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&: le-gibier ne leür manquent pas-, du -refte ils
font milérables par leur parefTe & par le peu de
commerce qu’ils font. On donne à cetté île 2,5 IL
de longueur, fur 18 de large. Colomb la découvrit
en 1498 ; la petite ville de S- Jofeph eft
fa capitale. Lat. fept. >o, 30 y l’uivant les cartes
hollandoifes.
Ce ne fut qu’en 15 3 5 , que la cour de Madrid$
fit occuper la Trinité. Elle n’a jamais efluyé -
d’ouragans, 8c fon climat eft. fain. Les pluies y
font abondantes depuis le milieu de mai jufqu’ à
la fin d’oâobre, 8c la féchereffe de l’année eft
fans inconvéniens, parce que le pays, quoique
privé de rivières navigables, eft tres-bien arrol'é.
Les tremblemens de terre y font plus fréquens
que ruineux. Les montagnes couvrent un tiers
de fa fuperficie , le refte eft prefque généralement
l ’ufceptible .des plus riches cultures. La forme de
l’ île eft quarrée , 8c la bande de l’oueft offre une
rade de 20 li. de large & de 30 de profondeur,
& c’ eft dans toutes les làifons de l’année un
abri sûr pour les navigateurs. (R.)
T rinité (la) , ou comme difent les Efpagnols
la Trinidad, ville de l’Amérique méridionale ,
dans la Terre-ferme, au nouveau royaume de
Grenade , fur le bord oriental de la rivière
delà Magdalena,à a4li.de Santa-Fë. Zo/i«\ 707;
lat. 5 ,30 . (R.)
T rinité om T rinidad , ville ou bourgade de
l’Amérique méridionale , dans le Mexique, ; fur la
côte de la mer du fud , au gouvernement de
Gtiatimala , & à 4 li. du port d’Acnxutla, vers
le f. o . , dans un lieu de grand trafic, où aborde
une partie des marchandifes qui viennent
^du Pérou. (R.)
T rinité (la), Trinidad, petite ville de l’ île
de Cuba, en Amérique. Elle eft fur une rivière
poiffonneufe. Son port eft acçefiible & commode;
fon négoce confifte en tabac, qui eft très-bon. (R,)
T rinité de V endôme (la) abbaye de France
au diocèfe de Blois. Elle eft de l’ordre de Sajnt
Benoît, & v au t 36,000 liv. (R.)
TR IN O , ville d’Italie, dans le Mont - ferrât,
fiir la rive gauche du Pô. Elle eft fortifiée à la
modernç , & a été cédée au duc de Savoie, en
16 3 1 , par le traité de Quierafque* Long• >512/
lat. 45 , 10.
Elle eft affez bien bâtie , mais peu peuplée
à caufe des marais voifins qui en rendent l’air
infalubre. C’eft le çhef-lieu d’un diftiiâ; parti-
lier. Elle étoit autrefois très-bien fortifiée, mais
depuis fes ouvrages ont été rafés en grande partie.
Les François prirent cette ville en 1704 , 8c 1’^-
bandonnprent' en 1706. Elle .eft.à 3 li. n. 0. de
Calai, & 5 f. 0, dç Verceil. (R.)
TRINQUE MALE, T rincomale , ou T rin-
quilimale , port & fortereffe des Indes Orientale
« , dan« fil? d^ Ceylan, au n. de la côte
T R 1«
orientale , a Centrée de la baie de Ion nom , 6*f
baie de Los Arcos, fur une pointe qui avance dans
la mer. C’eft la capitale d’un petit pays qui avoit
autrefois fon roi particulier, & qui produit la
meilleur canelle. long. fuiy. le P. No ël, 100 des.
âs ' > 4f 1 ; Int. 8 deg. g0i.
Cette ville appartient aux Hollandois. Elle leur
avoir ^te enlevée parles Anglois, dans la guerre
qui s eft terminée en 17S3 , mais elle fut reprife.
lui- eux par les François, le 30août 1781. Ceux-ci
a J époque de la paix , la remirent entre les
mains des Anglois, qui l’ont ' rendue à la
Hollande , on 1785. (R.)
TRINQUILIMALE. FôyejTRiNQUEMAiE.
TRIONTO ( le ) , petite rivière d’Italie, au
royaume de Naples, dans la Calabre citérieure.
