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Phénicie, entre Botrys-au-midi, & Atx.a a“
Septentrion, & fur le bord d’une rivière qui def-
cend du Liban. Il en eft parlé dans le fécond
livre des Machabées , xiv. i , . où 11 W ® tïüe
trois jours après la mort d’Antiochus Epiplianes,
Démétrius, fils de Sélepcu* , a qui le royaume
(le Syrie appartenoit dq droit, s enfuit de Rome ,
& vint aborder à Tripoli. .
Le nom de Tripoli lignifie en g re c , rroir villes ,
parce qu’en effet elle étoit compofee de trois
villes éloignées l’une dè l’ autre , de la dtitance
d’une ftade. L’une de ces villes étoit aux Arsa-
dieris , l’autre aux Sidcnieos , & là'troifieme aux
Tyriens. Il y a grande apparence qu avec le temps
ces trois'villes, n’en formèrent plus qu une , par
le moyen des mail’ons que l’ on bâtit dans les
elpaces qui les féparoient. On a plusieurs médaillé?
d’Antoine avec Cléopâtre , d’Augufte , de Néron,
de Tpajan, de Sévere & d’Hehogabale, avec çe
mot TPinOAElTflN, & une de Julie Soænue , ou
on lit : TPUIQTffîL (ft.) . V
T r i îp Li , village d’Afie , dans la Natolie, a
» milles dè la Mer-Noire , &.à jd de Cerafonte.
Arrien & Tolybe en parlent; la rrnere qui
f e jète dans la Mer-Noire, au-deffpus de ce vil-.,
lace , portoit apparemment le même nom que
la ville qui fiibfiftoit du temps de Pune. (R.)
TRIPYRGA-, nom que les habitons d’Athènes
donnent aujourd’hui à un lac marécageux de la
Morée', 'environ à une .lieue d Athènes. Ce> k ç
ou marais étoit nommé, félon Xenophon, Phav
lança palus, & U y ayoit auprès un lieu nomme
Tripyr n a , à caufe de trois tours qui y etçieqt
bâties. Du nom de ce lieu on a forme celui du
lac -, & de Trypirgia; on a fait, par corruption
Triovraa. M. Wheler , voyage d Athènes, l. 1U ,
v. RéVrcroit que ces trois tours pouvo.enf erre
clés reftes de la ville de Limes. Du refte, ajoute-t-il
ce lac s’étend en. long du moins une lieue &
demie fur' la côte, & il fort de ton extrémité
orientale un petit ruiffeau qui fe jete dans la
mer ," affe proche de la baie de où a
une petite églife ruinée , appelles S, Nicole- C e.ft.
apparemment ce lieu qui s'appellent Colias pm-
jnontoriùm. (R-)
• TRIS. Vpyn T rist. a
TR ISA Y , abbaye de France, au dioçefe de
f.uçpn-, ordre de Çiteaux, & du revenu de
lS TMST" roü'TRIS, ile de l’Amérique fepten-
trionale , dans le Mexique^, fur la côte méridionale'
de la baie de Campeche , au couchant de
File de Port-Royal, dont elle n’eftfeparee que
par un canal ou çriqufe ttes-efioite Cette île eft
S i t e , baffe & deferte. Elle a » ?• de long,
fur prefque autant de large. Il y a de l’eau drmee,
des1 daims, dé? guanos , de? ferpens , des le
^ T lilSTEN A r , bourg d? N Morée, dans la
Saccanie, anciennement Nenica. Il eft >. * | 80
id milles, au midi de Corinthe, a lentiec ' au
nord de la forêt de Triftena, autrefois la foret
Nemée. (£.)
' TRITXAU. Vbyei T rittow.
TRITTOW , bajllage d’Allemagne , dans U
Stornarje -, il a ppur çhef-iieu un beau grand
village , réfidence du bailli. (R.) ■ .
TRIVENTO, en latin , Treventum % petite ville
d’ Italie, au royaume de Naples , dans1 le comte
de Molife, fur le Trigno , a 18 li. au n. e,
de Naples, -avec un évêque qui ne relève;que d
Paint liège. Lang. j i ,, ip S \_at- 4 l > 47- ( •)
TROARN , bourg de France , en Normandie ,
au diocèfe de Bayeux, avec une abbaye de bené-
diflins , du revenu de 45000 liv. (« )
TROCHTELFINGEN, petite ville _ d Allemagne,
dans la Souabe , dans la principauté qa
Furftemberg, 8c au voifinage delà principauté de
Hoherizoilern , avec un château, (fi-)
TROCK , Voyei T ro.ki,
■ TROEZNOVA , Voye^. T rotenau.
