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au tom b eau , foit qu’ il ait été empoîfonné, ■ ou
que le chagrin de la difgrace , joint à la fa tigue
du voyage , aie terminé fes jours. Quoi
^u’ il en l o i t , il les finit le 8 novembre 1 5 1 7 ,
a 81 an s , après avoir gouverné l’Efpagne pendant
vin g t-deux an s , fous les règnes de F e r dinand
, d’ Ifabélle , de Jeanne, de Philippe , &
de Charles d’Autriche.
; En tre les établiflemens qu’ il fié' pendant fa
v i e , on compté deux magnifiques monaflèros
de demoifelles de q u a lité , & des embéllifiemens
a Torre-laguna , qui lui coûtèrent près d’ un million
d’or. Meilleurs Fléchier , Marfollier , les
peres Mariana , M iniana., & G ôm e z , ont écrit
la vie -, elle e f l intimement liée à l’hifloire d’Ef-
pagne.
I l a laifiTé à douter en quoi il a le ' plus3-excellé
, ou dans la pénétration à concevoir les
affaires , ou dans le courage à les entreprendre,
ou dans la fermeté à les loutenir , ou dans le
bonheur à les terminer. M . F léch ier loue extrêmement.
fon zèle pour la religion , & pour
le maintien de la difeipline eccléfiaflique , fa
charité envers lés pauvres* fon défintéreflement
par rapport à fa fam ille , fon amqur pour la jul-
t i c e , 8c fon inclination pour f les fçiençès. On
ne peut pas lui contefler une partie des qualité
s que l’ hiAorien françois lui donne ; mais
on doit reconnoître que ce n’e f l pas à tort que
le s pères Mariana , Miniana 8c G om e z , lui
attribuent une ambition démefurée , u n e 'p o litique
des plus raffinées , de la hauteur, de la
d u re té , 8c de l’ inflexibilité dans le caraâère.
Ajoutons que les moyens qu’il employa pour
opérer la converfion des Maures , ne font pas
évangéliques. I l mit en oeuvre non-feulement
l’ argent 8c la f la tte r ie , mais J a perfecution &
la violence. On lui repréfenta qu’ il ne convçnoit
pas d’obliger par des préfens, ou par contrainte,
de profeffer la foi de J. C, , qu’ il falloit la
perfuader par la charité , que les conciles de
T o lède avoient défendu févèrement qu’on fît
aucune violence à perfonne pour croire en J. C . ,
& qu’on n e reçût à la profeffion de la f o i ,
que ceux qui l’^uroient fouhaité avec une vo lon
té libre , après mûre délibération. L’archée
vêque de T olède répondoit en fuivant fon ca -
r a â è r e , que c’étoit faire grâce à des hommes
r eb e lle s , que de les pouffer dans les voies de!
leur fa lu t , comme fi l’ on pouvoir y parvenir
fans une vraie conviélion de la vérité du chrif-
tianifme,
L e zèle de Ximenès le conduifit à exécuter
en même-temps une çhofe funefle au bien des
fciences ; il fe fit apporter tous .les livres maho-
métans, de quelques auteurs. qu’ils fu f fen t , 8c
de quelque matieré qu’ ils t ra ita ie n t -, & après
en avoir amafle jufqu’ à cinq mille volumes file
s brûla publiquement, fans épargner ni enluminu
re?, ni reliures de p r ix , ni autres orne^
t o R
mens d’or 8c d’arg ent, quelque prières qu’on
lui fit de les defliner à d’autres ufages. Une
telle conduite étoit aiiffi folle qu’aveugle. Le
cardinal Quirmi n’auroit pas détruit fi lentement
des Livres précieux fur la religion, les arts, &
les feienbespuifque c’ efl par eux leuls qu’on
peut être véritablement inflruit de la littérature
arabe 8c ‘orientale..’ ; -
Leur conferyatiojr n’empêchoit point Ximenès
de nous donner fa belle édition de 1500 8c
i jo z des bréviaires & des miflels mozarabes,
dont il rétablit l’office ancien. Il a , d i t - o n ,
compofé quelques -ouvrages qui font dans les
: archives d’Alcala. Je m’étonne que Rome n’ ait
pas canonife ce cardinal, dont le nom fe trouvé
écrit avec, la qualité de laint & de bienheureiix ,
dans fept martyrologes d’Efpagne. Il ne fit point
de miracles , me dira-t-on ; mais les .Efpagnols
en citent plufieurs rapportés dans M. Fléchier.
J’imagine donc que ,ni Charles-Quint, ni jles
moines, ne requirent cette canonifation , 8c l’on
T 1? le s . grâces de Rome veulent être fol-
licitées. 8c payées. (R.)
