
Amazones , entre les bouches des rivières Madère
& Paranayba. (R.)
TAPI AU , petite ville de PrufTe , fort médiocre
, mais aflez régulièrement bâtie •, elle eft
dans le département allemand. Le château qui la
défend eft v afte, 8c entouré de fofl*és -, on y
confervoit autrefois les archives du pays..
TA PO L Z SA , bourg de la baffe-Hongrie, ci-
devant défendu par un double rempart contre les
attaques des Turcs , mais qui eft aujourd’hui
ouvert & fans défenfe. Il s’y trouve des bains
fulphureux, (R.)
TAPOUYTAPÈRE , c’eft-à-dire demeure des
Tapuyes ; contrée de l’Amérique méridionale , au
Brëfil, dans la capitainerie de Para -, elle fait une
partie du continent , & n’en eft feparée que par
un canal , qui va jufque dans la baie de Ma-
pan nan. •
TA PT I ( l e ) , ou T a Phi , rivière des Indes ,
dans les états du Mogol. Elle a fa fource aux
confins des provinces de Candish & de Bala-
gaté , & fie jete auprès de Surate , dans le golfe
de Cambaÿe. (R.)
TA PU YA S, ou T a puye s, nom commun à
plusieurs nations fauvages de l’Amérique , au
Bréfil. Ces peuples habitent dans les terres , fans
avoir pour la plupart, ni bourgades, ni villages,
ni demeures fixes. Ils font grands , robuftes ,
hardis 8c redoutés des Européens.
Qn ne compte pas moins de 76 fociétés de
Tapuyes, dont la plupart ne parlent plus la même
langue-, ces peuples jufqu’à préfent. ont été féroces
& indomptables y ceux qu’on nomme les
GuaymurasCpnt de haute taille, infatigables, &
d’une agilité furprenante. Leurs cheveux font
noirs 8c longs, & leur vie eft errante. Leur
cruauté les a rendus très-redoutables. Les Petit
e s font de moyenne taille., & braves -, ils
habitent un pays imraenfe dans le nord du
Bréfîl y mais ils font moins barbares que les
autres. Les Moriquites , fur la côte de l’océan
atlantique, entre Fernambouc & la baie de tous
les Saints, font braves, rapides à la courfe, 8c
leurs femmes même font très-belliqueufès. Les
Tomomimys font féroces y ils habitent dans, la/
capitainerie de Spiritu-Santo. On compte encore.
Iei Ovaitaguafès , les Ouayanalsès , les. Pariés
, les Molopagues, les. Motayes , lés Lopis ,
nommés par lés. Portugais Bilvaros , les Ouaya-
naouaonfsès., peuples greffiers & parefîèux, mais
bien faits. Ces peuples réunis étoient très-nombreux
il y a deux fiècles -, mais hélas l déjà des
peuplades entières font difperfées ou détruites'
par les. Européens encore un fiècle , 8c l’on ne
verra peut-être que des cimetières 8c des déferts
où étoient autrefois ces nombreufès nations
(M . D . M .) . - * :
T A R A , petite ville deRulfte , en Sibérie. Elle
fut bâtie en 1-594 ’> fa fituation eft au bord de la
ifiyiere. d’Arkarka , qui 3 ainfi que le fleuve Tara,
ie jète dans PIrtich -, une partie de cette ville eft
bâtie fur une hauteur, & munie d’un oftrog, de
chevaux de frifie, & d’ un rempart de terre. On
y voit la chancellerie 8c la maifon du Pal atin.
Les vivres font a très-bon marché dans cette
ville , mais le refte y eft d’une cherté exceffive.
Elle n’a prefque point de commerce.
TARAÇONA. Voye\ -Tarazona.
T. ARAGALE , ville d’A frique, au royaume de
Tafilet , dans la province 8c lur la gauche de la
rivière de même nom. Cette ville a pour défenfe
un chateau fortifié, où on tient garnifon. Son
terroir eft; planté de palmiers, & fertile en pâturages.
On y recueille beaucoup de bled & de
dattes, dont elle retire un grand revenu. Lon<r.
22 3 50 ; lat. 2.7. (R.)
TA R AM A , province de l’Amérique méridionale
, au Pérou , dans l ’audience de Lima , à 24.
lieues de la ville de ce nom. Son terroir eft fertile
en maïs , en froment, 8c en fruits de tout®
efipèce. L’air en eft fort fain.
