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roi , & d'être trompé par les financiers. Il fut
inflexible contre l'avidité des courtifàns , qui
trouvèrent én lui une rigueur conforme au temps ,
aux befoins d’Henri IV , &\ à l’intérêt des
peuples auquel tout doit fe fubordonner. Ils
l ’appelloient le négatif 9 8c difoient que le mot
àe oui ïi’étoit jamais dans fa bouche. Avec cette
vertu Tévère , il ne pouvoit plaire qu’à fort
maître,, & aux gens de bien ; & le moment de
la mort d’Henri IV fut .celui de fa difgrace. Il
compofa dans la folitude de Sully , des Mémoires
dans lefquels règne un air d’honnête homme ,
ayeç un ftyle n a ï f, mais trop diffus.
Il fe fignala dans les armes jufqu’à l’ âge de
40 ans j il fe trouva, à la bataille de Çoutras,
au combat d’Arques , à la . bataille d’I v r i, aux
lièges de Paris , de Noyon , de Rouen, de Laon,
& à toutes les occafions périlleufes. Dans fa
place de furîntendant des finances, il rétablit
l i bien celles de l’état , qu’il paya deux cents
millions de dettes en dix ans , ’ & qu’il remit
de grandes fomrnes dans les tréfors de fon maître»
Son attachement pour lu i , fon zèle pour fa
gloire étoient inexprimables. Un foir Henri IV
lui fit quelques reproches vifs , & mal-à-propos :
ce bon prince, y fongea pendant la nuit, & le
lendemain de grand matin , il courut à Par-,
fenal chez Sully pour réparer fa faute. Mon ami,
lui dit-il en l’abordant, f a i eu tort hier avec
vous y j e viens vous prier, de me le pardonner.
Sire y répondit Sully, vous voul.c[ que je meure
à. votre fervice , de joie & de reconnoifiànce. Voilà
le portrait d’Henri IV 8c de Sully.
A la mort funefte de ce grand monarque,
arrivée en 1610 , le duc de Sully fe rendit dans
line de fes terres , pour y mener une vie privée.
Quelques années après,. le roi Louis. X III le fit
revenir à la cour, pour lui demander Ion avis
fur des affaires importantes. Il y vint quoiqu’avec
répugnance. Les jeunes courtifans , qiÿ gouver-
ïioient Louis X I I I , voulurent, félon l’ufâge ,
donner des ridicules à ce vieux miniftre , qui
reparoifToit dans une jeune cour , avec des habits
& des modes pafTées depuis long - temps.
Le duc de Sully qui s’en apperçut, dit au roi :
Sire y quand le roi votre père , de glorieüfe mémoire
y me faifoit l’honneur de me confulter,
nous .ne commencions cl parler d’affilées , qu’au
préalable on n’eût fa it pajjèr. dans l’antichambre
les baladins & les bouffons de la cour.
M. l’abbé de l’Eclufe , qui a rédigé dans un
•nouvel ordre les Economies royales de Sully,
n’a point fait tomber le mérite de l’original.
I l n’a pu inférer dans fon abrégé , quantité de
chofes inftru&ives. fur les affaires d’é ta t , 8c il
a paffé fous filence quelques anecdotes frngu-
ïières. Telle e ft, par exemple, celle qu’on lit.
dans les Economies y. p. 2.2.9. I e me fouviendrai
toujours , dit M. de Sully , de l’attitude & . de
l ’attirail bigarre où j e trouvai ce prince ÇHenri.
RO S
I I I ) dans-fon cabinet , en 2386. I l avait l’épie
au côté y une cape fur les épaules, une petite
toque fur la tête , un panier plein de petits chiens y
pendu a fon cou par un large 'ruban • & il fe
tenoit f i immobile , qiien . nous adrefiant la parole
y il ne remua ni tête y ni pieds, ni mains. (R.)
ROSOY , gros bourg de France, en Thié-
rache, au diocèfe de Laon, à 8 li. n. e. de
cette ville. Il y a un chapitre de. 30 chanoines,
dont chaque prébende eft d’environ cent pifloles. Rosoy , petite -ville de France , dans la Brie,
élection de la généralité de Paris, à 8 li. f. de
Meaux, 12 f. e. de Paris. Long. do y 32. ; lat.
46., 40. .
ROSPERDEN , petite ville , ou bourg de
France, dans la Bretagne, au diocèfe à
l’orient de Quimper. (R.)
