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Les peuples de ce pays , qui étoient de la dépendance
de la Gaule narbonnoilë , le nommoient anciennement
Sardones ; mais il y a long-temps que
cette contrée a été appellée RouJJillon , de la ville de
Rufcino 9 colonie romaine, capitale des Sardones.
Le mot Rufcino a été dans la fuite corrompu en
RoJJilio ou RouJJilio , Roullillon. Cette v ille ,
apres avoir été plufieurs fois . faccagée par les
Barbares , & principalement par les Sarrafins ,
dans le huitième fiècle , a été ruinée de manière
qu’ il n’en relie plus aujourd’hui de velliges : on
voit feulement, à deux mille pas de Perpignan,
une vieille tour appellée tor Rojfeillo , ou la tour
de RouJJillon, qui ell le lieu où Rufcino doit
avoir été lituée , félon la polition que nous en
donnent Pomponius Mêla , Pline , Ptolémée , &
l ’ itineraire d’Antonin.
Ce fut dan^le feptième fiècle de la fondation
de Rome, que les Romains' fe rendirent les
maîtres de ce pays , /ainfi que du relie de la
Gaule narbonnoilë , dont ils ont joui depuis plus
de cinq cents ans •> & ce fut fous l’empire d’Ho-
norius & de Valentinien, Ion fuccelfeur , que les
Vifigoths s’emparèrent du pays qui ell à l’occident
du Rhône jufqu’ aux Pyrénées, & en particulier
des villes de RoulTillon & d’Elne : ils n’en furent
chalïes que l’an 7 5 9 , par les Sarrafins, après la
mort 8c la défaite du roi Roderic.
En 7 9 6 , Charlemagne & fon fils Louis-le-
Débonnaire, alors roi d’Aquitaine , conquirent les
comtés de Roullillon , de Cerdagne & de Girone,
où ils établirent des comtes en'qualité de gouverneurs.
Ces comtes abusèrent de leur autorité
de devinrent des lbuverains. Après la mort de
l ’un d’ eux , le comté de Roullillon fut réuni à la
couronne d’Aragon. I l ell vrai que Louis XI
s’empara de ce comté en 1473 V mais il revint
au roi Ferdinand 8c à fes luccefiëurs, qui en
ont joui durant 149 ans. Enfin Louis XIII s’empara
de tout le comté de Roullillon en 1642 ,
& cette conquête fut alïùrée à la France par le
traité des Pyrénées, conclu Pan 1650.
L’évêché de Perpignan y capitale de la province,
^ fl le feul qu’il y ait dans le gouvernement de
Roullillon : on y compte 6 abbayes. La jullice y
e ll rendue en dernier reffort par un confeil fiipé-
rieur établi à Perpignan en i 6ôq* ( Ma s s o n DE
Mon VIL1IEKS.)
Roussillon r château des comtes de Tournon
en Dauphiné, près de Valence , où féjourna
Charles IX en 15 6 4 , & où il donna le fameux
édit appelle de RouJJillon, pour fixer le commencement
de l’année au premier Janvier.
On fait qu’elle commençoit auparavant à
Raques, plus anciennement à Noël y ou la Saint-
Martin,
ROUSSY. Voyt\ Roussi.
ROUTOT , bourg de France , dans la haute-
Normandie , dans le Roumois , éle6L & à 4 li. e.
de Pont-Audemer.
r o u
ROUVEIROUX , petite ville de France, dans
le Rouergue, au diocèfe de Rodèz, élection de
Villefranche, avec une fênéchauffée royale. (J?..)
ROUVRAI, ou Rouvré -, il y a en France
plufieurs bourgs & villages de ce nom-. Nous
ne parlerons que de deux. Rouvre, paroiffe du
Dijonois , dioc. de Châîon , ' dont l’églifè étoit
deffervie autrefois par un curé ,. un vicaire &
fept mépartifles..
Eudes IV , Duc de Bourgogne , 8c Jeanne de
France, fa femme, y fondèrent 4 chanoines en 1.340.
Le château , autrefois confidérable, lëjour ordinaire
des ducs de Bourgogne-de la première rgee, où
naquit Philippe de Rouvré, dernier duc de cette
race, 8c où il mourut en 1361., où Louis. XI fit enfermer
la duchelfé de Savoie, fil foeur , futprefque
totalement détruit par Galas en 1636. Ce général
ennemi mit le feu dans le bourg , dont --plus
de 60.0 maifons furent dévorées par les flammes*
Rouvré n’ a pu fe relever de cette perte , 8c n’a
plus que 70 feux. I l fut affranchi par le duc
Eudes III en 1215*
Après la mort de Charles., dernier, duc de.
