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En 1762 , l’état des troupes
régulières de cavalerie montoit
ï • ' 79>.8j8
En y ajoutant les regimens de
garnifon fur les côtes de la mer
Baltique, & ailleurs les régi-
mens des grenadiers à pieds ,
les 46 régime ns d’infanterie ,
&©. le tout faifoit 285,080
Les milices, les régimèns de
huflards, & c . montoient à 557,017
Les Cofaques & les Cal-
tnouks montoient à 261,172
Ce qui en fomme totale fe-
roit monter les troupes à 660,178
La marine en 1746 montoit à 24 vaifleaux
de ligne , 7 frégates , 3 galiotes à bombes,
% prames 8c 4 paquebots. La flotte des galères
de Péterfbourg comprenoit 102 galères *, & le
'total des troupes maritimes éfoit de 10,570
hommes. Aujourd’hui la Ruflie ne compte guère*
que 20 vaifleaux de ligne : & elle n’ a pas encore
de bien bon port fur la mer Baltique.
Les principales rivières de cet empire , font
le JVolga f le Don 9 en latin Tandis f la Dwina 9
la Duna, le Dnepr ou Dnieper9 comme le
prononcent les étrangers , autrefois le Boryf-
thène -, les 3 grands lacs les plus remarquables,
font i ° . le Peipus 9 en Livonie, 20. le Ladoga9
entre le golfe de Finlande & le lac d'Onega9
30. le lac & Onega. Le nombre des lacs moindres
eft très-confidérable , & tous font remplis d’ex-
cellenspoiffons. {M a s s o n d e M o r v i z i i e r s .)
Le czar Pierre I étant mort en 1725 , fon
époufe lui fuccéda à l’empire , & fut réconnue
par tous les ordres de l’é ta t, impératrice de
Ruflie , fous le nom de Catherine I. Cette prin-
cefl’e mourut en 17 2 7 , & par }e pouvoir que
Pierre fon mari lui en avoit laiflé, elle appella
au trône Pierre I I , petit-fils d’elle & de Pierre I.
Pierre II étant mort en 1730, Anne, duchefle
de Curlande , fille du czar Jean , & grand-
tante de Pierre II lui fuccéda-, elle mourut en
1740 , ayant déclaré pour fon fuçcefleuf Jean
de Brunfwich, petit-fils de fa fceur , âgé de
trois mois , fous la régence d’Elifabeth de
Meckelbourg, femme du duc de Brunfwich,
fa nièce , mère de Jean de Brunfwich. Ainfi
l’empire fe perpétuoit dans la branche aînée
d’Alexis , mais cette régence ne dura guère,
& en 1741 , Elifabeth & fon fils furent dé-
pofledés par Elifabeth Petrowna , fécondé fille
de Piërre-le-Grand.
Cette princeffe déclara pour fon fuccefleur
Charles-Pierre Ulric , duc de Holftein-Gottorp,
fils de fa fceur ,* né en 1728-, qu’elle a fait
nommer grand duc de Ruflie en 1742. Ce Charles-
Pierre Ulric avoit été appellé à la monarchie
par la Suède , à la mort du prince.de Hefle,
mort*fans avoir eu d’enfans d’Ulric, fceur ca-
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dète de Charles XII. Mais quand la couronné
de Suede vint à vaquer, Charles avoit déjà été
déclaré héritier de l’empire, aux droits de fa
mère , fille aînée du czar , 8c avoit fait pro-,
feflion de la religion grecque. Il époufa Catherine
Alexiewna d’Anhalt - Zerbft , aujourd’hui
glorieufement régnante.
Le trône de Ruflie eft héréditaire aux femmes,
8c qui jamais fut plus digne de s’y àfleoir que
l’ immortelle Catherine II , l’une des' plus il-
luftres fouveraines dont les annales du monde
aient parlé. Non-contente d’avoir donné un
grand mouvement à. tout ce qui avoit reçu de
Pierre-le-Grand la première imjwlfion, elle a
encore réparé par la fagefle de fes vues les vices
de fa légiflation, 8c ' fon règne fera l’école où
fe formeront ’ les hommes d’état & de guerre-
A quelle degré d’ influence -politique ne s’eft
point élevée la Ruflie fous le règne à jamais
mémorable de cette femme philofophe , à comparer
aux plus grands'hommes' '..C’eft fa volonté
ferme & fiable qui a tout fa it, qui a tout opéré !
