
i ï &9> I.ldephonfe Ier , comte de Provence 8c
roi d’Aragon, força Boniface de Cafteîlane de
reconnoître le haut domaine des comtes de
Provence fur la baronnie de Cafteîlane, & ce ne
fut .que le prélude des vexations de toute' efoèce
que les polfefleurs eurent à en efluyer depuis. Eft-
il étonnant ; après cela , que lorfque les Marfeiliois
tentèrent de recouvrer leur liberté, le baron
.de Cafteîlane , appelle par ces républicains pour
les aider de ion bras, faifit avec empreffement
une occafion qu’il cherchait depuis long-temps,
dans l’efpoir de rendre fon luftre primitif au
petit état que les ancêtres avoient fondé par
leur valeur & par leur fageffe. Mais malgré
les fecours qu’il jerta dans la ville , malgré fon
intrépidité & le fucçès de fes premiers exploits,
les Marfeiliois furent obligés de compofer &
de faire leur paix particulière avec Charles d’Anjou
, comte de Provence , q u i, pour tirer vengeance
de ce qu’il s-’ étoit allié avec le s^ Ia r -
fejllois, entra à main armée dans fon pe t in t â t ,
& envahit la baronnie de Cafteîlane , dont il
dépouilla fes fouverains.
Moréri' donne de faux apperçus de cet événement
: ç’eft fur-tout par une légéreté très-
çepréhenfible , qu’il dénonce à la poftérité le
dernier baron fouverain de Cafteîlane, comme
.coupable dé tr.ahjfon ; & c’eft fur des renfei-
gnemens erronés qu’ il avance, que le roi Charles
l ’ayant arrêté, lui fit trancher la tête. Un hif-
.torien doit marcher avec plus de cirponfpeétioii y
quand il eft quéftion d’inculpations aufli graves.
D’abord le baron de Cafteîlane, pomme fou-
yerain indépendant dans fon état, & ne devant
rien aux comtes de Provence , n’étant tenu à
rien envers eux, ne peut & n’ a pu , à leur
égard , mériter l’açcufation de trahi fon , qui
tombe par Ig fait même,
JEn fécond lieu , les comtes de Provence ayant
agi hoftilement, 8c s’étant montré les aggref-
feurs, en forçant fans aucun titre , même fans
aucun prétexte , les barons de Cafteîlane à reconnoître
leur haut domaine fur leur fouverai-
neté ; ceux-ci • en prêtant fepours aux Marfeil-
Jois , n’ont fait quhifer de repréfailles , 8c n’encoururent
ni ne purent jamais en pela encourir
la qualification de proditeurs.
En troifième lie u , & quant à la prétendue
vengeance du roi Charles, qui eut fait perdre 2a vie à l’allié 8c au défenfeur des Marfeiliois,
,çette aflertion eft en oppofition avec tous lès
anciens documens. Gnp vieille chronique de
Montpellier porte-, Van ip.6%, Charles, comte
de Provence , prj.t par force la ville de Cajiel-
lane , & en déçhajja le Jeigrieur Boniface de Caf-
tellanç, Guillaume de Nangis dit la même choie
dans la V.ie 4e S. Louis. Et dans Phiftoire de
la réduâion de Marfeille de Cafteîlane écrite
par Guien , il n’eft pas dit un mot de .ce fa it ,
oui n’étoit pas de nature à être omis.
ri
C’eft ainfi que les comtes de Provence mirent
fin^ a la baronnie fouveraine .de Cafteîlane. Cet
événement eft de l’an i z 6 z , & dès cet inftant
la ville commença à déchoir, 8c defcendit bien
vite du degré affez éminent de richefle , de
population & de profpérité auquel elle s’étoit
élevée fous fes princes. Son commerce s’anéantit
, fes familles les plus puiflantes fe difper-
serent, 8c l’induftrie y tomba dans l’état de
langueur, d’où elle ne s’eft pas relevée depuis.