Bourgogne , Louis XI , devenu maître de cette
partie de Tes., états, engagea la terre de Rouvre
a Jacques Coifier ou Ccetier de JPoligni , fon.
médecin : c’etoit le feul homme qui avoit lii fe
faire craindre d’un roi fi abfolu. « Je fais bien ,.
'» lui d ilo it- il, qu’un beau matin vous_me. ren-
» verrez comme les autres •, mais, par la mort-
» dieu, vous ne vivrez- pas huit jours après. »•
L’amiral Chabot, le maréchal de Biron , le
duc de Bellegarde ,. les princes de Condé , made-
moMëlle de Charolois , ont fucceflivement joui de
cette châtellenie. Le roi l’a retirée des mains da
comte de la Marche en L767 & en efl feigneur
aéluel. (R.}
Rouvrai, en tati-n Roveretum x Rovericienum ,
Roboretum, bourg de PAuxois , dioc. d’Autun
entre Avallon , Semur 8c Saulieu , fur la grande
route de Lyon à Paris , à 17 lieues de Dijon
lo d’Autun.
Il y avoit un château fortifié qui a été démoli,
8c qui a long-temps appartenu à. la maifon de
Jau court, & aujourd’hui au prince de Robecq,
grand d’Efpagne.
Le terroir n’efl pas. fertile ,. étant coupé dé
ravines,: de monticules, & couvert de bois. Un
chirurgien, du pays a drefTé un catalogue des
plantes des environs, où il en marque plus de 300.
La. voie romaine d’Autun à Auxerre , paffoit
fur le finage *, on en voit dés veftiges à Sainte-
Magnème, annexe de Rouvrai. François Bertheau,
né à Rouvrai en l6$o , a donné au public, in-8° . ,
Clovis utriufque juris. (il.)
ROUVROY, bourg de France ,. en Picardie ,
éîeét. 8c à 6 li. e. de Péronne. (Ri)
ROUYON , ville de Perfe, dans la province de
Mazandëran. Long, félon l'avernier , 22 > 36 i
lat. 36 * 13*
ROVF.RE, ou Roveredo , en latin du moyen
Sp-e , Roboretum ou Rovoretum ; petite ville du
T ir o l, aux confins de l’état de Vemfe , près
de l’Ad ige, fur un torrent, pour le paffage duquel
on a jeté un pont de pierres^, défendu par
deux tours & un fort château, à 12 milles de
Trente, & à 47 de Brixen. Long. a<?, 35 ; lat;.
Cette ville , d’environ huit mille habitans ,
efl très-jolie. Les maifons font bâties de marbre
blanc ou rouge , ou d’une belle pierre qui en
approche beaucoup. Il s’y elève^ tous les jours
de très-beaux édifices. Les habitans font tres-
induflrieux, & vivent dans une aifance produite
par le commerce confiderable qu ils font en
fo ie , & en laine , que l’on envoie en Allemagne.
/Les arts y font cultivés avec beaucoup d’émulation
, 8c cette ville fe peuple 8c s’ embellit de
jour en jour.
Cette ville palfa en 1416 à la république de
Venife •> elle devint alors une fortereffe confiderable
où l’ on plaça un podejlat : fes habitans in-
duflrieux y formèrent un commerce confiderable,
fur - tout en laine. La culture des mûriers & la
fabrique de foie s’y établirent avant 1600. En
1609, cette ville fut cédée à l’Autriche, qui la
pofsède encore aujourd’hui. L’empereur Maximilien
lui accorda le titre de ville , avec divers
autres privilèges. Le goût des lettres s’y efl répandu
en même temps que les autres genres de
culture , 8c on en a banni la vieille manière de
philofopher.
L’ académie des Agiati tint fa première affemblée
en 1 7 5 1 , & l’impératrice-reine s’en déclara la
protectrice. (MASSON DE M oRV ILE IE RS.)
ROVERS , fortereffe des Pays - Bas., dans le
marquifat de Berg-op-Zoom , conflruite pour la
défenfe de cette ville. (R.)