TROGLODYTES , dans l’ancienne géographie-
ç’ étoipnt des peuples d’Ethiopie., qu’on dit avoir
vécu dans des creux fouterrains. Ce mot-eft forme
du grec ipayKp caver.it, & de Jpm fiibeo, j entre,
Pomponius Mêla rapporte qu’ ils ne parlent
point, mais qu’ils crient, ou ne font entendre
que des ions fans articulation ; q« ds vivent de
ferpens , &ç. Tzetïés les appelle ichthyophages,
ou mangeurs.4e poifon. Montanus croit que 0 eft
le même peuple que l’Ecriture appelle Ghanaminsf
8c Pintianus, fur Strabon ,#veut que 1 ou ecnve
ce nom fans /, Trogodytes. .
Si l’on en croit quelques modernes , tels que
lé g è r e s Kircher'& Martin, il rfy a pas encore
long-temps qu’ il y avoit à Malte des troglodytes,
c’eft-à-dire des elpèces de fauvages'féparés de
tous les autres habitans , & vivant entr’ eux dans
une vafte caverne, proche d’une maifon de plai-
fance du grand-maître. Ils ajoutent qu’il y en a
en Italie, près de Vjterbe , JJ en diver-s endroits
dps Indes , & qu’on en a trouvé qui: n’avoient
jamais vu la lumière du foleil. (£•)
TROJÀ , ville 4’Italie, royaume de Naples ,
dans la Capitanate, au pied de l’Apennin, lur
le Chilaro,*à io milles de Bovino, a 13 ü« 11 A»
de Bénévent, & 13 au | p. de Mantredonia ,,
avec un évêché fuffragant de Bénévent. Sa fondation
ne remontp qu’à l’an 1008. Long, y z j 56y
lat. 4.1 9 ao. (/2 .)
TRO IE , Troia ou Ilium, ville de l’Afie mineure
, la capitale dè la Troade.
Il ne refte aucuns veftiges de cette ancienne
ville : on v o it , à la vérité , dans le quartier ou
elle éto it, des ruines confidérableçmais ce
font les. ruines de la nouvelle .fro ie ? &
! celles de l’anciçnne, En approchant de ces ruine^
‘ rv - ’ on trouve
T R O
•A trouve quantité de colonne» de marbre rompues
, & une partie des murailles Sc des fonde-
tnens le long de la côte. Il n’y a rien d’entier,
tout eft renverfé y ce qui eft le -moins ruiné fe
trouveTur le bord de la mer , rongé par l’a&ion
de l’air, des pluies, du fole il, & des frimats.
Un peu plus loin on voit le baflin du port,
avec une muraille fur la côte ; elle étoit fans
doute ornée de colonnes de marbre, qui font
à préfent toutes brifées fur la terre, & dont les
pieds qui reftent autour font juger que le circuit
du port étoit d’environ 1500 pas. L’entréè de ce
port eft aujourd’hui bouchée de fable.
On ne fauroit dire que ce foit le port de
l ’ancienne Troie , ni que les antiquités que
l’on voit , foient de plus vieille date que le
temps des Romains. Belon & Pietro délia Valle
aflurent avec beaucoup de confiance que ce font
les ruines de la fameufe Troie y mais ils fe
trompent, ce font les ruines de l’ilium moderne
qu’Alexandre-le-Grand commença à bâtir,
& que Lyfimaque acheva : il Va.çyeMz:Alexandrie,
& elle futenfui te une colonie des Romains.
Un peu au-delà du port on trouve divers
tombeaux de marbre , avec la tête d’Apollon
fur quelques-uns , & fur d’autres des boucliers
fans aucune infeription. M. Spon a remarqué
que ces tombeaux font de la même forme que
ceux des Romains qui font en France dans la
Ville d’Arles y ce qui prouve que ce né font
pas les tombeaux des premiers Troyens , comme
Fietro délia Valle fe l’eft imaginé.
