
confins fie ceux de Touloufe & fie Rîeux. H y
a une juftice royale de la judicature de Rivière-
Verdun , quoiqu’il n’y ait Ras cent maifons dans
cette place.
RIEUNETTE , abbaye de. Bernardines à Car-
caflone.
RIEUX , en latin moderne Rbvi ; ville de
France dans le haut-Languedoc, fur la petite_
rivière de Rife , qui fè jette un peu au-deffous
dans la Garonne. La rencontre de plufieurs ruif-
féaux qui fe joignent en cet endroit, lui a vrai—
femblablement donné le nom de Rieur. Elle n’a
de remarquable que fon évêché , érigé- par le
pape Jean XXII en 1317 v il fit un évêché d’ un
monaftère , & le donna au cardinal de Rabaftin-,
qui étoit auparavant évêque de Pamiers.
Cet évêché vaut aujourd’hui 40 mille livres, de
rente , & fon dïocèfe comprend 90 paroiffes ,
3 abbayes d’hommes & une de filles. Le diocèfè
de Rieux contient la partie de l’ancien pays de
Volveftre, qui appartenoit aux comtes de Touloufe.
Le chapitre de l’églife cathédrale de Rieux
eft compofé de quatre dignités & de douze cano-
nicats. L’ évêque eft. fuftragant de Touloufe ; fà
taxe en cour de Rome eft de a 500 florins. Dans
ce diocèfè eft l’abbaye des Feuillans., qui a
donné le nom à une congrégation de moines
blancs., réformés de l’ ordre de Cîteaux. C’eft le
chef-lieu de- la réforme.
Le clocher de la cathédrale eft un des plus,
beaux du royaume par fa hauteur & fa ftruéture
antique : il eft orné, de beaucoup de fculpture;
v îe carillon qu’il renferme fait l’admiration des
étrangers, par fon harmonie 8c par la diverfité
des airs qu’on y- joue. C’eft l’ouvrage ■ du fieur
Bafthe , organifte de la. -cathédrale , & aveugle
de naiifance.
Sur la porte de l’brangerie du palais épifcopaî,.
font huit têtes de divinités païennes , trouvées
dans le fiècle dernier en un champ près du bourg
de Martres , diocèfè de Rieux..
Entre Monjoy & Audinat font trois fôurces
minérales dont la découverte eft ancienne -, on
y prend les bains ou. on boit, de ces eaux pour
les coliques., les. maladies de. la peau les, rhur
anatifmes.
A Alren eft un. pont naturel formé dans, le
toc , creufè par le ruifféau de l’A irole, dont les
eaux forment, une. cafcade perpendiculairement
dans un précipice, auprès d’une grotte haute &
profonde*
Berat $ une fontaine qui a flux 8c reflux. La
communauté de Seix a plufieurs mines, de cuivre
<& de plomb , auxquelles., on. ne travaille pas
depuis long-temps. A Saintet-Croix eft une mine
de jayet.
Rieux eft a 10 IL f. o. de. Touloufe, â 55
o. de Narbonne, & 170 f. e* de Paris. Long.
#3 j fo ; lut. 43 9 15. Cette yîUe a plufieurs
fabriques de draps. C’eft la patrie dé Baron
(Vincent) , dominicain. Ce bon moine, affligé
du relâchement de la morale, compofa plufieurs:
livres pour la rétablir , & entr’ autres fon Ethica-
Chrijiiana , imprimée à Paris en 1666, a. vol..
in-80.^‘ mais cette morale ne réuffit pas à la
cour de Rome -, malgré l’approbation du maître
du facré palais , qui fut dépofé, & 1a* congrégation
de Kinder condamna l’ouvrage. (JR.)
Rieux petite ville du Bas - Languedoc., à é 11. e. de Carcaflone, au diocèfè de Narbonne
avec titre de comté , & féance aux états de la-
province. , fur le banc des barons. (-R.)
Rieux , petite ville de France , en Bretagne r
fur la Vilaine ,. dans l’évêché de Vannes , 8c à.
z, li. f. de Redon- (R.y,
RIEZ , jolie petite ville de France, en Provence
y fur la petite rivière d’Auveftre , dans une.
plaine, à 9 IL au f. e. de Sifteron, à 18 au n. de.
Toulon , à i r au n. o. d’A ix , & 156 f. e. de.