TORRENT y on diflingue le torrent de la
riviere , en c e . que çelle-ci coule toujours , 8c
que le torrent ne coule que par intervalles 5- par
exemple , après les grandes pluies, ou la fonte
des neiges. (R.)
TORKEQUEMADA. Voye^ T orquemada. ?
TORRÈS ( la ) , en latin Lacer, rivière de
Sardaigne ; elle prend fa fource dans la vallée
de Bunnari, s’enfle par la jonâion de l’Ottara, 8c de plufieurs ruifieau,x , 8c fe. jète dans la mer
^u-défions du pont Saint-Gaviii deTorrès. (R.)
JTORRÈS-NOVAS , ville de Portugal, dans
l’EAremadure, à une lieue au nord du Tage ,
fur la petite rivière d’Almonda , à cinq lieues',
au nord- efl de Santaren , 8c 22 nord-eR de
Lifconne y elle a titre de duché, un château ,
quatre paroifîë.s, & deux couvens. • Long, ? 0 >
a ; la t. 39 f X4. ( R , )
TORRjÉS-VÉPRAS, ville de Portugal, dans
l’E Aremadure, au nord du Tagë , proche l’Océan,
a fept .lieues de LiPoonne, avec titre de
comté -, un château, & quatre paroifles. Elle
eR dans un terrain abondant en bled , en v in ,
8c en fruits. I*orig. 9 , z a ; làt. 3 9 ,8 . (R.)
TORRIDE ( zone c’eR la bande de nôtre
g lo be, comprife entre les deux tropiques* Elle'
a quarante-fept degrés de largeur, vingt-trois
degrés & demi de chaque, côté de la ligne qui
la divife fuivant fa longueur.
Ce mot vient du latin torreo , je rôtis, je
brûle, parce que le foleil ne l’abandonnant point, 8c y répondant toujours verticalement, les chaleurs
y f*nt très-grandes.
Les anciens-croÿoient qu’à raifon de fa po-
fition, la Zohè Torride étoit inhabitable , mais1
il en eR autrement : on y jouit prefque par-'
tout d’un équinoxe perpétuel, 8t la longueur-
des Qifits
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&es nuits y tempère la chaleur de l’atmof-
phère. (R .)
T O R R ISD A IL ( le ) ,, rivière d’Ecoffe , dans
la province de Strath-'Navern. Elle tire fa fource
des hautes montagnes de cette pro v in ce , coule
a côté du Navern , fa it d’ abord un aflez grand
la c de dix à. douze milles de lo n g u e u r , où fe
trouve une île. qui eR habitée pendant l ’été.
■ Ce' lac eR environné de forêts. En fortant de
ce lac , le ‘Torrifdâil en forme un au tre ; 8c au
fortir de ce dernier, il va fe jeter dans l’Océan.,
à trois milles de l’embouchure du Navern. (R.)
T O R S C H O K , petite, v ille de l’ empire de
R u ïïie , dans le gouvernement de N ow o g o ro d ,
fur la Twerza . Pierre Ier en fit abattre les murs.
Elle a néanmoins des remparts. (R.)
TO R S IL . Koyeç T o r s il ia .
T O R S I I.IA , ou T orsie , petite v ille de
-Suède., dans la Sudermanie , fur Je bord méridional
du lac M a le r , à quelques lieues à l’occiden
t de Strègnes , Sc à dix lieues de Stockholm.
(R .)
TO R T IL L E ( î le ) . V oy e{ T ortue-
T O R T O ( le ) , ou l a T ukrta , rivière d’ Ef-
-pagne, au royaume do .Léon. Elle .a la Fource
•dans les montagnes des A R u r ie s , & fe pei-d dans
l ’Orbega. (R .)
T O R T ONE , T erd on a , v ille d’Ita lie., dans le
Milanez , c h e f - lie u du T o r to n e fe , dans une
p la in e, avec une bonne citadelle fur une hauteur.
C e tte v ille a fouvent écé prife 8c reprife
dans les guerres d’Ita lie. Elle efl fituée fur la
Scrivie , à 15 .li. f . o. de Milan , 13 n. de
G èn e s , 9 f. e. de Ca fa l. Son évêché eR an c ien ,
& fuffrâgant de Milan. -Tortone dépend du
ro i de Sardaigne par le tra ité de Vienne de
1.738 : .elle eR fort dépeuplée. L o n g . xG $ 3
la t. 4 4 , s x . (JR.)
TO R T O N E S E ( l e ) , contrée d’ Ita lie , au
duché de M ilan , entre le Pô au nord , le territoire
de Bobbio à l’o r ie n t , l’ état de Gènes au
m id i, 8e l’Alexandrin au couchant : fa capitale
e f l To r ton e . (R .)
