft le lieu de la convocation de la diétine du
diftriéh Elle étoit autrefois la réfidence des ducs
de Lithuanie, qui la transférèrent enfuite à \V ilna.
On la nomme aufli le nouveau T r o k i, pour la
diftinguer dir vieux T ro k i, village qui en eft:
diftant d’ une demi-lieue , & où il fe trouve une
abbaye de bénédiftins. Troki eft fituée fur le
ruiffeau de Breiàla, à 7 li. o. de W iln a , 8c 30
n. e. de Grodno. (R.)
TRON (S a in t ) , ville d’Allemagne, au cercle
de Weftphalie , dans l’évêché de Liège , capitale
de la Haihaye , aux frontières du Brabant, à 7 Ü- de Liège, 7 de Maeftricht, & 4 de Tongrès.
Il s’y trouve une riche & célèbre abbaye de
bénédictins , fondée par Saint Trudo, l ’an 647.
Long, x x , 34 ; lat. 3 0 ,4 3 . L’ évê^ue de Liège
8c l’abbaye font co-feigneurs de là ville. (R.)
TRONSOND , nom d’une contrée, d’un cap,
& d’un détroit de la Norvège.
La contrée de Tronfond eft dans la partie feptentrionale
de la N o r v è g e , au gouvernement de
Wardhus. Le cap 8c le détroit font aulli finies
dans le même lieu. Le cap eft couvert de plu-
fieurs île s , à l’occident, au nord 8c à l’orient. (R.)
TRONTINO ( l e ) , rivière d’I ta lie , au
royaume de Naples, dans l’Abruzze ultérieure.
Elle arrofe Teramo , & fe perd dans le golfe
de Venile. On croit que c’eft le Juvantius des
anciens. (R.)
TROPEA, en latin Tropaa, ville d’Italie, au
royaume de Naples , dans la Calabre ultérieure ,
fur le lbmmet d’ un rocher , à 4 li. n. n. o. de
Nicotera, 51 n* n. e. de Regio , 48 n. e. de
Melfine, 8c 4 de Mileto. Son évêché eft fuffra-
gant de Reggio. Long. 33 , 40 ; lat. 38,40 . (R.)
TROPÈS { Saint ) , ville de France , en Provence
, au diocèfe de Fréjus, fur la Méditerranée
, où elle a un port , à 24 li. au levant de
Marfeille , & à 6 au f. o. de Fréjus. Long. X4 ,
ap ƒ lat. 43 , z 3.
Cette ville, qui n’éft pas fans commerce-, a
une citadelle très - forte, une paroiflë & deux
couvens, l’un avec titre de prieuré, 8c auquel
elle doit fon origine. Le golfe de Saint-Tropès
a 6 milles de long & 3 de large. (R.)
TROPIQUES ( les ) , ce font deux cercles
imaginés fur le globe , à 23 degrés & demi de
part 8c d’autre de l’équateur , pour fixer la plus
grande déclinaifon du foleil vers l’un 8c l’autre
p ô le , dans fon cours annuel. L’un eft dans
l’hémilphèré feptentrional, 8c touche l’écliptique
au premier degré du ligne du cancer : il fe
nomme pour cela tropique du cancer, ou tropique
d’été. L’autre eft dans l’hémifphère méridional ,
8c touche l’écliptique au premier degré du capricorne
, & on le nomme tropique du capricorne,
ou tropique dyh ver.
CVft dans les deux tropiques que font les
deux points folftitiaux, que le foleil n’outrepafle
point, & qui font ainfi appellés du latin Jolis
fiatio, parce qu’en e ffet, lorfque le foleil y eft
arrivé , il eft au terme de fon plus grand écartement
, s’arrête, & rétrograde vers le pôle
oppofé. On conçoit qu’ il ne s’agit que dès
apparences , les mouvèmens^ qu’on attribué àu
foleil exiftant rééllement dans la terre. (R.)
TROPPAU , en latin moderne Oppavia, Ville
d’Allemagne , dans la Siléfie , fur la rivière
d’Oppa, & fur celle de Mohr , dans une agréable
plaine, à 30 li. au f. e. de Breflau. Les Danois
prirent cette ville en 1626 ’» les Impériaux en
1627-, les Suédois en 1642 , niais les Impériaux
la leur enlevèrent quelque temps aprèsT ils l’attaquèrent
de nouveau ën 174Ô, mais en vain.
Cette ville eft la capitale de toute la haute-
Siléfie , en n\ême temps que celle de là principauté
de fon' nom. Elle renferme trois églifes
paroifliales, un vieux château de réfidence, un
collège , une commanderie de l’ordre de Malte ,
& trois couvens. En 1758, elle effuya uh incendie
qui la réduifit prefque toute entière en cendres.