ROVIGNO , ville d’ Italie, en I flr ie , fur fa
côte occidentale , dans une prefqu’ île , d’ où l’on
tire de belles pierres pour les édifices de Venife ,
dont elle dépend depuis l’an 13 3° ■> qu’elle fe
fournit à cette république. Les vins qu’on y recueille
font eflimés. Long. 3 1 , 2# ; lat. 451 z/h
ROVIGO , petite ville d’ Italie , capitale du Po-
léfin de Rovigo, fur l’Adigeto , à 10 li. au f. o.
de Padoue , & à 16 de Venife. Elle efl la réfidence
de l’évêque d’Adria. Long. 2 9 ,2 0 ƒ lat. 43 , 6.
Cette ville efl affez bien bâtie, mais fale 8c
peu peuplée *, elle a deux églifes paroiffiales & fept
couvens qui l’énervent, la furchargent & la dépeuplent.
* ,
Avant que Rovigo fût dans cet état de dépé-
riffement , elle a été dans le feizième fiècle la
patrie de quelques gens de lettres •, de Frachetta ,
par exemple , de Riccoboni, & de Rhodiginus.
Frachetta (Jérôme) a traduit Lucrèce en italien^
avec des notes , 8c a donné fur la politique
un ouvrage intitulé, Seminario di Coverni di
Jiato 9 e di guerra.
Riccoboni (Antoine) a mis au jour, entr’ autres
ouvrages , des Commentaires latins fur l’Hifloire,
avec des fragmens d’anciens hiftoriens. SiScaliger
parle de lui avec beaucoup de mépris , c ’efl un
jeu l’effet de la haine qu’il lui portoit, parce que
'liçcoboni étoit du, nombre de ceux qui lui avoient
difputé la nobleffe de fa naiffance.
Rhodiginus ( Ludovicus Coelius ) s’efl fait honneur
par fon ouvrage latin des Anciennes I.eçons•
Il n’en publia que les feize premiers livres ; mais
fon neveu Camille Ricchieri y joignit les quatorze
autres : en forte que l’ouvrage complet forme
trente livres, qui font utiles aux littérateurs.
Le Poléfin de Rovigo efl une prefqu’ île très-
fertile dont nous parlons, art. Polésin. Long. 2.9f
20 > lat. 4 * ; 6*. (R.)
ROVOREIT , petite ville du T i r o l , fur les
frontières de l’état de Venife , du côté de Vérone,
8c proche la rivière d’Efch.
ROW , petite ville de Pologne, dans la Po-
do.lie , fur la rivière du même nom, autrement
appellée la Morawe. Les favans croyent que Ro\v
efl VEraclum de Ptolémée , ancienne v ille des
Baflarnes , dans la Sarmatie européenne.
ROWALE , petite ville du royaume de Pologne
, dans la grande-Pologne & dans la Cujavie,
au palatinàt de Br-feslrie, avec une châtellenie
inférieure & une ftaroflie. (R.)
ROXBOURG. Voye[ Rochsbourg.
ROI ( île du) y île d’Afrique , fur la côte
de Guinée , à l’embouchure de Rio de S. Paulo ,
ou de Mefarado. Elle a, 2 li. de longueur, fur
4 de largeur , 8c elle efl riche 8c fertile. On y
, entretient des befliaux & de la volaille. Par malheur
elle manque d’eau fraîche, que l’on efl obligé
d’y apporter du continent.
ROYAL-LIEU , abbaye de BénédiéHnes, dans
la forêt de Guifè, à 3 li. e. de Compiegne ,
transférée de Saint-Jean-aux-Bois , par échange
avec-les chanoines réguliers de Royal-Lieu. "
ROYAN , ville ruinée dans la Saintonge, à
l’embouchure de la Gironde, où on pêche d’ex-"
cellentes lârdines, & où il y a un acul qui
fert de port. Elle efl fameufe par le fiége qu’en
f it , en 1622 , Louis X I I I , qui ne s’en rendit
maître qu’après y avoir perdu beaucoup de monde*
Il n’en refte aujourd’hui qu’un faubourg. Long.
fuivant Caffini , 16 x 22, 4$ ; lat. 4 5 , 36' , 30.
ROYANEZ ( l e ) , petit pays de F ran ce ,
dans le Dauphiné, au dioc. de Die. Il a 6 li.
de lo n g , fur 4 de large. Pont-de-Royan , dont
il prit le nom, en efl le chef-lieu. Les habitans
font exempts de capitation par une conceflion
des Dauphins.
ROYAUMONT , riche abbaye de France , au
dioc. de Beauvais, à une li. n. de Luzarches,
ordre de Gîteaux^
ROYBON , bourg de Dauphiné, éleô. de
Romans.
ROYE , on croit que c’efl Rodrina, 8c ett
G '4