TÔ R TO SE ., v ille d’E fp agn e ., en Catalogne ,
capitale d’une viguerie de même nom : elle ,eA
fituée en partie fur une colline , à la rive gauche
de l’Ebre , non loin du royaume de Valence. On
la divife en vieille ville 8c en v ille neuve
- -elle renferme quatre par.oifies , neuf couvens 8c
lin hôpital. Ce tte ville fu t prife par les François
en .1647 > & teprife par les Efpagnols en
lé^ o . I l s’y trouve un vieux château .fo r t ifié ,
8c elle avoit une urtiverfité dont on pourra apprécier
la c é léb r ité , en annonçant qu’e l l e .étoit
fous la dire&ion des Frères - Prêcheur?. Son
évêché fuffragant de Tarragone , vaut 16 mille
ducats de revenu.
T ortofe eR placée à 4 lieues de la m e r , 18
/ . o. d e T a r r a g o n e , 35 o .- f. -o. de Ba rce lon e ,
Geogr. T om e 1U ,
T O R 409
Sc 74 e. n. e. de Madrid. C’ eR la D e r to fa des
R om a in s , capitale des Ilercaons , comme on le
prouve par une médaille de Tibè re , fur le revers
de laquelle .on li t D e r t . I le rg a o n ia . f i é s l’an
7 16 les Maures en étoient les maîtres ; B é ?
renge r, prince d’A ra g o n , la leur enleva en 1145?.
I l fe trouve dans fes environs des mines d e
métau x, du ja fp e , & des fources falées. Long*
z'<?, z 0 3 , lat. 40 , 5 1- (R*) Tortose (v ig u e r ie d e ) ; elle e fl bornée au
n o rd , partie par le royaume d’Aragon , partie
pa rla viguerie de Lérida ; à l’orient par la même
viguerie & par celle de Tarragone ; au midi
par la mer Méditerranée , Sc à l’o c c id en t, partie
par le royaume d’Aragon , partie par celui de
Valence -, fon lieu principal eR T o rtofe. Ce tte
viguerie* eR fe r tile en grains & en fruits ; 011
y trouve aulïi .des carrières d’ a lu n , de plâtre ,
8c de jafpe. (R.)
T o r t o s e , petite v ille d’Efpagne, dans l a nouv
elle C a ft ille , fur le Henarès , au-defius de Gua-
dalajara. (R.)
T O R T U E ( î le de l a ) , île de l’Amérique
feptentrionale , une des A n tille s françoifes à
deux lieues au nord de S. Domingue. Elle a
fix lieues de lo n g de PeA à l’ oueR , 8c deux
de large du nord au fad. Sa partie feptentrionale
eR inac.ceffible, à eaufe des rochers qui
l’environnent. Les autres parties peuvent prb- .
duire du ta b a c , du c o to n , du luc re., .8c d®
l’ indigo.
Ce tte île a vo it été enlevée aux EfpagnoJs eti
1630 , par des aventuriers François. L’ ordre de
Malte l’ acquit avec quelques autres des A n t ille s
611 ^ J 1 - Elle fut quelque temps aiifli fous la
domination des Anglois , auxquels elle fu t enlevée
par les François , qui en obtinrent la pof-
.fefïion en 16 59 . L a t. x o. (R.) Tortue ( î le de la ) , île de l’Amérique fep-
trionalè , dans la mer du N o rd , à 1.4 lieues au
Tud-oueR de celle de Sainte - Marguerite , fur
la côte de Venezuela. Elle appartient à l’E fpagne.
O n l’appelle aufïi î le de la T o r t i l l e , 8c
elle abonde en f e l„ alnR que l’île de la Tortue
de Saint-Domingue'; mais elle e f l déferte. L a t .
Jej>t. z z deg. (JR.)
TO R T U E S ( îles des ) , îles de l’Amérique
fep ten tr ion ale , au nombre de fept ou h u it , Sc
que quelques-uns mettent au rang dés Lucayes.;
on les trouve au midi occidental du cap de fia
Floride , environ à 294 deg. dé lon g itu d e , entre
les 24 8c 25 deg. de latitude nord. (R.)
TO R U S S A , v ille de l’ empire de Rufiie , dans
le gouvernement de M o fc o v ie , & en particulier
dans la province de M o fc ow , fur les bords de
l’ Occa. (R .)
T O S A , ou T o s su , une des fix p rovinces de
l’empire du J ap on , dans le N an k aid o , c’eR-à-
dire dans la contrée des côtes du fud. Cette
province a deux journées de longueur de -i’efl
F f f