
1 9 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Vous avez cherché la brebis égarée ; elle ne veut pas
être trouvée. Tenez-vous déformais en repos. Nous
nous verrons les uns les autres devant le tribunal redoutable.
André voïant Alexandre ainfi irrité contre
r. l ui , écrivit aux économes de l’églife d’Hieraple : déclarant
, qu’il veut demeurer dans la communion
non feulement de Jean d’Antioche , mais de tous les
évêques catholiques t de Sixte , de Cyrille ," de Max
imien , de Rabbula d’Ede% , d’Acace de Melitine,
itj. io9. & de tous les autres. Jean de Germanicie embrafTa
aufli la paix ; & Jean d’Anrioche donna à Theodoret
un pouvoir par écrit, mais fecret, d’emploïer tous les
moïens qu’il jugerait à propos , pour ramener les
opiniâtres.
i«- Maximien d’Anazarbe, & les évêques de la fécondé
Cilicie fes fuffragans , demeuroient attachés à Nefto-
IlI' ,u' rius. Ils tinrent donc un concile à Anazarbe, où Ma-
t. nh ximEen préfida ; ils y confirmèrent la prétendue dépo-
fition de faint C yr ille faite a Ephefe : & déclarèrent
excommuniez tous ceux qui l’avoient reçu à leur communion
, jufqu’à ce qu’ils euffent condamné fes douze
articles quai)d nous devrions , difent-ils , combattre
jufqu’au fe r& a u fe n , & être expofez aux bêtes.
Hellade de Tarfe Métropolitain de la première C ilicie
, adhéra à ce concile.
r' ° 4' Eutherius de Thiane | métropolitain de la fecon-
J f® Cappadoce, & Hellade de T a r fe , s’aviferent d’implorer
le fecours des évêques d’Occidcnt , & invitèrent
Alexandre & Theodoret à fe joindre à eux dans
*■ u7- ce deffein. Pour cet effet ils drefferent une grande
lettre au pape faint Sixte , où ils reprennent toute
Ihiftoire du concile d’Ephefe, des prétendues erreurs
L i v r e v i n g t - s i x i e ’m e . 19;
de faint Cyrille , & delà réconciliation de Jean d’A n tioche.
Nous nous profternons à vos pieds, ajoû-
tent-ils , pour vous fupplier de nous tendre la main,
d’ordonner qu’011 faffe une enquête de tout c e c i,
& d’y apporter le remede : rappeller les pafteurs
chaflez injuftement , & raffembler les ouailles dif-
perfées, qui font en danger de leur falut : ne voulant
pas recevoir de la main des heretiques , le baptême
, ou la communion myftique, qu’on ne leur permet
pas de recevoir de la main des orthodoxes. Nous
qui (omîmes de différentes provinces, c’cft-à-dire, de
l ’Euphratefienne , de l’une & de l ’autre Cilicie, delà
fécondé Cappadoce , de Bithinie , de Theifalie & de
Mefie : nous ferions allez il y a long-temps vous en
porter nos- plaintes , avec des torrens dé larmes, fi
nous n’étions retenus par la crainte des loups , qui menacent
nos troupeaux. Nous envoïons à notre place
des clercs & des moines , pour exciter la ferveur de
votre zele , à venir promptement à notre fecours.
Cette lettre fut envoïée ; mais il eft aifé de juger ,
qu’elle ne pouvoit avoir d’effet à Rome, ou l’on avoit
fi folemnellement approuvé la doctrine de S. Cyrille,
les a£tes du concile d’Ephefe , & la réconciliation de
Jean d’Antioche. Toutefois cette lettre n’eft pas inutile,
pour montrer que jufqu’aux extrêmitez de l’O -
n e n t , les évêques étoient perfuadez qu’ils étoient
tous en droit de s’adreffer au pape , pour fe plaindre
des vexations de leurs fùperieurs, & des défordres de
fégÎiie.
Cependant Maximien évêque de C . P. mourut fu-
bitement le douzième d’Avril 434. fous le confulat
d’Afpar & d’Areobinde, après avoir gouverné pai-
B b ij
A n . 434.
c. 119»
X X V I I .
M o r t de M a x
im ien , P ro c lu s
é v ê q u e de C . P .