C’eft d’ailleurs un grand fujet d’éloge pour elle ,
dans un pays où lés-hommes éclairés font rares „
où les âmes grandes 8c élevées le font peut-:
être encore davantage , d’avoir fu démêler dans
la foule le peu d’hommes de cette trempe , de
les avoir approché du trône, 8c de les avoir
honoré de fa confiance, qu’ils n’ont obtenue que
par la conformité de leurs vues avec les fiennes.
Entre les aétes émanés de la fagefle de cette
fouveraine , la poftérité comptera fans doute
fon code de lo ix , civiles 8c criminelles. La
fuppreflion du tribunal fecret, tribunal odieux ,
tribunal d’iniquité, dit la chambre étoilée du
nord l’établiflèment des écoles où la jeune noblefle
des deux fexes eft inftruite dans les fciences
utiles & dans les arts agréables-, d’autres formées
en faveur du peuple -, la fondation d’une
académie, pour la pèrfedion de la langue rufle
à laquelle préfide l’illuftre princefle Dafchkow,
directrice en même temps de l’ académie des
fciences de Péterfbourg -, la banque établie en
faveur de la noblefle 8c du commerce , & où
ces deux clafles de citoyens trouvent des fonds,
les uns pour améliorer leurs terres { les.autres
pour étendre 8c faire profpérer- leur commerce :
le fonds en eft de trente-trois millions de roubles ;
vingt-deux pour la noblefle , onze pour les né-
gocians , & c . 8cc. S’ il eft encore en Ruflie
quelques inftitutions fur lefquelles l’oeil du philofophe
ne fe porte qu’avec douleur, c’ eft: que
cette grande princefle a fenti qu’ il eft des opinions
populaires qui demandent d’être refpec-
tées, d’ anciens préjugés qu’il ne faut pas heurter
de front, 8c qu’ il falloit que des lumières plus
généralement répandues , préparaflent les efprits
a la révolution.. (R.)
Russie Asiatique , partie de l’empire de
Ruflie , qui eft ûtuée en Afie , 8c qui comprend
%ûe partie tonfidérable de la Grande Tartarie.
On la défigne aufli fous le nom de Sibene.
VoRyez Sibérie. (JL) ussie Blanche , contrée de Pologne , aans
la Ruflie Lithuanienne. Elle comprend le pala-
tinat de Minsk , le palatinat de Mftciflaw ,
celui de Vitepsk, celui de Smolensk, 8c enün
le palatinat de Polozk. Elle eft échue a la Ruflie
dans le démembrement de la Pologne , & elle
■ eft divifée en deux gouvernemens-, celui de Mo-
hilow 8c celui de Polozk. (IL) Russie Lithuanienne , contrée de Pologne,
dans le grand duché de Lithuanie.-, elle ^contient
la Polefie , la Ruflie Noire , 8c la Ruflie
Blanche. (JL) Russie Mineure , ou Petite Russie , gouvernement
de l’empire de Ruflie, peuple de
' Cofaques. Il comprend le diftria de Néfchin ,
le diftria de Kiovie , & ceux de Tfcherm-
gowie , Perejaflaw , de Lubni, de Mirgorod,
de Gaditfch, 8c de Pultawa. Voyez Cosaques.
X 1LR)u s■ sie N oire j î , contrée de Pologne , dans
la Ruflie Lithuanienne. Elle renferme les pala-
tinats de Nowogrodeck , 8c quelques diftiiris
du palatinat de Minsk. {IL) R ussie ( la nouvelle) , c’eft un des gouver-
îiemens dans lefquels eft partagé l’empire de
Ruflie , & qui a été érigé par l’impératrice
Catherine II. Il eft fitué entre le Dnieper 8c
le Bog., vers les bords fupérieurs du grand 8c
petit Ingu! , fur les frontières de la Pologne.
Les habitans fe nomment quelquefois Haida-
maques-Serviens. Ce gouvernement comprend
deux provinces. La chancellerie en eft dans la
ville de Kfementfchuh. (JL) Russie Rouge, ou Petite Russie , palatinat
du royaume de Pologne , dans la petite Pologne.