Un peu plus h au t, au midi du port, il y a
deux colonnes couchées par terre y elles ont chacune
30 pieds de long y une troifième en a 35 »
celle-ci , qui eft rompue en trois morceaux , eft
de marbre granité d’Egypte , & a un diamètre
de 4 pieds p pouces. Le'grand-feigneur, Mahomet
IV, fit enlever de ce lieu une grande quantité
de colonnes pour la fabrique de la mol'quée
neuve de la, fultane mère.
En fuivant le long de la côte , on pafle au
travers de plufieurs débris y ce font les reftes
d’un aquedue qui eonduifoit l’eau au port. A
quelque •diftaneê de là eft un canal ou foflé ,
long, étroit & profond, ouvrage de l’art, &
fait apparemment pour laitfer entrer la mer ,
afin que les yaiffeaux allaient jufqu’à la ville y
mais il eft aujourd’hui à fec. Au-deüus, un peu
à la droite , on voit d'autres ruines confidérables
qui indiquent quelle fut la grandeur de la ville.
Il y a un théâtre, des fondemens de temples &
de palais, avec des arcades autour , & des voûtes
fous terre. On y trouve encore debout une partie
.d’un petit temple rond qui a une corniche de
marbre au dedans. Tout proche font trois car-
reauX' de marbre, faits en façon d’autel ou de
jpiédeftal, avec des inferiptions qui ne diffèrent
*que dans les derniers caractères , comme vie.
Cd&gr. Tome III*
T II O 449
v u . v ie . v in . & vie. ix . Il fufiît de rapporter
l’ une des trois :
D I V I J U L I F L A M I N I
C. A N T O N I O . M. F .
V O L T . R U F O F L A M I N I .
D IV I AU G . C O L . C L . A P R E N S
E T C O L . JUL . P H I L I P E N S
E O R U N D E M E T P R I N C I P I I T E M
COL. JUL. PARIANÆ TRIB.
MILIT. COH. XXXII. VOLUNTARIOR.
T R I B . M IL . L E G . X I I I .
G E R M . P R Æ F . E Q U T . A LÆ I .
S C U B U L O R U M V I C . V I I .
Ces Inferiptions font à l’honneur de Caîus
Antonius Rufus , fils de Marcus de la tribu
Voltinie , prêtre de Jule & d’Augufte Céfar ,
fait chef de la colonie d’Apri par Claudius ,
& de Philippi par Julius , comme aufli de la
colonie Parium par Julius , & meftre - de - camp
de la cohorte 32 des volontaires, commandant
de la légion 13 appëlléè germina, & capitaine
-de la première aile de cavalerie des Scubuli.
La dernière ligne de chacune /le ces inferiptions
n’eft pas ailée à- expliquer. M. Spon a cru
pourtant que v ie. v u . v ie. v i i i . & v ie . i x .
fignifioient vicus feptimus , vicus oBâvus 8c vicus
nonus ; c’eft-à-dire la lcptième, la huitième 8c
la neuvième ru e , où ces ftatues avoient été
placées, à l’ imitation des rues de Rome.
Troie , colonie des Romains , fondée par
Augufte , & qui en avoir pris Je nom de colonia
augujîa Troas, avoit apparemment les quartiers
& fes tribus comme la ville de Rome.
Selon les apparences , le quartier le plus
habité de la ville , étoit fur le plus haut d’une
colline, que l’on monte infenfibiement depuis
Je rivage , environ à a milles de la mer. On
voit en cet endroit quantité de débris , de
voûtes , & un théâtre , mais particulièremenc
trois arcades , 8c des pans de murailles qui
reftent d’ un bâtiment fuperbe , dont la fituationA
avantageufè & l’étendue font connoître que
c’étoit le palais le plus confidérable de \a ville.
Je ne veux pas croire, dit M. Spon, comme le
difent ceux des environs de T ro ie , que c’étoit
le château du roi Priam, car je ne le tiens pas
plus ancien que le temps des premiers empereurs
romains. Cé bâtiment étoit prefque tout de
marbre , 8c les murailles ont 12 pieds d’ épail-
feur. Au devant de ces arcades , qui paroiffent
avoir foutenu une voûte, il y a une fi prodi-
gieufe quantité de quartiers de marbre entaffés
lés uns fur les autres , qu’ on peut aifément juger
par là de la hauteur & de la beauté de*-ce palais.
• - Le terroir des environs de Troie eft tout inculte
, à la réferve de quelques endroits où il
croît du coton. Le refte -n’eft que brouffailles a
L U