Elle a fa fource près du bourg d’A c r i, & fe
perd dans le Golfe de Tarente, près du cap
de Trionto : cette rivière eft l’Hylias des anciens.
(R.)
TRIBERGOLA - LAGO , c’eft le nom que
donnent les Italiens au lac Averne , fi fameux
chez les ancien^, & qui eft dans la Terre de
labour, à un bon mille du lac Lucrin. Du temps
d Augufte , il y avoit un port qu’on nommoit
Poitus' Julius , car Suétone & Paterculus nous
apprennent que cet empereur fit faire un Port
du lac de Lucrin & du lac Averne. (R.)
TRIPOLI (état de) , état d’Afrique, dans la
Barbarie, borné au nord, par la mer Méditerranée,
à l’orient, par l’Egypte , au midi, par le
pays des Bçrébères, & a l’occident ^ partie parle
royaume de Tunis, partie par le Bilédulgéridoupays
des dattes , 8c partie encore, par le pays de
Gadamis -, cet état eft divifé en divers quartiers.
La ville de Tripoli en eft la capitale.
Cet état a plus de 200 li. de côtes. Quoiqu’ elles
ne foient pas extrêmement fécondes , la population
pourrojt s’y décupler, tant par les récoltes
fufceptibles de devenir plus abondantes fous un
meilleur régime, que par la pêche fruâueufe des
mersqui les baignent. On recueille le longdes côtes,
des citrons, des limons , des oranges , du fafran ,
qui parte pour- le meilleur qu’il y ait, & . un?
plante nommée lotus , dont les habitans font une
fort bonne boiflon.
L’ intérieur du pays n’eft guère qu’un défert.
On ÿ voit de loin en loin quelques familles Maures
8c quelques familles Arabes, fixée« dans le peu
d’endroits où il s’eft trouvé affez de terres
pour en obtenir une modique fubfiftance. A 30
journées de la capitale eft le miférable royaume
de Fezen* qui en eft tributaire,' 8c flont W
habitans font noirs. Lç peu de communication
que les deux contrées ont entre elles , ne peut
le faire qu’à travers des fables mou vans & arides
où l’on ne trouve que très-rarement de l’ eau,
L’état de Tripoli, qu’on dëfigne fous le titre
de récence , peut avoir lin revenu de 2,000,0001.
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fondé fur les dates, les puits de la campagne ,
les douanes , & la monnoie.
Le commerce de terre qui étoit autrefois de
de quelque valeur, lorlque - plus de ferveur'
conduifoit ' des caravanes plus nombreufes
d:’Occidentaux à la Mecque, ce commerce, dis-je,
occafionné par le partage de ces caravanes , eft
réduit à rien, ou à bien peu de choie. Celui de
mer eft un. peu plus confidérable. Les navigateurs
Levantins vont prendre quelquefois leurs
chargemens dans quelques-unes des rades répandues
fur cette côte inunenfe : la plûpart font leurs
ventes 8c leurs achats dans le port de la capitale
, beaucoup pieilleur que tous les autrres.
Les affaires avec l’Europe font très-languirtantes -,
il n’y a que les Tofcans 8c les Vénitiens qui
aient ; des relations avec Tripoli. Les importations
des premiers ne s’élèvent pas au - defl’us
de 140,000 liv. 8c celles des autres à 200,000,
encore paient-ils à la régence un tribut annuel
de 55000 liv.
Cette côte forme un grand golfe , nommé le
golfe de la Sydre , fort dangereux pour les
v.aifleaux , à caufe de fon peu de profondeur ,
de fes rochers 8c de fes bancs de fable.
Les femmes de Tripoli ne réflemblent point
aux Egyptiennes dont elles font voifines -, elles
font grandes, & font confifter la beauté dans
une taille exceftivement longue. Elles fe font
comme les femmes arabes , dès piqûres fur le
vifage, principalement aux joues 8c au menton.
Elles eftiment beaucoup les cheveux roux, comme
en Turquie , & elles font même peindre en vermillon
les cheveux rte leurs enfans.
La république de Tripoli, fubfifte par fon commerce
d’étoffes & par celui du fafran , qui, fe
tire m mont Garian , fitué au midi de la ville
de Tripoli, 8c où il eft admirable -, mais la principale
richefle des habitans vient de leurs pirateries.