Il a exifté dans lé royaume plufieurs petits
états fouverains de la nature de celui-ci-; tels
furent la principauté d’Orange, la principauté
de Dombes, celle d’Henrichemont , celle de
Sedan, &c. Toutes ont été fucceflivement réunies
a la couronne-, mais toutes l’ont été par des
échanges , par des rachats. Quant à celle de
Cafteîlane, on ne voit pas que les comtes de
Provence, ou les rois de France fubftitués à
leurs droits , aient, en aucun temps, donné aux
feigneurs de Cafteîlane aucune indemnité, aucun
équivalent , en vue de légitimer leur pofleflîon.
Lorfque Guillaume Penn voulut former l’état de
Penfilvanie, il commença par racheter des naturels
du pays les territoires qui lui avoient été
cédés par la couronne britannique, en acquittement
des fommes avancées à l’état par fon père,
dans des guerres ruineufes , & il établit fa propriété
par cet acte éclatant de juftice -, c’eft qu’il
doutoit des droits du gouvernement fur un pays
qui n’étoit entre fes mains que par le fait d’une
invafion. Lorfque Louis XIV eut dépouillé de
fes états Charles IV , duc de Lorraine , qui
s’étoit joint à fes ennemis , ce monarque crut
cependant qu’il étoit de fa'juftice de rappeller
c e prince dans fes états , ce qu’il fit en 1659.
Il envahit la Lorraine une fécondé fois en 1670 ;
Charles I V , Charles V , & Léopold, dépouillés,
chaffés de leurs foyers, traînèrent triftement en
Europe le vain titre de ducs de Lorraine : mais
enfin , après un intervalle de 27 ans , 8c à la
paix de Rifwick, la Lorraine vit reparoître fes
légitimes fouverains , réintégrés dans leur duché.
Cette pofleflîon leur fraya la route au trône impérial
qu’ils occupent aujourd’hui, 8c ceignit du
diadème le front de deux princefles de leur fang ,
aflifes aujourd’h u i, l’une fur le trône d e s - lis ,
l’autre fur celui de Naples & de Sicile.
Confultez d’ailleurs, fur la maifon de Cafteîlane,
Bouchet, Hifioire de Provence y Sainte-Marthe,
dans fa Gaule Chrétienne : 8c M. de T h o u ,
liv. Zfï» (-R.)
CASTIGLIONÉ 8c Solferino ( principauté
de ) , principauté d’ Italie, au duché de Mantoue ,
vers le nord-oueft. Elle appartenoit à une branche
de la maifon de Gonzague, qui l’a vendue à l ’empereur
en 1773.
CASTRES, ville de Languedoc. Lat. 48 ;
lifei 43.
CATHERINE
C H A
CATHERINE (Sainte). . . . Voye\ encore
Sainte-Catherine.
CA^HERINENBOURG , voye\ Jechateri-
NENBOURG.
CAUDROT , quelquefois C oudrot. . . .
Cette très-petite ville n’eft pas précifément à
l’embouchure du Drot, mais à un quart de lieue
plus bas. (R.)
CAÜNARD , bourg de France , en Gafcogne ,
fur l’Adour, dans l’évêché d’Aire.
CAUPÈNE , bourg de France , en Gafcogne,
dans les Landes.
C A Y EN N E , Voyez 'Caienne.
C A Y E U X , bourg de France , en Picardie , au
diocefe d’Amiens.
| CAYLLOMA , diftriét de l’Amérique méridionale
, au Pérou, à 30 li. .n. e. d*Arequipa :
Ses mines d’argent furent découvertes très-anr
ciennement ; on ne cefla jamais de les exploiter,
§c leur abondance eft toujours la même. (R.)
CAZEREM , voyeç K arasm dans ce Supplément,
CAZERES, petite ville de France , en Gaf-
cogne, fur Id Garonne ; ajoutef au diocèfe de
Rieux.
Q E A U X b o u r g de France, en Auvergne,
généralité de Riom.
CEBU , voye[ Z e b u . .
C E FA L A, voye{ Sofala.
CELLE-SAINT-HILAIRE ,. voyez la C elle-
Saint-Hilaire.
CELLES, voyez Selles.
CELLES-SUR-THIERS, bourg de France, en
Auvergne , généralité & élédion de Riom.
