
tous font fort dangereux. Vers le milieu de la
longueur de ce havre eft un bourg qui lui
donne fon nom. (.R.)
STRANTAaVER , petite ville d’Ecofle, dans
la province de Galloway, au fond du ■ «Tille de
Rian , au fud-oueft d’Edimbourg. Long, Ta , 40 *
lat. g a , z S.
STRASBERG , petite ville d’Allemagne , dans
le comté de S to lb e rg a u cercle de la haute-Saxe ,
a 5 li. n| e. de Northaufe. Elle eft renommée
par fes mines d’argent.
STRASBOURG , ville de France , capitale de
lAlface , fur là rivière d’i l ! , proche le Rhin,
a 14 lieues au nord de Bâle , a 30 de Nancy,
a 37 fud-eft de Luxembourg, à 44 fud-eft de
Mayence, à 150 oueft de Vienne , & à io z
au levant de Paris. Long, fuivant Caflini-, a5 ,
a2»3 o ; lat. 48 y ^î,JO.
Cette ville eft une des plus confidérables du
royaume par fa fituation, & par l’importance
«es fortifications que Louis X IV y fit faire après
s.en être tendu le maître en i68à. Commg la
ziviere d’IU pafie au travers de Stralbourg, avant
que de le jeter dans le Rhin, il y a huit ponts
pour la communication des différons. quartiers
de la ville. Deux de ces ponts font de pierre,
& les fix autres ne font que de bois.
C ’eft la réfidence du gouverneur général 8c
de^ 1 intendant, d’un commandant, lieutenant- de
% ^najor & etat-major, &c. & c. fiége d?un
eyeche , officialité , recette , unrverfité , direction
du génie, l’une des z z q u i, félon l’ordonnance
du % feptembre 1758 , drvilent les.
frontières du royaume.
Ses principaux édifices font bâtis de pierre
rouge , dure & folide , qu’on tire dès carrières
qui font du côté de Saverne , ou le long du Rhin.
On compte parmiles édifices publics, la cathédrale,
Rhotel-de-ville , celui de l’intendant , l’évêché ,
là comédie , i’àrfénal, l’hôpital des bourgeois.,
& celui des foldats -, deux niaifons. des. orphelins
^ une des enfans — trouvés , deux autres,
hôpitaux , une maifon de charité, un cabinet
d’anatomie , un jardin botanique une riche b ibliothèque
, un obfervatoire, le gouvernement,
la maifon du directoire,. la fonderie , un manège
ro y a l, une école d’accouchement, une d’artil-
l'erie & de génie , une de de f i i n& plufieurs
corps de. magnifiques- çafernes,
La ville occupe un efpace de zzoo toiles, de
longueur , fur. 1 zoo dans fa plus_grande largeur.
On y compte 6 portes, zoo rues , environ 4500
maifons , & 8b,000. habitans , y compris
la garni!o». , qui en temps de paix forme
toujours un corps d’au moins ôooo hommes. Sa
citadelle , conftraite en. 1681 par le maréchal
de Vauban,. ajoute encore, k la force de cette
ville , déjà, importante par fes autres fortifications.
Au midi eft une éclufe ,. au moyen de
laquelle on peut monder la, pays à. toiles.
S T R
de diftance, 8c mettre ce c ô té - là à Rabrî d'd
toute infulte. Une partie des habitans de cette-
ville fuit la religion catholique romaine , 8c : 1 autre profelfe la confelïion d’Auglbourg. Les;
catholiques y polsèdènt un féminaire , un col—,
lege roy al, deux couvens d’hommes, quatre de
filles, trois collégiales, plufieurs chapelles, &
fix églifes paroimales., parmi lefquelles on dil-;
tingue la cathédrale dediee à Notre-Dame , dont
le clocher eft un chef-d’oeuvre d’àrchiteélure gothi-
^ ^un ^es P^u,s beaux monumens en ce genre
qui exiftent dans le monde. Cette tour dont la flèche
appartient aux luthériens-•, cette tour, dis.-je, àla-
quelle on travailla pendant l’ëlpace de iô z ans ., ne
fot finie , ainfique l’églife, qu’en 143p. C’eft une;
pyramide de 445 pieds de hauteur : on y monte;
par un efcalier de 635 marches , & elle eft reconnue
généralement pour la plus haute de l’Europe.
