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C’eft à Saint-Germain que la cour, le $ janvier
1649, fe rendit en trille équipage pour éviter
les fureurs de la Fronde. Les premières têtes de
l’état s’échappèrent de la capitale comme des fugitifs
: la cour arriva fans officiers , fans meubles,
fans linge 8c fans argent. Le roi q u i, dans la
fuite, étala tant de magnificence, ne jouifloit
pas des commodités d’un riche particulier. On vit
des dames {Je la première qualité , des princefles,
être obligées de coucher fur la paille , dans la
faifon la plus rigoureufe. Condé feul, par fa gaieté
& fa confiance , raflura les efprits j & bientôt,
par le combat de >Charenton, il fit rentrer le roi
8c la reine à Paris.
Il y a à Saint-Germain un hôpital royal.
M. Garfaut, dans 19A r t du Cordonnier, publié
en 1768 , remarque que le cuir de boeuf, préparé
à la chaux ou à l’orgè , fervant à faire les
femelles de fouliers d’homme , fe tire de Saint-
Germain - e n -L a y e , de Sedan, de Namur, de
Liège , & que le meilleur vient d’Irlande.
Madame de Gomez, connue par fes Journées
amufantes , fes Cent Nouvelles nouvelles, &c. a
vécu à Saint-Germain . détachée du mondé , & y
a fait l’agrément de tous ceux qui la connoifloient.
Elle étoit fille de Paul Poiflon , ancien comédien
du roi , 8c fioeur de François Poiflon qui jouoit
les rôles de Crifpin avec tant de fuccès. Elle avoit
époufé D. Gabriel de Gomez , gentilhomme efpa-
gn o l, dont elle eft refiée veuve fans enfans.
Chriftine-Antoinette Defmares , une des plus
célèbres aétrices de France^' eft morte à Saint-
Germain le ia feptembré 1763 , âgée de 71 ans.
Elle étoit petite-fille d’un prélident du parlement
de Rouen , nièce de la fameufe Champmelé, 8c
tante de madame Dangeyille : elle joignoit aux
talens du théâtre le don de plaire, un caractère
excellent & un coeur admirable. On lui attribue
des actions d’une générofité héroïque. Elle étoit
retirée du théâtre depuis 17x1.
Au bas de Saint-Germain, eft Maifons , beau
château fur la Seine, avec un grand parc appartenant
à la famille de MM. de Longueuil, dont
on trouve les noms fameux fous la fronde. Le
préfident de Maifons fut intendant des finances.
SAINT-GOBIN *, c’ eft en Picardie , près de la
F è re , un château fameux par fa manufacture de
glaces. Il n’eft aucun lieu de l’Europe , où il s’en
fabrique d’aufli belles , tant pour la qualité que
pour la grandeur ; mais le priyilége exclufif dont
elle eft munie, détruit l’émulation qui perfeétion-
néroit l’art de fondre le verre & feroit diminuer
le prix des glaces# (R.)
SAINT-GULAIN-DU-DÉSERT , abbaye de
France, au diocèfe de Lodève. Elle eft de l’ordre
de S. Benoît, & du revenu de a7,ooo liv. (R).
SAINT - HILAIRE , abbaye de- France , au
diocèfe 8c à a lieues de Carcaflonne , ordre de
S. Benoit. Elle produit 7000 liv. (R).
SAINT-JACQUES, lieu près de Bâle , fameux
dans les annales de la Suifle, par l’infigrte vîc-
toire ‘ qu’y remportèrent une poignée de Suifles
contre l’armée de Louis X I , alors dauphin, forte
de 36,000 hommes. (R.) Saint-Jacques , abbaye de France , au diocèfe
de Beziers. Elle eft de l’ordre de S. Auguftin
& jouit de 9000 liv. de revenu. (R.)
Saint- Jacques- de-L éon. Voye% Caracas.
Saint - Jacques - de - Compostelle. Voyez Compostelle.
SAINT - JEAN , àbbaye de France, au diocèfe
de Laon. Elle eft de l’ordre de S. Benoît
8c vaut 6600 liv. (R.) Saint-Jean , abbaye de France, au diocèfe
d’Amiens. Elle eft de l’ordre de Prémontrés,
& du revenu de 8000 liv." (.R.) Saint-Jean- des-P rés , abbaye de France ,
au diocèfe de Saint-Malo , à une lieue f. e. de
Joflélin. File eft de l’ordre de S. Auguftin , 8c
rend annuellement 33,000 liv. (R.)
