
49 eaux. Elfe fut fondée par Guillaume d’Aquitaine
mort en 1 1 37.
Les religieux fui/ent la règle de S. Auguftin y.
M. de Sourdis, un des premiers abb.és.commen-
dutaires., y introduiiit la réformé.
Cette abbaye a. été pillée pendant Tes guerres
de religion;,, en 1559 8c en t 6 a i , par le prince
de Soubilë , qui, avec 2,000.hommes 8c 3 piècés
de canon , FUffiégea, la p r i t & y commit toutes
fortes, de dégradations,.
Il paroît que les: ducs d’Aquitaine fiifoient de
temps, en temps leur réfidenc.e dans ce canton.
On voit encore à Pabb/iye la j'alle d>s pages ;
& à; un quart de lieue on trouve; dés, maiures,
que les habkans ont toujours, appellées. le château
Guillaume.-
On voit encore près, de Sambfanceaux un camp
romain;, qui pajffe dans, le pays, pour un camp de
Ce far. M . le chevalier de îa, Sauvagère a donné
line defeription détaillée 8c exacte de ces monu-
mens.,, dans le recueil in-40. des antiquités, de
Saintes.. (R.)
SAJV1BL A R C E Y , bourg de France de feîecr
tion 8c à 4.I1. n. q.> de Tours.
SAJVIBRE ( la ) ,.par les anciens.Romains.SaBis. •
rivière, de, France & des Pays,- Bas. Elle a la
four ce en Picardie,, au, deffus du .village de Nor
vion , arrofê pluliéur.s lieux dans. Ion cours, &
arrive: à Namur pour. le. perdre dans ia; Meufe.
Elle eft navigable, au. moyen des. eclufes. depuis
Landrecies j ufqu’ àJVLmbeuge.
SAMCOVA,,. ville de Turquie, en. Bulgarie.
Elle eft dans, les montagnes,
S AMER.,. bourg de France a une lieue de
Boulogne au. voilinage de là L ia n e a v e c une
riche abbaye de Bénédictins..
SAMJVIAXHAN.ville dé. France dans. le
comté de Çomminge's., au bas d’un, vallon., for
la rivière de Saye ou.de Sève,. à. une lieue au n. e;
de Lombez. C’ëtoit autrefois, la plus, forte place
de tout, le pays/,, mais les.^guerres des. François
contre, la Galcogne r. 8c en luire celles, des. An-
glois 8c des. comtes de Foix l’ont ruinée. Il y a
un château trèsrfort for le femmet de la montagne..
Long... i;§ f 3 j y lut, 4.1 y 3:4‘
SAMOGITIE (la).,, en latin Samogitia ^ province
du, royaume, de Pologne , bornée au nor.d; par
îk. Curiande -, au. midi * par la Piaffe. occid. y à
î’orient r. par la.Lithuanie y & à l’occident, par la
mer Baltique. Elle a. 70 lieues de longueur,. 8c
environ 5^0 de. largeur..
Lai Samogirie étoit anciennement habitée par
Tes. Æfliens *> partagés , en dâveries. nations, idolâtres,.
Jagelihn étant, devenu, roi de. Pologne k
ramena ure; partie, de ce peuple au chriftianiime,.
8ç établit en 141.3 un liège épifeopal- à Mednick.,
Après la. mort y. les chevaliers, teutons, acquirent
Ta Samogitie du roi Galimir en. 1,446. Enfin Albert
de. Brandebourg,.grand-maître de leur erdie.*
«.’étant. emparé, de. la- P tulle „ cette; province; foc
încorroréé au royaume de Pologne. La façon dfe
/i/re des. Samogitie'-«s a-tenu de celle des. Tar--
tares julqu’au règne de Srgifmond-Augufte, qui
eut reine à leur, perfuader de bâtir dès maifons.r
8c de vi/re en foctété-. Gès. maifons font un me—
c.;ar.t tok de terre , de paille 3 c de claie. Le feu;
ie tait au milieu , 8c la fomée fort par- une ouverture
qui eft en haut..
La Samogitie eft un pays de Bois 8c de mon—
tagnes prefque inacceflibles, où. on nourrit beaucoup
de bétail & d’fexcellëns chevaux., On y
.recueille du miel en abondance r 8c on trouve
d>.ns. les forêts, toutes, fortes de bêtes, fauves.
La province eft divilee en à 5. di lriéls., qui’ tous
dépendent de la Staroftie o,u Grod de Roiie.ne«.