Elle avoit autrefois fes ducs particuliers ,
qui finirent en 1340. Alors le roi Cafimir s empara
de la Ruflie Rouge , en vertu du droit de
parentage , & èn fit une^province de Pologne^,
à laquelle elle eft reftée annexée jufqu’au démembrement
de ce royaume ;, 8c elle fait au-
jourd’hui partie de la portion que s’ en eft attribuée
la maifon d’Autriche , 8c qu’on peut nom-
ô mer Pologne Autrichienne.
Il eft à remarquer que le traité inconfidéré
de 1412 , fur lequel l’empereur appuyoit fes
prétentions , n’ a jamais eu d’exécution, 8c qu il
y avoit de cette époque une pofleflion de 360
ans pour les Polonois , & une de 376 depuis
que les Hongrois la perdirent en 13576 , apres
l ’avoir poffédée momentanément (R).
RUSTAN ( l e ) , petit pays de France , aux
confins du\ Bigorre 8c de l’Aftarac. Son chef-
lieu eft S. Sever de Ruftan. Foyer Sever (Saint). Rustan , le . territoire de Ruftan eft en Perfe,
dans le Schirwan -, il eft aflèz étendu , & confifte
en plufieurs villages , fëparés^ les uns des autres
Géographie» Tome III^
par des montagnes -, le principal fe nomme Ruftan. Ce canton appartient partie a la Tur-
quie , partie à la Ruflie. La langue des habitans
eft un mélange de turc‘& de tartare. La terre
produit des grains en abondance , des fruits ,
& d’excellens pâturages. /
RUSTEMBEKG , fort chateau d Allemagne ,
dans l’éle&orat de Mayence , dans l’Eychfeld ,
fur une montagne fort élevée. (R.)
RUTE , baillûge d’Allemagne , .dans 1 evêche
de Hildesheim , fur les frontières du pays d’Ha-,
novre. (JL) .
RUTHERGLEN, ville parlementaire d Ecotte ,
dans la province de Lanerck , a i li. de Glafe
c ow , & 20 d’E d im b ourga ve c titre de comte.
Long. 13 y s o y
RUTHEN. Voyez Rhuden.
RUTHWEN , ville de l’Ecofle feptentrionale i
capitale de la province de Badenoth, fur la rivet
droite de la Spey. Long, z/f ÿ lat. $ j 9 20.
RUTIGLIANO , petite ville d’ I ta lie , au
royaume de Naples , dans la Terre de Bari ,
au couchant de Converfano , 8c environ a 6
milles au midi oriental de la ville de Bari«
Long. '34 > 33 S lat- 4 * 9- „
RUTLAND , province d’Angleterre , au 1. 0*
du Lincoln-Shire , dans le diocèfe de Péterbo-'
rough, avec titre-de duché. C’eft la plus petit©
province d’Angleterre , car elle n’ a que 40 mille»
de tour -, mais elle eft très-fertile , abondant®
en bled 8c en bétail-, elle a beaucoup de bois ,
de parcs , 8c eft arrofée de plufieurs petite»
rivières , ce qui fait qu’elle nourrit quantité d©
brebis , dont la laine eft rougeâtre , ainfi que
le terroir. Cet te province contient environ
110000 arpens. Elle envoie deux députés an
•parlement. Oukham en eft la capitale.
Cette province a été illuftrée par la naiflance
de Jacques Harrington. Il naquit en 1611 , &
i donna dès fa tendre jeunefle de grandes efpe-
rances de ce qu’il deviendroit un jour. Apres
avoir étudié à Oxford , il quitta l’univerfite pour
voyager en Hollande , en France, en Italie ,
en Danemarck 8c en Allemagne , & il apprit
la langue de ces divers pays. Lorfqu il fut de
retour , le roi Charles I 'le fit^ gentilhomme
privé extraordinaire. Il mourut a ^.eftminlieç
en 1677 , âgé de 66 ans-
Entre fes ouvrages politiques , fon Oceana ;
ou la République , qui parut a Londres en 1656 ,
in-fol. y eft extrêmement célébré en Angleterre.
Lorfque l’ auteur fit voir a fes amis le manul-
, crit de çét ouvrage , avant qu’il fût imprime ,
il leur dit que depuis qu’ il avoit commence
a penfer férieufement, il s’étoit attache principalement
à l’ étude du gouvernement, comme
à un objet de la dernière importance pour le
bonheur du genre humain -, 8c qu’il avoit reuili ,
du moins à fon gré , s’ étant convaincu qu il
n’y a aucune forte de gouvernement qui lorc,