Saint-Jean- en-V allée , abbaye de France *
au diocèfe 8c près de Chartres. Elle eft dé l’ordre
de S. Auguftin , 8c vaut z7,ooo liv. (R.)
Saint-Jean , pëtite île , l’une des Vierges
voifines de Saint-Thomas. Cette île , peu importante
, appartient aux .Danois. (R .) Saint-Jean- de-Porto-Rico. Voyez Porto-
Rico.
Saint-Jean , bourg de l’Amérique , dans l’île
d’Antigoa, à l’oueft. C’eft le fiége de tous les
tribunaux } c’eft auffi dans ce bourg que s’eft
concentrée la plus grande partie du commerce ;
mais fon port eft fermé par une barre fur laquelle
il ne refte que 1 a piéds d’eau. (JL)
Saint-Jean-de-La.une, ou deLône, petite ville
du duché dé Bourgogne, fur la Saône, diocèfe
de Dijon , non de Châlon , comme le dit la Mar-
tinière & tous fes copiftes, f ainfi que R. de
Hefleln, en 1771 } en latin fanurri Sanâi Joannis
de Lodond. Fredegaire l’appelle Latona, d’un
temple de Latone. Dagobert y tint fon lit de
juftice en éaç. Flavent, maire de Bourgogne ,
y mourut en 64a. I l s’y tint une célèbre conférence
, en 1 1 6a , au fujet du fchifme qui défoloit
l’églife. Louis VII & l’empereur Frédéric Bar-
beroufle s’y trouvèrent ; mais l’abfence du pape
Alexandre III rendit ces conférences infruétueufes.
En 1 5 a z , lés députés de François 1 , 8c ceux de
Marguerite d’ Autriche, gouvernante des Pays-Bas ,
,y arrivèrent. Ils lignèrent la neutralité entre les
deux Bourgognes , époque glorieufe pour la ville
de Saint-Jean-dé-Lône, devant laquelle vinrent
échouer les infraéleurs de cette trêve, qui avoit
été religieufement obfervée pendant 114 ans. En
effet, le général Galas affiégea en vain , avec
une armée de plus de 60 mille hommes & une
nombreufe artillerie, cette place, où il fit brèche
8c qui n’étoit défendue que par fes habitans &
une foible garnifon de 150 foldats qui parloienc
de fe
de fe rendre, la regardant comme incapable de
défenfe ; mais Pierre des Granges & Pierre Lapre,
échevins , maîtres des clefs & des portes , leur
déclarèrent qu’ils pouvoient faire leur capitulation,
& qu’eux feuls fè défendroient. .
Le fiége commença le a 5 oétobre 1636 V la ville
effuyà deux rudes aflauts , fie défendit vaillamment
, 8c le général Gallas , incommodé d’ailleurs
par un débordement de la Saône , qui furvint,
fut contraint de fe retirer. Louis X I I I , touche.,
de la bravoure des habitans -, accorda à cette ville
l’exemption des tailles 8c de franc-fief.
Les lettres-patentes dans lefquelles le roi donne
lui-même la valeur & la fidélité des citoyens de
Saint - Jean - de - Lône , pour exemple à tous les .
François , furent préfentées au parlement par
Charles F e v re tau teu r du Traité de l’abus.
L’hiftoire du fiége fut écrite par l’abbé de
Chèmes , citoyen de cette ville , prefque contemporain.
Le grand Condé permit qu’elle lui fût
•dédiée : elle alloit être imprimée , îorfque le feu
prit dans la maifon de l’Imprimeur. Le manufcrit1
autographe fut fauvé , & fe trouve dans le cabinet
de M. Jolyclerc , avocat à Lyon. Il a auffi le
plaidoyer de Charles Fevret , pièce pleine de
gravité , de générofité 8c d’ éloquence.
Le favant Philibert de la Mare a écrit l’hiftoire
de la guerre de Bourgogne, de 1636 , en,
latin , d’un ftyle digne du fieclë d’Aùgufte. L’ouvrage
eft intitulé' Commentarius de bello Burgun-
dico. Le fiége de Saint-Jean-de-Lône y tient une
place très-honorable.
M. Boifot, profefleur en l’univerfité de Dijon, 1
8c M. l’abbé Vaudrey , doyen des familiers de
Saint-Jean-de-Lône , donnèrent un abrégé court,
mais bien écrit, de l’hiftoire de ce fiége, imprimé j
en 1736 , à l’occafion des fêtes de l’année fécu- j
laire de cet- événement.
Don Edmond Martenne , favant bénédi&in,, j
né à Saint-Jean-de-Lône en T 654 , a fait une 1
mention diftinguée de ce fiége, dans fon Voyage |
littéraire , tom. 1 > p- l93\ \ !