Toute la flèche eft travaillée, à jour avec tantr
de délicateffe, qu’ il eft difficile de concevoir
comment elle a pu. réfiftèr pendant trois, fiècles
& demi aux ravages dü temps. L’horloge qui eft
dans l’ëglife, fixe a bon droit l’attention des.
curieux par fon étonnante complication de.
mécanique, d'horlogerie r.& d’aftronomie.
L’évêché de -Stralbourg, fonde vraifemblabïe—
ment dans le feptième fièele , jotrit d’urt-
million de revenu •, c’ eft le plus riche de-
France , & il l’etoit encore davantage autrefois,
il a deux grands baillages qui en dépendent.
L’ évêque , eft fuffragant de Ivfàyence , 8c prince
de l’èmpire : quand'ce fiége dévient vacant, cé-.
' font les douze chanoines capitulaires qui élifent:
leur évêque, & c’eft'toujours conformément au»
défifs du roi;
Le chapitre de la cathédrale dé Stralbourg eft’
un des plus, nobles, qu’il' y ait dans, l’églife. C e
chapitre eft compofé de i.z chanoines capitulaires,
& dë i z chanoines domiciliaires.- Les capitulaires
ont entrée & voix délibérative au chapitre
: le revenu de , leurs canonicats. eft d’en-
Viron fix mille livres année commune. Les.
chanoines domiciliaires, n’èntrent point au chapitre
, mais, ils parviennent par ancienneté aux.,
places dès. capitulaires., à mefure qu’elles, deviennent
vacantes. Les.chanoines capitulaires ne--
peuvent être admis qu’après avoir pris le fôusf
diaconat. Leur première dignité .eft celle dé
grand-prévôt, c’èft le faint-fiége qui y nomme';;
fuivant le concordat germanique paffi entre le.-
pape Nicolas, Y & l’empereur Frédéric III l’an.
1447.
L’ évêque dë Stralbourg a fon official, & lé-
chapitre ar le fien. Les revenus de la fabrique
de la cathédrale font diftingués des revenus de»-'
l’évêque, & de ceux du chapitre. L’administration
en appartient aux magiftrats , qui lea>
employent aux réparations. & à. l'entretien: dfc;
l’églife..
fy
• L’ anive^fité dè Stralbourg a obtenu f g premiers
privilèges l ’an 1566 de l’empereur M.ixi-
;milien II. Elle eft cornpofée des quatre facultés.,
8c régie par des profeffeurs luthériens.
Les luthériens ont un collège où Z4 étudians
font entretenus gratis , fept églifes paroiliiales
Çarmi lefquelles on diftingue l’églife neuve, où
fe trouve un monument bien intéreffant aux yeux'
d’un François y je veux dire le tombeau en
marbre de Maurice , comte de Saxe , ouvrage
de M. Pigale.
La bourgéoifie de Stralbourg eft divifée en
deux tributs qui ont chacune leurs chefs particuliers
, 8c le magiftrat eft diftribué en cinq
chambres ‘, cette ville eft commerçante par fa
fituation. On a ereü-fié un canal pour fervir de
communication aux eaux de la Brulch & du
Rhin, ce qui y facilite le tranfport des marchan-
difes. Il s’y tient par an deux foires affez fréquentées
: les principales manufa&ures font celles
-de tabacj la fabrique de porcelaines, une raffinerie
de fucre , 8cc. Il s’y fait auffi de très-
beaux ouvrages en broderie' 8c en dentelles. Le
favant M.- Schoepflin a prouvé, d’une manière
authentique que l’art de l’imprimerie avoir, été
inventé ,à Stralbourg vers l’an 143Ô' par Jean
Guttemberg , natif de Mayence. Les revenus
patrimoniaux de Stralbourg , montent à environ
•onze cent mille livres', & fon territoire eft
d’une étendue confidérable.
Le premier auteur qui ait parlé de Stralbourg
eft Ptolémée , qui en étoit fort mal informé. Il
?a place dans :le canton ou province des Van- ■
.gions •, mais elle appartient certainement aux
Tribocques. Les Vangions Sc les Tribocques
îi’étoient pas même limitrophes-, puifque les ;
Némèjes dévoient être fitués entre ces deux i
peuples. Je ne dirai pas pour cela cpfArgento-
ratum ait commencé à ce temps-là feulement j
comme c’étoit une Ville déjà fameufq dans le
fécond fièçle, où elle eut pour garnifon une
légion entière , il ne faut pas douter qu’elle ne
doive répéter fon origine de temps plus reculés.
