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d’Henri I I I opprimé par les ligueurs, voulut qu’on
lui donnât pour fa fureté Saumur & fon château ,
o ù i l établit pour gouverneur en chef Dupleflis-
Mornay ; cet homme célèbre fit fleurir le calvi-
nifme à Saumur, & y forma une académie de
toutes les fciences , qui ne fnbfifte plus.
Cette ville n’eft plus que l’ombre de ce qu’elle
étoit alors-,fil y refte à peine 6 mille âmes-, cette
grande diminution vient de la fupprefiion des
temples , du collège & de l’académie, qui y
attiroient beaucoup de religionnaires étrangers,
8 c faifoient fleurir la population & le commerce.
Toutes les fabriques qu’ils y avojent fondées ,
n’exiftent plus -, les raffineries de falpêtre y font
tombées *, 8c le débit des vins , qui étoit autrefois
fort grand , a cefîe. Le marché de la ville eft
médiocre , à caufe du droit que l’abbefle de Fon-
tëvrault y prend du vingtième boifleau de bled
enfin les foires qu’on y tient font miférables,
parce qu’ elles ne font pas franches. Il y a cependant
encore une raffinerie de falpêtre. Il s’y eft
tenu un concile en 1276 , 8c un autre en 13 1 5 .
Cappel' (Louis) , qui y eft né , a fait paroîfre
dans tous fes ouvrages beaucoup de jugement,
de littérature , de critique, 8c d’érudition. Il eft
un des premiers qui a démontré invinciblement
la nouveauté du point voyelle du texte hébreu -,
& il a eu raifon d’intituler fon ouvrage , arca-
num p unclu ationis rcvelatum. Sa c r itica fa c r a ,
imprimée à Paris en 1650, fit ayfli beaucoup de
bruit. Sa chronologie façrée, ' 8c fa defcription du
temple de Salomon, ont été publiées dans les
prolégomènes de la Polyglotte d’Angleterre. On
r imprimé à Amfterdam en T 689 , fes commentaires
latins fur le vieux Teftament : ce favant
homme mourut dans fa patrie en 16 58, âgé de
63 ans.
La célèbre Anne le Fèvre, fille de. Tannegui
Je F è v re , qui époufa M. D acier, naquit a Saumur
e n 1651. Après avoir perdu Ion père, elle vint à
Paris, & donna pour fon premier ouvrage les
OEuvres de Callimaque, qui furent fumes d’une
belle édition de Florus. Sa renommée s’étendit
par toute l’ Europe , 8c Chriftine , reine de Suède,
lui en fit faire des çompjimens par le comte de
Koriigfinark.
Au commencement de l’année 1683 , elle
époufa M. Dacier , avec lequel elle .avoit été
élevée dès fa première jeunefle , 8c tous deux
fe firent catholiques -, ce changement de religion
valut à M. Daçier une penfion de iÿoo
livre? , & à fon époufe une de 500. Se trou-
vant plus à leur aife , ils reprirent leurs travaux
• littéraires, 8c M. le duc de Montaufier qui les
protégeojt de tout fon çrédit, engagea madame
P acier 3 travailler aux livres qu’on nomme
Pauphins,
Elfe mit au jour , i ° . D ic ly s eretenjîs 8c D a r e s
fhrygiif-s} a d ujiim d e lp h in i, Paris 1684, in -4 0.
g,0, ÿ p jffi S u T y l i i V iv o n s ; Kijioria ro p iàm ad
ufum d e lp h in i ; 30. E u trop i i h i jb r ia romana J a d
ufum d e lp h in i.
Cette favante dame , fort Supérieure à fon mari
pour l’efprit, pour le g çû t , & par la manière
d’écrire, a encore donné -, i ° . les Poéfies d’Anacréon
8c de Sapho , "traduites du grec -, 20. le
Plutus & les Nuées d’Ariftophane -, 30. trois
comédies dè Plaute -, 40. celles de Térence ;
50. l’ Iliade & l’Odiflee d’Homère. Ces deux
derniers ouvrages lui font un honneur infini j
on ne pourroit lui reprocher que trop d’admiration
pour les auteurs qu’elle avoit traduits dur
grec. M. de la Motte ne l’attaqua qu’ avec de
l’efprit, 8c elle ne combattit qu’avec de l’érudition,
elle oublia même les égards qu’ elle de-
voit à un adveriaire eftimable , 8c la politefle qui
fied fi bien à toutes fortes de perfonnes , 8c principalement
à une dame.
