
i o o SI C
» même continent. Une violente tempête brifa
» l’ ifttane , lcpara les deux régions , & ouvrit
„ aux flots un paiïagt étroit entre lune &
»' l’autre. »
SUius Italicus, liv. X II' , v. J t , affure il
pofttivement que la Sicile a été anciennement
jointe* au dontineht, qu’on jurèroit qu il en a
été témoin.- Pline , • liv. 111, eh. 8 , en parle fur
le mèmè ton que Silius Italicus •: Sicilia quonr
dm ï B ratio agro cohoerens, mox interfufo mari
avulfa. Ce ou’ il y a de fûr , c’eft que cette proximité
étoit fi grande, qu’on entendoit des deux
côtés le chant des coqs , & le cri des ciiiens.
Pline donne, i jo o pas de largeur au détroit qui
fépare l’Italie de la Sicile. Ce détroit le nomme
Phare de MeJJine. Les habitans de cette ville l’appellent
fimplement le Canal.
La marée eft très-fenfible & fort irrégulière *
dans ce détroit, fur-tout à l’endroit le plus ref-
ferré entre Faro & Sciglio. Le courant eft beaucoup
plus violent quand il eft dirigé vers la
Grèce , que lorfqu’il revient dans le le ns oppcle.
Les meilleures cartes de l’ ile de S ic ile , font
celle de Schmettau , refaite a Vienne en 1747 »
& donnée en 4 feuilles : joignons-y celle que
publièrent la même année les héritiers Homann.
^ S icile (mer de) ; c’eft la partie de la-mer
Ionienne, qui eft au midi de la Calabre, & qui
baigne la côte orientale du royaume de Sicile.
(R .)
S i e n . Voyei S c io n .
SICTUNA. V'oyci Sigtuna.
SICULIANO , ou Sicu i ian a , petite ville de
l’ île de Sicile , dans le val Maizara , à la gauche
de Fiume di -Cani, environ à a milles de la
côte. C’eft l’ancienne Cena, entre Agrigentum
& Allava. (A.)
SICYONE , ville du Péloponèfe, dans l’Achaïe
propre, & dans les terres, près de l’Afopus.
Cette ville autrefois puiffarite , & qui eut tes
propres rois, devint enfuite libre -, & durant la
guerre des républiques de la Grèce , elle fut
tantôt foumife aux Athéniens, tantôt aux Lacédémoniens.
Cornel. Nep. dit, liv. X I I I , ch. g.
Vimofthenes, Sicyona, Argot, & Connthum, cce-
terafque civitates dnquentid Juâ , Athemenjibus
junxit. Q u o iq u e -Sicyone. fût dans lAchate ,
comme le marqué'- Pline ,: liv. I V , eh. f » c e pendant
elle le trouve avoir ete complue dans
l’Argolie.
-Laville deSicyone a été fouvent endommagée
par des tremblemens de terre. Celle que l’on a
rebâtie fur Ion territoire , lé nomme prefente-
ment Vafilica, ou Bafilica; elle appartient au
turc ; elle avoit encore quelque apparence , torique
les Vénitiens étoient maîtres de la Morée;
mais ce n’eft plus à préfent qu’un monceau de
ruines , fitué fur une montagne , à une lieue du
S î D
golfe de Lépante, & la rivière Afopus paffe ai#
deîlous. (R .) , ~
SIDARISO, bourg de la Moree, dans la ôa-
conie, entre Mifitra Sc Malvafia, a peu près a
égale diftance de l’une & de l’autre. On prend
ce bourg pour l’ancienne Geremia de Paiifamas ,
où Gerania dé Pline. (R.)
SIDATSCHOW , ville du royaume de Pologne
, dans la petite Pologne, au; palatinm de
Rüffie-Rouge, dans le pays de Lemberg. C eft
le liège d’une ftaroftie, & d’une juftice territoriale.
(R.) j o
Sidatschow , petite ville du royaume de Pologne
, dans la baffe-Pologne , au palatinat de
la petite Ruffie, & en particulier dans le pays
de Halitfch. (R.) * *
SIDAYE -, M. Réland écrit Sydaye ; ville forte
des Indes; dans l’île de la v a, fur la côte fep-
tentrionale de cette île , allez près de Touban,
avec un port cj,ui a dix braffes de profondeur ,
fond de terre valeux. Long. 130 , 50 ; lat. mena.