CELORICO. . . . Voyez aufti Selorico.
CENERET, voye[ T ibériade.
,CERENCE, bourg de France , en Normandie,
généralité de Caen, diocèfe de Coutances.
CERENS., bourg de France , dans le Maine ,
au diocefe du Mans.
' GERES 5 voye[ Serres.
CES AREÉ-AUGUSTE, voye[ A nazarbe.
C E T O N , bourg de France, en Normandie ,
généralité d’Alençon.
• • *x Son port fut formé par Louis
A fV pour les galèrés &: pour de .petits bâtimens.
jLo/zo-. luivant Caflini, prife au fanal de cette
Ville , a.z deg. zf 'j lat. 43, 2 .4 ,40. (R.)
CEVENNES , voyeç Sevennes. /
C E Y L A N , voyez Ceilan.
CEZANE , voye{ Se z a ne .
■ CH ABRIS , bourg de France , dans l’Or-
Jeanois élection de Romorentin.
» boiirg de France , en Anjou,
au diocefe d’Angers.
CHAILAR ( l e ) , bourg de France, dans le
Vivarajs.
CHAÎLLAN, bourg 4s France, dans le,
■ ù'kaine ,"éledion de Mayenne, .
Géagr.- Tome I I I .
C H A y 61
CHAILLÉ-SOUS-LES-ORMEAUX , bourg
de France , en Poitou , élection des Sables
d’Olonne.
CH AILLE VE TTE , bourg de France , en
Saintonge , êleâion de Marennes.
CHAILLOUÉ, bourg de France, en Normandie
, au diocèfe de Seèz..
CHAINGI, bourg de France, éle&ion d’Orléans.
CHALAIS , Calefcum, bourg de France, dans
le Périgord , diocèfe de Périgueux, parlement
8c intendance de Bordeaux, éleétion de Péri-r
gueux, à 2 lieues d’Aubeterre, fur les limites,
du Périgord, avec un château fur la rivière de
Dude, 8c titre de principauté. On y compte
environ 9Ô0 habitans.
Il y a un autre bourg de ce nom dans la même
province, 8c qu’on appelle aufli Saint-Joris-
de-Chalais.
CH ALIN ARGUE, bourg de France, en Auvergne
, au diocèfe de Saint-Flour.
CHALLANS , bourg de France , en Poitou ,
éle&ion des Sables d’Olonne.
CHALON-SUR-MARNE. . . . Cette ville eft
le fiége de l’adminiftration provinciale de Champagne
, qui y ouvrit fa première féance lé 4
août 1787. Elle eft compofée de 48 membres ,-
12 de la noblelfe, 12 du cle rgé, & 24 du
tiers-etat formé des députés des villes & communautés.
L’archevêque de Reims eft préfident
de l’ affemblée. (R.)
CHAMBERET , bourg de France, dans le
Limofin , diocèfe de Tulle.
CHAMBOLLE, climat de la côte de Bourgogne
, dans le territoire de N u its , connu par
des vins très-eftimés. (R.)
CHAMO , grand défert d’A fie , dans la Tartane
chinoife, entre les deux pays habités par
les Mongous noirs 8c les Mongous jaunes. Il a
plus de 300 lieues de long , oc il fe joint a
quelques autres qui vont jufqu’à l’Indoftan. Ce
défert n’eft pas abfolument continu ; il y a pat-
intervalles quelques pâturages, & même des
villes. (iL)
CHAMOUN I, groife bourgade de Savoie ,
dans le Faucigni, au pied du mont Blanc, du
côté du couchant. -(IL)
CHà M PAG N A C, bourg de France, généralité
de Poitiers , éleâion dè Saint-Flour.
C h a m p a g n a c , b’ourg de France, en Auvergne,
généralité de Riom, élection de Saint-
Flôur. .
/ ; CHAMPANIERS 5 bourg de France, dans
l’Angoumois , fur les confins du Limofin.
CHAMPTQQÊ ) bourg de France, au diocèfe
de Limoges.
CHANG E , nom de. deux bourgs de Francs,
dans le Maine; l’un, élection eu Mans, l’autre3
élection de Layal.
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