M. Béguillet a publié, en a vol. 177a , VHistoire
des guerres des deux Bourgognes , & a décrit/
fort au long le fiége de Saint-Jean-de-Lône. .
C’eft à cette ville que viendra fe terminer le
canal de Bourgogne. Il eft indubitable que ces
grands travaux qui intéreffent le commerce 8c
la circulation, tant dans l’intérieur du royaume
qu’avec l’étranger , qui établirent la communication
entre les deux mers, par le centre 8c par
la capitale même du royaume, devroient s’exécuter
aux frais de l’état j fur-tout fi l’on cônfidère l’irt-
fuffifance des .moyens d’une province qui fuffit à
grand’peine aù fardeau des impofitiôns. Voye[
Jean-de-LÔne (Saint). (JR.) Saint-Jean. Voye{ Jean (Saint).
SAINT-IGNACE. Voye^ Pagon.
SAINT-JOSSE-SUR-MER, abbaye de France 9
Géographie. Tome I I I .
au diocèfe d’Amiens , ordre de S. Benoit. Elle eft
à x li. O. de Montreuil, & du revenu de 34,0001.
-■ S A IN T -JO U IN -L E S -M A R N E , abbaye de
France , au diocèfe de Poitiers , ordre de S. Be-
noît. Elle vaut 11,000 liv. (R.)
SAINT-JUST-DE-LUSSAC , paroifle près de
Brouage en Saintonge , où naquit Jean Ogiçr de
Gombaud , l’un des premiers de l’académie fran-
çoife, très-eftimé de la reine Marie de Médicis ,
qui lui fit unè penfion de iaoo éqas. Saint-Just. Voyez Just ( S a i n t ) .
S A I N T - L A U R E N T - D E S - A U B A T S , a b b a y e
de F r a n c e , au d io c è fe d’A u x e r r e , î i lieu e s d©
Ç o fn e . E l le e f t d e l’ o rd r e de S . A u g u f t in , 8c
v a u t 7000 l iv . (R.) , xr ‘ SA IN T -L A Z A R E (Archipel). Voye[ Archipel..
. SAINT - LÉGER , baillage confiderable des
états du prince de Porentruy, evêque de Baie. (R.y
Saint-L éger , prieuré féculier, fitué en Bourgogne
près de. la rivière de Bèze , a une li. o.
de Pontai-ller * fi. f. de Mirebeau. I l vaut
50,000 liv. de rèvenu à celui qui en eft pourvu ,
aujourd’hui (1786 ) , M. le chev. de Caumartim
(3e fut originairëment une abbaye de Bénédictins»
^ ^Saint - L éger - de- F oucheret paroifle du
Morvand , baillage de Saulieu, diocèfe d’Autun ,
entre Saulieu 8c Avalon , dont izihameaux^ dé-,
pendent. . .1 ; ^ - ; n • i ,
On trouve dans cette paroifle une mine de
mica,. ou poudre d’or , découverte il y a 50 ans ,
exploitée & enfuite abandonnée. On débite beaucoup
de cette poudre dans les villes voifines p
pour fécher l’écriture.
| Mais1 ce"'Village - eft fur - tout diftingué -pour
avoir donné naiflance aù célébré Vauban : comme
• Henri'IV* il fut élevé parmi les payfans. I l prit à
^SémUr lès premiers élémens de la géométrie ;
porta* lès armes à 1 7 ans , dans le régiment de
Condé -, enfuite dans celui de la F erté, & s’éleva ,
de (impie fioldat, au grade de maréchal de France.
; 'C’eft le feul homme de guerre, dit Fonte-
h ë iiè p o u r qui la paix ait été auffi laborieufe que
la guerre même. Il a réparé 300 places anciennes
$c en a fait 33 héuves ^ il a conduit 53 fiéges »
dont 30 fous les yeux du r o i , 8c s’eft trouvé
à 140 aétions de vigueur. Il acheva fa carrière
à Paris en 17 0 7 , honoré des regrets de Louis
X IV , des officiers & des favans. Son corps fut
porté en fa terre de -Bazochë en Nivernois , où
il avoit placé 4 canons , donnés par le grand
dauphin , après la prife de Phililbourg , en 1688..
Outre (a Dîme royale9 impriméeïn-40. & in-2 a^
i nous avons de lui ia volumes manufcrits , ^ intitulés
mes Oifivetés. Si fes idees s’executoient y
fes Oifivetés feroient peut-être plus utiles que
fes travaux i mais au fujet de fa dîme , il ne faut