
a Poueft-, 8z elle cfc divilee en. huit, d.îftrifls.
Son fol produit abondamment des légumes , du
bois , des fruits , & autres chofes néceffairés aux
befoins de la vie. {R.) Tosa ( la ) , rivière d’Italie : elle prend fa
fource au mont S. Gothard, coule dans le Milan
sz , 8c le jète dans le lac majeur, un peu
au-deflus de Pallenza. (R .)
TOSCANE , état fouverain d’I ta lie , h tué au
bord de la mer de fon nom, entré l’état de
l’Eglife , le duché de Modène , celui de Parme ,
& la république de Gènes. C’eft VHétrurie des
anciens. Mais pour que la Tofcane moderne
renfermât toute l’ancienne Hétrurie , elle de-
vroit comprendre encore quelques autres domaines
inglobés dans les états du pape , 8c
s’étendre depuis le Tibre jufqu’ à la rivière de
Magra.
Les meilleures cartes qu’on ait de la Tofcane ,
font celles de Bellarmato de Siennè, 8c celles
de Magini, profeffeur en l’univerfité de Padoue.
La plus rare eft celle nommée del Cavallô en
quatre feuilles , publiée fous Côme I I , par le
cofmographe Rofaccio *, la plus, exaéte eft celle
reébifiée par M. Morozzi, & publiée dans les
Voyages du docteur Targioni*, mais dilons qu’il
manque encore une carte où la Tofcane foit
repréfentée dans l’exaélitude géométrique. On
lui donne 130 milles , ou 44 lieues du nord
au fud , & cent milles d’orient en occident.
La Tofcane eft admirable par fon alpeét 8c
fa variété. Ici fe préfentent de hautes montagnes
où l’on trouve des mines de cuivre,
d’alun, de fer , 8c même d’argent •, des minéraux
contenant du plomb , de l’antimoine , du
v if ’-a rgen t-, on y trouve du1 wolfram., & de
la manganaife. Il y a du quartz coloré en violer,
& qui s’appelle amêtifio , a caufe de fa couleur -,
des jàlpes verds , rouges, veinés, & des cailloux
ferrugineux , très-refle.mblans aux cailloux
d’Egypte. On y rencontre des mines de criftal
des calcédoines , d’agathes , de cornalines -, des
marbres de toutes les couleurs •, & il y a une
pierre fond blanc , tachetée par du bleu de
montagne , qui reftemble par l’ afpeét extérieur
a un mauvais lapis la zu li, ou plutôt à une ef- ,
pece de pierre d’Arménie. Il s’y rencontre aufïi
du granit, & des albâtres de toutes couleurs,
depuis le blanc de neige , jufqu’au brun foncé i
le vrai porphyre rouge des anciens ne s’y trouve
point, mais on y trouve un ferpentin , ou porphyre
verd taché de jaune , 8c noir taché de
blanc , qui paroît être le lapis ophytes des anciens.
On y voit aufïi des pierres ollaires très—
belles, & très-variées en couleur.
Ailleurs s’offrent à l’afpeâ des collines déli-
cieufes , où l’on recueille quantité de vin , d’oranges
, de citrons , de cédras, de limons ,
d’olives, & de toutes fortes de fruits. Les. orangers
y çroiffew aflèz bien à l’air libre en plufieuia
j en ƒ toits , .mais on n’ a point' de citrons , de
' cedrus , de limons , que dans les jardins. Pour
les oliviers, il y en a des bois dans les Ma-
| remmes , où ils femblent être indigènes. Dans
d’autres endroits font des plaines à perte de
vue, fertiles en pâturages, en bleds , en grains ,
Sq en tout ce qu’on peut délirer pour les befoins
8c l’agrément de la vie.
AdifTon enchante de çette belle contrée, en
a fait une peinture charmante. Au refte l’air ,
en quelques endroits , n’y eft pas bien fain ,
comme dans la plaine de Pile , dans les territoires
de Vol terre , de Chiufi, 8c dans la parti«
du Siennois qui avoifine la mer à caufe des
marais & des eaux ftagnantes.
Dans les environs de Vol terre , on trouv®
des falines d’un bon produit, ainfi que le font:
celles de Porto-Ferraio. On a découvert dans
les eaux des Lagunes, près de Sienne, du côte-;
de Monte - Rotondo , du fel fédai'f naturel ,
dont M. Hoeftèr, adminiftrateur de l’apothi-
cairerie de la cour, a découvert le moyen d®>
faire du borax » 8c les orfèvres s’en font fervi;
avec le même avantage que de celui qu’on achète
des Hollandoîs.