ROSS , province de j PEcofTe feptentrionale ,
8c la plus grande de toutes , car elle s’étend
d’une mer à l’autre.* Elle eft remplie de lacs ,
de montagnes 8c de bois j aufli le bétail 8c les:
bêtes fauves y abondent. Elle fut annexée à la
couronne fous le règne de Jacques IL
Lefley (Jean) , célèbre écrivain écoffois , d’une
ancienne famille, naquit à Rofs en 1527 , 8c
devint évêque de là patrie. Dans les difputes de
religion, il prit le parti des catholiques romains1,
mais cela ne l’empêcha pas de cultiver
les lciences.
Il a publié une hiftoire latine, de origine ,
moribus ù rebus geflis Scotorum, à primordio
gentis ad annum 1362. ,* fimul & regionum ac
infularum Scotice deferiptio , Romce i 3 j8 , in-fol.
Ross , ou Rosse. Voyé[ Rosse.
RO S SA , ou l a R osa , ville d’A f ie , dans
la Natolie , fur le golfe -de Maori. Quelques-uns
croient que c’eft l’ancienne Caunus, ville de
Carie , dans la .Doride , & célèbre pour avoir
été la patrie de Protogène.
R ossa , petite.île de là mer Méditerranée ,
fur la cote méridionale de. l’île de Sardaigne
dans un golfe formé, par les caps de Viti 8c
del Orfo.
‘ ROSSAL , bourg à marché d’Angleterre , dans
la province de Lancaftre.
Allen ou Allyn ( Guillaume ) , qui devint cardinal
, naquit ici dans le lèizième fiècle. Il eft
auteur ,de plufieurs ouvrages , tant en latin qu’en
anglois ■, dont quelques-uns ne font pas.fans mérite.
ROSSANO , en latin Rufcianum ou Rofcia-
num - ville d’Italie, au royaume de Naples
dans la Calabre citérieure., à 2 ou 3 milles, du
golfe de Venife , au bord d’une petite rivière,
qui fe jette dans le Cél-ano , à 10 li. au n. e*.
de Cofènza. Cette ville dans le huitième fiàcle 3
étoit un évêché fous Reggîo : on y- transféra
enfuite l’évêché de Thurium •, 8c. enfin on l’érigea
en archevêché vers, l’an 1193. Son terroir eft:
fertile en huile, en fafran &: en poivre. Long*
34 > ; t e 39 X 44*
R O S
Cette ville a été la patrie de l’antipape Jean
3RVII , nommé auparavant. Philagathe , auquel
l ’empereur Othon III fit couper les mains 8c
les oreilles , 8c arracher les yeux en 998. C’étoit
une barbarie bien odieufe, vis-a-vis d’un éveque
qui étoit homme de mérite , lavant , 8c que
Crefcentïus qui tenoit Rome fous fa dépendance
avoit fait élire pape , pour l’oppofer a Grégoire
V.
ROSSE , ou ROSS , petite ville de la Grande-
Bretagne -, dans le comté d’Herefort , fur la
Wye. Elle a droit de marche, 8c eft connue
par fes forges. - Rosse , ou Ross. C’étoit. autrefois une ville
d’Irlande , dans la province de Momonie , au
comté de Cork , fur le bord de la mer j mais
depuis que fon évêché a ete reuni a celui de
Cork , cette place a dégénéré en fimple village.
(R:) .
ROSSELAER , prononce1 ROSSELAR ,, petite
ville des P a y s -B a s ,, dans la Flandre Autrichienne
, fur le chemin d’Ypres a Bruges, a
quatre lieues de la première. Elle eft gouvernée
par un bailli, un bourgmeftre , un penlionnaire ,
un trélorier, 8c des échevins. Il s’y faifoit autrefois
un grand commerce de toiles , mais ce
n’eft plus de même depuis les guerres du dernier
fiècle , & le nombre de fes habitans eft
bien diminué. Long. 2.0, 3 1 j lat. 30 , 53.
ROSSERA , petite ville d’Italie , dans le
comté de même nom , dont elle eft le chef-
lieu -, ce comté eft enclavé dans le* Modenois ,
qui le borne au nord , à l’orient 8c au midi -,
8c la Leuza l’ârrofe au couchant.
ROSSILLON , bourg de France , dans le
Bugey, avec titre- de comté. Il députe aux af-
femblées du Bellay.
ROSSLA, baillage 8c village paroiflial d’A llemagne
, au cercle de haute - Saxe , dans le
comté de Stolberg, avec un château de réfi-
dence. Cette poffefTion , fief de l’éle&orat de
Saxe, eft a la branche de Stolberg-Rofsla. (R.)
