d’une montagne: La matière qu’on tire de la mine
eft couverte d’une croûte métallique, & le refte.
eft bigarré de couleurs vives , de v e r t , de violet
& de bleu. Un quintal de cette matière rend
30 livres de cuivre y une fontaine fort de la même
montagne *, 8c comme elle paffe à travers une
terre minérale, elle en prend une légère teinture:
8c on la croit bonne pour guérir quelques maux,
externes.
Quoi qu’il en fo it , la ville de Sterling eft la
patrie de Marie Lambrun , femme qui mérite
d’occuper fa place dans l’hiftorre du feizième
liecle y elle avoir époufé un François nommé
Lambrun , qui lui donna le nom fous lequel elle
eft connue : tous les deux entrèrent fort jeunes
au fervice de Marie Stuart, -qu’ils adoroient.
L epoux de mademoiselle Lambrun fut fi touché
de la fin tragique de cette princeffe , qu’il en,
mourut de douleur au bout de quelques mois y
& fa femme défefpérée réiolut auflitôt .de venger
l’ un 8c l’autre par un terrible crime. Elle s’habille
en homme r prend le *nom S A moine Sparck,
oc fe rend à- Londres, portant for elle deux pif-
tolets chargés, l’ un pour tuer la reine Elifabeth,
& l’autre pour le. tuer tout de fuite y afin d’éviter
l’échafaud.
En. perçant la. foule avec vivacité pour s’approcher
de la reine qui fe promenoit dans lès
jardins , elle laiiTe tomber un de -fies, piftolets:
les gardes accourent, la fa i l l i r e n t8c ne fongent
qu à la traîner en prilbn -, mais. Elifabeth voulant
for le champ l’interroger elle-même, lui demanda
fon nom, fa patrie , -& ,fa qualité..
Mademoifelle Lambrun répondit d’un ton ferme-.
•* Madame, je fuis Fcofîqife & femme , quoique
» je porte cet habit y je m’appelle Marguerite
* Lambrun : j’a i vécu plufieurs. années auprès de
» la. reine Marie , que vous ayez injuftement
» fait; périr y 8c par fa mort , vous, avez .été
» caufe de celle de mon. mari, qui i f a pu iur^
» vivre au trépas d.rüne reine innocente, à laquelle
■ » il étoit dévoué. De mon coté, aimant l’un 8c
» l’autre avec pafiion, j’àvois réfoluy au péril
» de ma v ie , de venger leur mort par la vôtre.
» Tous, les efforts que j’ai, faits pour aban*-
53 donner ce deffein, n’onc abouti qu’à m’apprendre
» qu’il n’y a rien qui; foit capable d’empêcher une
» femme irritée de fe. venger, lorfqu’un double
» amour enflamme fa haine & fon reffèntiment. »
Quoique la reine Elifabeth eût grand fujet
d’être, émue d’un tel difcours, elle ne lailïa pas -
de l’écouter de fang-froid, & de répartir tranquillement
: a Vous avez donc cru de faire votre
» devoir, 8c rendre à.l’amour que vous.avez pour
■ ° votre maîtreffe & pour votre mari, ce qu’il
» exigeoit y mais quel penfez-vous que doit être
39 maintenant mon devoir à votre égard ? »,
Cette femme répondit à la reine avec gran- -
deur : «Je dirai franchement à Votre Majefté mon
ï> ayis ; pourvu qu’il lui plaife de me dire pce-
» mièrement, fi elle me fait cette queffioit etf
» qualité de reine , ou en qualité de 'juge. »
Elifabèth lui; déclara que c’etoit en qualité de
reine. « Votre Majefté doit m’accorder grâce, »,
répartit Marguerite Lambrun.
Mais quelle affurance me donnerez - vous &
» répliqua la reine, que vous n’en abuferez pas
» 8c que vous n’entreprendrez pas une fécondé
fois un attentat femblable l »-A quoi la Lambrun
repartit encore : « Madame , la grâce que l’oîï
» veut accorder avec tant de précaution ,. n’efl'.
» plus, félon mon idée, une véritable grâce y
§ ainfi Votre Majefté peut agir contré moi comme,
» juge. »
Alors la reine s’étant retournée vers , quel que»
membres de fon confeil, qui ^étoient préfens y
leur dit : « Il y a 30 ans que je règne ,. mais
» je ne me fou viens pas d’avoir trouvé perfonn©
» qiii m’ait jamais fait une pareille leçon. Allez y
» (continua-t-elle , en s’adreffant à mademoifelle
» Lambrun ) , je vous, accorde la grâce pure r.