Elle, fut plus honnête vis-à-vis des étrangers ,
qui admiroient comme ellèTes anciens, & qui
venant à Paris , ne manquoient pas de lui rendre
vifite -, un d’eux fuivant la coutume d’Allemagne ,
lui préfenta fon livre ( album ) , en la priant d’y
mettre fon nom 8c une fentence. Elle vit dans ce
livre les noms des plus favans hommes de l’Europe
, & elle le rendit aufii - tût en lui difant,
qu’ elle rougiroit de mettre fon nom parmi tant
de noms célèbres-, enfin vaincue par les follicita-
tions de l’étranger, elle prit la plume & écrivit
ce vers de Sophocle : '
TvvatÇlv ri a iy ii qipéi yjxrpiov.
L e J ilence e jl Vornement des fem m e s .
Elle eft morte au Loùvre en 1720, à 60 ans.
Superville (Daniel) , fe deftina de bonne heur»
à l’étude de la théologie, 8c l ’ortit de France à
la révocation de l’édit de Nantes. Les magiftrats
de Rotterdam le nommèrent pafteur de l’églife
Walonne de leur ville , où il mourut en 1728 ,
âgé de près de 71 ans. Il a écrit des livres de
piété qui font eftimés, entr’ autres 5 volumes de
Sermons in -8 ° , outre un fage traité fitr les vérités
8c les devoirs de la religion en forme de
cateçhifme -, ces deux ouvrages ont été imprimés
plufieurs fo is , en divers lieux. Voye{ Saumu-
rois. (R.)
SAUMÜROIS ( le ) , pays de France , dans
l’Anjou, 8c qui forme un gouvernement militaire
afiimilé aux gouvernemens généraux. Ce
gouvernement s’étend f u r . quelques diftriâs dè
l’Anjou 8c du Poitou -, il a été établi par Henri
IV. I l comprend Saijmur, Richelieu Mirebeau,
Montreuil-Bellai, 8cc. 8c peut avoir 12 li. du
nord au midi , & 7 d’orient en occident. En
1763 on ouvrit à 4 li. de Saumur , vers fe premier
de feptembre, une mine qu’ on afiure être très-
riche en argent -, & dans laquelle il fe trouve de
l’or. Elle eft très-abondante & ' fi peu profond? ,
qu’à 4 pieds de terre , on trouve déjà le minerai»
(AT. D, M .)
S A U
SÀÜNOIS (le) , ou pays de Salîfls, pagas
Salinenfis , Salonenfis i Sulonenjîs. La plus grande
partie de ce canton eft du diocèfe de Metz ,
l’autre de celui de Toul. Les uns croient qu il
tire Ion nom de Salone , qui étoit autrefois le
chef-lieu du pays -, les autres des eaux lalees qui
s’y trouvent, ou dë la Seille qui l’arrofè. Aimoin
fait mention du Saunois, dans le partage que
Louis-le-Débonnaire fit à fes enfans a A ix -la -
Chapelle. Le comte Regimbau ou Raimbau donna ,
èn 958,, à l’abbaye-de S'aint-Arnoult de Metz ,
le village de Motville, Maurivillam in comitatu
Salinenß. Fuir ade , abbé de S a in t-D en is , en
parle aufii dans fon teftament : M. de Valois
place le Salins entre la rivière de Nid ou Nied,
qui fe perd dans la Sarre-,- 8c celle de Seille qui
fe je te dans la Mofellé à Metz. Fortunat, parlant
de la Seille , dit qu’ elle tire fon nom des fels
dont le pays abonde.
Salone eft appellée dans des chartres de Charlemagne
& de Charles - le - Chauve , Salona in
pago Salinenfe. Salone n’eft plus qu’ un petit village
oh l’on ne fait plus de fel; Château-Salins,
qui n’en eft pas loinç & dont le puits, fale s’eft
trouvé meilleur y fupplée a lbn defaut. Salivai y
abbaye de l’ordre de Prémontre, dans le yoifi-
nage de^Salone, a été fondée par une comtefle
de Salm, au commencement du douzième fiecle.
On y voit les tombeaux de cette illuftre maifon.
(R . ) '
SAURELAND , nom qu’on donne en Allemagne
au duché de Weftphalie , qui ne fait
qu’une petite portion du cercle de ce nom. Ce
pays, dépend de l’archevêché de Cologne , & fait
partie du domaine fëparé. I l confine avec les
évêchés de Munfter 8c de Paderborn, le comté
de la Marck , le larrdgraviat de Helfe , 8c le
comté de Waldeck. Arenfberg eft la capitale de
ce pays, qui renferme plufieurs barllages j mais
le Saureland n’eft pas aufii fertile que le pays, du ;
diocèfe de Cologne : fon commerce confifte en
chair lalée , & c’eft de là qu’on tire ces jambons
qu’on nomme encore mal à propos jambons de
Mayence, parce que le plus grand débit s’en
faifoit autrefois aux foires, de Mayence & de
Francfort,
SAURU. Voye[ Sarau-.
