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nous apprend du moins , que Rollon, duc des
Danois , tint quelque temps fous fa puiffance
Pile de Walcheren & les îles voifines. On trouve
aufli dans la langue des Zélandois des Pays-
Bas , plusieurs mots encore u-fités- chez les
Sélandois de Danemarck. Toutes ces .raifons
réunies ont quelque force pour appuyer l’opinion
de l’ auteur de la chronique de la Zélande.
Ce qu’ il y a de plus fûr , c’eft que les ha-
bitans de cette province ne furent convertis
au chriftianiftne que dans le onzième fiècle. On
fait aufli qu’ils furent mis fous le royaume de
Lothaire , qui eft celui d’Auftrafie -, & enluite ,
lorlque dans le dixiéme fiècle les comtes furent
devenus propriétaires , les Zélandois .'faifoient
partie de la Flandre nonlni.ee im p é r ia le , parce
qu’elle relevoit de l’empire : de là vient que les
empereurs prétendoient être en droit de donner
ce pays , comme ils le donnèrent en effet ,
tantôt aux comtes de Hollande, tantôt à celui
de Flandres. Robert dit le Fri fon , qui jouit
durant quelque temps du comté de Hollande ,
ou de la Frile citérieure , je rendit maître des
îles de la Zélande , qu’ il laiffa aux comtes de
Flandre fes héritiers , nonobftant les prétentions
contraires des Hollandois.
Enfuite la Zélande ayant pafle au pouvoir de
Philippe le B on , duc de Bourgogne , qui fuccéda
à Jaqueline de Bavière , morte fans enfans en
1433 ? les deux provinces de Hollande & de
Zélande ne firent plus qu’un feul corps. Les
comtes de Hollande prirent feuls le titre de
comtes de Zélande , & ils laissèrent le pays à
leurs fucceffeurs , dont les princes de la maifon
d’Autriche héritèrent.
Enfin fous Philippe I I , les Zélandois fecouèrent
le joug de fa domination , & le confédérèrent
avec les Provinces - Unies des Pays-Bas , qui
furent reconnues libres & fouveraines en 1648 ,
par le premier article dù traité de Munfter.
J’ai dit ci-deffus que la province de Zélande
confiftoit en plufieurs îles j on en compte quinze
ou leize , dont la plôpart font affez petites.
Les principales font Walcheren , Duyveland ,
Nord-Beveland , Zuyd -Beveland , Ter-Vere ,
T o le n , Schovzéfl , Corée, 8c Voorn.
Ce pays abonde en pâturages , & produit
du bled en petite quantité. Oh y cultive la
garance avec fuccès, 8c on eftime la qualité de
celle qu'on y recueille. L’île feule de Schoven
en produit a,000,000 de livres pelant , & le
commerce maritime y entretient l’abondance dans
fes villes , dont les principales font Middel-
bourg, Flefiingue, Ter-Vere , Tolen & Ziriczée.
On y compte onze villes 8c cent dix bourgs
ou villages : plufieurs autres ont été engloutis
par diverfes inondations , fur - tout par celles
des années 1304 & 1309. La tourbe s’y amène
des provinces voifines , & le charbon de pierre
y arrive d’Angleterre.
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La Zélande fe gouverne fur le même pied que
la Hollande. L’ affemblée des états eft compolée
des députés de la noblefle & des fix villes principales.
Mais comme toutes les anciennes fa milles
nobles font éteintes , Guillaume , prince
d’Orange , mort roi d’Angleterre , compofoic
feul l’ordre de la noblefle , fous le nom de
premier noble de Zélande , & fon député avoit
la première place dans cette’aflemblée , au con-
feil d’état & à la chambre des comptes. Le Stathouder
lui a fuccédé en cette qualité.
On divife ordinairement la Zélânde en deux
parties, qui font l’ occidentale en deçà de l’Ef-
caut , 8c l’orientale au - delà 'de l’Efcaut. L’occidentale
, qui s’étend le plus vers la'Flandre ,
comprend les îles de Walcheren , de Nord &
Zuyd-Beveland, & de vWolverdyck : l’orientale,
qui eft la moindre & la plus avancée vers la
Hollande , contient les îles de Schowen , Duyveland
& Tolen. Toutes ces îles , font fituées
dans un terrain fort bas , 8c elles feroient dans
un continuel péril d’être fubmergées , fi elles
n’étoient défendues contre l’impétuofité des flots
par des dunes-, & par de hautes digues , entrelacées
de fafcines & de bois de charpente ,
dont le vuide eft rempli de pierres. Quoique ces
digues foient fort hautes , la mer ne laifle pas
que de les franchir quelquefois , lorlque Tes
flots font foulevés par des ouragans violens. On
les entretient avec beaucoup de l’bins & à frais
immenfes. On évalue à trente-quatre tonnes d’or
la dépenfe-primitive de leur conftruâion.
