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copié© , favorife ceux qui dilënt Coefaraugufia
d’un féal mot la voici : Pojihumioe Marcellinoe
ex Coefaraug. Kirenfi, que M. de Marca explique
ainfi : Poflhumiæ origine Carenjî , ex couventu
Coefaraugufiano.
Cette ville eft grande 8c belle , fes rues font longues
& larges , niais très-mal-propres & mal pavées.
La plus belle & la plus large , eft celle que l’on
nomme Colle J'anta ou la rue fainte , parce qu’elle
a été arroiée autrefois du fang d’un grand nombre
de martyrs : elle eft d’une longueur & d’une largeur
extraordinaire \ c’eft le lieu ordinaire où les per-
fonnes de diftin&ion vont fe promener en voiture.
Elle eft formée de beaux édifices, èntre lel'quels
on diftingue le palais du viceroi, l’hôtel de ville ,
l’hôpital général & la mailon de la députation -,
cette rue pafTe pour la plus belle de l’Efpagne.
Saragofle fut la réfidence des rois d’Aragon •,
leur palais , qui le voit encore hors de la v ille ,
a été converti en un fiége d’inquifition. On y
compte quatorze grandes paroiftes 8c trois petites,
trente-trois couvens d’hommes & treize de femmes
, & environ quinze mille habitans : le grand
hôpital eft richement doté. L’églife cathédrale
eft fuperbe , mais ‘irrégulièrement bâtie : l’églife
collégiale de Notre-Dame du Pilier eft la plus
remarquable de- toutes -, on y voit une image
miraculeufe qui a donné fon nom à l’églife :
cette image eft très-petite , prefque entièrement
couverte d’ornemens précieux, & élevée fort haut
fur une colonne de jàfpé très-fin. Le nombre prefque
infini de lampes d’argent 8c de cierges qui brûlent
continuellement dans la chapelle .où cette image eft
placée. ,.refpîendit comme le foleil, lorlqu’on veut
la confidérer attentivement *, & la réverbération
.que caufent les dorures , les pierres précieujfes 8c
les- luftres d’or qui brillent de toutes parts , augmente
encore- beauebùp'çëtte éblouiffante clarté •,
de manière que l’on ne peut pas facilement apper-
cevoir l’image. Parmi les couvens, celui des Fran-
cifcaihs eft un des plus, remarquables', à caufe de
fa belle églife. L’ archevêque-de Saragofle a 50,000
ducats-de revenu aâuel *, il a pour fuffragans les
évêques, de Huefca , de Balbaftro , de Xaca , de
Tarazona , d’Albaracin & de Terueh L’univerfité
fut fondée en 1474, & confirmée en 1478-. Philippe
V a fait conftruire une citadelle autour du
" palais de l’inquifition. L’âudiençe royale d’Aragon
a pour-chefs-le gouverneur , le-capitaine général
& eft compofée de huit _confeillers , de quatre
officiers dè jufEice, de deux frfcaux 8c d’un aîguazil-
majori Saragofle contient beaucoup de noblelfé ,
mais le commerce-que fait cette-ville eft peu con-
fidérable. L’archiduc Charles remporta en. 1710 ,
fous les murs de cette v ille , une vidoire für les
troupes, de Philippe V.. Saragofle eftle lieu principale
d’un diftrid qüt contient cent cinq bourgs- 8c
yiUages. | '
Saragofle a un Vice - ro i, un capitaine général
Au royauipe, 8c une audience royale. Il étoit
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difficile dé trouver une plus belle difpofition que
celle des loix de cette ville dans, les temps antérieurs.
Tout y /marquoit l’éminence d’une prudence
légiflative -, mais cette belle économie fut
entièrement changée en 1707, par l’abolition des
privilèges de l’Aragon, que le roi réduifit enpro-
vince du royaume de Caftille , dont on lui donna
les loix. La cour- des jurés , femblable à celle dè
la Grande-Bretagne 8c encore plus parfaite , a
paffé à des régidors qui font à la nomination dû
ro i, 8c qui ont pour chef un intendant du prince ,
en qui-toute l’autorité réfide.
L’ air eft fort pur 8c fort fain à Saragofle -, tous
les vivres y font en abondance & à bon marché.
On y pafle l’Ebre fur deux ponts, dont l’un eft de
pierre, & l’ autre de bois. Cette rivière fournit
aux habitans de l’eau, des denrées-& du commerce
*, elle y eft belle dè navigable-: aufli les
Carthaginois, les Grecs 8c les Romains la remon-
toient jufqu’ à Saragofle. Elle coule autour de la
ville , de manière qu’elle en baigne le pied des
édifices en quelques endroits , 8c fes bords y font
ornés d’un quai qui fert de promenade-aux habitans.
