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rive feptentrîonale du Notecz ou Netze au
deflous de Nackel. Elle doit fon origine à un
çhâteau qui a été le fujet de plufieurs guerres
dans le onzième fièçle , entre les Poméraniens
& les Polonois. Cette ville appartient aujourd’hui
au r.oi de Pruffe. ( R. )
ZA N TO C K , ou Zantoch ; ç’étoit autrefois
une villè , çe n’efl aujourd’hui qu’ un village
d’Allemagne , dans la nouvelle Marche de Brandebourg
, fur la rivière de Netze qui s’y rend
dans la \Ya’rte , à deux lieues de Landsberg.
S o i ancienne & célèbre abbaye ne fubfïfte
plu?» (R . )
ZANZIBAR 5 ils de la mer des Indes , fur
la côte du Zanguebar , entre l ’île de Pemba &
celle de Monfia ? à huit lieues de la terre-
ferme ; elle a le titre de royaume , le terroir
produit beaucoup de r iz , de miel , & de cannes
a fucre *7 on y trouve des forêts de citronniers ;
le s habirans font tous mahométans. Long. $8 ;
\at. méridionale y. ( -R. )
ZAOIT , petite ville d’Afrique , dans la
Barbarie, au royaume de Tunis, dans la province
de Tripoli , à quelque diftançe de la mer.
C ’eft la demeure de plufieurs morabites qui y
vivent comme des religieux. ( R. )
ZAORA ,-©u Zoara , village d’Afrique , au
royaume de Tripoli , près des confins de celui
de Tunis , avec des falines. C’étoit autrefois
une ville çonftd érable, l’ancienne Pofidone de
Ptolémée, & elle avoit un port, très-fréquente.
Ce lieu eft près de la côte , à 13 milles au
levant de l’ île de Gelve. Elle a un port appelle
Rojîdon portas. ( R, )
ZAPORAVIENS , ou Zaporoges , peuples
Compris parmi les Cofaques ou Ulcraniens ; ils
habitent dans les îles qui font aux embouchures
du Boryftène , & font fous le commandement
dhm chef élu à la pluralité des
voix , nomnié Hetman ou Jtmarp ; mais ce
capitaine de la nation n’a point le pouvoir
fuprême ; les Zaporaviens font à peu près ce
qu’étoient nos flibuftiers , des brigands courageux.
Ils font vêtus d?une peau de mouton ,
& alloient autrefois pirater jufque dans le
Bofphore -, ils font aujourd’hui contenus par la
cour de Rtifîie , qui envoie un feigneur dans
Je pays pour y veiller. Mais ce qui diflingue
les Cofaques Zaporaviens de tous les autres
peuples , ç’eft qu’ils ne fouffrent jamais de
femmes dans leurs peuplades > comme on prétend
que Jes Amazones ne fouffroient point
d’hommes chez elles. L,es femmes qui leur fervent
a peupler, demeurent dans d’autres îles du fleuve ;
point 4e mariage , poinç de famille ; ils enrôlent
les enfans mâles dans leur milice , &
laifiènt leurs filles à leurs mères ; fpuveijt le
frère a des enfans de fa foeur , & le père de
fy fille. Point d’autre? loix chez eux que les
Z À R
ufages établis par les befoins | cependant il#
ont quelques prêtres du rite grec. On a confinât
depuis quelque temps le fort fainte-Elifabeth
fur le Boriflhène pour les contenir; ils fervent
dans les armées comme troupes irrégulières „
8c malheur à qui tombe dans leurs mains.
Mais pour mieux faire connoître ‘ les Zaporaviens
8c leur hetman , nous rapporterons Ici
comment fe fit en 1709 , le traité de Mazeppa
cofaque , flipulant pour Charles XII avec ces
barbares. Mazeppa donna un grand repas, fervi
avec quelque vaiflelle d’argent à l’hetman Zapo-
ravien, 8c à fes principaux officiers : quand ces
chefs furent ivtçs d’eau-de-vie , ils jurèrent à
table fur l’Evangile , qu’ils fourniroient des
vivres 8c des hommes à Charles XII , après
quoi ils emportèrent la vaiffelJe 8c tous les
meubles. Le maître d’hôtel de la maifon courut
apres eux, 8c leur remontra que çettç conduite
ne s’aççordoit pas avec l’ Evangilç fur lequel ils
avaient jurç. Les domeftiques de Mazeppa voulurent
reprendre la vaiffelle ; les Zaporaviens
s^àttroupèrent ; ils vinrent en corps fe plaindre
a Mazeppa de l’affront inouï qu’on fajfoit à dé
fi braves gens, 8c demandèrent qu’on leur livrât
le maître-d’hôtel pour lç punir félon les loix ;
il leur fut abandonné, & les Zaporaviens, félon
les loix , fe jettèrent le? uns aux autres çe pauvre
homme comme pn ppufle un ballon , après quoi
on lui plongea un couteau dans le coeur, (ü.)