Paris. C’eft une ville fort ancienne & allez peuplée;,
il y a des c.or.deliers., dès capucins & des urfïi-
lines. Pline, la nomme Albecîa , 8c il prend R e ii
pour le nom d’un peuple, comme. Yocontii s.
Saluvii x &c. Le nom Reii prévalut fur celui.
à*Albeci. Dans le fixième fiècle , Reii fut corrompu
en ReggiL , comme on le. voit dans. Grégoire
de Tours. II. fe tint, un concile à Rie^ Sj
en 439 r 8c. le député de cette Ville entre aux
affemblées générales. San territoire produit les,
meilleurs, vins, de Provence. Les évêques de Rie[
font feigneurs temporels de la ville •, leur revenu.
[ eft de 24,000 liv. leur taxe en cour deJRome,,
de 850 florins, & leur diocèfè comprend 54 pa-
‘roiiïes. Rie[ eft dans la fènéchauflée de Caftellane
& la viguerie de Monftiers. Long, 2.3 x 36 * ' lut. 43 x 5.1..
L’abbé" Abeille , poète très-foible , naquit >en.
cet te ville : une de fes tragédies, qu’on ne
trouve point , commençoit par une fcène entre?
deux princefles loeurs,, dont l’une difoit à l’autre,,
en entrait fur le théâtre :
Ma foe.ur, vous, fôuvient-il. du feu roi* notre père £
La fécondé aftrice héfitant, 8c cherchant lé?
premier mot de. fon rôle., iin plaifant qui,s’îm-*
patientoi't dans le parterre , répondit pour elle :.
Ma foij s’il, m’en fou vient, il ne m’en fou vient guère».
Les. éclats, de- rire, füfpendirent le commencement
du fpeétacle •, & quand , à diverfes, re-
prifes , on tenta de com m encerla plaifanterie*
fut chaque fois répétée en choeur par, tout le.
parterre , & les comédiens furent obligés de, donner une autre pièce. C’eft à cette aventure ,,
vraie qu. fauffè., qu’un helefprit de Provence fais
R 1 F
«Hufion , dans une épitaphe qu’ il fit à Pabbé
Abeille , mort le 22 Mai 1718 :
Ci git -cet auteur peu fêté »
Qui crut aller tout droit à l’immortalité :
Mais fa gloire & fon corps n’ont qu’une même bière ;
Et XoxiqvCAbeille on nommera ,
Dame Poftérité . dira :
Ma fo i, s’il m'en fouvient, il ne m’en fouvient guère.
(R . )
RIF , c’ eft le nom de la partie d’Egypte ,
qui s’ étend depuis le Caire jufqu’ à la mer. La
Baffe-Egypte, de même que la Haute, s’appelle
S aide ou Thébaide ; 8c celle qui eft entre les
deux , porte le nom de Sous.
RIGA , ville de l’empire RufTe , capitale de la
Livonie , fur la rive feptentrionale de laDw in a,
à z li. de fon embouchure dans la mer Baltique,
à 10 li. de Mittau , & à 86 au f. o. de Saint-
Péterfoourg. Cette v ille , fans être grande , eft
peuplée 8c fort commerçante. Le château fert
de demeure au gouverneur ; outre cela, plufieurs
forts contribuent à fa défenfe. Prefque toutes les
maifons font bâties de pierres ; mais les nies
font étroites. Les temples luthériens font des
édifices confidérables •, on y voit auffi. une églife
réformée & une églife Ruffe : on remarque fur-
tout le collège impérial 8c l’école de la ville.
La bonté du port facilite le commerce en été
avec les Anglois , les Hollandois , 8cc. Ce commerce
le fait en hiver par le moyen des traîneaux,
avec les provinces Ruffes & la Pologne. Cette
ville a des privilèges confidérables que l’ Impératrice
Anne confirma. La chancellerie du gouvernement
, le confeil aulique de Livonie , le
confiftoire fupérieur, & le furintendant général,
y réfident. Tout près de Riga, il y a deux jardins,
impériaux qui fervent de promenade publique.
