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T O RB A Y , baie d’Anglét erre, dans' le.Devôns-
hire. Elle eft fur la Manche , à quelques milles au
nord de Darmouth ; c’eft Paille de la flotte
royale quand elle eft fur cette côte 8c que les
vents font contraires.
C e ft à cette baie que débarqua le prince d’O-
range , le 15 novembre 16.88. Le roi Jacques
s’avança contre lui jufqu’à Salifbury ,. où fes
troupes l’abandonnèrent. Il reprit le chemin de
Londres, & fie vit bientôt obligé d’enfortir pour
n’y plus rentrer : il vint, en France, 8c mourut
à Saint-Germain-en Laye en 1701, à Page de
68 ans. (£ .) -
TORBIA, village d’ Italie, près de Monaco :
il a pris fon nom par corruption de trophea. On
y voyoit encore , il y a cent ans, un monument
des Romains , où l’on croyoit qu’avoit
été la célèbre infcription des peuples des Alpes
vaincus par Augufte : c’eft du moins le fentiment
de Cluvier & du père Briet; mais Guichenon 8c
Bergier prétendent que cette infcription étoit fur
l ’arc de triomphe de la ville d’Aoft. {R.)
TORCELLO , petite ville d’Italie , dans l’état
de V enfle, à fix li. de la capitale, avec titre d’éè
vêché. Elle eft toute délabrée, 8c prefque ruinée.
Long 30 deg. , .9'. 1 lat. 43 de g. 34'. (R.)
TORD A ou T iiorda , comté de la Tranfyl-
vanie. Il eft borné au nord par les comtés de
de Colofvar 8c de Dobaca ; à l’orient, par la
rivière de Marofch, qui le fépare du comté de
Kolkevar ; au midi , par le comté d’Albe ; 8c à
l’occident, par le comté d’Abrobania. Son chef-
lieu eft Torda, fitué fur la rivière Aramas , à
quelques milles au - deffus de l’endroit où cette
rivière fe jète dans la Marofch. Marius Niger croit
que Torda eft la Tierna de Ptolémée. (ft.)
TORDÉRA '(la), rivière d’Efpagne , en Catalogne.
Elle fe jète dans la Méditerranée, entre
Barcelone 8c Palamos. (R.)
TORDÉSILLAS, en latin vulgaire, Turris-
Sillana , ville d’Efpagne , au royaume de Léon ,
fur la droite du Duéro , à 8 li. au f. o. de
Vaîladolid, 8c 30 f, e. de Léon. Elle a un grand
8c magnifique palais, 8c on y compte 6 paroiffes
8c 4 couvéns. Son territoire abonde en bled 8c
en vin. Long, z3 , 22. ; lat.. 41,3 .8 . (.R.)
TORENBOURG. Voye^ T orda.
-TORGa LF , rivière de l’Empire Rufflen, en
Sibérie, au pays de Samoyèdes. Elle fe jète dans
le Jénifcéa. (Æ.)
TORGAU, ville d’Allemagne, au cercle de
haute-Saxe, dans le duché de Saxe, 8c comprife
dans le cercle de Mifnie;,ç’eft le chef - lieu du
baillage de fon nom. Torgau eft une ville immédiate.
Elle eft entourée d’un folle & munie de
fortifications. Il s’y trouve une fùrintendance
eccléfiaftique , deux églifes., un hôpital, une mai-
fon pour les orphelins, une .école latine ,. 8c des
manufactures de draps , d’étoffes de fo ie , & de
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velours. Le vieux château , fitué hors de la ville’,
appellée Hartenfels a une églife particulière. Cette
ville ^qui a beaucoup fouffert des guerres d’Alle-
magne, eft fituée fur la gauche de l’Elbe , à 8 li.
f. de Writemberg, 8c à 10 li. au n. o. deLeipfick.
Les Hulfites la.brûlèrent par repréfaitjes en 1429.
Long. 30, 48 ; lat. 3 1 , 3 G.
Horftius (Jacques & Grégoire), oncle & neveu,
tous deux natifs de Torgau, fe font diftingués
dans la médecine , ainfi que tous ceux de leur
famille.
Jacques , né en 15 3 7 , 8c mort en 1572, fut
non-feulement grand médecin, mais eut l’honneur
d’être fept fois bourguemeftre dans fa patrie.
Il publia des lettres , epijlolce philofopkioe & me-.
dicinales, qui contiennent de très-bonnes chofes;
mais il étoit trop crédule , 8c fe laiffa lourdement
tromper à la prétendue dent d’or ; fi vous voulez,
favoir comment on reconnut cette împofture, vous
n’aurez qu’à lire M. Van-dale au dernier chapitre
du premier livre de oraculis, page 423,
édit. 1700.
