
même ruiffaau eft aüffi. aurifère, an y prouvé. des
pellettes d’or ; ajoutons- enfin , les rophers de
Corneille & de Saint-MicRel, 8c la montagne
de Montredon, où une immenfe coulée de lave
©ft aflil'e fur le fable & les cailloux des anciennes
eaux dont elle a été le lit.
Le rocher de Corneille offre .encore les veftiges
d’un ancien château fortifié de tous côtés. Sur
le fommet de Saint - M ichel, exifte , depuis
plu fleurs, fiècles , une églife gothique dont
l’architeélure eft très - curieufe : on y arrive
par un efcalier taillé dans le roc. Quelques physiciens
penfent que cette roche conique n’eft
pas ? comme la plupart des autres } le produit des.
volcans-, elle eft compofée j félon eux , de blocs
de granit, de cailloux roulés, de quelques noyaux
de fchifte, d’ une grande quantité de lave fpon-
gieufe , 8c d’un peu moins de matière bafaltique.
Ils aflurent, à l’examen de ces différentes fubf-
tanc.es , que le pic de Saint-Michel a. été formé
par les eaux qui ont détruit les ouvrages des
volcans ; 8c qu’ il n’e f t , par conféqùent, qu’une
roche l’econdaire | compofée de matières répandues
pendant les éruptions volcaniques. , ufées.
enfuite, triturées & déblayées par les courans.
Quoi qu’il en fa it , ces fingularités de la nature
dans les débris formés de toutes parts par nos.
volcans, éteints , ont excité l’attention d’une,
foule d’étrangers & de favans' qui en ont fait
l’objet de leurs recherches, 8c en ont publié
les, réfui tats.
Le commerce du Puy eft confidérable. On y
compte environ 550 boutiques pour les divers
genres, de commerce & de fabriques; 420 attellera
d’artilans, & plus de aoo boutiques de
confommatiom
La population de la ville peut s’évaluer a 20000
m e s . Le nombre des. naiffances , diftraélion
faite de celles des villages de la banlieue, multiplié
par 28 , nombre adopté pour les villes
eonftdérables du troifième ordre, n’en donneroit,
à la vérité , que 15000 environ i. mais d’après, la
quantité de filles'de la campagne , que le travail
de- la dentelle & des blondes, réunit dans les
ajjemhtées , on doit excepter le Puy des. calculs, ordinaires.
r & prendre pour multiplicateur des naiffances,
un nombre beaucoup plus confidérable..
Lors, de la détention de François .premier,
après, la. malheureufe journée de Pavié, pour
contribuer aux fecours. que follicitoit la reine
régente, le chapitre fe deffaifit des plus belles
pièces, de fon tréiorj ffous la promeffe qu’elles lui
fer oient rendues. : dPqui ne s-’eft jamais exécuté.
Il paroit . par quelques monumens y que les
évêques du Puy étoient comtes du V é la y r avant
l ’époque ou un de ces prélats- appella le roi en.
parcage- de tous; les droits & juftice de la ville..
Cette affociation eut lieu en. 1.30.1.,. 8c félon quelques
auteurs en. 1J04. Le fouverain permit alors
aux évêques de prendre le titre de comtes, de
v é liy . ; Ifs. font auiïi comtes-nés du chapitre
noble de Brioude, où ils occupent la première
place après le roi. .Le droit de faire battre mon-
noie & d’autres attributs de la fouveraineté leur
appartenoient autrefois, 8c ils font encore ïçi—,
gneurs de leur ville' épifcopale. où ils ont leur
juftice 8c leurs officiers.
L’évêque du Puy a droit de féançe aux états?-
généraux de Languedoc, & préfide les états-
particuliers du Vélay. Il eft fuffragant immédiat
du faint fiége , 8c jouit enfin de la prérogative
fingulière du Pallium qu’il peut demander au
pape, & porter comme les archevêques. Le
premier évêque qu’on life en avoir été décoré r
eft Etienne de Mercoeur, en 1052 , que Léon IX
déclara fuffragant immédiat du faint-fiége^ ainft
que fes fucceffeurs. La bulle de cette concef-
fion eft la plus ancienne qui le foit confervée 5,
mais il eft à préfumer que le privilège dont
elle eft l’objet, exiftoit long-temps auparavanty
8c que les titres primitifs font devenus la proie du
temps ou de deux incendies que la cathédrale a.
autrefois effuyés.
