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mots, maïs l’ouvrage part d’un efjjrit tolérant 8c
railbnnable.
Gropper (Jean), controverfifte du feizième fièele
naquit à Soeft en 1 501 , 8c mourut à Rome en
ï 5 58, ayant refufé trois ans auparavant le chapeau
de cardinal. Son principal ouvrage eft intitulé ,
Injîiiutio fidci cathoiicoe. Il àvoit une idée fi folle
de la pureté, qu’ayant trouvé une fervante qui
faifoit ion l i t , il la chafTa, 8c fit jeter le lit par
Fa fenêtre ; j’imagine que cette feryante étoit
huguenotte. (.R:)
SOESTER-BOERDE , ou diftriéî: de Soest.
Voyei Soest.
SOXULGEN. Voyei Suigen.
SOFALA ou Zofala y royaume d’Afrique ,
dans la Cafrcrie orientale , fur la côte de la mer
d’Ethiopie, vers le Zanguebar. M. Danville renferme
ce royaume entre les états de Monomotapa
au nord, la. mer de Mofambique à l’orient-, le
royaume de Sabia au midi, 8c celui de Manica
au couchant. La rivière de Tandanculo coule au
nord de ce pays , 8c une autre rivière qu’on
nomme ' Sofala, le traverfe d’orient en occident.
Le roi de Sofala le nomme Quiteve. Ses fujets
font nègres pour la plupart. Ils ne fe couvrent
que depuis la ceinture jufqu’aux genoux, d’un
pagne de coton •, quelques-uns parlent arabe , &
font mahométans ; les autres ne profefTent aucune
religion. Le pays ne manque pas d’éléphans, de
lions 8c d’animaux fàuvagês y mais vers l’embouchure
du Cnama, c’ëft un pays fertile?, &
allez peuplé. Il fé trouvé même dé riches mihes
d’or à quelque diftanee de la capitale du royaumie,-
qui porte le même nom de Sofala, 8c que plu-
fieurs favans prennent pour l’ophir où Salomon
ènvoyôit fa flotte. Cette capitale eft fituée fiir
le bord de la mer, un peu au nord de l’em-
bonchüre de la rivière Sofala. Les Portugais s’ efn-
parèrent de cette ville ve'rs: 1508 , rendirent le
roi leur vaffal , & y bâtifëht une fortérefle qui
leur eft d’unè grande importance , pour leur
affairer le commerce qu’ ils font avec les Cafres ,
qui leur apportent l’or de Manica, 8c dè l’ ivoire.
Lat. Tiiérid. ïo , 30. (R.)
S OFFEy ou plutôt Sof ia h ou Sophie ,- ville
de la Turquie européenne , capitale de la Bulgarie,
que les Turcs appellent Sijîàh Vüàjéii le pays
de Sofiah, à calife de fa capi tale. Elle e ft’fituée-
fur la rivière de Bojaha ou Ilcha , dans une vafte
plaine , à 96 lieues de Gonftantinople , 81 £ e.
de Belgrade , 5 5 n. o. d’Andrinople, 2-8 fi.’ ë; de
NfiTa. Elle eft fans murailles , au pied du mont
Hæmus , 8c d’ailleurs aufti mal bâtie que lès
autres villes de Turquie. Elle eft néanmoins a fiez
peuplée, 8c il s’y fait- du comméres. Les rites ên
l ’on étroites, inégales 3 malpropres &: pavées feulement
le long dés mailbhs * preiqùe- routes font
accompagnées d'un jardin. L’air qu’o-n y rèfpîre
eft li mauvais , que fans la réfidence dii Pacha,
elle ije fe muintienâroit pas tél-lè qu’elle eft'aujourd’hui.
Les Juifs y ont quelques fynagogues ? 8c y*font du commerce , parce que c’eft un grand
palfage pour aller de Conftantinople en Hongrie.
L’on croît que Soffe eft l’ancienne Sardica ,
rebâtie par Juuinien. Au moins eft-elle près de-
fes ruines. Il fe tint à Sardique , en 347 > lin‘
célèbre concile pour juger la caule de S. Athanafe
contre les Ariens. Les Bulgares venus des pays-
feptentrionaux , ayant occupé la Moefie , rati-,
guèrent long-temps les empereurs grecs de ce
côté-là, où la Moefie connnoit à la Thrace ;
enfin ayant été fubjugùés par les Grecs , la
plupart fe firent chrétiens , la ville de Sar-
diqué. ou Sophie , devint un archevêché;
& c’eft le fiegë d’un métropolitain grec , 8c
en même - temps celui d’un archevêque latin.
C’eft suffi la réfidence du . pacha de Romanie
ou Roumelie , le plus puifFant de ceux d’Europe.
Long, ifï , 2.5* ; lat. 42 ,.30. (JR.)
SOFIAH. VoyëçSoffe.