Le beau fel qui fe fait a Volterre, Ce tir©
par évaporation , de certaines eaux fouterraines.
Celui qu’on préparoit à Caftiglione, Sr’obtenoit
par l’évaporation fpontanée des eaux de la mer ;
tel que celui qui le prépare aujourd’hui dans
l ’île d’Elbe , près de Porto - Ferrajo. On y
trouve aufïi du foufre. Les environs de Stazema
fourniflent de l’ardoife. Dans la partie du Sien-
nois, qu’ on nomme M n r em m s , on recueille delà
manne , qu’on obtient du frêne & de l’orme y
par des inciüons faites à ces arbres. On'y rencontre
aufïi une grande quantité de charbon
fo fille -, ailleurs on trouve de l’amiante, f du talc
minéral, du verd-de-gris, de l ’antimoine, de la
mine de cinnabre , de la mine de plomb , du
verd de Montagne*, des fpaths calcaires,, gyp—
feux , phofphoriqnes., pefans, des pétrifications
en abondance , furtout d’offemens d’éléc-^
phan-s. de tous les âges.
Outre les eaux thermales de P ifé , qui font
en réputation » il y a celles dé Monte-Catini,
aù le grand-duc vient de faire rétablir les ré—
fèrvoirs., 8c élever des bâtimens magnifiques.
On a fait l’analyfe des eaux de- Monte-Catini
, 8c on la verra publiée bientôt avec. l’hiC-
toire médicale de ces mêmesfc bains.
On cultive en Tofcane du fafran , du lin , du.
chanvre, de la garance , de la lutéola., du glap-
fumy du glayeul, qui ne forment pas pourtant des.
branches: principales de culture. Le froment, la
bled de Turquie , le lbrghum , les haricots , lés.
fèves, la vigne \ les arbres fruitiers, le s mûriers >
Tes oliviers, y font des objets de plus .grande:
importance pour les. cultivateurs.
Le gros bétail x les chèyres & les chevaux
Souvent de bons pâturages dans la fnareninie 4 e Sienne, & dans les montagnes de Piftoie.
Les vins de Monte-Pulciano , de Florence, &
de quelques autres diftriéls , font justement vantés.
Dans les montagnes, on cultive des châtaigniers
*, ailleurs ce font des mûriers pour la
nourriture des vers-à-foie*, il s’y trouve quelques
coteaux qui produifent des lièges ; quelques autres
préfentent des forêts de myrtes. Les principales
rivières qui arrofent ce beau pays , font
l ’Arno, la Chiana, & l’Ombrone.
Il arrive fréquemment qu’on deterre des idoles
égyptiennes près de Florence. On a trouve dernièrement
une Ifis à Fiefole , bien^ travaillée ,
8c faite d’une pierre vitrefcible grisâtre, qui
Ce trouve dans ces collines.
La-Tofcane eft. fort peuplée : le dénombrement
de 1766, porte le nombre de fes habitans
à 9,50,000 ou environ, dont 28,000 eccléfiaf-
tiques féculiers ou réguliers.
L’origine des premiers habitans de la Tol-
cane eft fi obfcure, qu’on h’en peut rien dire
de pofitif. On fe croit cependant fondé à les
tenir pour antérieurs a tous les peuples qui
étoient déjà célèbres en Italie lors de la fondation
de Rome. Il eft vraifemblable qu’ils font
venus d’Egypte , par toutes les marques d’analogie
qu’on a obfervées entre ces deux peuples
dans leurs coutumes *, leurs vêtemens , la forme
de leurs armes & de leurs boucliers, le& ailes
de leurs idoles-, leurs hiéroglyphes , leurs fphinx,
leurs augures , leurs cérémonies religieufes, les
monumens étrufques qu’on a trouves, & qu’ on
trouve encore tous les jours en I ta lie , attellent
cette reffemblance. ,
Anciennement l’Hétrurie était partagée en
douze peuples , dont Tite-Live parle liv. I V ,
ch. a3 ; c’étoit autant de v ille s , qui chacune
avoit fon territoire. Chacune gouvernée fépa-
rément avoir un chef é le tiif, nommé Roi par
les Romains, mais que prefque tous les anciens
fuppofent avoir eu le titre de Lucumon. Ces
douze cités formoient néanmoins un corps, &
leurs députés s’aflembloient pour tenir un con-
feil commun fur les intérêts généraux de la
nation. Quelquefois leurs troupes fe réuniffoient,
plus fouvent elles étoient défunies *, & c’eft cette
méfintelligence qui livra la Tofcane aux Romains.