Quelques marchands de Brème étant entrés
dans la Dwina vers le milieu du douzième fiècle,
y firent commerce avec les habitans du pays , ce
qui ^ donna lieu à l’ étabiiffement de la religion
chrétienne dans ce quartier. Les papes en étant
inftruits , y envoyèrent des évêques qui environnèrent
la ville de murailles , & fondèrent
quelques évêchés" en différentes parties de cette
province. L’ évêque Albert en fut nommé archevêque
en 1x15 par Innocent HT, vers l’ an
12.80 , les chevaliers teutoniques qui s’ étoient
établis dans le pays , firent la guerre aux arches
veques. D’un autre côté , les bourgeois de Riga
.s’étant enrichis par le trafic, entrèrent dans
1 alliance des villes anféatiques, 8c fe virent en
état de tenir tête aux archevêques 8c aux chevaliers.
Par la- révolution qui arriva dans la religion.,
•le luthéranifme s’introduifit dans cette ville avec
•de fi grands progrès, que Sigifinond, roi de
Pologne , auquel les habitans fe fournirent en
1j$6i i fe yit obligé d’accorder le libre exercice
R I M 5
de là religion luthérienne dans le pîeys. Tou*
les eccléfiaftiques ayant quitté la religion catholique
, l’archevêché de Riga fut éteint en 1566 ,
8c les biens eccléfiaftiques fécularifés. Etienne
Batori ne rétablit la religion catholique que juf-
qu’au temps que Guftave-Adolphe s’empara do-
Riga en 1621. Enfin, Pierre I , après les défaites
de Charles X I I , prit cette ville en 1710 , .&
elle eft reftée depuis ce temps-là fous la domination
des Ruffes. Long. 41 ; lat. 56 y 44.
( M. d e M . )
RIGAUT ( S. ) , abbaye de France au diocèfè
de Mâcon , à une lieue de Charlieu ; elle eft de
l’ordre de S. B enoît, & du revenu de 10000 liv-
C R-)
RIGNAC , bourg de France, dioc. 8c éleâtJ
de Saintes , à une lieue f. de Barbezieux.
R IG N I , belle & célèbre abbaye de France y
dans fe diocèfè d’Auxerre, au voifinage de Ver-
manton, fituée fur le bord de la Cure, au pied
d’une colline , près de la route d’Auxerre à Dijon *
elle eft de l’ordre de Cîteaux , 8c vaut 36000 liv-
(*■ ) - Rigni-le-F eron , bourg de France , éleâ»
de Sens , à l’oppôfite de Villeneuve - l’Archevêque
, fur la Vanne. ( iL )
RIHN ( le ) , petite rivière du Holftein , dans
la province de Stormarie. Elle paffe par la ville
de Glucjkftat, 8c entre dans l’Elbe.
R IK A , ville capitale d’ un Beglierbeglic du
Diarbelcir, en Afie.
RILLE ( la ) , ou RISLE , en latin Rifèla y
rivière de France , dans la Normandie. Elle a
fa fource fur les confins du diocèfè de Seez ; 8c
après un cours d’environ zo lieues , elle fe rend
dans la Seine, z lieues au deffous de Quilleboeuf.
Elle j\e commence à être navigable qu’à 3 lieues
au deffus de fon embouchure.
RILLE, abbaye d’ hommes , ordre de S. Au-
guftin, dioc. de Rennes, à une lieue f. e. de
Fougères , réunie à la cure de l’Orient. Rillé , petite ville de France , en Anjou f
eleél. 8c à^ 3 li. e. de Beaugé. Il y a un très-
bon prieuré de Bernardins.
RIMINI , en latin Ariminum , ville d’ Italie ,
dans l’état de PEglife 8c dans la Romagne , fituée
-à l’embouchure de la Marecchia, dans la, mer
Adriatique, à 25 milles au f. e. de Ravenne ,
& à ao milles au n. o. de Pefaro. Long. 30 , 15;
lat. fuivant des P l a c e s ,^ , 5 » , a8.
Cette ville étoit anciennement dans le pays
des Sénonois d’ Italie , 8c devint enfuite colonie
romaine. Tite - Live , l. X X V I I , la met au
nombre des dix-huit colonies qui affiftèrent la
république de Rome dans le temps des profpé-
rités d’Annibal. Il paroît qu’elle étoit chérie des
Romains par les beaux reftes d’antiquité qui s’y
voient encore. Augufte y fit bâtir le magnifique
pont fur lequel on paffe la Marecchia. Ce fuperbe
ouvrage, par fa folidité, ne femble fait que