Elle n’avoit pas autrefois prêche ment, le
même lit qu’elle a aujourd’ hui : comme elle cau-
foit de grands dégâts fur fa route, lorfqu’elle ve-
| noit à s’enfler , on y a porté remède, en lui
ouvrant un cours avec tant de fuccès, que quelque
débordement qui lui furvienne , elle s’étend pai-
fiblement fur le jrivage qui eft de -l’autre côté dè
la ville*, 8c quoique le courant fort fort-, a caufe
de tous les torrens qu’elle- reçoit , elle 11e fait
aucun ravage dans lés vergers* & les. jardins de
fon voifinage.
Prudence , en latin Aurelius■ Priedennus Siemens
, poëte chrétien, naquit en 1348 à Saragofle-.
Il fut d’abord avocat, enlnite homme de guerre ,
& enfin attaché à la cour par un bel epiploi. Il
11’exerça fa mufe liir des. matières de religion qu’à
l’âge de 57 ans.
Les. poéfies de Prudence font pliis remplies de
zèle de religion, que des ornemens de l’ art *, le
ftyle en eft fouvent barbare , lés fautes de quantité
s’y trouvent en grand nombre *, & d’ailleurs
l’orthodoxie n’y eft pas toujours ménagée* On ne
fait de qui il tenoit cette anecdote fingulière qu’ il
avance comme un fait certain ( vers ‘1x5 & 1-33. )
que les damnés ont. tous les ans un jour de repos-,
8c que c’eft le jour ou J. G. fortit de l’enfer.
Quoi qu’ il en fa i t , on a- phifièurs- éditions ds
fes ouvrages *, celle de Doventer eft la. première ,
8c celle d’Alde, à Venife en 150a n’eft que
la fécondé. On eftiine fur-tout celle d’Hanaw en
16 13, celle d’-Amfterdam en 1667 , avec les notes
de Nicolas Heirjfius -, & celle in tufum delphini ,
donnée à Paris par-le P. Chamillart?, en 1 &S-7 , in~/f°'-
Entre les favans plus modernes nés a Saragoflb,
je me-contenterai dé nommer Agoftino , Molinos,
8c Surita.
Agoftino ( Arttordo ) a été l’ un des plus habiles
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îtommes de fon fiècle, dans la connoiffimce 3u
droit civil & canonique , dans la littérature oit les
antiquités. Il fut auditeur de Rote, enfoite eveque
de Lérida , enfin archevêque de Tarragone, où il
mourut en i j8 6 , à 68 ans. La plupart de fes ouvrages
font très-eftimcs, fur-tout ceux de la belle
littérature ; comme i° . celui qui a pour titre ,
familioe Romanorum triginta y x°. ^ légions &
fcnotufconfûltis Romanorum y 3°* §11 dialogues en
elpagnol. des médailles des Grecs 8c des Romains,
40. fes antiquités d’Efpagne , qui-ont ete
traduites en italien & en latin.*, 5P~- enftn P
confidérable de fes ouvrages, eft la corredion de
Gratien, dont M. Baluze a donné une excellente
édition, imprimée à Paris en 1672. ? avec de fa-
vantes notes. ■ '{, ■■
Molinos (Michel) , né en 1617 a Saragofle,
ou du moins dans le diocèfe , eft connu de tout
le monde par fa doftrine. fur la myfticité, qu il
répandit eh Italie-, il renferma cette dodrine dans
un livre efpagnol qu’il intitula la conduite J'pitjr
mette , 8c dans lequel il inféra fon oraifonpe <mie-
tude. Tous fes écrits furent condamnés à être brûlés
au bout de ao ans , & l’ inquifition condamna
l’auteur à une prifon perpétuelle , où il mourut
en 1,696 , après 7 ans de captivité, quoiqu’il eût
fait abjuration de fes erreurs, fur un échafaud
dreffé dans l’églife des dominicains. Il étoit alors
âgé de 60 ans , & le public ne voyoit en lui
qu’un honnête prêtre , dont les. moeurs, etoient
irréprochables. Son livre n’avoit été publie qu’avec,
l’approbation des. qualificateurs, de l’ inquifition.
Innocent XI avoir fait un cas tout, particulier de
Molmos.;
Surita (Jérôme) , né a Saragofle en. i 501 y- a
mis au jour une hiftoire curieufe du royaume
d’Aragon. IL mourut âgé de 67 ans. « La feule
» choie dent on puifle blâmer Surita, dit M. de
» Tlrou, ou plutôt le feul malheur -dont on. le
» doit plaindre, c’eft qu’ il ait été fecrétaire de
jj l’ inquifition. (il.)
