
leur nombre eft fi grand, qu’on en compte près
de trois cents , dont plus de quatre-vingt fervent
de paroiffes , quoique la dixième partie fût plus
que fuffifante.
On lait que Rome fut d’abord gouvernée par
des rois, enfuite par des conliils , puis par des
empereurs jufqu’à Aug ftule, l’an 4 7 5 -de J. C . ,
enfin par des papes.
Cette ville a été façcagée fix fois , première-
^ ment par les Gaulois , Pan 364 de fa fondation :
lecondement par Alaric, l’an de J. C . '410 :
troifiemenjent par Genferic , roi des Vandales,
l ’an 455 : quatrièmement par Odoard , roi des
Hérules : cinquièmement par Totila , l’an 546- :
fixièmement par Charle$-Quint, Pan 1527,
Dans le féptiènje 8c le huitième lièçles , la
fituation de Rome étoit pelle d’une ville mal-
heureufe , mal défendue par les exarques , continuellement
menacée par les Lombards , &
reconnoilfant toujours les empereurs pour fes
maîtres. Les papes ne pouvoient être confacrés
qu’avec la permiflion exprelfe de l’exarque. Le
clergé romain écrivoit au métropolitain de. R.a-
yenne , 8c demandoit la proteâjon de j\i béatitude
, auprès du gouverneur, enfuite lé; pape
énvoyoit à ce métropolitain fa profelfion de foi.
Enfin Charlemagne , maître de l’Italie comme
de l’Allemagne & de la France , juge du pape ,
arbitre 'de l’Europe, fe rendit a Rome a ie fin
de Pannée 799,.
Si pour lors il eût fait de cette ville la capitale
, Si fes fucceffeurs y euffent fixé leur principal
féjour , & fur-tout fi l’ufage de partager
fes états à fes enfans n’eût point prévalu chez
les Barbares , il eft vraifemblable qu’on eût vu
rènaître l’empire romain. Tout contribua depuis
n dévafter ce vafte corps , que la valeur 8c la
fortune de Charlemagne avoient formé ; & tout
concourut à relever la puiffance abattue du Saint
Siège jufqu’au temps de la révolution qui lui a
fait perdre les plus beaux fleurons dé fa couronne.
(R.)
Rome de T arn (S a in t ) , petite ville de
' France , dans le Rouergue ,'au dioç, 8ç à 4 li. n.
de Vabres , fur le T a rn , élect de Milhaud. (R.)
Rome de Ç ebnon ( Saint ) bourg de France ,
dans le Rouergue, à une lieue de Saint Rome de
Tarn. (R.)
ROMÉLIE. Voye[ Romanie.
ROMELLÉ ( l a ) , petite rivière des Pays-Bas,
qui court de Rumpft à Rupelmonde , où ellê-tombe
dans l’Elcaut. (R.)
R OM FN C I , bourg d’Angleterre , dans la
province de K e n t, avec titre de comté. C’eft un
des cinq ports d’Angleterre -, il envoie deux députés
au parlement. Long. 18. 40 : lat. 5 0 , 58.
{ R- ) f f i
R OM E TTA , petite ville de Sicile , dans là
yaîlée de Démona , à 6 milles de Meffine, fur
ppe /npntagnç,
ROMHILDEN , petite ville d’Allemagne, danè!
la Franconie , avec un château.
ROMILLI, en Albanois. Voye% Rumillt.
ROMNE Y , ou R um n e y% bourg à marché,
d’Angleterre., dans la province de Kent ,-fur une
élévation alfez confidérable de gravier & de labié.
C’efi: un des cinq ports dirroyaume , & qui étoit
fort bon & fort fréquenté avant que la .mer eût
détourné l’embouchure de. la Rother. Depuis ce
• temps-là, Rumhey a beaucoup perdu de Ion premier
lu ftre -, il a cependant encore cinq églifès
paroilfiales , un prieuré & un hôpital -, il a aulîi
conferve l’honneur d’envoyer l’es députés au parlement.
Long-. 18 , 42. ; lat. go , g6.
R0 MONT , Rotondus irions , petite ville- de
SuifTe, dans' le canton de Fribourg, avec titre de
comté , à 6 li. de Berne , & à 5 de Fribourg.