» entière,. & fans aucune condition. »
Marie Lambrun fe profterna aux genoux de la
reine , en la priant d’avoir la générofité de la
faire conduire sûrement hors dès royaumes.de.
la Grande-Bretagne , jufqu’àux côtes de France;
Elifabeth le lui. accorda volontiers ; & fion re—
garda cette requête de Marie Lambrun , comme
un trait fingulier de prudence 8c de fiageffe. (R.)
STERNBERG, petite ville 8c baillage d’Alle-'
rriagpe, dans la principauté de Wenden, for un
lac. (R.)
S t e r n b e r g château & fëigneurie d’Alle--
magne , dans, la Moravie , à la maifon de Lichfi-
teinftein , qui l’a;achetée du duc dé Wirtemberg-*«
(Eels* (R.) ' i
S t e r -nb e -r g y ou S t A'Rn b e r g ', château- 8c baili
lage de la. haute Bavière dans la régence do
Munich.. (R.).
S t e r n b e r g , château 8c baillage d’Allemagne ÿ
dans le comté de Lippe-Detmold. (R.)
Sternberg, contrée d’Allemagne, dans la
nouvelle Marche de Brandebourg., aux confins de
la Pologne 8c de la Siléfie. C’eft un paya monta-!
gneux, coupé de quelques petites- rivières; Sternberg,
fa capitale , lui donne fon nom» Cette
petite ville eft fituée aux confins de la Siléfie f
entre Cruftrin, Sch\Verin, Erancfort-fur-l’Oder r
8c autres lieux. (FL),
STERTZINGEN, St e r z in g en , eu Stcerzing^
petite ville d’Allemagne , dans le T ir o l, au pied
du mont Brenner, fur le torrent d’Eylack, à f li.
au m o. de Brixen. Quelques-uns croient que c’efi
le Vipiterrum d’Antonin. Ge lieu eft renommé
par fies raines d’argent 8c par fe& bonnes lame a
d’épées. Long. 29,,. y.1 ,* lat, 4.G ,.a &. (R.)
S T E T IN , ©u St e t t in , grande ville immédiate
d’Allemagne, dans le cercle de Randow x
capitale de la Poméranie pruflàenne,. fur la gauche*
de lTOder? qui &rÿ diyife en 4 brandies, à 35, lü,
&ü fi. 8e Fran c fo r t, * 60 au f. é. de Lu b eck, 8c
ç o n. n. e. d e Berlin.
- Cette ; ville peut avoir 14$© maifoiis & z i
mille habitans y elle eft bien bâtie, & forme une
fortereffe confidérable, toujours munie d’une nom-
breufe garnifon. On y trouve un collège de médecine',
un de fanté, êt un autre enfin pour
régler les affaires de-commerce y un tribunal pour
les arts & métiers, un autre pour la marine,
un gymnafe académique royal, üne prévôté 8c
une furintend-mee eccléfiaftique dont l’autorité
s^étend fur les deuxPomérames. Tous ces collèges
s’affemblent au château , où fe trouve aufli i’ar-
fienai. On compte -à Stetin fix paroifles , une école
publique , beaucoup de catholiques &" de calv-i^
r.iftes , Sc un grand nombre de manufactures^ de
Æoute efipèee : on s’y occupe auffi. beaucoup a la
^onftruéliôn des vaiffeauxu
• Stetin 8c fon territoire furent anciennement
habités par les Sidijii Sc enfoite par ies Veoedes.
En 1 i z ï , Boleflas , ;'4uc .de Pologne , entreprit
d’y établir le chriftianifime par la force , mais il
réuflit beaucoup mieux en remettant aux habitans
le tribut qu’il leur a voit impofé y cependant la
religion chrétienne ne triompha dans cette ville
.qu’au bout d’ un fïècle, 8c .alors elle fut gouvernée
par les ^mêmes ioix que Magdebourg. La
paix de Weftphalie donna Stetin aux Suédois,
vîn 1710, elle fut obligée de recevoir des troupes 4e Pruffe , de Saxe 8c de Holftein : Sc quelque
jtemps après, le roi de Pruffe ;e'n fut mis en pof-
Tefiion. Ce prince y a établi en 17.10 la régence
de la Poméranie , 8c une chambre de guerre &
de domaine y mais en même temps i l a confirmé
.aux habitans .leurs divers privilèges qui font con-
fidérables.