SO FR O Y , petite ville d’Afrique au royaume,
dè Fez , à 5 lieues de Fez , au‘pied d’une branché'
du grand Atlas , qui fe nomme auffi Sofroy«
Long. 13 , ÿj • lat. '33',> 44: (R-)
• SOGD ( 1^) , nom que porte la plaine , au
milieu de laquelle. Samarcande , capitale de la
Tranfoxane , eft fituée.. C’eft donc la Sogdiane
des anciens. Cette plaine, difent les orientaux ,
eft un des qiiïtre paradis , ou lieux délicieux du
monde. Elle eft de tous côtés environnée de jardins
couverts d’excellens fruits , de terres, labourables
de pâtux*agés toujours ÿeirtls , de fourceâ 8c de
ruifTeâax. (R.)-.
SOGNO , petite province d’Afrique , avec
titre de comté, au royaume de Congo. Elle eft
bornée au nord par le Zaïre, au midi p arl’Ambrift,.
qui le fépare du comté de Bamba, au levant par.
les; feigqeiiries de. Pango 8c de Sundi , & au
couchant-, par la mer. C’eft; une province où .il ne.
erpît que des palmiers; mais l’on y recueille,
fur les bords de la mer beaucoup de, fiel , donc
il. fe fait un grand débit. Le comte de Sogno
eft fort puifTant. Oji. lui a perfuadé d’embrafier
la. religion chrétienne., & le peuplé a fuivi
fon exemple. Banza-Sogno eft la capitale de ce
cOmté. Elle eft petite 8c fort, peuplée , & les
capucins y ont une églile.,. Long. ■ ,2.^ 40 j lat,.
meridl 6. (R . ) ,
SOIGNEES y petite aiîiilé des Pays-Bas, dans
le Hainaat ,,aii comté de Mons, fur la rivière
de Sannèqùë, à 4 li. au nord-oueft de Binche,
à 3 n. de Mons, .7 au f. o. de Bruxelles, près d’une,
forêt dei même .nom qui; a 7 lieues de circuit.
Cette ville eft nommée Segonics dans les anciens
titrés , 8c c’éft de Segonïoe qu’on a fait Soigniès.
Elle a " urié Jégiife cbîfégiâle , i*n couvent de
clpucins , un de feeifrs^gfites , 8c lés pères de
l’bràtoire y 'o n t ’ nne maifon -depuis Le
carillon de la collégiale eft un des plus complet»
. S O I .
Zc -des plus h,irqipnieux-des Pays-Bas. Long, a i , lac‘ f° 1
. SDLSSONS , ancienne & célèbre ville; de
France , dans un canton de la Picardie annexé
aujourd’hui au ..gouvernement de rifle de France ,
. & fur: la rivière d’Aifne qu’on y pafie fur un .pont
de pierre. Elle.éft;âffez grande ,. peuplée 8c fituée
dans un pays agréable 8c fertile, a 12 li. de Paris.
.Quoique les dehors fpiçnt charmans , fes rues
font généralement étroites, & fes maifons anal
.bâties. Il y a dans cette ville intendance, bureau
des finances , préfidial, élection , maréchaulîëe, :
.- jurifdiclion des juges confuls & maitrife des eaux
& forêts; Le re/Tort de l’intendance s’étend fur,
la partie feptentrionale de l’Ifle de France , 8c :
.far quelques-diftrifts dé la Champagne. Soillons
a, titre de comté , & il s’y eft tenu divers conciles.:
favoi'r, en 743 ou 744 , 85 3-, 866, .9-4É ?
1078 ,t 1 oc?2, 1120, 11 3,7, 1155 , 1202 ou 121,0,
& 1456. Les prêtr es de Moratoire occupent le
collège. On voit quelques abbayes d’hommes
dans cette v ille, entFautres celles de S. Jean qui
;eft - chef d’ordre. L’abbaye de filles , ordre de ;
Saint - B e n o î t a p p e l l é e , V,abbaye ■ de Notre
Dame , eft très-riche- on reqia/qqe dana >fon i
.églife .deux tombeaux de marbre très-anciens, 1
.qui ont chacun cinq à fix pieds de longueur-, & ;
trois de hauteur., L’ un de r,ces tombeaux ;paroît ;
; etre celui de quelque chrétien riche & illuftre.,
. 8c l’autre7 eft celui de quelque homme de guerrè. :
L’évêché de Spifionsidate des premiers; temps de
.î’Eglife., Son évêque eft .le premier füffragant de 1
-.Reims -, & a droit de facjrer nos roi s; au défaut de
T’arçheyêque, çe qui âiët| pratiqué:aujfecre de^Saint
Louis , de Philippe le;Hardi, &.de Lçais jXIY. Il eft
,vrai que la cérémonie de ce facre ne fe fait dans l’é-
-gli.fe métropolitaine de Reiïns ,- par l ’évêque de
ifions , que fous l’autorité 8c avec la permiifion
du chapitre. Le revenu de l’évêché dç SofiTons eft
<de> 25,000 livrés^-Son diocèfe: compte près' de
,400 paroiffes , d’autres difent mê:me 450 , 8c
fi.3 abbayes tant d’hommes que de filles. Sa taxe
ifin cour de R om e ,,eft de 24:00 florins. Le chapitre
de l’églife cathédrale eft nombreux , 8c
les; canonicats font un peu meilleurs depuis la
fupprefiion qu’on a fait de onze prébendes. Cette
.ville à une célèbre abbaye fous le nom de faint
•Médard, qui eft de la congrégation de S. Maur.