Grégoire Horftius fe fit une telle réputation
par la pratique de la médecine , qu’on l’appelloit
VEfculape de VAllemagne. On dit qu’il poffédoit
les trois qualités d’un bon médecin ; la probité,
la doârine 8c le bonheur. Il publia beaucoup de
livres , 8c eut deux fils qui marchèrent fur fes
traces. Il mourut en 16-36, âgé de 58 ans. {R.)
TORGAUTS (les) , peuples d’Afie, originaires
du pays des Eluths ou Calmoucks, dans la Tartane
indépendante. Ils habitent depuis le commencement
de ce fiècle dans le pays d’Aftracan.
Ils font belliqueux 8c on les nomme quelquefois
Tartares d’Afuka. (R.)
TORIGNÉ, bourg de France, dans le Maine,
éleâion du Mans. (R.)
TORIGNI, petite ville , ou bourg de France ,
dans la baffe-Normandie, fur un ruiffeau , à 3 li.
au-deffus de S. Lô , & à 8 de Coutances avec
ûne abbayè de l’ordre de Cîteaux , qui vaut
24000 liv. Long. zGy 34 ; lat. 4 9 , 20.
Çallieres ( François de ) , natif de Torigni ,
d’une famille noble , fut reçu de l’académie fran-
çoife en 1689, & fe diftingua dans les négociations.
Louis XIV le nomma plénipotentiaire
au congrès de Rifwick. Il fe fit honneur par
deux ouvrages, l’un de la manière de négocier
avec les fouverains, & l’autre de la fcience
du monde. Il mourut en 1 7 1 7 , à 72 ans. (jR.)
TORMES (la), rivière d’Efpagne, au royaume
de Léon : elle prend fa l’ourçe dans la vieille
Caftille , au Puerto de Pico , entre dans le
royaume de Léon, 8c s’accroît de plufieurs rivières
avant que de fe rendre dans la mer. (R.)
TO R N A , ou T ornaw , comté de la haute-
Hongrie, borné au nord, par le comté de Li-
ptow ; au mid i, par celui de Borfod ; au levant,
par celui d’Ungwar; 8c au couchant, par celui
de Zoll. (R.)
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Tprna, ou Tornaw , petite ville qui ,enr eft
ïè chef-lieu, eft fituée fur la rivière de S’ayo.,
fur une hauteur à 9 li. o. de CafTovie. Long. 38 ,
3 6 ; lat. 489 jfa.' (R.) -u
TORNE. Voye[ T o r n e o .
TORNÉO, ou T o r n e a , nom commun à une
ville , à un lac , à une, rivière de la Laponie Suédoife,
dans la Bothnie i occidentale, 8c dans
le Nordland. C’eft le cheff-iieti d’une prévôté ,
8c une r ville maritime , fituée dans une pref-
qu’ île ’que forme la rivière ’ dé Tornea , à
fon embouchure. Toute la ville confifte dans
environ 70 maifons de bois : de toutes les
villes de l’Europe, c’eft la plus reculée vers le
nord : elle a 4 rues parallèles, qui .fé dirigent
du feptentrion au midi, 8c 14 petites!' qui" les
çfoiïbnt. L’enceirite en eft formée de paliffades.
C ’eft la foixante^feiziefme à la diète.
Tornéo eft devenu fameux par lès opérations
qu’y firent en 1736 & 17 3 7 , M. de Mauperttiis
8c quelques autres membres de l’académie des
fciences de Paris , pour déterminer la figure de
la Terre. Il réfulte de leurs oblervations, ainfi
que de cèllesdesacadémiciens, auffi envoyés par
le roi fous l’équateur, 8ç.dans lès mêmes vues,
que la Terre n’eft pas’ parfaitement ronde, mais
applatie Vers les pôles. '
La petite ville de Tornea , dit M. de Maü-
pertuis , dans fon Difcours de la Figure de la
Ferre , avoit un air affreux lorfque nous y
arrivâmes. Ses maifons baffes fie 'trouvoient
enfoncées dans la neige , qui auroit empêché
le jour d’y entrer par les fenêtres , s’ il y
avoit eu du jour; mais lés neiges toujours tombantes
ou prêtes à tomber, ne permettoient
prefque jamais au foleil de fe faire v o ir , finon
pendant quelques momens dans l’horizon vers
midi. Le froid fut fi grand dans le mois de janvier,
que les thermomètres de mercure , de la conf-
truélion de M. de Réaùmur, defeendirent à 37
deg. , 8c ceux d’efprit de vin gelèrent.