Stetin pofsède la ville ,de Poelitz 8c plufieurs
Villages y elle foiiffrit confi.dérablement des fiéges
-qu’elle’ effuya en i 8c 1713. Long.
p > 3 3 j 53 9 2-7'
Kirfteniuis ( George ) eft le feul homme de
lettres qui foit né à Stetin : il cultiva, la poéfie
latine 8c .la médecine, y il a publié dans cette dernière
fcienee des difquifitions philologique^ &
deux excellentes dîffertâtions , de Symptomatibus
'v.ifûs & audit us s olfcictiis tacfus > fur les Symp-
. tomes de la vue & de .l’ouïe,; de l’odorat 8c du
; tad. Chriftine , reine de Suède, l’honora de fon
veftime & de fes bontés y il mourut en jé é o , à
47 ans. Le père Nicéron l’a. mis au rang des
hommes jlluftres il l’étoit pourtant beaucoup
moins que Kirftenius ( Michel ) , .autre médecin
du dix-fëptième fièçle, né à Bérpne, petite ville,
de Moravie y -çe dernier étoit .un homme verfé
dans lèsfifiçienceç. Il y a eu-quelques autres favans
du nom de Kirftenius, 8c que les bibliographes
n’ont pas toujours bien diftingués les uns des
autres. :(M. D. M-)
■- S îtetin | N ew ) , dans le duché çte Gaffubie,
cfi Fofnérânïe, a 10 li. e. de Drahelm, eft un*
ville bâtie fur le. modèle de Stetin.
STEVENSWERT, Ste v en s - W aerd , ou
S a in t -S t e v en s -W aerd , fort important, fitué
dans le pays de la généralité des Provinces-
Unies , 8c dans la haute-Gueldre. Il fut conquis
en 170Z par lès -États-Généraux, & il leur fut
cédé en 1715 par l’empereur, par le traité de
Barrière : il leur accorda en même temps'le
territoire dépendant de ce fort, auquel il ajouta
un accroiffement de terrain à gauche de la Meufe,
pour lui former un arrondiflement, avec promeffe
qu’il ne feroit jamais conftruit de fort à une
demi-Jieùe de diftarice. Cette fortereffe eft. placée
dans une:île formée par la Metifie, dans le quartier
Sc .à 3 lieues de Ruremonde, Tur les confins de
l’évêché de Liège. Cette île formé une baronie
que le comte de Limbourg-Styrum vendit en 1721
aux comtes de Hompefck, & elle eft encore aujourd’hui
-dans leur maifon. (R.)
. STEyNS , diftiid de Danemarck, au diocèfe
de Séeland. ,C’eft une pénînfule dans laquelle on
remarque plufieurs villages. (R.)
ST.EORWALD , baillage & fortereffe d?Allemagne
, près de Hildesheim. (R.)
STEYR, -ou Stèyer., petite ville d’Allemagne,
dans la haute Autriche, fituée fur une colline,
au quartier de Traun ., au confluent du Steyer
8c de l’Ens , à 3 lieues au-deffus du bourg de
Traun. Quelques-uns prennent Steyer pour l’ancienne
Afturis. Long. 33., 2-6 ; lat. 48. (R.)
STEYREGG, petite ville de la haute - Autriche
, au quartier de Miheb, fur le Danube ,
à 13 li. f. e. de Lintz.
STHOGACK, petite ville d’Allemagne, dans la
S.uabè, au landgraviat, 8c àzli. e. de Néllenbourg,
fur une petite rivière , à 6. li. n. du lac de Conf-
tance. Long. 1 6 , ■ lat, 4.7, 50. (R.)
STHRELA, fur l’Elbe, entre Meiffen 8c
Torgàn. Le.s Prufliens y furent défaits par le*
Impériaux en 1760. (R.)
STICKHAUSEN , fortereffe fur la rivière cl?
Leda, dans .1* province d’Oft-Frife, à 12 li. f. e,
d’Embden. (R.)
STIEGE, ■ château & baillage dans la principauté
de "Wolfenbuttel. (R.)
STIERNIWITZE, petite ville de la grande
Pologne, dans le palatinat de Rawa.
STIGLIANO, petite ville d’ Italie, au royaume?
de Naples, dans la Bafilicate , près la riviere
de Salandrella, à 20 milles de la côte du golfe
de Tarente. Elle a titre de principauté : fes bains
font affez renommés y on les appelle , je ne fai*
pourquoi, les bains de Bracciono.
STILHORN , prévôté 8c châtellenie au baillage
de Wilhelmlbourg, dans la princip. de Zell. (R.)
ST'ILO, bourg d?Italie, au royaume de Naples,
dans la Calabre ultérieure, fur le Cacino , à 6
milles de la côte de la mér Ionienne.
, C’eft dans çe bourg qu’eft né Campaneliâ
L l ij