
A H.
180 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e.
ils font convenus en ces termes : Quant à la Vierge
Ép| Marie mere de Dieu, 8c la inaniere de l’incarnation :
nous fommes obligez de dire ce que nous en penfons,
non pour ajoûter quoique ce foit à la foi de Nicée,
ni pour prétendre expliquer les myfteres ineffables ;
mais pour fermer la bouche à ceux qui veulent nous
attaquer. Nous confeffons donc , que notre Seigneur
Jefus-Chrift eft le Fils unique de Dieu : Dieu parfait,
8c homme pa rfa it, compofé d’une atne raifonnable
êc d’un corps engendré du pere avant les fiecles félon
la divinité } 8c le même engendré dans les derniers
jours pour notre fa lu t, de la Vierge M a r ie , félon
l ’humanité, le même confubftantiel au pere, félon
la divinité, & confubftantiel à nous , félon l’humanité
: car les deux natures ont été unies ; c’eft pourquoi
nous confeffons un Chrift , un F ils , un Seigneur.
Suivant l’idée de cette un ion , fans confufion ,
nous confeffons que la fainte Vierge eft mere de
Di eu, parce que le Verbe Dieu s’eft incarné , &
fait homme ; & par la même conception a uni à lui
le temple qui l a pris d’elle. Quant aux expreflions
des evangeliftès & des apôtres , touchant Notre-
: les théologiens en applr-
, comme à une perfonne,
Seigneur : nous fçavons qui
quent les unes en commun
8c les autres feparément comme à deux natures ; attribuant
à Jefus-Chrift celles qui font dignes de Dieu,
félon fa divinité , & les plus baffes, félon fon humanité.
Aian t reçu cette confeflion de f o i , nous iommcs
convenus , pour procurer la paix univerfelle aux
eglifes, 8c oter les fcandales ; de tenir pour dépofé
Neftorius , jadis evêque de Conftantinopie ; 8c nous
L i v r e v i n g t - s i x i e ’m e . i 8i
anathematifons fes mauvaifes 8c profanes nouveau-
tez de paroles : parce que nos églifes confervent la
faine & droite f o i , comme votre fainteté. Nous approuvons
auffi l’ordination du très-faint évêque Maximien
, en l’églife de Conftantinopie , & nous fommes
dans la communion de tous les évêques du monde
, qui gardent 8c enfeignent la foi pure 8c orthodoxe.
La paix étant ainfi fa ite , faint C yrille annonça
cette heureufe nouvelle à fon peuple en un petit fer-
mon , qu’il fit le vingt-huitième de Pharmouthi, in-
di&ion première, c’e f t - à -d i r e , le vingt-troifiéme
d’Avril 433. Il fit lire enfuite dans l’é g life , la lettre
de Jean d’Antioche 8c fa réponfe , dont il changea
Paul d’Emefe. Outre les témoignages de joïe 8c d’amitié
, elle contenoit aufli la déclaration de Jean d’Antioche
, & quelques éclairciffemens de faint Cyrille
fur fa doélrine , -pour lever tous les fcrupules des
Orientaux. On m’accufe, dit-il, de dire, que le facré
corps de Jefus-Chrift a été apporté du ciel , & non
pas tiré de la fainte Vierge ; comment l’a - t - o n pù
penfer, puifque prefque toute notre difpute a roulé
fur ce que je foutenois , qu’elle^ eft mere de Dieu ?
comment le fe ro it-e lie , 8c qui auroit-elle enfanté ,
il ce corps étoit venu du ciel ? Mais quand nous
difons que Jefus-Chrift eft defçendu du ciel , nous
parlons comme faint Paul , qui dit : Le;. premier
homme étoit de terre , & terreftie 4 le fécond eft
venu du ciel ; 8c comme le Sauveur lui-même ; Perfonne
n’cft monté au ciel , que celui qui eft def-
cendu du ciel , le Fils de l’homme. Car encore que
ce foit proprement le Yerbe , qui foit. venu du ciel,
Z iij
A n . 433.
Cane. Eph. p}
3 .'c. 19.
Ibid. c. 34,
p. 1 10 8 . Ei
I . Cor. x y . 47«
Joan. ÎU. *3.