
d’Eflex 5 au levant par le Norfolck encore, 8c
au couchant par la province de Cambridge.
La province de Suffolk eft d’une figure approchante
d’une demi - lune. Elle a a 5 milles
dans la plus grande largeur du nord au fud ,
45 de longueur de l’orient à l’occident , & 140
de circuit. Les anciens Icéniens habitoient cette
province , ainfi que celle de Norfolck &: de
Cambridge. Les Saxons firent dé tout cela un
royaume , auquel ils donnèrent le nom d’EJL-
Angle.
On compte dans la province de SufFolk 2z
hundreds ou centaines*, 28 villes ou bourgs à
marché; 575 paroifles, & environ un million
d’arpens de terre. Il s’y trouve fept villes ou
bourgs à marché , qui ont droit de députer au
parlement, favoir Ipfwich capitale, S. Edmond-
b ury, Dunwich, Orford, Àlborough, Eye &
jSudbury.
L’ air de cette province eft fort doux & fort
fain. Son terroir eft très-fertile, étant pour la
plupart & d’argile & de marne.
Le long de cette province eft un pays fa-
blonneux Sc couvert de bruyères , qui cependant
produit du feigle , des pois 8c du chanvre ,
8c nourrit de nombreux troupeaux de moutons.
Les meilleures contrées font fituées aux environs
de S. Edmonlbury , où le pays eft très-
beau , & abonde en toutes fortes dë grains.
Il produit le meilleur beurre d’Angleterre, & 4’excellens fromages. Le canton qu’on nomme
High Sujfolk , ou The U^oodlands , a de très-
bons pâturages où l’on élève beaucoup de bétail.
Les manufactures de drap & de toile contribuent
encore à y entretenir l’abondance. Elle
a le titre de comté , érigé par Jacques I en
faveur de Thomas Howard , fécond fils du duc
de Norfolck.
Je n’épuiferai point ici la lifte des hommes
de lettres qu’a produit cette ■ province ; mais
dans cette lifte j’en choifirai quelques-uns qui
ont fait du bruit par leurs écrits, 8c d’autres
que leurs ouvrages ont rendu célèbres. ,
Robert Groffe-Tête , en latin Capito , l’ un
des plus grands théologiens, des plus illuftres
philolophes, 8c des plus favans hommes du 1 3e
fiecle , temps d’ ignorance & de barbarie , naquit
de pauvres, parens dans le comté de SufFolk.
Guillaume Alabafter , qui a donné un Lexicon
Hebraïcum ; Jean Bâle , hiftorien du 16e fiècle;
Jean Boys , fameux grammairien, habile grec,
fk favant théologien ; Jean Echard , & Laurent
Echard l’on frère , tous deux théologiens ; mais
dont le dernier s’eft fait une grande réputation
par fon hiftoire eççléfiaftique univerielle , fon
hiftoire d’Angleterre , fon hiftoire Romaine, &c. [
Benjamin Calamy, célèbre théologien ; & Guil- j
laume Wptton, un des plus illuftres favans de
notre fiècle ; nous lui devons une hiftoire de
Rome, recommandable par les recherches les
plus précieufes. ( M. D . M. )
SUGELMESSE. Voye{ S u g u l m e s s e .
SUGEN , ville de la Chine , troifième métropole
de la province de Quangfi, au département
de Kynguien.
SUGULMESSE , ou S e g e l m e s s e , province
d’Afrique , dans la Barbarie , au. Biledulgerid.
Elle eft bornée o. par la province de Dara, e.
par celle de T feb it, f. par le royaume de Ta-
file t, n. par l’Atlas. Elle a plus de 40 lieues
de long. Les habitans font Bérébères. Sugul-
mefle en eft la capitale. Elle eft dans une plaine ,
fur le bord d’ une rivière, qui tarit fouvent dans
les extrêmes chaleurs. Elle a bien perdu de fon
ancienne opulence. Prefque tous fes temples font
ruinés, ainfi que d’immenles canaux deftinés à
lui apporter l’eau néceflaire à fi^confommation.
Ses murailles qui étoient hautes & belles font
détruites. Cette ville enfin n’ofFre plus guère
que des ruines. On y voit.encore quelques forts.