ZAPOROGES, voyei Zaporaviens.
ZÀPOTÉCA » province de l’Amérique fepten-r
trionale , dans le Mexique ; elle s’étend du midi
au nord , depuis la province de Guaxaca , juf-
qu’au golfe du Mexique. Le terroir en eft fertile ,
quoique pierreux ; les habitans autrefois fau-
v^ges , font aujourd’hui çivilifés. ( i l . )
Z AP U AT AN , province de l’Amérique fepten-
trionale , dans la nouvelle Galice, proche la mer
du Sud- C’eft une provinçe de petite étendue ,
qui fut découverte par Nunno de Gufman, en
l 53*’ (R* )
ZARA , ou Jadera , ville des états de
Venife, dans la Dalmatie, dans une péninfule qui
s’avance en la njer , & dont on a fait une
île , par le moyen des foffés qu’on a çreufés :
elle ne fe trouve réunie à la jerre-ferme que
par un pont-levis qui eft défendu par un fort.
Cettç ville , anciennement le fiége d’un évêché ,
eft devenue archiépiscopale en 1154 , 8c l’archevêque
a pour fuffra^ans les fiéges d’Arbe, de
Vegiâ , &: d’Ofèro. Zara eft | 28 lieues f. o.
de Jaicza, 60 f. ,e. de Venife , à 35 au nord-
oueft de Spalatro , & à 66 au nprd-oueft de
Ragufe , elle eft fortifiée d’ une citadelle , donc
les foffés font taillés, dans le roc , 8c la fépafent
de la yille, On a conftruit à côté trois battions
revêtus de pierres de taille; ce qui rend cette
ville le boulevard de la république de ee côté-
là. Le? arfenaux, les magasins , les hôpitaux,
les caferues
les cafernes , les palais du provéditeur général, J
1 ' puverneur de la v ille , font de beaux édi- I
ces ; il y a un collège , & une académie de
fbelles-lettres. .
Les Vénitiens achetèrent cétte ville en 1409,
de Ladiflas roi de Naples ; Bajazet II la leur
enleva en 1498 , mais ils la reprirent par la
fuite , & l’ont toujours confervée depuis. C ’eft
même aujourd’hui la capitale de la Dalmatie
Vénitienne. Le port eft tourné vers le nord :
il eft bon , fpacieux, & bien défendu. Comme
on y manque d’eaux de fources , on eft réduit
à y faire üfage de celles de citernes. Le gouverneur
qu’on nomme aufti provéditeur de Dalmatie
y réfide , dans la citadelle. : on le change
tous les deux ans. Saint Simon eft patron de la
ville , & on croit avoir fes reliques dans l’églife
qui lui eft dédiée : elles s’y montrent au peuple
dans une châflê de criftal;
On voit encore à Zara quelques antiquités
romaines. Les anciens l’ont connue fous le nom
de Jadera , ville capitale , & colonie de la
Liburhie , félon Pline , 7zV. I I I , chap, 22 , 8c
Ptolémée , liv. I I , chap. ly . On y voit aufti
une infcription antique, où l’empereur Augufte
eft - qualifié du titre de père de cette colonie ;
cette infcription ajoute qu’il en avoit fait bâtir
le® tour* 8c les murailles; & au-deflous on lit
qu’ un certain Tiberius Optanus en avoit relevé
quelques tours ruinées de vêtu fié : lmp. Coejar.
divi R- -d-ug- parens^ colonies mururn & turres
dédit y T i. Julius Optanus: turres vetuflate con-
fumptas , impenfâ fud rejlituit. Il paroît par une
autre infcription que Jadera avoit beaucoup plus
d’ étendue que le Zara moderne , dont les habitans
ne montent à préfent qu’ a quatre à cinq
mille.'Long. 33 9 *o ; lat. 44» *>. (-&;)
Zara-vecchia , ville ruinée de l’état de
Venife , fur la côte de' la Dalmatie , près de
Porto-Roftb, Le père Coronelli prétend que c’eft
l’ancienne Blandona , 8c dans lè moyen âge
elle porta le nom de Belgrad , & celui d’Alba
Maris. C’étoit le fiége d’ un évêché q u i, après
la dèftruâion de la v ille , fut transféré à Sçar-
donà> On né .fait fur quoi les marins lui ont
donné le nom qu’elle porte aujourd’hui. (R.)