C’eft dans, eeçie dernière ville; que fe tiennent
les; dietines. pour Fëleétkm de deux nonces. Il y>
a un ftaroft e- pour le- temporel y 8c pour le fpi-
nxuel- un évêque qui relïde. à Mednicki, autrement
Wornie y. cet évêque - eft fuffragant de Par—
chevêque de Gnefne, Les. villes, principales; de;
cette province, iont. ffiomèe x ou MiednikiRor-
Iferiiy qu. Rofierde Ki^idiini ir &a.
SAJVLOXEOES (les.) ou Sa-moyedes , peuplés,
de I’ëmpire iLulfien-,. ils habitent depuis le cercler
de Meiën,, le long de la mer. du Nord 8c de lac
mer. Glaciale ^ & s’étendent julqu’au fleuve Jeni-
féyk ,. 8c peut-être même au-delà/, les.Samoyèdes;
qfo habitent le cercle de Melén, srappeUen.L Ob-
jondine •; ceux qui. les. avoBinent lé plus; , fo
nonunentJ üdj.ondir,e x 8c ceux qui font répandus»
dans, la. contrée de RuJio£ero vers, lé Waigatz v
(jaritgL ' tous, deicendenc de dfeux fouches qii’ôni
appelle. Laghe 8c. îVanuta. Ils. ont plulieurs cor-
lomes,, en Sibérie- on diftingue ltes. .Samoyèdesc
de la, province de J e n i f e y k & les. Jurakiens. donc-
la. branche eft nombreufe.. C eu x -c i habitent le-
long.de la.mer , 8c vers l’intérieur du paysentre.*
le. Jenifey 8c PÜby: Ils. vivent lu plupart, fans,
chefs., quoique quelques-uns payent tribut, à la*
ilullie. Les Samoyedes., entr’eux fë nomment.
Rine^x ou. ChajjowoLes. Ru lie s leur donnent, les
nom.de Siroguesçy.
Quoique ces. pauplës paroîïTènt fémBlàblës auxe
Lapons.,, ils. né iont point de la même race. lise
ignorent,, co.unte. eux ^ l’ulàge du.pain -, ils, ont „
comme eux<lë. fecours. des rugifères ou rennes;
qu’ils.attellent, à leurs traîneaux. Ils, vivent dans;
des cavernes dans, dés,- huttes» au, milieu dès;
neiges. mais d’ ailleurs la nature a- mis entrée
cette efpèce d’hommes & celle dés. Lapons, des;
difterences. très-marquées. Leur; mâchoire fopé—
rieur.e plus, avancée , eft au niveau de leur nez.;-,
ils, ont le teint fort Lafané,- & leurs oreilles;
font plus rehauflees. & fort grandes.. Les:.hommes;
8c les. femmes.n’bnt de- poil que for la tête-, le;
niamelon eft d’Un noir:d’ ebène> Les.Lapons-& les;
Laponnes, ne font marqués à aucuns de ces lignes».
. Les; races des. Samoyèdes. 8c des, Hoitestât®
paroiften^ les, deux; extrêmes dk noire; am-tmen&.
Et fi Pon fait attention aux mamelles noires des
femmes Samoyèdes, & à la chûte de la peau
du ventre , qui couvre les parties naturelles de
la femme chez les Hottentots, (car d’après des
©bfervations plus récentes, ce prétendu tablier
de chair qui tomboit à la moitié de leurs cuifles,
■ eft une fable ridicule). On aura quelqu’ idée des
variétés de notre efpèce animale-, variétés ignorées
dans nos v illes, où prefque tout eft inconnu
, hors ce qui nous environne.
Lés Samoyèdes ont' dans leur morale , des Angularités
aulli grandes qu’en phyfique. Ils ne
rendent aucun culte à l’Être-Suprême iis approchent
du manichéïfme , ou plutôt de l’ancienne
religion des mages , en ce feul point,
qu’ ils reconnoiflfent un bon & un mauvais principe.
Le climat horrible qu’ils habitent, femble
en quelque manière exeufer cette créance fi ancienne
chez tant de peuples, 8c fi naturelle aux
ignorans 8c aux infortunés.
On n’entend parler chez eux, ni de larcins ,
ni de meurtres, étant prefque fans pallions, ils
font fans injuftice. Il n’y a aucun terme dans
leur langue, pour exprimer le vice 8c la vertu.
Leur extrême fimplicîté ne leur a pas encore
permis de former des notions abftraites le fen-
timent feul les dirige-, & . c ’eft peut-être une
preuve inconteftable, que les hommes aiment la
juftice par inftinét, quand leurs pallions funeftes
ne les aveuglent pas.