TARANTAISE ( l a ) , province de Savoie ,
avec titre de comté. Elle ell: bornée au nord par
le duché de Savoie , au midi par le comté de
Maurienne, au levant par le duché d’A o ft, 8ç
au couchant encore par le comté dé Maurienne.
C’eft le pays qu’habitoient les Centrons, peuples
bien marqués dans Célâr , au premier livre de
fos Commentaires. Pline les place auffi dans les
Alpes graïennes, qu’il nomme Centroniqu.es, à.
caufe de fes peuples , qui étoient, comme il d it,
limitrophes des Oéloduriens ou des Vallaifans ,
OBodurenfes 8 eorum finitimi Centrones. Les Centrons
étoient les premiers des Alpes graïennes ;
leur capitale étoit nommée Forum Claudii, c’eft
le nom marqué par Ptoléméé.
La ville des^ Centrons n’eft plus qu’un village
qui a conferve fon nom. Darentajia , ou Taren-
taife, devint la capitale non-feulement des Centrons,
mais des Alpes, grecques 8c pennines ;
elle eft marquée dans l ’itinéraire d’Àntonin 8c
dans la carte de Peutinger : elle étoit alons
evêche , 8c fut archevêché dans le neuvième
fiecle. Cette ville dëTarentaife, en donnant fon
nom au pays, a perdu le fien elle-même , 8c
s’appelle aujourd’hui Monftiers , Monajierium ,
a caufe d’un monaftère fondé en ce lieu , où les.
archevêques demeuroient. Voye[ Monstiérs.
La Tarentaife eft un pays ftérile 8c plein d’af-
freufes montagnes -, il y a cependant de bons pâturages..
On trouve des falines à Monftiers 8c
dans la montagne de Darbon -, & du charbon de
terre dans le voifinage de cette montagne. Il fort
de la Tarantaifë , tous les ans , un grand nombre
de Savoyards qui fe répandent chez les peuplés
voifins: On compte dans ce pays environ 80 pa-
roifïès. La rivière d’Isère le traverfe d’orient, en
occident, 8c y prend une de les fource s.
Innocent V , appellé Pierre de Tarantaifë. y
parce qu’il étoit né dans, la ville de. ce nom *
K
T A R
fen 1249, fe fit religieux de l’ordre de S. Dominique
, devint provincial de fon nom, archevêque
de L yon, cardinal d’O ftié , grand pénitencier
de l ’églife romaine , 8c enfin pape après
la mort de Grégoire X. Il fut élu à Arezzo , le
21 Février 1276, & mourut au bout dé 5 mois.
Il a laifte des ouvrages que perfonne ne lit aujourd’hui
, tant ils refpirent la barbarie; (RS)
TARAPACA ( vallée de ) , vallée de l ’Amérique
feptentrionale 3 au Pérou , dans l’audience
de Los-Charcas , près de la côte de la mer du
Sud. On dit qu’il s’y trouve quelques mines
d’argent. Au devant du continent il y a une île
nommée Vile de Gouane , 8c que M. de Lifle
marque à 19 degrés quelques minutes.
TAR AR E , nom commun-à une montagne
d’Afrique, dans le royaume de Tremecen , 8c
a une montagne qui eft à 6 lieues de L yon, fur
le chemin de Roanne , & dont on a rendu le
pa{Tage très-commode. Cette dernière montagne
a pris fon nom du gros bourg qui éft fitué au
bas , dans une vallée , fur la petite rivière de
Tardive. Tarare , en latin du moyen â g e , Ta-
varia, eft encore une montagne de France , qui
fépare le Lyonnois du Beaujolois. (RS)
T arare , bourg, ou petite ville de France ,
dans le Lyonnois, élection de Lyon , fur la
rivière de Tardive , au pied d’une haute montagne
de même nom , fur la route de Lyon à
Roanne. (RS)
TARrASCON , ville de France, dans le pays
de F o ix , fur le bord de la rivière Ariège, à
3 lieues au-delïus de la ville de Foix. Long. 27 ,
22 ; lut. 43.
T arascon , ville confidé.rable de France, en
Provence, aü diocèfe d’Avignon , fur la rive
gauche du Rhône , vis-à-vis Beaucaire , avec laquelle
elle communique1 par un pont de bateaux.