Elles furent fi grandes dans le dernier fiècle contre
les François , , que Louis X IV n’en put obtenir
raifon qu’en faifant bombarder la capitale par le
maréchal d’Eftrées, vice-amiral.
Les Arabes s’emparèrent du pays fous le règne
des califes, dont les lieutenans conquirent toutes
les côtes de l’Afrique le long de la Médietrranée -
8c même une partie confidérable de l’Efpagne.
Ce pays , ainfi que la ville , refta dans une allez
grande obfcurité , jufqu’au commencementdu fei-
z.ème fiecle. A lo r s , c’ eft-à-dire, en i j io dom
l’ edro de Navarre , --général de Ferdinand-le-ca-
tholique, profitant des- troubles qui réghoient
dans la ville , s’en rendit maître, & y fit un
riche butin fur des Maures. Quelque temps après
les chevaliers de S, Jean de Jérufaiem ayant perdu
1 île de Rhodes, Charles-Quint leur donna , en
XJ a s , l’île dé. Malte, ainfi que Tripoli qui
étoit voifine de leur île ; mais Soliman forma
une puiffante armée navale ..qui battit la place
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avec 40 pièces de canon , & le gouverneur ie
vit obligé de la rendre^à.l’amiral Dragut, en 1551.
Elle a été depuis bombardée deux fois par les
François, en 1685 & I7 28 , fans que ces châ-
timens aient rien fait perdre aux pirates de leur
audace". L e s Turcs y établirent un bacha donc
l’autorité diminua, peu à peu. Enfin Mamet-Bey
renégat Grec, de l’ancienhe maifon des Juftiniani,
eut le crédit d’y établir fo n # autorité, & d’y
commander en fouverâin- Depuis ce temps-là,
Tripoli s’eft gouvernée en république, fous la
proteélion du grand feigneur, à qui l’ on envoie
un efpèce de tribut ; cette république a pouj; chef
un général qu’on nomme Dey , 8c qui eft élu
par la milice.
Tripoli eft aujourd’hui bien fQtifiée ; mais on
n’y boit que de l’eau de citerne , & le bled y
eft rare , parce que le terroir eft aride , fablon-
neux, fouvent même .inondé par la mer. On
fabrique dans cette ville des étoffes de foie &
d’affez bon, camelots. Long, fuivant Caffini, j o .
j lut. go. g y’ , 8c 40 , fuiv. le F. Feuil
lé e, Long. yz. 2'. go11 ; lat. 32, g4.
- Cette ville , que de magnifiques ruines & un bel
aqueduc très-bien confervé ont fait foupçonner
être l’antique Orca, /doit être au moins une
colonie. Grecque ou Romaine. Elle eft lltuée dans
une plaine qui ne produit que des dattes , 8c oà
I on ne trouve ni fources ni rivières.
- Tripoli eft une ville ancienne, grande , forte -
& peuplee de Turcs, de Maures 8c f e Juifs
II y a aulfi quelques chrétiens 1 Européens
qm commercent fous la proteaion des confuls
de France & d Angleterre. Les francifcains
y ont une belle églife , une maifon fort
commode & un hôpital où on peut placer
î ° ° h“ pour les efclaves chrétiens. Elle eft à
a n o h . f . L e .d e Tunis, 8c 22 cil', e. d’Alger.
T u i o q , .ville d’A fie , dans la Syrié , fur Ja
côte , & a une demi-lieue de la Méditerranée
a 36 h n. o. de Damas. Elle eft ceinte de murailles,
particulièrement ver? la mer, furleborddoe
laquelle elle a quelques tours quarrées avec du
canon pour le defendre contre les corfaires ;
elle eft peuplée de Turcs & de Juifs , mû ’
font un grand commerce de foie; On y compta
4 maifons de religieux francs. Lomr L .
lat. 34, 1 o. " ’ *
Les Turcs appellent cette ville Terabolos. Elle eft
célébré dans l’hiftoire des-croifades. Son terroireft
fertile en figues , olives , cannes à fUCre , grenades,
&c. & on y fait du fayon très-eftim|
y compte 30 ou 40,000 âmes. Toutes h s m a C
Î J e T * V‘ îe 0,,t des réfervoirs d’eau "ve-
& elle eft arrofee d'une rivière. C’eft la réfv-
dence d’un Sangiac. ia 1611 -
-Tripoli de Syrie eft une ville très-ancienne
fituée dans le canton que les anciens nommoie^