C ’eft là que fut renfermé ,; par fes enfans , Louis
le débonnaire. On y voit encore le bâtiment où
il étoit détenu.
SoifTons , en latin Nugujîa Sueffionum, a pris ,
comme on v o it , fon nom des peuples' SmjJîones.
Eile-s’appelloit auparavant Nioviodunum , 8c elle
étoit célèbre- du temps dè Jules - Çéfar-, qui
remarque que Divitiacus fon roi , avoit été un
prince illuftre 8c puifiant. Ce fut Aiigufte qui
abolit le nom de Noviodunwk qu’avoit cette ville,
pour lui donner le fien. Long. , 5-^'; x8tl ; lat. 49 de g ’. 22 ', 331-1.
$ 0 1
Unejîsrtie •de..l’apcie.n comté de- Solfions fut
réunie à la .cpurqnne en 1566 l’ autre, échut à
Loiiis de Bourbon , prince de ■ Condé , duquel il
pafta a fa loeur , mariée à Thomas de Savoie ,
prince de Carignah, dont les defeendans prirent
le titre de comtes de}Soifibns. ’
Cette ville fut cfipitaje des étatsjde quekpies-
uns de.- nos rois de ja, • prein|èçey . ,• qu’on
nommqit rois de Sqiffbns,., L’angiem »çhâte-iu. qu’pn
y yqit a . reniplaoé^celai où ,ccs; pr^qe» failpient
leur réfidence. Clovis gagna, prqs dp -Soifions ,
une fameufe bataille contre Siagrius/, en .486. En
; 2.il,s’y en 'donna une autre, que .perdit Charlesle
Simple , qui y tua.de fa main Robert de Paris ,
lqn compétiteur.
Dans n.os, temps ^modernes. Lqugs; XIV; a. érigé
a .SpfiTqns une açadémie de .beaux. efprits-, par dfes
iletjtrps-patentes eni'egiftrées au-; parlement^ , île
.27 Juin 1674 ; ,8f-. elle a produit de; temps en
ç temps des gens de;,lett'res de mérite-. .
Héncourt ( JiiTien d’ ) , né dans cette v ille ,
. pccafionna l’établi(îement.del’académie de SoilTons.
Son petit-fils Louis d’Héricourt , s’eft diftingué
le, baqreau., /paris , -8ç a mis ,an, jour un
; f ty ç e fq r t - ieftimé.., > fur le droit eesléfiaftiqùe
françois.
' . Les théologiens . Pavent , ■_ a (fez que: Pafehafe
Ratbert, abbé de Gorbie , ‘di.ns le-neuyipme fiècle,
droit de ScLTons; Il fe rendit célèbre-par'. un grand
nombre d’ouvrages que le .P. Sitinond a 1 eaiciilis. 8c publiés pour la première) .fois à Paris , -én
1618 , on uni volume in-folio. île (fruité de
; Pafehafe duçorp si & duJangdsiNqtre Seigneur. J. C.
esqi^a. dans ion temps , & a caufé > depuis .de
grandes conteftations qu’ ij.eft inutile de réveiller.
Robbe [Jacques] , connu par fes ouvrages de
géographie, naquit à Solfions,en i 643,& yeftmo'rt
en 1721. Il a fait deux diftertations qui n’ont pas
. été'imprimées. Dans la première , il prétend que
i l.e Bibrax oppidum Remorum dont parle Céfar,
-eft la ville de Laon. L’autre diftertation traite du
lieu où fe donna en 5.93 ,1a fameufè bataille de
True (ou Trauffi) , dans le Suefiqnois , fous
Clotaire II. M. Robbe croit que ce lieu appelle
en latin Truecius , dans les gefia ■ ■ Francerum, ,
c. xxxvj. eft Prêle fur l’Aifne , village au nord. de
Braine. ;
Suftannau (Hubeift) poëte 8c humanifte, naquît
.à SoifTons;, en 1 5 1 4 , publia quelques traités de
grammaire , & des ipoéfiçs latines qui furent a fiez
bien, reçues.
Voilà pour les gens de lettres. Ajoutons un mot
d ’un homme célèbre dans l’hiftoire de France ,
.8c qui mourut à SoifTons en i 6.i i , à l’âge de
•57 ans .î je veux parler de Charles de Lorraine.,
duc de Mayenne.,' frère de Henri duci.de Guiie.
Il fut long-temps jaloux de la réputation de ce
.frère , dont i l .avoit toutes, les grandes qualités
à l ’aftivité près. Nourri comme le duc de Guife.,
dans les alarmes il .fuccéda à fa gloire ain&