SAUSSENBERGancien château ruiné-, chef1
lieu du landgraviat de même nom en Suabe,.
entre le Brilgaw & le Rhin -, il appartient au
margrave de Bade. Une branche des margraves
de Hochlberg y faifoit autrefois fa réfidence.
SAUSTIA, bourgade d’Afië , dans la Natolfe
Sc dans FAladoulie. Cette bourgade délabrée étoit
autrefois la métropole de la première Arménie 7
dans, l’exarchat du Pont,
’ SAUT DE NIAGARA r catara&e fameufë dans.
l’Amérique feptentrionale, formée par là chûte
des eaux dit fleuve de Saint-Laurent , entre l e .
la c O n ta r io & l e la c . E r i e , C e t t e ca lc ad e % à.
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raîfon de- fa hauteur, de fa largeur, du volumtf
8c de l’ impétûofité des eaux du fleuve, forme
un des plus magnifiques fpeétacles qu’ il- y ait au
monde. Suivant les defcriptions que les voyageurs
du Canada nous en ont données y cette calcade
forme la figure d’un fer à cheval, coupe en deux
par une île fort étroite, & qui peut avoir un
demi - quart de lieue de longueur ", ce qui fait
deux nappes d’eau d’une largeur confidérable y
8c que l’on juge avoir à peu près iz o pieds de
hauteur perpendiculaire. Les eaux , dans leur
chûte ,. font reçues fur un rocher qu’elles ont
creufe, comme on en juge par le bruit qu’ont
entend, qui refiemble à celui d’un tonnerre fou—
terrain ou éloigné. La rivière19fe refient très—
long-temps de la fecoufie qu’elle éprouve par
cette ch.ûte\ précipitée , dont le fracas le fait
1 entendre à une diftance très-grande v d’ailleurs
l’eau divifée & atténuée par la violence de fa
chûte , forme un brouillard épais que l’on apper-
çoit de fort lo in , & qui ajoute encore a l’ im*
pre filon que fait ce fpectacîe.
SAUVAGERE ( la ) , bourg de France , e»
Normandie, généralité d’Alençon, élëâion de
i Falaife.
SAUVANT (Sakxt) , petite ville de France»
dans le Poitou,. au dioc. de Poitiers.
SAUVASSANGES , bourg de France, en Am
vergne , éleâ. d’Ifloire.
SAUVE ( Saint) , bourg de France ,- en A u vergne
, dioc. 8c éfecL. de Clermont.
Sauve (S a in t ) , abbaye de France, au dioc,.
! d’Amiens., ordre de S, Benoît. Elle eft du revenu»
de 1.8,000 liv.
SAUVEE ( l e ) , rivière de France, dans FAI-
face : elle a fa fource au mont de Vofge & fer
jette dans le R h in e n t r e Straibourg & Offen-»
dorf.
SAUVER ( le ) , ou fe Sur , rivière de France»
en Allàce : elfe prend fa fource dans, les Vofgesj-
elle traverfe par deux bras la forêt de Haguenau
& le joignant enfuite en un féul canal, elle fe
perd dans, le Rhin, entre lé Fort-Louis 8c Seltz.
SAUVES , petite ville , ou bourg, de France »
dans le bas-Languedoc, fur la Virdoule, à 3 li»
au n. d’Ànduze , au dioc. d’Alais , avec une abb»
de Bénédiélins , fondée l’an LO25, & qui- jouit
de 25,000 liv. de revenu.
Cette ville a un viguier perpétuel que S. Louis.
1 y établit en 1.236. Long. 23,. 9 ; tau 43 ,4 3»
S AU VET A T (là).. Voye[ Saxvetat.
SAUVETERRE, petite ville de France-, dans;
le Béarn, à 7 M. de Pau ,. avec lès, ruines dTurs
vieux château.
SAUVETERRE, petite ville de France, ère
Gafcogne,. au pays de Comminge » & à peiLcte
diftance dè. Lombes.
SAUVEUR (Saint):,, village dè F ran c e , ère
. Bourgogne , à 5. ÜL n. e. de Dijon-, & une lieue:
, 8c demie de Poulailler „ avec. un. prieuré. v c%-