Le Pallium a- été porté par onze évêques du
Puy. Les deux derniers ,. prédéceffeura de M. de
Galard avôient négligé ce privilège ; les huit
prélats qui précédèrent M. de Conflans,. n’en
avaient pas non plus demandé la jouiffance. Là.
gloire de l’églife du Puy 8c les droits de fon
fiége font trop facrés pour M. de Galard, pour
n’avoir pas èxcité fon zèle à cet égard. Quoique:
l’objet de fa demande fût la prérogative la plus,
confiante, la mieux établie dans les titres, qui
en confervent l’antique conceflion, rl ne laiïfa-,
pas d’éprouver à Rome beaucoup de difficultés..
Mais les. mémoires envoyés à cette Cour, &
les. bons offices de M. le. cardinal de Bernis
triomphèrent de tous les obftacles. Les voeux
du prélat furent enfin comblés ,, le Pallium.
lui fut accordé dans la bulle du 18. février 1777,..
en termes affez clairs, pour .en affiner à jamais,
le privilège à fon fiége. M* L’abbé Couturier
qui étoit fondé de procuration de M. l’évêque ^
le reçut à Rome en fon nom, des mains de:
M. le cardinal Alexandre. Albani, qui lui en. fit
l’inveftiture le même jour..
Le 8 juin de la même année , M. l’évêque:
reçut le Pallium dans fon églife , des mains de^
M. l’ évêque de Clermont; tous les. corps & le-
régiment de Bourbon avoient été invités à cette
cérémonie. La joie fut univerlelle., on partageai
celle du prélat ,. qui fut très. - fënfîble- aux.
marques, que la ville, lui en donna dans, les fête»
publiques, qui eurent fieu à cette occafion.
En confequence-du privilège de l’immédiateté ^
les. évêques du Puy font invités, au concile de
Rome avec les. autres, fuffragans. de ce premier
fiége de- féglife . Ainft M- de Conflans fu t
appellé à un concile nombreux * aflemhié par
Benoît XIIL,
, Üéglife du P u y , dédiée à la Sainte Vierge
eft une des plus célèbres du royaume , & on
doit lui affigner un des premiers rangs parmi les
églifes de France.
Un des privilèges de cette églife , eft d’avoir
un jubilé toutes les fois que la fête de l’Annonciation
concourt avec le Vendredi-Saint, ce
qui a eu lieu de nos jours en 1785 & arrivera
en 1796. Elle "jouit encore de la prérogative
d’avoir nps rois pour premiers chanoines. Charles
V I I , encore dauphin , 8c Louis XI s’y firent
recevoir en cette qualité , & en portèrent l’habit
dans l’églife.
Cette cathédrale , autrefois fi bizarre dans fa
confirmation, fi mal-faine & fi peu commode ,
eft l’une des plus belles églifes du royaumo
depuis fa reftauration , à laquelle le roi a contribué
pour une fomme confidérable. La dédicace
de ce temple eut fieu le 10 juillet 1781. L’ inf-
cription placée à côté du fanétuaire perpétuera
le fouvenir du bienfait du roi , 8c de la recon-
noiffance du prélat & de fon chapitre.
Saint-Pierre le Monaftier , fut originairement
un prieuré fondé pour un prieur 8c 12 religieux
en 993. ;,
La commanderie de Saint-Jean de Jérufalem
eft unie aujourd’hui au grand baillage de Malte
de Lyon.
On baptife dans I’églïfe de Saint-Jean des
Fonts baptifmaux tous les enfans nés dans les
différentes paroifTes dé la ville. Elfe eft deffervie
par un vicaire perpétuel, qui porte le titre de
prieur , & eft à la nomination du prévôt de
la cathédrale. Ce bàptiftaire eft de la plus haute
antiquité. Les monumens de l’ufage du baptême
par l’immerfion , exiftoient encore en 1764 ,
lors de fa reftauration , fi en fubfifte encore
quelques veftiges. Les colonnes du fanduaire font
d’une efpèce de marbre très-rare , 8c le bas-
relief de marbre blanc- enchâfle dans le mur
qui fait face au clocher de la .cathédrale,, in-
téreffe les amateurs de la belle antiquité. M. l’ abbé
le Boeuf l’a remarqué , & en parle dans les
mémoires de l’académie des infcriptions.