6 f 4 4 . ( J R .) ’ . , . -
SIDERA , ou Sidra , petite île de 1 Archipel,
; près de la côte de la Morée , entre les - golfes
i • de Napoli & d’Engia. Cette île a été bien connue
des anciens fous le nom de Calauria. Strabon lui
donne trente Rades , qui font à peine une lieue
de circuit. Neptune y avoit un temple^ célébré ,
avec droit de refuge , auquel les Macédoniens,
maîtres de la Grèce, n’-osèrent jamais toucher ;
& ce fut en coiîûdération de ce temple, f i ÿ
Elle fut appellée PofiJonia. Diane y etoit aulii
révérée d’une manière particulière, d’où vint a la
déeffe l’épithète de Calauriennè. Enfin cette île
eft fameufe par la mort de Démofthene , qui s y
retira, comme dans un afyle affuré que Nj pro-
curoit le temple de Neptune , contre les pour-
fuites d’Antipater. (R-)
SIDERO (cap) , cap de l’île de Candie, fur
la côte orientale de l’île , au territoire de Sittia,
Le long de ce cap , la mer a 2,4 braffes de profondeur,
où l’on peut mouiller 8c fe tenir à
l’ancre en fôreté. {R.)
SIDEROCAPSA , petite ville de la Turquie
européenne , dans la Macédoine, au midi des
ruines d’Emboli,' au nord-oueft de Boliha , ce
à z lieues du golfe de Conteffa. On la nommoïc
anciennement Chryjites, à caufe de quelques mines
d’or qu’elle renferme, & qui ne font pas_ encore,
épuifées. Long.' 4 2 , 2.0 ; ïat. 4 0 , 3‘x' (a -) .
SID ONIA , & plus communément Médina-
Sidonia , ville d’Elpagne, dans l’Andaloufm,
à 7 li. du port Sainte-Marie. Elle a ete autrefois
lè fiége d’un évêché transféré à Cadix en 12.64.
Voye\ Medina-Sidonia. (JR.)
SIDRA, grand golfe d’Afrique, fur la côte de
Barbarie , ëntre Tripoli & Barca. On l’appelloit
anciennement Syrtis magna ; fon nom moderne
lui vient de la petite -île Sidra qui eft au îblg«
On voit dans ce golfe les sèches ou baffes de
Barbarie, qui font dangereufes. (JR.)
Sidra Voye[ Sidéra.
SIDRO, cap de Grèce dans la Livadie , en
latin Cynofum, & Dorifcum Promontorium. II eft
à l’embouchure de la rivière d’Afopo, dans le
golfe de Négrepont. (iL)
SIEBELN. Voyei Siebenlehn. v
. SIEBENLEHN, la plus ancienne ville de
montagnes du cercle de Mifnie , qui a voix oc
féance à l’afferùblée des états, (ü.)
SIEGEBERG. Voye[ Siegebourg.
SIEGEBOURG , ou Sikgeberg, petite ville
d’Allemagne , au duché de B e rg , fur la droite
de la rivière de S iee, au confluent de l’Agger ,
avec ün riche monaftère. (JR.)
SIEGEN , petite ville d’Allemagne, ' dans la
Wétéravie ou Wefterwald , fur un ruiffeau de
même nom. Elle eft chef-lieu d’une principauté
qui. appartient, à une branche de la maifon de
Naffau, & qui a 3 milles de lo n g , fur 1 de
large. Leng. 2.3 , 38 ; loti 50 ? 4XCette
ville a deux châteaux, le vieux qui
étoit autrefois la réfidence des princes catholiques
, & le fécond eft celle des princes réformés.
La religion réformée y eft la dominante ;
il y a dans les environs de bonnes mines de fer
& des fonderies? (iR.)
SIENNE , grande, belle & confidérable ville
d’ Italie., dans la Tofcane, fur la route de Florence
à Rome, à 9 li. de Monte-Pulciano, 18 de
Péroufe, 17 de Livourne, zz de P ife , .11 de
Florence , Sc 43 de Rome. I.ong. fuivant Caflini,
*8 degi 5 z ' ? 3<>lf > lot, ÿx deg. zo1. ,
On y -refpire un air très - pur , tant par la
nature de fon fol , qu’à raifon de fa fituation fur
le fommet d’une colline allez élevée. Les rues en
font propres 8c pavées de briques mifes de
champ , Sc quantité de fontaines y fourniffent
l ’eau dans tous les quartiers -, mais aflife fur un
fol finguîièrement feabreux & inégal, il y faut
toujours' monter & defeendre.