La principauté de Troppau eft fertile en'grains,
en fourrages & en fruits i elle fit autrefois
partie de la Moravie , avec laquelle elle fut
annexée à la Bohème. En 1480, la famille des
princes s’étant éteinte , le roi de Bohème, à
qui Èrnefte l’avoit rendue, la donna à fon fils
aîné, qui l’échaiigea, en 1475 , avec le roi Mathias
pour des terres en Efclavonie ■, 8c après
diverfes révolutions elle retourna à la couronne
de Bohème en 1528. Par la paix de Berlin,1
conclue en 1742, Marie - Thérèfe , reine de
Hongrie 8c de Bohème , céda à Frédéric II ,
roi de Pruffe, la partie des principautés de
Troppau 8c de Jægerndorf, fitùéë^ en-deçà de'
l’üppa , ainfi que le diftriâ dé Katfchër, qui
appartenoit à la Moravie. Depuis cette époque ,
la ligne de divifion des' portions pruflienne 8c
autrichienne de cës principautés , commence au
confluent de l’Oppa 8c de i’Gder. On voit pâr la
que le prince de Lichtenftein, poffefieur aduel
. de ces deux principautés , relève de deux fei-
_gneurs direds il ne jouit dans cés deux principautés
que de fês biens domaniaux 8c de
l’obéiflànce vaffalitiquè;
Cette ville eft à 20 l i . . au f. e. de Breflau,
16 n. n:, e. d’Olmutz. Long. 33,'44, lat1 30, 3. (R.)
TRO.SLY , en latin du moyen âge , Trofieiutn
8c Drofieium, village de France , au diocèie de
SoiffonS. Je ne parle de çe viilagè que parce qu’ il
s’y eft tenu des conciles en 9 0 9 ,9 2 1 ,9 2 4 8c
927. Comme on connoit aujourd’hui deux Trofly
dans le dioçèlè de Soiffons, l’ ijn fur la rive gauçlie
de la rivière d’Aifne , en allant de Soiïibns à
Compiegnè | l’autre, voifin dé Couci, & à l’extrémité
du diocèfe de Soiffons, en allant à Blé-
râhyourp^ çn ignore lequel des deux Trofly a été
celui de la tenue des conciles dont nous venons
d’ indiquer les époques. M. de Valois eft pour le
premier Trofly , dom Mabillon 8c dom Germain-
tiennent pour le fécond. Dans le dernier Trofly,
il y a encore deux églifes paroifliales •, & entre
ces églifes on voit les veftiges d’un ancien château
: c’èfl à peu près toutes les conjeétures que
l’on peut apporter en faveur du fentiment de dom
Mabillon & dom Germain. (R.):
TROU-FROID, en allemand Klatlock, caverne
remarquable, en haute - Saxe , près de Queften-
berg. (R.)
TROUILLE ( l a ) . Voye{ T r u l ie .
TROYES | grande 8c confidérable ville de
France,, en Champagne , dont elle eft la capitale.
Au facre de Louis X V I , ce titre, qui lui
étoit difputé par les villes de Reims 8c de
Châlon , lui a été folemnellemënt confirmé. Elle
eft fituée fur la Seine, à 12 li. n. e. de Sens ,
25 1‘. de Reims, 17 f. o. de Châlon , & 35
au f. e. de Paris.
Cette ville fait partie des domaines du r o i, &
c’e ft le fiége d’ un évêché, d’une prévôté royale ,
d’ un prëfidial , d’un baillage , d’une éledion ,
dhme màîtrife particulière des eaux & forêts, 8c
d’ un gouvernement général : on n’y bat plus
monnoie depuis 1757. Lès rues en font larges, 8c
elle eft aulu bien bâtie que peut l’être une ville
conftruite en bois. Sa cathédrale, fous le titre
de Saint-Pierre , eft un des plus beaux vas fléaux
gothiques qui exiftent : des deux tours qui de-
, voient former le portail , il en eft une qui eft
demeurée imparfaite. Son évêché eft fous la métropole
de Sens:. Le diocèfe comprend 372 pa-,
roiffes & 19 abbayes. Les revenus de ce fiége
j font de 32000 l i v . , & fa taxe en cour de Rome
eft de 2500 florins. Outre la cathédrale , on y
compte deux collégiales , 8c douze autres paroiffes
généralement allez belles , quatre abbayes , dix
couvens , un collège occupé par les prêtres de
l’oratoire, un féminaire gouverné par les
prêtres de la million, dont les revenus font dè
jo ,o o o liv. •, une commanderie de l ’ordre de
Malte, du produit dé 12000 l i v . , & un hôpital.
Henri I , comte de Champagne, y fit divifer la
Seine.en une multitude de bras qui y font d’une
infigne utilité pour les différens genres de fabrications.
L’ air y eft falubre, mais elle manque de
bonne eap à boire , & elle auroit befoin de fon-
I taines publiques., tirées de fources d’eau vive ;
I celle de puits eft , dit-on , fujète à caufer des
’ humeurs froides ; d’ un autre côté, elle a une fin-
gulièré propriété pour dégorger les étoffes, pour
la teinture des laines , foies , fils , ainfi que.
pour taner lés cuirs, & même pour les paffer en
: façon dé cuirs ( de Hongrie.; La pierre, a bâtir y.
manque : celle du pays eft fi tendre', qu’au pre-
: mier choc elle fe caffe , ou elle le réduit en
pouflière.
Le bommércé de Troyes , du produit de fes
L U ij