Lorfqu’on ouvroit la porte | d’ une chambre
chaude , l’air du dehors convertiffoit fur le champ
en; neige la vapeur qui s’y trouvoit , • 8c en for-
moit de gros tourbillons blancs : lorfqu’on for-
to it, l’air-Jembloit déchirer la poitrine ; les bois
dont toutes fes maifons font bâties , fie fendoient
avec bruit ; la folitude régnoit dans fes rues ,
8c l’on y vbyoit des gens mutilés,par' le froid.
Quelquefois : il s’élève tout à coup des tempêtes
de neige , qui éxpôfènt à un grand péril ceux qui
en font furpris a la campagne ; en vain cher-
cheroit-on à fe retrouver par la'connoiffance dès
lieux ou des marques faites aux arbres, on eft
aveuglé par la neige.
Si la terre eft horrible alors dans ces climats,
le ciel préfente au yeux les plus charmans' fpec^-
tacles. Dès ^ue les- nuits 'commencent à être
obfcures , des feux de mille couleurs & de mille
figures éclairent le c ie l , 8c femblent vouloir
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dédommager cette terre , accoutumée à être
éclairée continuellement, de l’abfence du foleil
qui la quitte.
La ville de Tornéo a un port, où les Lapons
viennent troquer leurs pelleteries contre des
denrées 8c des armes. Long. 4 1 , 55 • lat. G3 9
50 j 30.
Le lac de Tornéo eft traverfé par la rivière
de même 'nom , d’occident en orient ; cette rivière
à fia fioürcé aux confins des Laponies Da-
noife 8c Suédoife; enfuite , après, avoir reçu dans
fon cours lés eaux de quelques lacs & rivières,
elle fie jète dans le golfe de Bothnie, près de
la ville de Tornéo. (R.)
# TORNE-LAP-MARCK t contrée d e là Laponie
Suédoife, partagée en dix territoires ou biars.
Il s’y 'trouve des mines de fer , 8c deux mines
de cuivre , découvertes en 1654 & 1665. (R.)
TORNO. Vjoye\ T orneo.
TORNOVO , ville de la T urquie Européenne,
dans le Coménolitari, fur le bord de la Sélam-
pria à dix milles au n. o. de Lariffe, donc
fon évêché eft fuffragant, & au pied des monts
Dragonifa, à 4 li. n. o de Lariffe. Les Turcs y
ont trois mofquées, 8c les Grecs quelques égli^es.,
Long. 40 , a.3 ; lat. 39 , 33.. (R.)
TORO ou T auro , ville d’Efpagne, au royaume
de Léon, fur le Duéro , entre Zamora au couchant
, & Tordéfillas au levant , à l’extrémité
d’une belle plaine, & fur un coteau qui donne
de très-bons vins. Cette ville eft dans un trifte
état par la furcharge d’un clergé nombreux qui
là dévore. Elle a 22 paroiffes, fept couvens
d’hommes, cinq de filles , 4 hôpitaux 8c un
château. La collégiale qui a été autrefois cathédrale.,
eft compolée d’ un abbé & de 16 chanoines.
Les états s’y font tenus quelquefois.
Elle eft célèbre par la bataille de 1476 , qui
affura la couronne de Caftille à Ferdinand,
prince d’Aragon; elle eft à 15 li. n. n. e. de
Salamanque, 29 f. f. e. de Léon , 40 n. o. de
Madrid.Long. 22, 43 ; lat. 41 , 38.
C’eft ici que le comte-duc d’Olivarès , premier
miniftre. d’El'pagne , fe retira dans fa difgrace.
Le gouvernement du royaume remis par Philippe
IV , entre fes mains pendant 22 ans, ne
fut qu’ un enchaînement de malheurs. Ce prince
perdit le Rouffillon par le manque de difeipline
de fes troupes, le Bréfil, par le délabrement
de fa marine, & la Catalogne . par l’ abus de
fon pouvoir. On vit par la révolution du Portugal
, combien une domination étrangère eft
odieufe, 8c en-même - temps combien peu le
mini ftère efpagnol avoit pris de mefures pour
conferver tant d’états.
On vit auffi, (ajoute M. de Voltaire) , comme
on flatté les rois dans leurs malheurs, comme
on leur déguife des vérités triftes. La manière
dont Olivarès apprit à Philippe I V , la perte du
Portugal , eft célèbre Je viens vous annoncer *