Depuis que la Zélande eft devenue libre &
fouveraine, les fciences y fleuriflent d’une manière
brillante i c’eft ce dont on peut juger par
l’ouvrage de Pierre de la Rue, intitulé gelletterd
Z é e ia n d , 8 c . Middelbourg 1 7 3 4 , in -40 8c depuis
augmenté en 1741 , in.~4°. On trouvera dans
cette belle bibliographie tous les favans qui font
nés dans cette province , & les ouvrages qu’ils
ont mis au jour. (.R.)
Zélande , ( le fort ) , fort de l’Amérique
méridionale, dans la Terre-ferme , fur la rivière
de Surinam , à cinq lieues de fon embouchure.
F ile eft deftinée à couvrir le port & la ville
de Paramaribo. (R.)
ZELDALES | ( les ) , peuples de l’Amérique
feptentrionale , dans le Mexique , & dans la
province de Chiapa. Le pays qu’ils habitent e ft,
pour la plus grande partie , haut & monta-
gneux , mais fertile en cochenille , en. maïs ,
en miel , en cacao , 8c propre à nourrir du
bétail. (R.)
ZELL , belle & considérable ville d’Allemagne,
au cercle de la bafle-Saxe, dans la
principauté de Lunebourg , fur l’A lle r , qui y eft
navigable. On y compte 5Ó4 maifons ^ en y comprenant
le faubourg dit Fritçenviefe , mais non.
les autres qui y font intimement liés.
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Cette vîllè eft le fiége du tribunal des'appellations
de tous les états de la maifon électorale
de Brunfwick-Lunebourg , celui de la juftice de
la chancellerie , & celui du confeil fupérieur,
de la grande prévôté, de la châtellenie, d’une des
deux furintendances générales , 8cc.
Entre fes édifices on remarque la maifon des
états provinciaux', l’hôtel-de-ville, le manège
& l’arfenal, & les écuries du prince.
Le commerce des grains y eft confiderable,
celui de l’orfèvrerie ne l’eft pas moins , & les
ouvrages , qui s’y font en ce genre, font d’un
excellent travail qui les fait rechercher.
Près de la ville eft un château entouré d’un
rempart & d’ un large fofle plein d’ eau , où les
princes de Brunfwick-Lunebourg de la branché
de Z e ll, éteinte en 1 7 1 5 faifoient ancienne- ,
ment leur demeure. La v ille , ç’eft-à-dire le
nouveau Z e ll, ne date que de l’ an 1292. En
17 5 7, les François s’emparèrent du faubourg de
Fritzenviefe le. réduifirent en cendres.
Zell eft fituée à 12 lieues n. o. de Brunfwick,
15 n. de Hildesheim, 13 f. f. o. de Lunebourg ,
& de Neuftadt. L o n g . 2 7 , 55 y lu t. 52 , 45.
Reinbeck ( Jean Guftave ) , théologien de la
cos^eftion d’Augsbourg , naquit à Z e l l ' en 1682 ,
& mourut en 1741. Il éft connu par un livre
contre le concubinage , 8c par des confédérations-
fur la confeffion d’Augsbourg, en quatre volumes
i n - 8 3. Ces deux ouvrages font en Aile- i
mand -, fes fermons , fur divers fujets, ont été
imprimés à Berlin, dans la même langue , & forment
plufieurs volumes. V o y e [Lunebourg. (R.)