On perfuada quelques-uns de ces Sauvages ,
de fe laiffer conduire a: Mofcow. Tout les y frappa
d’admiration. Ils regardèrent l’empereur comme
leur dieu, & lë fournirent à lui donner tous les
ans une offrande de deux martres-zibelines par
habitant. On établit bientôt quelques colonies
au-delà de l’Oby 8c de l’ Irtis -, on y bâtit rfiême
des fcrterelfes. Un cofaque fut envoyé dans lè
pays en 1595 , 8c le conquit pour les czars avec
•quelques foldâts & quelqu’ artillerie , comme
Cortez fubjugua le Mexique mais il ne conquit
que des déferts, hijloire de RuJJie, par M. de
Voltaire.
Les Samoyèdes s’établilfent au nombre de fept
ou huit hommes & femmes, en quatre ou cinq
tentes différentes. Ils s’occupent à faire des
chaifes , des rames, des machines à vuider Feau
des bateaux, & c . Ils font habillés de peaux de
rennes , qui leur-pendent depuis le col jufqu’ aux
genoux, le poil en dehors. Leurs cheveux font
noirs j épais , comme ceux des Sauvages -, & ils
les coupent de temps en temps par floçcons. Les
femmes en trelfent une partie , & y ajoutent
pour ornement, de petites pièces de cuivre, avec
une bandelette de drap rouge ou bleu : elles
portent par-delïus un bonnet fourré. Leur chauf-
fure confifte en bottines. Leur fil eft fait de nerfs
d’animaux i Teurs mouchoirs font de nervures de
bouleau fort délié , coufues enfemble.
Leurs tentes font formées d’écorces d’arbres,
coufues par bandes, 8c foutenues avec des perches1.
Elles font ouvertes par le haut, pour en laiffer
fortir la fumée -, l’entrée a environ quatre pieds
d’élévation, & eft couverte d’une grande pièce
de la même écorce, qu’ ils foulèvent pour y entrer
& pour en fortir -, leur foyer èft au milieu
de cette tente.
Leurs traîneaux ont ordinairement huit pieds
de long, fur trois pieds quatre pouces de large ,
s’élevant fur le devant comme des patins. Le
conduâeur eft alïis fur le derrière , les jambes
croifées, en lailfant pendrç quelquefois une par
dehors. Il a devant lui une petite planche arrondie
par le haut, 8c unefemblable, mais un peu élevée
par derrière , 8c tient à la main un grand bâton
garni d’un bouton par le bout, dont il fë ferc
pour pouffer & faire avancer les rennes qui les
tirent.
Ils' ont chez eux Ides magiciens qui leur pré-
difent le bien 8c. le mal qui peut leur arriver.
Ils ont aulïi des gens qui vendent lés vents à
ceux qui naviguent. Pour cet effet, ils donnent
a celui qui entreprend quelque voyage , urfe
corde nouée de trois noeuds, en les avqrtiffant
qu’en dénouant le premier , ils auront un vent
médiocre ; que s’ils dénouent le fécond, le vent
fera fort ; 8c que s’ ils délient le troifième , il
s’élèvera une tempête qui les mettra en danger.
Les Samoyèdes prennent à la chaffe les chiens
marins , lorfqu’ils viennent s’accoupler fur la
glace. Ils s’habillent de la peau , vivent de la
chair , 8c employent l’huile À differens ufages.
Lorfque leurs enfans meurent à la mamelle., ils
les enveloppent d’ un drap , & les pendent à un.
arbre dans le bois ; mais ils enterrent les autres.
En un mot, les Samoyèdes parlent des langues
différentes -, car ceux qui habitent la côte de la
mer, 8c ceux qui demeurent aux environs d’Ar-
changel , fur la Dwina , n’ont pas le même
langage.
Quoique leur manière de vivre p.arôiffe trifte
aux Mofcovites, ils fa goûtent par préférence à
toute autre -, 8c leurs députés dirent au czar ,
que fi fa majefté impériale connoiffoit les charmes
de leur climat, il viendroit fans doute l’habiter
par préférence à Mofcov.
C ’eft en vain que les czars ont établi la religion
chrétienne chez les Samoyèdes qui leur
font fournis, ils n’ont pu détruire les fuperfti-
tions de ces peuples , qui mêlent toujours dans
leurs enchantemens les noms de leurs idoles ,
avec ce que le chriftianifme a de plus refpec-
table.
On y marie les femmes fort jeunes , & dès
l’âge de 10 a n s e l le s ceffent d’ être fécondes
à 30 ans. Lés hommes peuvent avoir autant de
femmes qu’ils veulent, mais rarement en prennent
ils plus de c in q , 8c pour l’ordinaire ils fë
contentent de deux. Ils les achètent de leurs pères
pour des rennes. Il eft des filles pour lefquelles
O ij