Long. 1 6 y 6 : lat. 30 y to . Voye[ S e g e l m e s s e .
m m
SUHI, DI , B A Z A , trois petites îles fituées
dans le golfe de Negrepont, à 3 IL n. o. de
celle d’Afturi.
SUHLA , ville & baillage d’Allem. en Fran-
conie , à l’éleéteur de Saxe , dans la principauté
& à 8 li. n. e. de Henneberg, fur la rivière de
Hazel. On y fabrique de bonnes armes, de 1a
futaine , & des toiles.
SU I , ville de la Chine ; quatrième métropole.
de la province de Huquang, au départe»
ment de Tégan.
SUIGAN , ville de la Chine, quatrième métropole
de la province de Chekiang, au dépar-»
tement de Niencheu.
SUIKI , ville de la Chine , neuvième métropole
de la province de Quangtung, au département
de Luicheu.
SUILSKERAYA, petite île de la mer d’Ecofle f
& l’une des Wefternes, à l’occident de Rona.
Ce n’elt guère qu’un rocher ftérile , qui peut
avoir mille pas de longueur. On y va à la chafle
d’un oifeau rare , gros comme une o ie , 8c que
l’on ne trouve que dans cette île.
SUINING, ville de la*Chine, première grande
Cité de la province de Sucfiuen, au département
de Tangchuen. Il y en a une autre du même
nom dans la province de Huquang, au département
de Chinchien.
SUIPPE-LA-LONGUE , bourg de France ,
en Champagne , élection de Reims , au bord
de la rivière de Suippe , qui lui donne fon nom.
Il y a dans ce bourg des fabriques de gros draps.
(* •)
SUIRGICE. Voyei S f e t i g r a d o .
SUISSE , grande & puiflante république ,
fituée en Europe, entre la France, l’Allemagne
& la Lombardie» Les meilleures cartes qu’on
«n a it, font celle de M. de Lifte, reftifiée par
Phil. Buache en 1745 , & celle de M. R. de
Vaugondy, publiée par Graflet , de Laufanne.
Cette contrée fut connue des anciens fous le
nom tfHelvetie. Au nord, elle confine à la Suabe,
dont elle eft ,prefque par- tout féparée par le*
Rhin ; à l’occident, elle eft terminée par la
chaîne du mont Jura, qui la lépare de la Frànche-
Comté ; au mid i, elle touche à la Savoie , au
Piémont, au Milanez, à la république de Venife;
à l’orient , elle a le Tirol 8c quelques diftriâs
reffortiflans au cercle d’Autriche. Elle eft fituée
entre le 45e & le 48e degré de latitude; le 24e 8c
le 28e de longitude. Son étendue eft de 70 lieues
d’orient en occident, 8c de 5° du nord au fud.
La Suifle doit être regardée comme le pays
de l’Europe le plus élevé ; on voit en delcendre
de grands fleuves q u i, dans des directions contraires
, vont fe jeter dans des B mers oppofées :
tels font le Rhône , qui porte fes eaux dans la
Méditerranée ; le Rhin, qui verfe à l’Océan ;
l’Inn , dont les eaux réunies à celles du Danube ,
vont fe rendre dans la mer Noire ; le T e fin ,
dont les eaux mêlées à celles du Pô , vont tomber
dans la mer Adriatique, &c.
Sous le nom de Suiffe on comprend non-
feulement le Corps Helvétique, ou les Treize-
Cantons qui font la Suifle proprement dite ,
mais encore les alliés des Suiflès -, favoir : les
Grifons, le Vallais , la république de Genève,
l ’état de NeuchâteJ», la ville de Biell , l’évêché
de Bâle , la ville de Mulhaufen , enclavée dans
J’Alface, l’évêché de Confiance, la ville de Saint-
G a l l, 8c l’abbaye de même nom.