Z ell , petite ville impériale d’Allemagne ,
dans la Souabé , 8c dans l’Ortnaw , à 7 lieues au
midi' de Bade. Cette ville eft fituée fur le Ham-
mersfbach ou Harmfbach. Les habitans en font
catholiques; Elle eft la 33e à la diète fur le banc
des villes impériales de Suabe , & la 31e ou dernière
aux aflemblées du cercle. Sa taxe matri-
culaire eft réduite aujourd’ hui à 21 à flo r ., 8c elle
paye 11 rixd. 46 kr. pour l’entretien de la
chambre impériale. Elle eft fous la protection de la
maifon d’Autriche , & elle eft liée , par un traité
d’union, aux villes impériales d’Offenbourg 8c
de Gengenbach pour le maintien réciproque de
leurs droits 8c immunités. Zell eft au confluent
des rivières de Hammersbach 8c de Nagolt, à 6
lieues f. e. de Bade , 17 f. o. de Stutgard.
Long. 2 5 ,4 7 y la t. 4S -t (R.) :
Z ell , petite ville d’Allemagne , au cercle du
bas-Rhin * dans l’éledorat de Trêves, 8c fur la
Mofelle , chef-fieu d’un baiilage. (R.)
ZelL, petite ville d’Allemagne, dans, la principauté
de Gotha, avec une fabrique d’armes ,
8c une fonderie de canons. (R.)
Zell. V b y e [ Ratio l f ze l l . '
Z el l-j il, y a deux bourgs de ce nom en Fran-
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conie, dans l’archevêché de Saltzbourg, l’un &
l’autre chef-lieu d’ un baiilage. (R.)
Zell (lacd e ) , lac d’allemagne fur les confins
de la Souabe & de la Suifle -, ce n’eft point un
lac particulier , c’eft la partie bafie du lac de Conf-
tance , qu’on nomme ainfi de la petite ville de
Z e l l , qui eft fur fes bords. (R.)
ZEMBLE ( la nouvelle ) , vafte pays finie
dans l’océan feptentrional, au nord de la Sibérie ,
dont il eft féparé par le détroit de Weigats. Le
mot nouvelle Zemble<9 qui veut dire nouvelle terre,
a été donné à ce pays par les Rufl’es. La découverte
en a été faite en 1 6 4 2 , par le navigateur
Abel Tafinan.
L’ an 1725, la czarine Catherine envoya le capitaine
Bëering , qui navigea vers l’océan fep-
tentrional, & qui étant de retour du Kamtf-
chatka , dans la mer du Japon , à Péterfbourg ,
eft 1730 , r:q porta qu’il avoit trouvé un paflage
%u nord-eft, par lequel on pourroit aller au
détroit de Weigats, au Japon, à la Chine, &
auxîndes orientales, files neiges n’y mettoient un
obftacle invincible pendant une grande partie
de l’année j ce rapport a été confirmé par des
relations poftérieiires. Comme laNouvelIe Zemble
n’eft pas jointe à la terre ferme, du moins dans
fa partie méridionale , on croit qu’elle tient par
les glaces au Spitzberg , & que les premiers habitans
de l’Amérique peuvent y avoir pàfle de
notre continent par cette voie. Toutefois les
nouvelles cartes de Ruffie la repréfentent comme
une grande île.
Quoi qu’il en fo it , la Nouvelle Zemble s’étend
, dans fa partie méridionale , le long des
côtes feptentrionales de la Tartarie moftovite ,
ou pays des Samoyèdes , dont elle eft feparée
par le détroit de Weigats , qui eft prefque
toujours glacé » en forte qu’on peut y aller fur
la glace.
Dans cette partie méridionale , près des bords
où l’Oby a de la peine' à rouler fes flots glacés ,
l’humanité, revêtue de la forme la plus grof*
fière, privée du fo le il, n’eft qu’à demi-animée.
L à , cette race brute , retirée dans des caveaux »
à l’abri de la faifon terrible de l’hiver, prend
une trifte nourriture près d’un feu languiflant,
& fommeille entourée de fourrures. Ces êtres
infortunés ne refpirent ni la tendrefle , ni les
chants, ni le badinage ; ils. ne connoilfent dans
la nature que des ours leurs allies qui errent
au dehors de leurs tanières, jufqti’à ce qu’enfint
un jour reflemblant à l’aurore-, j.ète un long cré-
pufcule fur leurs champs , 8c appelle à la chafle
ces fauvages armés de leur arc.
Les habitans de cette partie-méridionale de
la nouvelle Zemble, font des hommes de petite
taillg, 8c qui ont les. cheveux noirs -, ils font
-bafanés’&fivêtus de . peaux de veaux marins, ou
de pingoins , qui font de grands aifeaux y ils