
au cercle & dans le duché de Bavière , dans lç territoire
& à io li. f. e. de Munich , avec un château
& titre de comté fur l’ Inn. Long. 2.9 , $0;
latitude 4 7 , 32.
VASSETH , ou V assith , ville d'Afie ,
dans l’ Iraque babylonienne, fur le Tigre , entre
Confah 8c Bafforah. C’eft une ville moderne,
bâtie Pan 83 de l’hégire parHégiah, gouverneur
de l’Irac , fous le règne d’Abdal - Maleck, cinquième
calife de la race des Ommiades. Long. 8 1 ,
3 <> >* lat. Jept. 32. , 20.
V A S S Î , en latin du moyen âge VaJJiacus ou
Vafiaeus, ville de France, en Champagne, la principale
place du pays dë Vallage, au milieu duquel
elle eft fituée , fur une petite rivière appellée la
Blaife. C’eft un lieu fort ancien , qui étoit déjà
un domaine royal, fifcus régi us, dès le milieu du
feptième fiècle, fous le règne de Clovis II. Cette
ville eft connue dans l’hiftoire, par l’horrible boucherie
que les catholiques firent des proteftans
en 1562. On fembla y annônçer toutes les horreurs
de la S. Barthelèmi : cette journée affreufe
a été appellée avec raifon le Majjacre de Vafji.
I l fut occafionné par l’ imprudençe des gens du duc
de Ouife q u i, ayant été envoyés vers des Religion-
liaires aflemblés dans une grange, pour les faire
retirer, ajoutèrent la violence la plus barbare aux
înfultes. Le Duc lui-même y fut blefle à la joue,
d’ un coup de pierre , & pet accident lui valut le
furnom de balafré. Ce ma fiacre fut le prçlude des
aflreufes guerres civiles. Long. 29 , 2.3 ; lat.
47 5 4> | ' . /
Jaquelot ( I fa a c ), célèbre théologien cal vin ifte,
naquit dans cette ville en 1647 > & vit obligé
de fortir de France par la révocation de l’édit de
Nantes. Le corps des nobles lui donna une églife
à la Haye, & le roi de Prufle le nomma fon
prédiçateur à Berlin , où il mourut en 1708 , âgé
j | de 61 ans. Il a publié des ouvrages eftimés,
entr’autres des fermons, un traité de l’exiftençe
de Dieu , des diilertations fur le Meflie , & finalement
un traité de la vérité des livres du vieux
& du nouveau Teftament, imprimé à Rotterdam
en 1 7 1 5 , in -8 ° .{M . D . M .)
VASSITH. Voyei V asseth.
V A S S Y , grçs bourg de France en Normandie,
éle6L à 4 li. e. n. de Vire.
VAST. Veyei Wast.
V A S TAN , ville de la bafie Arménie , au fud-
eft de V a n , fur le bord du laç de ce nom. Long.
77 9 50 ; lat. 3 7 , fio.
V A T A N , petite ville de France, dans le Bepri,
à 3 lieues dTfioudun , dans une belle plain e,
entre Bourges au levant, & Loches au cpuchant,
avec une collégiale. Long. 29 ,2 ^ ,' lat. 4 7 , 4.
Méfi ( Jean ) , naquit à Vatan en 1045 , 8c
mourut à Paris , premier chirurgien de l’Hôtel-
D ie u , en 1722 , à 77 ans. Son mérite luj valut
une place à l’académie desrfciençes , & l’on a de
lui dajis les mémoires de çette académie, plufleurs
diflertatîons fur les parties les plus délicate*
de l’anatomie, comme fur l’ iris de Poeil, la choroïde,
le nerf optfque, l’ufagedu trou ovalaire ,& c .
V A T ICA , grande baie de la Morée, fur la
côte de Brazzo-di-Maina , entre le cap S. Ange
& l’ île de Cervi. Cette baie qui a 40 brades
d’eau à fon entrée , pourroit contenir 200 vaif-
feaux *> mais par - malheur dans le pafiage qui
eft entre l’île & le continent, il n’y a tout au
plus que trois pieds d’eau.
V ajica j bourg de la Morée, auprès du cap
Malée, vis-à-vis de l’île de Cérigo, au lieu où
étoit l’ancienne Boja, félon Niger.