Les Cantons Suifles forment autant de républiques
indépendantes les unes des autres, qui
ne font réunies par aucun aéte public, par aucun
engagement qui de toutes ne fafle qu’un feul
état. Les diètes générales de la Suifle n’exercent
aucun aéle de fouveraineté ; elles ne font point
en droit de faire des loix ni des réglemens. Il
n’y a point de centre d’autorité ; & la cohérence
du Corps Helvétique n’eft fondée que fur le
rapport & l’unité d’ intérêt, fur le befoin qu’ils
ont mutuellement les uns des autres , pour fe
garantir des entreprifes étrangères. C’eft plutôt
une confédération qu’une république. Si un Canton
étoit attaqué, les douze autres feroient obligés
de marcher à fon fecours ; & ce feroit non par
une alliance direéle qu’ il ait avec tous , mais par
celle qu’il a avec un ou plufieurs cantons q u i,
eux-mêmes, tiennent à d’autres, & ainfi de proche
en proche.
Le pays qu’habitent les Suiflès , eft ingrat de
fa nature ; il eft couvert de forêts, hérifle de
montagnes, partie couvertes de neiges & de glaces
éternelles \ 8c le peu de terres qui y font lulcep-
tibles de culture , y font froides & humides , &
ne produifent pas la dixième partie du grain né-
ceflaire à la contamination de fejs habitans. Sur
la plus grande partie de fa furface, les chemins
n’y font même pas praticables aux voitures :
cependant, fous un gouvernement libre, ce loi
eft couvert d’un peuple nombreux, de villes flo-
riflantes & belles ; & , dans l’ aifance 8c la feré-
nité de fes habitans , préfente l’afpeâ du bonheur.
Sa population s’élève en totalité à deux millions
d’habitans, La propriété, l’induftrie & le commerce
y ont formé beaucoup de maifons très-
riches.
Les S u iflè s font juftement loués pour leur
candeur & leur bonne foi dans les traités ; &
la valeur eft d’ ailleurs une de leurs qualités dil-
tinélives. Les batailles de Mergarte, de Granfon,
de Morat, de Sempach, de Noeffels , de Saint-
Jacques , de Marignan , l’attefteront à lapoftérité
la plus reculée.
En Suifle , les froids font ordinairement très-
âpres en hiver ; 8c -les nuits , dans toutes les
faifons, y font communément très^fraîches. On.
y trouve des ours , des aigles, des faucons , des
chamois , des bouquetins, des cerfs , des chevreuils
, des daims, des fangliers. La perdrix
rouge 8c gr ife , la gelinote , les faifans, la bé-
cafle, les canards 8c oies fauvages n’y manquent
pas. Les ours y font moins communs qu’autrefois.
Les lacs 8c les rivières y donnent abondamment
des faUmons qui y remontent par le Rhin, destruites
de toute grandeur, du rouget, de la
carpe , du brochet, de la tanche , de l’anguille ,
de la lo te , de la perche, des lamproies, de»
écrevifles, de la plie , &c.
Il s’y trouve beaucoup de lacs, dont les plus
confidérablesfont ceux de Genève ,=de Confiance,
de Lucerne , de Zurich , & de Neuchâtel.
Toute la partie fud-eft de la Suifle eft chargée
du poids des hautes-Alpes. Le pays y eft généralement
fans culture, fans routes praticables
aux voitures, & le peuple n’y vit que du produit
de fes troupeaux. Les montagnes., en fe groupant
de mille manières différentes, s’élèvent par
degrés, s’entaffent, fe cumulent, & forment .des
chaînes qui fe prolongent en toutes fortes de
direélions , 8c qui font chargées de glaces 8c de
neiges dans toutes les faifons. Les fommets les
plus élevés ont jufqu’à 2700 toifes de hauteur,
au-deflus du niveau de la mer. C’eft aux environ»
du mont Saint-.Gothard que fe trouvent lep
montagnes des Alpes les plus élevées.
La partie nord-oueft, qui fait au plus le tîer»
de la Suifle, préfente un pays haché. On y
trouve en beaucoup d’endroits des champs, de»
prairies, des vignes, des forêts , beaucoup de
rivières & de lacs fort poiflonneux, des montagnes
affez hautes , mais qui font écratees par
le voifinage des grandes Alpes. C’eft ce qu’on
nomme Suifle occidentale, & elle renferme le
mont Jura , dont la plus grande élévation eft de
1000 toifes perpendiculaires au-deffus-de la. mert