ROSTOCK, ville d’Allemagne ,. dans le cercle
de-la baffe-Saxe , au duché de Mecklenbourg ,
fur la "Warne , à une lieue de la mer baltique ,.
à douze au nord-eft de Wifmar, 8c a trente
de Lubeck.
L’origine de cette ville eft fort obfcure. Quelques
favans prétendent qu’elle fe nommoit La-
cinium ou Laciburgum x du temps que les Varni
occupoient lé . pays avant l’irruption des Vandales.
Quoi qu’il en fo it , Roftock n’étoit qu’un
village habité par des pêcheurs en 32.9. Ce village
s’agrandit infenfiblement, 8c Primiflas I I ,
d’autres difent Burevin II , ceignit Roftock de
murailles en 1160. Cette ville a éprouvé dans
la fuite différentes révolutions. Le duc de Mecklenbourg
en eft préfentement reconnu le fei-
gneur -, mais la ville jouit des mêmes droits &
franchrfes que Lubeck , 8c elle eft gouyernée
n o s 3 t
par divers corps de magiftrature. Son unîverfité
a été fondée en 1419 *, les évêques de Swerin
,en font chanceliers perpétuels. Long, fuivant
Harris, 30 , 16 > 23 y lat, 3 4 , 20.
On la divife en vieille ville 8c en ville neuve.
La première occupe une hauteur •, c’eft là que fe
trouvent l’hôtel o-ù s’affemble le fénat, ,8c plufieurs
églifes , dont deux font parofiliales., La
ville neuve renferme une ancienne églife collégiale
, qui forme aujourd’hui la paroiffe , l’églife
du S. Efpr it, avec un hôpital bien renté ; deux
autres églifes encore, & un couvent de filles
nobles 8c bourgeoifes de la ville. On y voit
aufli les collèges de l’univerfité , 8c une école
latine. Les douze prédicateurs de Roftock, forment
avec le furintendant auquel ils font fournis
, le confiftoire. Il eft libre aux parties de
-fe pourvoir par appel des jugemens qui s’y rendent
à la cour fupérieure de la province. Cette ville
a le droit de battre monnoie , ainfi que d’envoyer
un député au petit comité des états , 8c
d’avoir un affeffeur a cette même cour fupérieure
de jùfticë. Son commerce eft très-étendu.
Elle a été trois fois ravagée par la pefte , 8c
plufieurs fois par la guerre, fléau non moins
terrible.
La feigneurie de Roftock eft fur la mer Baltique
, 8c a 12 li. de long , fur autant de large.
Pauli (S im on ) , qui devint premier médecin
du roi de Danemarck , naquit à Roftock en 1603 ,
8c mourut en 1Ô80', âgé de 77 ans. Il a fa it ,
plufieurs ouvragés qui ne font pas d’un grand
mérite -, 8c je mets dans cette claffe , fa Flora.
Danica 8c fon quadripartitum botanicum. (M. D e -
MORVIZLIER S. )
, ROSTOF , ou RO STOW , ville archi-épifco-
paîe de. l’empire ruflien , capitale du duché de
Roftow , fur le lac de même nom , qui
produit la rivière -de Kotoroft -, à 6 li. de Ja-
■ roflaw , ’ 8c à quarante de Mofcow. Long. 3,8 ;
lat. '3 j y 6. * Rostof (le duché de) , duché de l’empire
ruflien, borné au nord par celui de Ja-roflaw , *
au midi par celui de Mofcow , au levant par
celui de Sufdal, 8c au couchant par celui de
Tuer. Roftof ou Roftow étoit autrefois le premier
duché de la grande Ruffie après celui de
Novogorod y 8c on le donnoit par apanage aux
féconds fils'des grands ducs. Mais Jean Bafilo-1
witz ne pouvant fouffrir de fouverains au milieu
de fes. états, fit maffacrer le dernier duc de
Roftow en 1566,. 8c réunit le duché à fon
domaine. On’ ne- connoît dans ce duché que la
culture d^ l’ail 8c des oignons , qui font la nourriture
des habitans. Roftof en eft la capitale.
RORWANGEN , ou Roswein , ou Ru se eft*
petite v ille. d’Allemagne dans la Saxe, fur la
Mulda , près de l ’abbaye de * Zell , entre Do-
beln 8c Noffen..
ROSWEIR. Voyei Roswangen