Cependant, comme le nom d'Argenturatum paroît
romain, je ne voudrois pas placer cette origine
au-delà des ; temps de la conquête des Gaules
pàr 'Cefur. Il y a même apparence qu’ellç étoit
un des cinquante châteaux ou forterefl’es que
Druius , beau-fils .d’Augufte , avoir bâties le
long du Rhin, pour la defenfe du pays contre
les Germains,, 8c que c’eft de là qu’elle a tiré
fon origine. L’empereur Julien , dans fa lettre
aux Athéniens , nomme cette ville Ap'xévTvçct,
en quoi il a été ftiivi par l’hiftorien Zofime.
Le nom de cStrasbourg ne fe trouve point avant
le fixième fièele ; Grégoire de Tours eft le premier
qui en parle,, l’ appelant Strateburgum. Les
fréquentes irruptions des Allemands dans les
Gaules, aux troifième 8c quatrième fiècles -, 8c
<àes autres barbares ,, dans le cinquième fièele,
I difolèrent Sc ruinèrent tellement cette ville >
qu’elle perdit beaucoup de • fon luftre. Elle fuc .
même plus maltraitée que les, autres fituées fur
le Rhin , ce qui eft caufe que Worms, Spire»
Mayence , peuvent encore montrer plus de refte*
d’antiquités romaines que Stralbourg.
Cependant cette ville le releva inlènfiblement,
& acquit de la puilîance. Elle fe fournit avec
peine à l’empereur Othon , ayant tenu avec fon
évêque Ru char d le parti du duc Gifelbert, op-
pol’é à celui des empereurs. 'Les ducs. d’Allemagne
n’ en étoient point louverains , quoiqu’ ils
commandaient dans la province ; 8c les évêques
même , malgré leur crédit, n’e'n étoient pas fei-
gneurs temporels , ou maîtres àbfolus.
L’empereur Lothaire le Saxon , ayant été couronné
à Liège par le pape Innocent II 'l’an i i z ^i ,
prit fpécialement cette ville fous fa. prote&ion.
Son exemple fut fuivi par Maximilien I , qui
lui donna le privilège de battre monnoie d’or.
L’empereur Sigifmond' lui accorda le droit de
tenir une foire franche. Enfin Maximilien I I ,
Rudolphe II Ion fils , 8c l’empereur Sigifmond
l’honorcrent encore de nouvelles faveurs.
Voici quelques hommes de lettres dont elle
eft la patrie.
Eifenfchmid ( Jean-Gafpard) y naquit en 1656,
8c mourut en 17 1a. Il s’eft fait connoître par
uiy livre fur la figure de la terre elliptico-fphé-
xoide , 8c par uii traité fur les poids , les me-
fures, & les monnoiés anciennes.
' Micyllus (Jacques) , poète 8c littérateur,
s acquit de la . réputation par des commentaires
fur Homère, une vie d’Euripide, 8c des poéfies
latines. Il mourut en 1558 , âgé de 55 ans.
Son véritable nom étoit Molfer • mais il repré-
fénta fi bien au college l e . perfonnage de Mi.- >
cyllus j, que Lucien introduit dans fon dialogue
intitulé le Songe, qu’on s’accoutuma à lui donner
le nom de Micyllus, qu’il porta toujours depuis.
Obrecht (U lr ic ) fut d’abord attaché aux intérêts
de la maifon d’Autriche, & publia quelques
ouvrages pour les foutenir -, mais après la
prife de Stralbourg par Louis XIV , il changea
de fentiment, & fe fit catholique , ce qui lui
valut la charge de préteur royal de fa patrie.
II mourut en. 1701 a l’ âge de 55 ans. Il a fait
plufieurs ouvrages de politique, tant en Latin
qu’en françois , 8c quelques-uns de littérature ;
mais lés uns & les autres font tombés dans
l’oubli.
Schefïèr ( J e a n ) , né à Stralbourg en iô z i ,
fut appelle tout jeune en Suède par la reine
Chriftine, qui le fit profeffeur à Upfal, où il
mourut en 1679. Il s’eft diftingué par d’excel-
lens ouvrages, tels font i° . Upfalia antique -
z°. Suecia litterata ■ 3°. De miLiud navali ver
terum y 40. De torquïbus antiquorum • 5?. D e ■
nature philofophicz pythagoricoe ; 6°. Lapunité
deferiptio.