Zara , Sara , Sahara , ou S a a r a , ( l e ) ,
vafte contrée d’Afrique , qu’on nomme encore
le défert de Barbarie. Il eft fitué entre le Bi-
lédulgerid au nord, le pays des Nègres au midi P
8c s’étend d’orient en occident, depuis l ’océan
Atlantique jufqu’à l’Egypte. Situé fous la zone
torride , il eft couvert de fables brûlans , &
les ardeurs du foleil y font infupportables. La
lécher,elfe y eft fi grande, qu’on parcourt quel- ;
quefois des efpaces de 100 lieues fans y trouver
«ne goutte d’eau. La vue s’y promène fur d’ im-
menfes plages de fable que les vents mènent , •
amènent , accumulent & difperfent , 8c qui
rurent plus d’ une fois le tombeau des caravanes
F Géogr. Tome III.
qui s’aventurent dans ces déferts. Un vont
étouffant y foufïie une chaleur infupportable.
Des tourbillons de fable fuffoquent les hommes
& les chameaux. Le voyageur eft frappé d’une
atteinte mortelle; le chameau, fils du défert,
accoutumé à la foif 8c à la fatigue , fent fon
coeur defféché par ce foufïie de fe u , & expire
dans ces affreux déferts.
Le Zara eft la Lybie intérieure de Ptolémée ,
dans laquelle il comprend aufti une partie de
la Numidie & de la baffe-Ethiopie. C’eft dans
la Saara , du côté de l'orient qu’étoient les
Garamantes qui avec les Indiens étoient regardés
comme les peuples les plus reculés de
l’Univers. Lès Gétules habitoient l’extrémité
oppofée du Zara. Cette affreufe contrée qu’on
divife en déferts au lieu de provinces , eft
principalement peuplée de lions , de tigres , de
léopards, i l s’y trouve aufti des autruches.
Les cinq déferts dans lefquels on partage le
Sara, font d’occident en orient , ceux de Zan-
haga, de Zuenziga , pif Targa , de Lemta , 8c
de Berdoa. Ils prennent leur nom des peuplades
qui en habitent quelques cantons , & qui font
formées ou d’Africains naturels qu’on nomme
Bérébères , ou d’Arabes. Prefque tous font
mahométans. Voye\ Sahara. (J L )
ZARACHA , bourg de la Morée , au duché
de Clârence , à environ vingt lieues du golfe
de Lépante. Quelques-uns croient que c’eft
l’ancienne Pellana. (.R.)
ZARAHUN , montagne d’Afrique , au royaume
deFez.Elle contient plufieurs hameaux peuplés
d’Azuagues & de Bérébères. (R.)
ZA R B I , ( le ) , rivière de l’Amérique , dans
la T e r re - Ferme , au nouveau royaume des
Grenade. Elle prend fa fource dans la provinces
de Colimas , & fe jète dans le fleuve appelle
Rio-Grande. (-R.)
ZARCEDAS , voyei Z arzedas.
ZARFA , petite ville d’Afrique , prefque
détruite entièrement, au royaume de F e z , dans
la province de Trémecen. Elle eft fituée dans
une plaine, fertile en bled 8c remplie d’ arbres
fruitiers. (jR.)
ZARIGAN , voyc£ Z angan.
ZÀRNATA , ou Z arnate , ville de Grèce r
dans la Morée ., dans le Bràzzo-di-Maina , à
deux lieues du golfe de Coron , & à huit au
couchant de Mifitra. C’eft: une forterefle .que
l’art 8c la nature ont rendue très--importante.
Elle eft de figure ronde , 8c fituée fur une
éminence. Les Vénitiens l’ont poffédée longtemps
; elle dépend aujourd’hui des Turcs , avec
tout le refte de la Morée. (E.)
ZARNAW , petite ville de la haute-Pologne ,
dans le palatinat de Sendomir , entre la ville
de ce nom 8c celle de Sirad , environ à 36
' lieues de la première, & à 30 lieues de l’autre^
( £ • ) S s s s