Sa fituation eft à 4. lieues au midi d’Avignon ,
& à 5 d’Arles , dans un territoire délicieux 8c
fertile. Le château eft fort bien bâti; les environs
font remplis de forges de toute efipèce.
Tarafcon a une viguerie , un chapitre ,. 8c
quelques couvens. Elle députe aux états de Provence
, 8c fes reprélèntans y ont le premier rang.
Au commencement de ce fiècle , cette ville fut
prefqu’enfièrement réduite en cendres. Long, xx ,
L9-3C ; lut. 43, 48-xo.
S’trâbon 8c Ptoléméé en font mention fous le
même nom qu’elle porte aujourd’hui y ils la
nomment Tarafca.
Molières ( Jofieph Privait de) , phyficien car-
téfien, y naquit en 1677 -, il devint profefleur au
collège royal en *72-3 , membre de l’académie
des Sciences en 1 7 2 9 ,8c mourut à Paris en 1742.
Il aqmblié des leçons de phyfique,. en 4 vol.
in- ix , dans lefquelles il admet non - feulement
les tourbillons de Defcartes, mais il croit pouvoir
en démontrer l’exiftence dans le fyftême du plein. [
Les* leçons dp cet auteur ne paieront pas à la
poftérité.
TARAZONA , ou T aracona , ville, forte
d’Efpagne, au royaume d’Aragon , fur les confins
de la vieille C a ftille , au bord de la rivière
nommée Qjieille , 8c partagée en haute ville ,
bâtie fur le rocher, 8c en bajje, qui eft dans la
plaine , à 51 li. <ie Madrid, 8c à 06 de Tolède ,
dont fon évêque eft fufi'ragant.- Elle a 3 paroiflês,
4 couvens d’hommes , 3 de filles, 8c un hôpital
bien renté.
Les murailles de Tarazona font très - fortes
& foutenues d’un bon folle -, les rues font belles,
la ville bien bâtie , mais médiocrement peuplée,
quoiqu’on y faffe un fort bon commerce. Les
habitans jouiflent de fort grands privilèges ; ils
font francs , 8c ont droit de fufirage dans les
aflêmblées d’état.
municipale ;
j les- Maures y demeurèrent jufiqu an
1120, q
la leur WUW O., y \,ya.u iit un negC ejJiACUpai'.
Son diocèfe étend fa jurifdiclion en Caftille &
en Navarre , & vaut, dit-on , à fon évêque 15
mille, ducats de rente. On tint dans cette ville
un concile., l ’an 1229 , & les états y ont été
quelquefois convoqués. Le terrain abonde en
bled , vin , huile , fruits , légumes , bétail
gibier , volaille , poifl’on. Longit. i 's , a • lotit,
,qu’Alfonfe , roi d’Aragon & de Caftille i
îr enleva ,8c établit fiége épifcopal.
y 55•
Cano, en latin Canus ( Melchior), religieux
dominicain, & l’un des plus favans théologiens
Eipagnols du feizième fiècle , naquit à Tarazona
8c Ce rendit habile dans les langues, la philo-
fophie 8c la théologie. Il enfeigna cette dernière
feience avec beaucoup d’éclat dans l ’univerfité
de Salamanque j il aflifta, comme théologien,
au concile de T rente, fous Paul III,, 8c fut
enfuite fait évêque des Canaries en 1552. Comme
il vouloit s’attacher à la'cour, il ne garda pas
long-temps fon évêché : Philippe II le confidéra
beaucoup -, il fut provincial de Caftille 8c mourut
a lolede en 15Ô0.
Nous avons de lut pîufieurs ouvrages , en-
tr autres, fon traité latin intitulé: Locorum
ttieolügicorum l i b r i duodecim, 8c qui ne parut
qu apres fa mort j il eft écrit avec élégance
mais il a le defaut de contenir de longues di-
gremons & des queftions étrangères au fujet.
L auteur s’y montre néanmoins un homme d’efpric
tres-verfé daiis les belles-lettres 8c dans la con-
noiflance de l’hiftoire eccléfiaftiquemoderne -, je
n en veux pour preuve que le paflage fuivant •
« l e le dis avec douleur, &nondans, le delfein
d infulter perfonne, ( c ’eft Canus qui parle ) y,
Laërce a écrit avec plus, de circonlpedion. les.
» vies des philofophes.que les chrétiens n’ont
| . ecrit celles des. faints : Suetone eft plus impar-
» tial & plus vrai dans l ’hiftoire des empereurs,