SARAGOTA., ville de l’Amérique fëptént.
dans, la province de New - Yorck , lut*, les frontières
du Canada r non loin de la riviere de
Hudlon» Le 13 octobre 17 77, lé général Burgoyne
avec.un corps de 6000 hommes , furent obligés de
mettre les armes bas 8c de, fe rendre prilonniers
-à Gates , général desL.États-Unis. Cette ville eft
à 10 li. n. d’Albany. (R.)_
SARAI ,. où Bosna-Serai , grande & forte
ville de la Turquie européenne, dans, la Boiiiie ,
fur lé ruifleau dè Migliataska, entre Bêlgrade a
l’orient, & Sebenico au couchant. Ses revenus
8c ceux de fon. territoire font affeélés à la (ul-
tane mère. Les Hongrois y mirent le feû .en 1697.
Long., 3 6 , xS ■ lot. 44 xA.°*-
... SARAIO. Voyei Sarai^ >
SARAISK petite ville dè Ruflie-, au gouvernement
de Mofcovie, dans, un pays, fingulièrement
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fertile, qu’on nomme province de Pereflaw-Rja-
fanskoi.. ■
SARALBE , petite ville de Lorraine, au conf..
de la Sarre & de l’Alb e, à 7 li. o. n. de Bitche.
SARA-MON, Cella-Medulfi, abbaye deFrance,
au diocèfe & à 4 IL e. d’Auch , ordre de S. Be-
noît. r
SAR AN A K , petite-ville de Ruflie , gouvernement
.de Cazan , province de Penfa. ^
SARAPUL-, petite ville de Ruflie., fur la rivière
de Kama , au gouvernement 8c dans la
province de Cafan. Elle appartient an domaine-
impérial , 8c par. cette railon elle ne.relève point
de -la juftice de- Cafan.
SARAQUINOy petite île de la Grèce, dans
l’Archipel. Elle a xo mille pas de tour, & eft.
préfcrue déferre. Elle eft vers la côte de la Macédoine
, près des îles de Palagnifi ôc de Dromi
à x 5 mille pas.: de la bouche du golfe Salonique ,
au levant.
SARATOF, Voyei Saratow.
SAR ATOW, ville, de Ruflie, au gouvernement'
d’Aftracan,. près du Volga , fur la pente d’une
montagne. Lang. 6g ; lot. p f (R.')
SAR AV I, province d’Afrique., en Ethiopie,,
dans l’Abyflinie , remarquable parce que les environs
nourrifîent.les plus.beaux chevaux d Ethiopie
-, mais on ne les ferre: jamais dans.ce pays-la.
, SARBOURG, ou Sarbruck, Sarce-Pontum >.
Pons Sdravi , ' ville de Lorraine , au pied des
Voiges-, 8c dans le baillage de Dieiflè , fur la
Sare, au.pied:des. montagnes , aux confins de la:
baflèrAlIace, fur la.route Metz à Stralbourg,
à 6 li. e. de Marial , 4 0. de Phalzbourg, x a
f. ‘ e. de Metz, 85) e. de Paris. Long. 2.4, 44;,
loti 4 5 , 43.f fi’Se (Â-).
Sarbourg , ville d’Allemagne , dans le cercle
du bas-Rhin ,. 8c dans.l’électorat de Trêves, au
bord de la Saar. G’eft de Rodolphe d’Hapfbôurg,
qu’elle tient fes franchi Tes -, elle eft munie d’un
château, très-fort,. &. elle, prélide à. un. baillage
de 80 villages-, châteaux 8c couvens-
SARBRUCK , ou SAARBRUCK , ville d’Al-
lemagne , dans le cercle du haut-Rhin, 8c dans.
un comté de fon nom, au bord de la Sare , a
3 li. de Sarguemine, 6 f. e. de Sar-Louis. C011-
quilë. fur les François , par les Impériaux-en 1676 7
elle fu t .alors démantelée 8c réduite.en>cçndres :
. depuis ce temps-là on l’a' rebâtie, mais, fans la
■\ fortifier,, 8c elle renferme aujourd'hui xoo mai-
fons ,, un château où réfide le. prince, une églife
luthérienne y 8c une réformée.; Au bord oppolé
de la rivière , vis-à-vis,de-Sarbruck ,.eft une autre
ville quL communique avec, elle par un pont, &
que l’on appelle : Saint-J eau. Celle-ci qui eft entourée
de: murs. & de - fofius , eft de la même
grandeur*, des deux- églifes.-qu’elle contient-, l'une Ieft aux catholiques , 8c lfautro aux. proteftans.
Quant au comté de Sarbruck, il eft enclavé en
bonne partie .dans la Lorraine ,. & confine. au