VATTEVILLE , bourg de France , en Normandie
, à une fteue de Caudebeç.
VA TZ . Vbye[ Vaitzen.
VAUBONNE, château & marquifat du comté
Venaiiïin, à 3 lieues de Carpentras.
VAUCELLES , abbaye de Bernardins , dioc.
& à 2 lieues f. de Çambray. Il y fut conclu un
traité entre Charles V & Henri I I , en 1556.
VAUÇLAIR, très-riçhe abbaye de l’ordre dej
Cîteaux, à 4 li. f. de Laon.
VAUCLUSE (fontaine de )* fontaine dç
France , l’une des plus belles de l’Europe , dans
le comtat Venaiflin , aflez près de la ville d’Apt,
& à 3 li. e. d’Avignon.
La fontaine de Vauclufe fort d’un antre très-
vafte, au pied d’une grande hauteur , coupée à-
plomb comme un mu*’* Cet antre, où la maitj
de l’homme n’a point été employée , parpît avoir
cent pieds de large fur environ autant de profondeur.
On peut dire que ç’eft une double caverne,
dont l’extérieur a plus de foixante pieds d’éléva,
tion fous l’ arc qui en forme l’entrée, & l’intérieurç
en a prefque la moitié.
C’ eft de cette féconde caverne que fort la fontaine
de Vauclufe , avec une telle abondance, quç
de§ fa fource elle porte le nom de rivière •, allez
près de là même elle eft navigable pour de petits
bateaux. Elle fournit une grande quantité, d’ eau
excellente & limpide qui ne teint point les rochers
entre lefquels elle pafië, & n’y produit ni moufle,
ni rouille. Si la fuperficie de çette eau, dans
la caverne , paroît noire, cela vient de fa grande
profondeur, de la couleur dé la voûte qui la cou^
v re , & de l’obfcurité qui règne dans ce lieu.
On ne voit point d’agitation, de jet, de bouillon
, à l’origine de çette fourçe ou nappe liquide ;
mgis bientôt l’eau trouvant une pente confidé-
rable , elle fe, précipite par des rochers •, arrivéq
dans un lit plus uni > elle çoule plus tranquillement
, & forme une rivière qui s’accroît par une
multitude de fourçes abondantes Revives, prefque
contiguës, qu’on voit fourdre fur les bords du
canal dans un aflez long efpace. Aurefte, la grand«
nappe d’eau qui eft fous le rocher, eft ordinairement
au-deflous des bords du baffin ; elle ne
les pafle & ne verfe au lit commun que dan*
le temps des grandes eaux. Dans lés autres
temps
temps , le volume de celles que fournirent les
fources multipliées dont nous avons parlé, forme
néanmoins encore une, jolie rivière dont les eaux
font auflï rapides qu’elles font tranfparéntes.
Elle va feTjetter dans le Rhône, environ à 2 li.
àu-deffiis d’Avignon , fous le nom de rivière de
Sorgue , qu’elle portoit déjà dès fa naiflance dans
l’antre que nous avons décrit.
Pétrarque , né à Arezzo en 1304', 8c mort à
Arqua l’an 1374, avoit fa maifon fur la pointe
d’un rocher , à cent pas au-deflous. de la caverne
de Vauclufe. La belle Laure avoit la'fienne fur
une autre pointe de rocher, aflez près de celle
de fon amant, mais féparée par un vallon. On
voyoit dans le dernier fiècle les ruines de ces
deux édifices, qu’on appelloit par excellence les
■ châteaux des deux amans ,* celles du château, de
Fétrarque exiftent encore. Le fite alluma les feux
de Pétrarque, à la première vue de fa belle maî-
trefle, 8c fa paflion nous a valu des chefs-
d’oeuvres. Ses Can[oni n’exhalent que douceur,
tendrefle , loùanges délicates de l’amante qu’il
adore. Eh combien font-elles diverfifiées cés
louanges qu’il lui donne 1 Combien la langue
italienne leur prêt 3-t-elle de grâces,1. Enfin inf-
piré par l’amour & par fon génie, il immortalifa
Vauclufe, les lieux voifins , Laure 8c lui-même.
