
facture en Suède , qui étoit néceffitée à tout
tirer de l’étranger ; mais depuis la fin du 17e
fiècle jufqii’à nos jours , on y voit des nj.anu-
faélures & des fabriques , de toute efpèce.-
On y conftruit beaucoup de vaiffeaux, 8c l’ on
y emploie le bois a différens ouvrages qui annoncent
autant d’induftrie que de goût. On
Compte 24 villes d’étape, c’eft-à-dire villes qui
ont le droit de faire le commerce | ‘l’oit intérieur
, fait extérieur, avec leurs propres vail-
ieaux •, les, autres qui n’ônt point ce droit, quoique
fi tuée s au bord de la mer , le nomment villes
provinciales. Le commerce de cette nation avec
1;étranger, eft affez confidérable; on l’évalue annuellement
à environ 80 tonnes, d’or. Ses bois
de co-nftruéUon, fa poix , fon goudron , font
préférables à ceux que l’on tire de l’Amérique ;
Ion fer y comme nous l’avons déjà d it, eft très-
bon, tris-liant, & fait une de fes principales
branches d’exportation. Cependant le prix de
toutes les productions de la Suède , n’équivaut
pas encore à celui que cette puiifançe eft obligée
de payer pour tout ce qu’elle achète de l’étranger ;
ces objets confiftent en vins, eaux-de-vie, pap
ier, f e l , étoffes, épiceries, & en fucre. On
croit même que l’importation excède l’exportation
de quelques tonnes d’or par an', ce qui
doit infenfiblement'appauvrir ce royaume , fi lé*
gouvernement n’y apporte quelque remède.
On ne doit point oublier de parler de la banque
d’éta t, dont l’argent1 comptant eft évalué à 6
millions d’écus , & le capital qui circule à 70
millions d’écus. Ce fage établiffement confifte
en une banque de change , & une banque d’emprunt.
Tous Jes quinze ans le capital doit rentrer,
ce qui rendra cette banque très-riche dans quelques
fiècles , fi toutefois les adminiftrateurs par
leurs malversations , ne lui portent point quelque
atteinte.
Dans les pêcheries de la Suède , jit>us remarquerons
fur-tout celle du hareng, qui ne remonte
guère au-delà de Ï740. La nation en confômme
annuellement 40 mille barils 3 & on èn exporte.
160 mille, qui à raifon de 13 Iiv. 15 f. chacun,
forment à l’état un revenu de 2,200,000 liv.
Les forces militaires du royaume de Suède,
confiftent fur terre, à environ 45 régifnens , qui
font 5° m ille hommes. Comme ces régimens
font toujours complets,, On peut affembler en
tous temps une armée de 20 mille hommes fur
les frontières de Danemarck & de Norwège.
I l y a. encore une, milice, qui forme la réferve,
8c qui peut monter à 24,2 38 hommes;&’infanterie,
Zk'9759 de cavalerie 8c dragons:, en tout 83.997 ,
ce qui fait avec, les, troupes conftamment fur
pied, 83,597 hommes.de troupes de terre. Outre
les fonds ordinaires , on a aftefté à chaque ré- |
giment vingt fermes furnuméraires, pour faire
l'ubiifter les. officiers qui ne font plus en état
de fervîr. On a aufli établi pour les foldats quî
font hors de fervrice par leur âge , ou par leurs
bleffurés , un hôpital général qui jouit d’un bon
revenu , indépendamment duquel , chaque officier
qui s’avance paie au profit de l’hôpital ,
une Tomme d’argent proportionnée au grade qu’il
acquiert. Un- colonel paie cent écus, 8c les autres
officiers à proportion. Il y a à Stockholm un
grand' magafin d’armes toutes prêtes , 8c un
autre au château de Jenkoping , fitué vers les
frontières de Danemarck.
La flotte dé Suède peut êtreide 24 à 25, vaif-
feaux de guerre depuis le premier jufqu’audixième
rang : .en 1759 , elle montoit même à 28 ’, le
nombre de fes frégates eft de 12 , depuis 40
jufqu’à 26 canons ; 3 brigantins, depuis 18 juf-.
qu’à 30 canons , & de quelques galères. Ce
royaume pourroit avoir un nombre bien plus
confidérable de vairteaux, ayant tout ce qui peut
être néceflàire pour, armer des flottes nombreufes,
mais il manque de matelots.