Les dominicains y furent établis vers 1220. La
maifon eft belle ,; l’ églife eft un vafte & magnifique
vaifleau , où l’ on voit des tableaux précieux
, les. tombeaux des. féigneiirs de Polignac
8c de pl'ufieurs autres maifon s illuftres , &
celui du connétable du Guefelin, avec, cette
épitaphe ::
Cy gît honorable■ homme & vaillant mejjire
Bertrand Glaiklin , comte de Longueville x \
jadis connétable de France , qui trépaj/à
Van M.. CGC. LX X X . le X î l l l jour de-
. juillet!..
C’efi dans ce tombeau très-remarquable avant
les fureurs, des calviniftes. qui en enlevèrent les
bronzés , que font dépofées les entrallîés de ce
grand homme.
La bibliothèque du couvent mérite d’ être vue»
On y a le dépôt des archives de là maifon de
Polignac. Le chapitre général de l ’ordre s’y e ft
affemblé trois fois , 8c dans celui de 1447 on
compta 1800 frères prêcheurs; ils furent noür-'
ris par le vicomte de Polignac , qui leur donna
de plus 7 fous 2 deniers pour retourner dans
leurs maifons.
Les cordeliers s’établirent au Puy vers 1225.
'Leur maifon a eu Saint-Antoine de Padoue pour
gardien, on y voit encore fa cellule;
La chartreufe à .un quart de lieue de la ville 9
fut commencée en 1627. Elle eft très-vafte 8c
magnifiquement bâtie ; l’églife , la bibliothèque
8c généralement tout l’intérieur de la maifon
méritent d’ être vus.
L’abbaye régulière de Saint-Jacques de Doue j
ordre de Prémontré , à une lieue du Puy , fuc
fondée en 1138 par les feigneurs de Saint-
Quentin , 8c eut enfuite des bienfaiteurs diftin-
gués , entr’autres les feigneurs de Canillac ,
qui avoient droit de fépiilture dans une des
chapelles de l’églife. L’abbé a une place parmi
les, premières dans la cathédrale > il eft , par
concellion apoftolique , confervateur des privilèges
de cette églife , & arbitre né des'différends
entre l’évêque 8c lé chapitre. L’ abbaye n’a plus
de religieux.
La ville du Puy a garnifbn & état-major.
Le roi & l’évêque partageant les droits fei-
gneüriaux de la ville depuis le paréage de 1304 r
la. juftice a/été rendue dans une même cour par
leurs officiers refpéclifs. , jufqu’ à l’ époque où
Louis XV a réuni au préfidial les offices de fes
juges. Depuis ce temps, ceux du prélat forment
un tribunal particulier , qui a confervé le nom de?
cour commune, 8c rendent la juftice alternativement
8c par femaine avec MM. de la fênéchauiïee.-
Le principal commerce du Puy confifle en
blondes & dentelles , dont la fabrique occupe:
au Puy ou aüx environs ,. plus de 25,000 ouvriers-
Les tanneries 8c les fabriques d’outres , les fonderies
de cloches ,. marmites , 8cc. font des
envois confidérables dans le royaume & cher,
l’étranger. Les légumes , les grains de toutes
fortes , & fur-tout les lentilles , y forment un>
objet, de .commerce ,. ainft que les couvertures-
manufacturées; à l ’hôpital-g,énéral, les. étoffes de-
lame , la toile & les. épingles. La fabrique des car-^-
tes efir l’ùne des. cinq autorfiées dans, la province^ .
Prefque tous les cadis. du. Vivarais ,. 8c les
ferges. du Gévaudan ,. s’apport&nt au Puy pour
recevoir leur apprêt. Les eaux duDolézon, employées
à. cet effet T font excellentes, pour la*
“teinture. Op trouve encore aux environs des
manufactures- de faïence, de pots de terre r de
vafes à fleurs ; une fabrique d’amidon ,^ une
brafferie confidérable^