Voye[ comme il s’exprime dans fa C an in e quatorzième’:
- ' ;
Chiare frefehe , e dolci acque,
Ove le belle membra
Poj'e colei, ehe fola à me par donjia y
Gentil Ramo , ove piacque
( Con fofpir mi rimembra )
A ’lei di fare al ben fianco colonna ■
Herba f e fo r , c\ie la gonna
Lèggiàdra ricoverfe
Con VAngelico fetio j
A er facro fereno ,
Ou’amor co begli occhi i l cor nü ap er fe j
Date udien^a infieme
Aile dolenti mie parole eflreme.
On connoit, fans doute, l’imitation libre &
pleine de grâces que M. de Voltaire a faite de
cette ftrophe :
Claire fontaine, onde aimable, onde
Où la beauté qui confume mon cdéur
Seule beauté qui Toit dans la nature ,
Des feux du jour évitoit la.chaleur;
Arbre heùjéux, dont le feuillage
Agité-par les zéphirs?; 1
La couvrit de fon ombrai
Géogr. Tome III.
pure t
Qui fîppeflez hies foupirî »
En rappellant fon image !
Ofnemens de ces bords , & filles (Tu matirî ,‘
Vous dont je fais jaloux, vous moins brillantes qu’elle,'
Fleurs qu’elle embelliffoit, quand vous touchiez fon feini
Roflignols dont la voix eft moins douce & moins belle !
Air devenu plus pur ! Adorable féjour t
hnmortalifé par fes charmes !
Lieux dangereux & chers, où dejes tendres armes
L’Amour a blefie tous mes feus ;
Ecoutez mes derniers accens;
Recevez mes dernières larmes#
w
VAUGOULEURS ; petite ville de France,
dans la Champagne, au Bafligny , fur le bord
de la Meufe , à 4 lieues f. o. de T o u l, à 3
au f. o. de Nanci, 8c à 65 au levant de Paris.
Comme la vue de ce lieu eft belle, 8c qu’elle
donne fur une vallée ornée de fleurs naturelles
de toutes fortes de couleurs, la ville en a pris
le nom de vallée des couleurs pu Vaucouleurs.
Elle faifoit autrefois une petite fouveraineté,
pofledée par lés princes de la maifon de Lorraine
; mais à caufe de l’importance de fon paflage ,
Philippe de Valois en fit l’acquifition de Jean
de Joinville en 1 3 3 5 , 8c Charles V l’unit in-
féparablement à la couronne en . 1365, en lui
confervant tous fes privilèges, en confidération
des fervices que lui 8c fes prédécefleurs en avoienc
reçus. On y voit une collégiale, comppfée d’un
doyen & de dix chanoines, un petit hôpital y
dirigé par les foeurs de la charité, *un couvent
de Picpus , un monaftère d’Annonciades, un
prieuré fimple.
Vaucouleurs eft le fiége d’une prévôté royale,
compofée de vingt-deux paroifles qui font du
diocefe de Toul. Long. *.3 , 2.0 lat. 4.8, 33.
Le pays d e , Vaucouleurs eft connu pour avoir
donné naiflance , dans le village de Domrémy,,
à cette fameufe fille appellée Jeanne d’A r c ,
& furnommée la Pucelle d’Orléans. C’étoit une
fervante d’hôtellerie, née au commencement du
xve. .fiècle, robufte, « montant chevaux à poil ,
»..comme dit Monftrelet,. & faifant d’ autres
.» japertifes que filles n’ont point accoutumé de
» faire - ». On la fit pafler pour une bergère
de 18 ans, en 1429 , & çependant par,fa propre
confelïion elle avoit alors 27 ans. On la mena
à Çhinqn auprès de Charles V I I , dont les affaires
étoient réduites à un état déplorable , outre
que les.Anglois afliëgeoient alors la ville d’Orléans.
Jeanne dit au roi qu’elle eft envoyée de
Dieu pour faire lever le fiége de cette v ille ,
& enfui te le faire- façrer à Rhelms. Un gentilhomme
1 nommé Baudricourt avoit prôpôfé au
duc ,de Dunois d’employer cet expédient pour
relever le courage de Charles V I I , 8c Jeanne
V v v