Le gouvernement aujourd’hui s’occupe fur-tout
a avoir des places fortes fur les frontières, principalement
en Finlande , où l’on rétablit les
anciennes, & on en rebâtit de nouvelles.
Les Suédois font grands,, bien faits , d’une
conftitution vigoureufe, 8c capables de fupporter
toutes fortes de fatigues. La nature du climat
8c la bonne éducation, leur procurent ces avantagés.
Leur génie les portant aux chofes férié
ufes , les fait réuflir dans les études de ce
genre. Depuis la rëformation ,_les lettres ont
percé' en Suède. Guftave Adolphe les protégea ,
; 8c la reine Chriftine imita fon exemple. Stockholm
eft aujourd’hui décorée d’une_ illuftre académie
des fciences ; Sc un des premier bôta-
niftes de l ’Europe , eft un fuédoïs.
En difant que la Suède eft divifée en cinq
parties qui forment vingt-quatre capitaineries
provinciales, nous devons ajouter que cette couronne
pofsède encore en Allemagne une partie
de la Poméranie citèrieure , avec l’îlè de Ru-
g én , ainfi que la ville de Wifmar & tout fon
diftria. ( M. D. M. )
Depuis la rédaction de cet article , il m’ a été
envoyé, de Stockholm un mémoire fur la Suède.
Je n’ai pas cru que l’un dût proferire Vautre ,
mais qu’au /contraire on me. fauroit gré de les
conferver lu n & l’autre, même dans ce. qu’ ils
peuvent avoir d’oppofé, parce que la vérité naît
du. choc désaffections, &: que,, hors de là , l’une
des notices fert de, complément à l’autre. _ (JR.)
La Suède , en langûe du pays ' Swerige1, ou.
Swea-Rlifle., eft un vafte royaume fitué entre
le Danemarck, la Norwège,, 8ç la Ruflie. Un
fiècle avant Jéfus-Chrift, Gden vint* en Suède
a la tête d’ un effaim de Scythes , fournit tout
le royaume
Je royaume, 8t y introduifit une nouvelle religion.
Plufieurs races de rois y régnèrent après
lui. En 1060 le chriftianifnie y fut introduit
par Olaus II. De tous les princes qui occupèrent
le trône de la Suède dans les temps de barbarie
, il n’y a que Magnus Ladulas qui foit
sdigne d’attention •, il gouvernoit dans le 1 3e
fiè c le , donna des loix Pages, 8c rendit fon ,
peuple heureux. Albert de Mecklenbourg irrita
le s Suédois, au point qu’ils, acceptèrent la mé- j
•diation de la fameufe Marguerite , reine de (
Danemarck , furnommée VHyperboréenne 8c la ■
Sémiramis du Nord. Cette reine , dont les lumières
étoient au-deffus de fon fiècle , profita
.des circonftances, vainquit Albert, & fit en
1397 la célèbre union de Calmar , par laquelle
,1e Danemarck, la Suède 8c la Norwège, paf-
•sèrent fous le même fcôptre. Marguerite affocia
au trône Eric X I I I , dit de Poméranie y il régna
feul après la mort de la reine ; devenu bientôt
le tyran le plus barbare, il fut chaffé du royaume.
Depuis 1441 jufqu’en 1520, la Suède fut tantôt
foumife au Danemarck, tantôt gouvernée par
fes'propres maîtres appellés adminiflrateuts. Chrif-
vfiern II pouffa la tyrannie à des excès que l’on
• a peine à concevoir. Guftave Vafa le chaffa de
la Suède , monta fur le trône , qu’ il rendit héréditaire
dans là famille , & introduifit le lu-
théranifme dans le royaume qu’il venoit de
conquérir. Son fils Eric X IV lui fuceéda en
1560 -, il fournit l’Eftonie à la Suède : égaré
par l’ambition , il s’attira la haine de fes fujets.