Pline appelle Sienne , Colonia Senenjis, &
T acite, Colonia Senienjîs. Le nom de Sena lui
eft donné par Caton, 'par l’ itinéraire, d’Antonin
& par Ptolémée. Plufieurs favans croient que les
Gaulois fénonois bâtirent cette ville pour leur
repos. Quand les Romains en devinrent les maîtres,
ils ^agrandirent, afin d’y pouvoir loger leurs
colonies.
Dans le démembrement de l’empire , Sienne
imita les autres villes , fes voifines , qui s’érigèrent
en républiques. L’ ambition des familles
les plus élevées la mirent plus d’une fois en
combuftion *, elle devint la proie des divifions
ïnteftines : Les Malatefta fur-tout & les Pétrucci
armèrent les citoyens les uns contre les autres,
& y excitèrent de cruelles guerres civiles. Après
la mort de Pétrucci, qui s’étoit emparé de l’autorité,
& qui gouverna tyranniquement, le peuple
Géogr, Tome I I I »
chaffa fes enfans , recouvra fa liberté , & la con-
ferva jufqu’ à l’ an 1554 que cette république fut
affervie par Charles-Quint. Ce coloffe de puiffance
envahit cet état , 8c fon fils Philippe II le céda
en 1557 à Corne Ie r , duc'de Florence , tant en
acquittement de fommes qui lui etoient dues par
fon père , que pour détourner ce prince d’entrer
dans l’alliance des François. Dans cette efpèce
de vente , Philippe II fe réferva la partie, du
Siennois, connue aujourd’hui fous le nom à’Etaù
des Garnifons, dont nous parlons en Ion lieu.
’ Sienne conferve encore une ombre de fon
ancienne liberté , dans le droit qu’elle a d’ élire
elle-même fon fénat, compofé de neuf membres
qui ont le titre d'Èxcelji, 8c dont_ le. pouvoir
fe réduit à rien ou prefque rien. Mais, dans çes
temps heureux où l’ étendard de la liberté flottoic
fur fes murs , elle fe rendit formidable par la
puiffance de fes armes , par la valeur 8c le génie
guerrier de fes habitans. A la journée de Mont-
Aperto , on vit les Siennois battre les Florentins
8c conquérir une partie de leur pays.tienne con-
tenoit, alors une population nombreufe : fes citoyens
riches, cQmmerçans & guerriers , 8c
doués de toute l’énergie qu’enfantent la propriété
& la liberté , rendirent leur nom célèbre &
leur ville floriffante. En 132.6 on n’y comptoit
pas moins de i)'o,ooo -habitans. Les temps font
bien changés j fon éclat 8c fa proiperité ne fur-
vécurent point à la perte de fa liberté , & on y
compreroit à peine aujourd’hui 16,000 habitans ,
y compris 450 eccléfiaftiques environ 400 Juifs.
Cette ville ne laiffe pas de renfermer beaucoup
de îioblefle •, on y compte Z3 paroiffes & 30
monaftères. Le fiége épifcopal de Sienne rut
érigé en archevêché en 1459 * f archevêque a
pour fuffragans les évêques de Chiufi , dç Grof-
le to , de Mafia 8c de Soana. La métropole fut
commencée vers l’an IZ50 -, c’eft un vaiffeau gothique,
confirait >de. lits alternatifs de marbres
blanc 8c noir *, le pavé même eft une fuperbe
rhofaïque en marbres des mêmes couleurs repré-
fentant différens traits de l’Hiftoire Sainte, avec
des. nuances. & des dégradations qui donnent à
cette, marqueterie l’effet de la peinture. : aufli
e ft -e lle couverte de planches qui empêchent
qu’elle ne foit détériorée , 8c qu’on lève en
quelques endroits pour les curieux & les étrangers.
Dans l’églife des Dominicains, on conferve le
chef de Sainte Catherine dé Sienne, qui eut cette?
ville pour patrie. Le plus confidérable des hôpitaux
eft' celui de Sainte Marie-aux-Degres.
L’hôtel de ville , dit le palais de la feigneurie}
fe fait remarquer par un béfroi très-beau 8c tres-
élevé. La falie du çonleil mérite d’être vue à
caufe des tableaux de ^ grands, maîtres dont ellef
eft enrichie. Au devant eft la grande place appellée
le théâtre, 8c qui a plus de 500 pas de circon^
férence •„ elle a la forme d’une coquille, & élis
eft ornée d’une très-pelle, fontaine.
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