C’en: la plus jolie ville du canton, après la capitale
} elle fut bâtie ou fortifiée par Pierre de
Savoie dans le treizième fiècle, lorfqu’il fe fut
rendu maître du pays de Vaud. On la nomma
Rondèmont à çaufe de la fituation fur une petite
montagne ronde , 8c qui domine de tous côtés.
Le duc Charles jouit du pays de Vaud & de
Romont jufqu’à l’an 1536 , que les Bernois alliés
des Genevois, attaqués par le duc , conquirent
le pays de Vaud : les Friboiirgeois, qui n’étoient
pas en guerre avec .ce prince, prirent le comté
de Romont, de crainte que les Bernois. ne s’en
faillirent. Ils en ont toujours joui depuis ce
temps-là i & comme la maifon de Savoie n’a
pas pu en obtenir la reftjtution , les ducs fe. font
contentés de prendre le vain titre de comtes de
Romont, & de feigneurs de Vaud. La ville a
aujourd’hui des foires fort fréquentées. Il y a
une églile collégiale avec fix chanoines , un
couvent de religieux & un autre de religieufes.
Long. a.g ; lat. 4 6 , 48. (R.)
ROMORANTIN , ville de France, au Blaifois,
& la principale de la Sologne , au confluent d’un
petit ruiffeau appelle Morentin , & de la rivière
de Sandre , à 10 lieues au levant de Tours , &
a 42 de Paris , avec un vieux château & une
collegiale. On fabrique dans cette ville beaucoup 1
de ferges & de draps 'pour l’habillement des
troupes. Deux chofes contribuent à cette fabrique
, une terre qui fe trouve aux environs , 8c
les eaux de la petite rivière de Rere, qui font
enfemble très-propres au dégraiffage des laines,
pomme le roi François I avoît fa it , dans fa
jeimeffe, quelque féjour à Romorantin, 8c que
la reine Claude fa femme y étoit née , il accorda
quelques privilèges à cette vilfe, qui furent
annullés par Henri IV. Long, i$ -, \ latr
\ z5>; r
La prétendue poffédée, nommée Marthe Brof-
fier , qui fit tant de bruit en France fur Ja fin du
feizième fiècle, étoit fille d’un tifferapd de Ro-
. morantin , & naquit dans cette'ville. Elle choifiç
l’églife de Sainte Geneviève à farts pour la Içèh?
dé fa comédie. Les capucins l’exorcifèrént, 8c
déclarèrent qu’elle étoit démoniaque. Les plus
célèbres médecins 'de Paris furent commis par
l’évêque à l’examen de cette affaire. Mai'ei-cot,
l’un d eu x , ' ftifit la poffédée à la gorge dans la
chapelle même , 8c lui commanda de s’arrêter.
Elle obéit, en- allégant pour exeufe, que l’ef-
prit l’avoit alors quittée. Les exorcifmes turent
répétés une fécondé fois , 8c la Broilier, voyant
Marefcot venir à elle pour la colleter , s’écria
que lu i, Riolan & Hautin fe mêlaflent de leur
médecine , & fe retiràffent comme des profanes -,
ils furent obligés d’obéir, & pour lors elle fe
jeta à terre , 8c f i t , félon fa coutume , le diable
à quatre. Enfin les médecins fe 'trouvèrent partagés
d’avis , & le plus grand nombre attefta
qu’il y avoit une véritable pofiMion dans Marthe.
Comme cette affaire partageoit tous les efprits ,
le parlement s’en mêla, & ordonna,: en 1599,
au prévôt de mener Marthe Brolfier à Romoran-
tin , avec défenfes au père de la laiffer for tir de
fa maifon. Ainfi le diable fut condamné par arrêt,
à ce que dit Duchêne.
Mais Romorantin a produit un homme illuftre
parmi les proteftans -, c’efl: Claude Pajon j qui naquit
dans cette ville en 1622. Il a mis au jour
plufieurs ouvrages , & en particulier celui qui
eft intitulé : Examen des préjugés légitimes contre
les Calvinijies. Cet ouvrage parut'en 1673, en
3 vol. in-12 , 8c eft* fort eftimé des Proteftans.
'L ’auteur mourut près d’Orléans, en 1685 , âgé
d’environ 60 ans. Il poffédoit très-bien les langues
grecque & hébraïque. (R.)
ROMPb , Voye[ Romsoe.
ROMROD , bourg 8c bailliage d’Allemagne,
dans la haute-Heffe , avec une maifon de chaffe
du landgrave de Heffe-Darmftadt, à qui ils appartiennent.