Son frère Jean III l e ‘détrôna en 1568 , & le
fit mettre dans une étroite prifon, où le poifon
termina fes jours* Le nouveau roi voulut rétablir
le catholicifme , mais fes efforts furent inutiles ,
8c ne produifirent que des troubles, dont les fuites
s’étendirent fur le règne de fon fils Sigifmond,
en même-temps roi de Pologne 8c de Suède ,
mais qui en 1600 fut dépouille de ce dernier
royaume pour fon attachement à la religion
-catholique. Charles IX , fils cadet de Guftave
V a fa , fuccéda au trône. Il conquit l’Ingrie &
la Carélie. Son fils Guftave - Adolphe le remplaça
en 1611. Il fit la guerre en Allemagne,
8c y trouva la mort en 1733. Sa fille Chriftine
eut la gloire de faire en 1643 *a paix de Brem-
febro avec le Danemarck, & d’obtenir le Jemt-
land , le Starjedalen , les îles de Gothland 8c
d.’Oefel, & la province d’Hallande pour un certain
nombre d’années. Chriftine eut part en-
fuite à la fameufe paix de Weftphalie, qui donna
à la Suède le duché de Bremen 8c Verden, la
Poméranie, l’île de Rugen , 8c la ville de 'Wif-
mar , 8c la garantie des conventions que l’on
. fit alors en Allemagne. La fille de Guftave-
Adolphe abdiqua le trône en 16 54, & Charles-
Guftave l’obtint. Il étoit petit-fils de Charles;
I X , dont fon père Jean-Cafimir, comte Palatin
âcs Deux-Ponts , avoit époufé la fille nommée
Géogr» Tome JII,
1Catherine. Jean-Cafimir, roi de Pologne, &
fils cadet de Sigifmond I I I , ayant formé de*
prétentions fur la couronne de Suède , Charles-
Guftave, ou Charles X entra en guerre avec
lui. Le Danemarck fe déclara contre la Suède ;
la paix de Rofchild conclue en 165$ , mit fin
à la guerre ; elle procura aux Suédois la province
de Halland pour toujours , la Scanie , le
Blekinge , les gouvernemens de Bohus 8c de
Dronthem , ainfi que les îles de Treen & de
Bornholm, 8c le partage du Sund. Mais la guerre
recommença bientôt, 8c ne fut terminée qu’après
la mort de Charles X en' 1660 , par la paix
d’Oliva , & la çeflion de la Livonie du côté
de la Pologne, 8c par la paix de Copenhague ,
8c la confirmation de celle de-Rofchild du côté
du Danemarck. Charles XI avoit fuccédé au
trône en ié é o ; il fut mêlé dans les guerres de-
Louis XIV ; prit grand foin de l ’adminiftration.
intérieure du royaume , 8c fe fit refpeâer au
point qu’il eut l’honneur d’être à la paix d»
Ryfwick le médiateur de l’Europe. Son fil*
Charles XII lui fuccéda en 1097. L’hiftoire de
fon règne eft très-connue. Il termina fa vie en
1718 à Fredericshallen en Norwège, & la perdit
par un coup de fauconneau. Ulrique-Eléonore fa
feeur , lui fuccéda : elle céda le trône à fon
époux Frédéric de Heffe-Cartel. La paix fut.
faite avec les puiffances ennemies , & ne le fut
pas avec avantage. La Suède perdit la Livonie >
l’Xngrie., 8c une partie de la Carélie ; l’Eftonie »
une partie de la Poméranie, Breme , Ferden*
8c le partage du Sund. Frédéric ayant perdit
Pefpérance de donner un fucceffeur au trône y
la diète de 1743 choifit pour prince royal de
Suède Adolphe-Frédéric, de la maifon de Holf-
tein - Eutin. Il commença fon règne en 1751 y
& mourut en 1 7 7 1 , année où fon fils Guftave III
parvint au trône.
La Suède eft d’ une étendue confidérable -, elle
a 9000 milles quarrés de furface , y compris la
Laponie 8c la Finlande ; elle fe divife en cinq
parties principales. • La Suède proprement dite ,
la Gothie, la Nortlande, la Laponie 8c la Finlande.
On compte dans la Suède proprement dite
cinq provinces ; celles d’Upland : villes principales
, Stockholm , Upfal ; de Sudermanie : villes
principales , Nykoping, Strengnas -, de Héricie :
villes principales , (Erebo-, de Weftmanie : villes
principales , Vefteros, Arboga , Sala -, de Dalé-
carlie : villes principales , Tahlna , Hedemora.
La Gothie eut fes propres rois jufqu’en 1132 ,
où les Goths & les Suédois furent réunis fous
un meme maître. Elle fe partage en Gothie orientale
, ou Oftro-Gothie -, en Gothie occidentale ,
ou Veftro-Gothi'e , & en Gothie méridionale.
La Gothie orientale , ou Oftrogothie , renferme
l’Oftrogothie proprement dite; villes principales,
Horrkoping , Li&koping, Wadftena : la
O G