Ces villes ont été indiquées par Cluvier 8c
Holftenius. Le père Briet en* a donné la table
fort détaillée avec les noms modernes , 8c même
ceux des endroits ruinés. Toutes ces voiles furent
conquifes par les Romains *, & fous les Céfars,
le nombre en fut augmenté jufqu’ à quinze,, fi
l’on s’en rapporte à deux inferiptions rapportées
par Gruter. Avant ce temps - là l’Hétrurie ne
contenoit que douze peuples , dont chacun avoit
ibn lucumon, ou chef particulier.
vïetts i e p atlef, quî l’ancianne Hétturie com-
prenoit entièrement i° . le duché de Mafia, &
ce qui eft entre ce duché & l*Apennin : a°. 1a
Garfagnana , 30. le domaine de la république de
Liicques-, 40. tout le grand duché de Tofcane,
j° . le Péroufm , 6°. l’Orviétan, 70. le patri-
moine de Saint-Pierre , 8°. les duchés de Caftro
& de Ronciglione, 90. l’état des garnifons. _.
Telle étoit l’Hétrurie, après que les Gaulois
furent établis en Italie : car avant leur arrivée
les Hétrufques avoient des établiffemens au-dela
de l’Apennin, mais ils en furent aifément dépouillés
Tl réfulte de la table du père Briet dont je 1
par des peuples guerriers^ auxquels une
nation amollie par l’aifance & le repos, n’ étoit
pas en état de réfifter long-temps. ^ 1
Ce fut les Hétrufques qui inftruifirent les
premiers Romains, foit parce qu’eux - memes
avoient été éclairés par des colonies grecques,
foit. plutôt parce que de tout temps une propriété
de cette belle terre a été de produire
des hommes de génie , comme le territoire d’A thènes
étoit plus propre aux arts, que celui de
Thèbes & de Lacédémone.
Il faut bien diftinguer les Tofcans de l’Hétrurie
, d’avec ceux de la Campanie, & d’avec
ceux qui habitoient au-delà du Pô. G’etoit trois
corps differens , 8c qui ne dépendoient point
les uns des antres. Prefque tous les critiques les
ont néanmoins confondais enfemble. Ils font
plus -, ils confondent les Tofcans de l’Hétrurie
d’avec les Pélafges , 8c cela parce que plùfieurs
cités pélafgiques étoient enclavées dans l’Hétrurie
, où , malgré leur mélange avec les Tofcans
, elles avoient confervé , . fans beaucoup
d’ altération, les moeurs 8c la religion des anciens
habitans de la Grèce.
Il y a une académie à Cortonne, dont l’objet
eft d’éclaircir l’hiftoire des anciens Hétrufques
& on lit de très-beaux mémoires à ce fujet dans
fes volumes.. M. Tramontani vient de donner
à l’ académie , un détail fort curieux lur le palais
de Porfenna.
Le plus, célèbre des rois d’Hétrurie fut Porfenna
, qui afiiégea Rome pour remettre les
T'arquins fur le trône. Les Hétrufques étoient
en grande confidératiôn chez les Romains, qui
prirent d’eux la robe prétexte , la toge , les
failceaux, la chaile curule, les ornemens des
triomphes, les augures , les harufpices. Leur
puiflance étoit fi formidable , que les Romains
fe virent contraints de créer des dictateurs pour
fe défendre contre eux. Mais l’an 474 Rome,
les Hétrufques furent vaincus complètement près
du lac Vadimon , dans le Patrimoine de Saint-
Pierre -, il en refta 60,000 fur le champ de bataille
; 8c depuis cette époque , la Tofcane fur
lbumife aux Romains. Elle leur obéit ju f'u ’à
l’ invafion des Barbares au fixième fiecic. Elle,
fut au pouvoir des Goths J’efpace de 60 ans
De ceux-ci elle pafia aux Lombards-, Alboin^
. F f f i j