(R.)
ROMSOE, ou Romps, île du royaume de
Dànemarck, dans le grand Belt, fur la côte orientale
dè File de Fionie.
R O M S E Y , port de mer dans lé comté de
Hamp.
Petty , ( Guillaume ) fils d’un marchand drapier
, naquit dans cette petite ville , en 1623. Il
montra , dès fa jeunefle , des' talens émiriens
pour percer dans là connoiffance des métiers,
des arts , des fciences & de l’économie politique
y & dans la fuite il trouva le feeret de faire
une brillante fortune. A 20 ans il fervit fur la
flotte du ro i, où il amaflà fix cents livres fterling.
Avec cette fomme , il étudia la médecine en
France & dans les Pays-bas , & revint en Angleterre,
au bout de trois ans, ayant dix livres
fterling de plus qu’il n’avoit emporté avec lui.
Tl prit l’on degré de docteur en médecine à
Oxford donna des léçons de fon a r t , refful-
cita Anne Green qui venoit d’être pendue •, &
l’univerfité le créa profefîeur. Quelque temps après
il fe rendit à Londres , où il fut nommé profefféur
au collège de Gresham , 8c enfuite médecin
de l’armée. A fpn retour, il eut la commîf-
fion de la diftribiition des terres confifquéés en
Irlande. • En 1658, il fut élu un des députés au
parlement qui le tint fous Richard Cromwei. Il
lé diftingua dans' la fociété royale, des la fondation
de ce corps illuftre, 8c mourut en 1687,.
à 64 ans, riche de quinze mille livres fterling
de revenu , c’eft-à-dire d’environ 3 30 mille livres
de rente de notre monnoie.
Il publia à Londres, en 1648, un morceau de
génie , furies moyens de perfectionner certaines
parties des fciences. Il inventa, en 1663 , un.
vaiffeau à double fonds, qui lui mérita de grands
éloges. Il a fait plufieurs dhTertations fur les arts
8c les métiers, qu’on a inférées dans les tran-
l’actions philolbphiques. Il a donné divers, autres
ouvrages, 8c entr’autres un Traité de la conf-
truâion des vaijjeaux,. que le lord Brouncker
prélident de la fociété royale a toujours gardé
comine un le cret d’é ta tm a is S Arithmétique politique
de Guillaume Petty fut imprimée en i6yo
m-8. 8c c’efi: un livre fort curieux , ainfi que les
autres pièces qu’il a publiées en ce genre , & qui'
intéreffent principalement le royaume de la Grande
Bretagne- ( R ) . -
RONA , petite île de la mçr d’Ecofle, du côté
de l’occident, & l’une des Hébrides. On lui donne
un. mille de longueur, 8c un demi-mille de largeur.
RONALSA , nom commun a deux îles corn-
prilés parmi les Orcades j la première, nommée>
Nortk-Ronalfa , eft de toutes les Orcades celle
qui avance le plus du côté du nord •, elle a environ
trois mille de long, fur un demi-mille de
large. La Sonth-Ronallà, c’eft-à-dire la "Ronalfa
du fiud, eft au midi de J’île de Pomona -, elle a fix
milles de long fur cinq de large , & eft fertile en
bled & en pâturages : au midi de cette île on
trouve les Pentland-skeries, qui font des rochers
dangereux.
. R Ô N C A L I A , ou Ronchaeia , plaine de
Lombardie, entre Plaifance 8c Crémone, lut le
Pô. Cette plaine eft fameufe dans i’hiftoire des
onzième & douzième fiècies, parce que toutes les
fois que les rois d’Allemagne alloient en Italie
pour y être couronnés , ils campoient quelque
temps dans cette plaine , ùvec leur fuite, 8c y
tendent quelquefois une diète.
On trouve dans le droit féodal des Lombards '
quelques ioi-x données dans -ce lieu par des em-
pereùny d’Allemagne. C.’eft ici , par exemple ,
■ que Frédéric Barberouffe publia, en 1157 à la
follicitation de Bulgare & de Martin, deux pro-
feffeurs en droit à Bologne , la fameufe authentique,
Habita C. ne fil. pro pâtre. Dans lés anciens
diplômes, 8c principalement dans h constitution
de Charles-le-Gros , de expeditionè' romand
, la plaine de Roncalia eft appellée Run^allè
: turia y fedes Gallorum ou Franeorum , parce° qué